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 XIXème SIECLE

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Gorak
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Gorak

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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeVen 30 Mar - 23:33

Je sais, VS, mais que veux tu : on est jamais aussi inspiré que parce que l'on aime. Et, oui, j'avoue : j'éprouve une passion indicible, une fascination, pour ne pas dire une admiration, pour le Second Empire.

C'est, avec le Moyen Age, une période de l'Histoire que j'apprécie le plus.

Pourquoi ? Parce que c'est certainement la période la plus faste et la plus prospère qu'ait jamais connue notre pays. La France y devient un Etat moderne, elle s'enrichit tant par le commerce que par la science. La littérature, la musique, tout fait rayonner la France.

Et puis, il y a la personnalité de Napoléon III dont le rêve et les ambitions pour la France anticipèrent de près d'un siècle les institutions gaullistes dans lesquelles nous vivons encore aujourd'hui. Wink
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeSam 31 Mar - 8:17

Cette section est là pour parler d'histoire, c'est à dire pour aborder cette discipline avec toute l'objectivité qu'elle requiert.
Si c'est pour faire de la propagande sur telle période ou tel personnage comme tu en as pris l'habitude, merci d'aller la faire ailleurs.
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeSam 31 Mar - 9:36

Pardon, c'est vrai, j'ai toujours eu du mal avec l'objectivité. Surtout quand je suis passionné par tel personnage ou telle période.
Mais je vais essayer de faire des efforts à ce sujet.

Je vais observer l'Histoire du haut de mon aéronef temporel sans vouloir absolument entrer en immersion totale. C'est peut-être ça qui fausse ma vue et me prive de tout sentiment objectif.

Je vais donc, à l'avenir, tâcher d'avoir une vision "large" et "grand angle" qui me permet d'étudier tout personnage et toute période avec plus d'objectivité.

Je suis navré. Encore pardon.
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeSam 31 Mar - 9:57

Ca s'est passé un 31 mars...

Présentation de la Tour Eiffel à Paris

31 mars 1889

XIXème SIECLE - Page 9 Inaugu10

L'oeuvre de Gustave Eiffel est présentée en avant-première de l'Exposition universelle.

La cérémonie est présidée par l'ingénieur lui-même et en présence du président du Conseil de l'époque, Pierre Tirard.
C'est après avoir remporté un concours d'Etat que Gustave Eiffel avait imaginé et conçu cette tour de 318 mètres de haut qui devait marquer le centenaire de la Révolution française.
Deux ans de travaux furent nécessaires.

Elle sera officiellement ouverte au public le 6 mai.

Malgré la véhémence de certains intellectuels, notamment d'écrivains comme Flaubert, protestant "contre l'érection en plein cœur de notre capitale de l'inutile et monstrueuse tour", la Tour Eiffel deviendra dès lors le symbole de Paris et le monument le plus visité en France derrière le Mont Saint-Michel.
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeDim 4 Nov - 18:31

Le cowboy, au-delà des clichés...

XIXème SIECLE - Page 9 Cowboy10

Curieux de voir comment ce représentant d'un groupe social minoritaire et souvent mal considéré, est devenu le symbole de tout un pays.
Car si l'on se penche sérieusement sur ce personnage, on a bien des surprises…

Contrairement à l'image qu'il est devenu, celle de l'américain blanc, l'américain type, le cowboy était majoritairement noir, métis ou mexicain. Hé oui ! Car le métier de cowboy ne payait pas vraiment, à peine 1 dollar par jour, et du coup, il n'y avait pas grand monde qui se bousculait au portillon… Beaucoup de cowboys étaient des noirs libérés de l'esclavage après la Guerre de Sécession et qui préféraient cette vie plutôt que d'aller travailler dans les usines du Nord. Beaucoup de mexicains également, héritiers par tradition des fameux Vaqueros. Le mythe en prend donc un coup.

Avec un tel salaire, on ne s'étonnera pas que notre cowboy ne possédait pas grand-chose. Ainsi, contrairement aux idées reçues, son cheval appartenait le plus souvent à son employeur. On comprend pourquoi quand on découvre qu'un cheval de base coûtait à l'époque 300 dollars… Même chose pour le révolver : parmi les cowboys qui escortaient les troupeaux, rares étaient ceux qui étaient armés, c'étaient souvent des hommes de confiance du propriétaire.

Enfin, en-dehors des périodes de transhumance, où ils escortaient les troupeaux (c'était leur job, "garçon de vache" ou "vacher"), nos cowboys étaient au chômage. Ils formaient donc un groupe social assez précaire, mal payé et peu considéré, sans guère d'avenir.

La vie quotidienne

Loin du héros intrépide vivant plein d'aventures, la vie de notre brave cowboy était assez monotone, se résumant principalement à escorter les troupeaux pour le service de riches propriétaires. Il n'était d'ailleurs guère facile pour une dizaine d'hommes à cheval de diriger, conduire et surveiller jusqu'à 3000 bêtes à travers le Grand Ouest sauvage sur 90 jours en moyenne, certains trajets pouvant durer 13 semaines. Distance parcourue : entre 20 et 40 kilomètres par jour, suivant le terrain, la bonne ou mauvaise volonté des bêtes, la météo… C'est le Boss qui conduit l'ensemble, souvent assisté d'un guide indien chargé d'aplanir les difficultés en cas de rencontre avec les siens et de deux "pointeurs", cowboys expérimentés. A cela, on ajoutait le cuisinier, qui faisait ce qu'il pouvait avec biscuits, bacon, haricots, café, fruits secs, occasionnellement un peu de gibier ou de poisson.
Les dangers ? Feux de prairies, orages violents, attaques de voleurs de bétail, de coyotes, noyades lors du passage des cours d'eau, troupeau pris de peur et se dispersant soudainement, maladies, le froid, la chaleur...
La nuit venue, nos cowboys n'avaient guère le temps de se détendre : il fallait parquer et soigner les bêtes, entretenir les chevaux, le matériel, réparer une sangle coupée, recoudre un bouton… Contrairement aux idées reçues, l'alcool était interdit, le jeu aussi souvent. Parfois, un cowboy qui savait lire faisait une lecture à ses compagnons d'un roman ou d'un journal, on jouait du banjo, de l'harmonica. Pas de femmes non plus, d'où parfois certaines amitiés assez poussées et sur lesquelles on fermait les yeux… Mais le plus souvent, épuisé par toute une journée en selle, on dormait, tout simplement.

L'arrivée en ville était la récompense. Car la ville, c'était un bain chaud, un bon lit, un bon repas, le barbier, le tailleur… Mais surtout le Saloon, les filles, le jeu… Les habitants voyaient souvent d'un sale œil l'arrivée de ces hommes, les accusant d'être à l'origine de beuveries, de bagarres, d'incidents, voire de mœurs dépravées. Mais d'un autre côté, ils dépensaient sans compter leur paie récemment acquise. Et se retrouvaientt vite à sec…
Alors, en attendant le prochain convoi, on allait traquer les loups, réparer les clôtures, traire les vaches, couper du bois… Ou, plus rarement, se faire hors-la loi. Les banques ne prêtant pas à ce genre de clientèle, on demandait un prêt ou une avance à un riche propriétaire dont on devenait alors l'obligé.

On est donc loin du héros solitaire, libre, avide d'aventure et d'espace, entre courses-poursuites, attaques d'indiens et duels au révolver. Le cowboy était simplement un vacher, à la vie difficile et précaire, formant un groupe social pas si nombreux et souvent mal considéré.

La fin du cowboy vient avec le fil de fer barbelé et le train.
Le premier, créé en 1873, est utilisé par les nouveaux grands propriétaires qui viennent de bénéficier de l'ouverture de terres en Arizona, Oklahoma et au Nouveau-Mexique. Ces nouveaux propriétaires délimitent leur territoire avec des kilomètres de barbelés qui empêchent désormais les troupeaux de passer.
Le train, qui s'est considérablement développé, permet désormais de transporter le bétail de manière plus sûre et plus rapide.
A partir des années 1890, le cowboy n'a plus d'utilité...


Dernière édition par Voyageur Solitaire le Dim 4 Nov - 20:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeDim 4 Nov - 19:39

Le véritable cowboy, c'est d'abord un vacher, comme son nom l'indique, un garçon de ferme ou plutôt de ranch. 
Mais on trouve la même chose au Mexique - vaqueros - ou en Argentine - les gauchos.

Le cowboy solitaire, tel qu'on peut le voir dans les films ou les BD, est un mythe.

De plus, ils n'étaient quasiment jamais armés, sauf parfois d'une vieille carabine qui servait surtout à effrayer les coyotes.

Leur vie pouvait être passionnante, ou pas, mais c'était avant tout un boulot. Et un boulot souvent mal payé.
Ceci dit, si on faisait un film sur les vrais cowboys, tels qu'ils étaient en réalité, ce serait beaucoup moins spectaculaire...
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeJeu 5 Aoû - 22:29

Pierre II, le dernier empereur du Brésil

XIXème SIECLE - Page 9 Pierre19

(image : Mathew Brady)

Nous l'avons évoqué dans le sujet sur la jungle urbaine de Tijuca puisque c'est lui qui l'a "créé" en quelque sorte. Un souverain injustement méconnu, un sacré personnage mais marqué par le destin et qui connaîtra une fin bien triste.

Pierre II est né le 2 décembre 1825 à Rio de Janeiro.

Au début du XIXème siècle, la famille royale portugaise a fui devant l'invasion napoléonienne et ses membres ont décidé de s'installer à Rio. Ils règnent alors sur ce qu'on appelle l'empire du Brésil, qui correspond grosso modo au Brésil actuel. En 1831, Pierre Ier abdique brusquement et rejoint l'Europe, laissant derrière lui un enfant de cinq ans, avec deux de ses soeurs. Le futur empereur grandit, solitaire, taciturne, renfermé sur lui-même. D'autant plus qu'il a perdu sa mère à un an à peine, l'impératrice mourant quelques jours après la naissance d'un enfant mort-né. Le départ de son père le laisse donc orphelin. Certes, il fait déjà montre d'un sens du devoir poussé mais n'est clairement pas enthousiaste à l'idée de régner.
Le futur empereur grandit entre ennui et études, se levant à 06h00, commençant à étudier à 07h00 et se couchant à 22h00 en général. Il est intelligent, cultivé, dévore les livres mais reste solitaire et peu expansif. Peu ou pas d'amis.
Le 18 juillet 1841, le jeune homme est proclamé et couronné Pierre II, empereur du Brésil. Il est devenu un bel homme, grand blond aux yeux bleus et mesure 1,90 mètre. Pour autant, il est toujours aussi peu communicatif. On ne s'étonne pas quand il ne manifeste aucune réaction à son mariage arrangé avec Thérèse Christine de Bourbon Siciles, qui débarque en 1843. Ils ne s'aimeront qu'à travers leurs enfants, qui viendront un peu plus tard.

Et pourtant...
Sous le règne de cet homme timide, solitaire et renfermé, l'empire connaît une prospérité sans précédent. Pierre II garantit la liberté d'expression et de la presse, les droits civiques, une croissance économique forte et il sortira victorieux de trois conflits internationaux. En 1865, il résout une crise avec l'Angleterre de façon si brillante que l'ambassadeur anglais lui présente les excuses officielles de la reine Victoria... Abolitionniste convaincu, il défend les droits des noirs et des esclaves, promeut les droits des femmes, protège les savants et les écrivains. Richard Wagner et Louis Pasteur sont de ses amis, Victor Hugo, Darwin et Nietzsche l'admirent. Ses trois bibliothèques personnelles, au palais, abritent 60 000 volumes. L'empereur parle et écrit le portugais, mais aussi le latin, le français, l'allemand, l'anglais, l'italien, l'espagnol, le grec, l'arabe, l'hébreu, le sanskrit et le chinois ! Il fait construire un observatoire astronomique et un autre de photographie. Tous les mardis et samedis, ses sujets ont libre accès auprès de lui, sans distinctions. Y compris les esclaves... On développe le chemin de fer, le télégraphe, on voit apparaître le timbre-poste, le téléphone même vers la fin du règne, des hôpitaux sont construits... "L'esclavage est voué à disparaître" proclame l'empereur qui se promène, vêtu très simplement, prend des photographies (sa passion) avec l'un des tous premiers daguerréotypes qu'il a acheté et qui a décidé d'abolir définitivement au palais réceptions, soupers, fêtes et soirées, par souci d'économie. Il n'oublie pas au passage de contribuer financièrement à la naissance de l'Institut Pasteur en France et fonde au Brésil l'Académie impériale de Musique et l'Opéra. Ecologiste avant l'heure, on a vu qu'effrayé par la déforestation autour de Rio, au profit des immenses exploitations de café, il fait reboiser la forêt qui forme aujourd'hui le parc de Tijuca, au coeur de la ville.

En 1871, le couple impérial part pour un long voyage en Europe. Il visite quantité de pays, rencontre Victor Hugo, Nietzsche et de nombreux savants, artistes et écrivains. Le voyage est un triomphe, comme le retour au Brésil, bien que le couple ait la douleur de perdre leur fille cadette, Léopoldine, à 23 ans seulement, emportée à Vienne par la typhoïde.
A peine rentré, l'empereur doit faire face à la brusque révolte de l'Eglise et des évêques, qui n'apprécient pas ses réformes trop audacieuses et libérales. L'empereur, catholique fervent, n'en est que plus désolé de devoir sévir et sanctionner. Son amertume s'accroît.
Il repart, mais seul avec sa femme cette fois, accompagnés par Raphaël, un fidèle serviteur métis. Le souverain visite les USA d'est en ouest, traverse ensuite l'Atlantique et visite le Danemark, la Suède, la Finlande, la Russie, l'Empire ottoman, la Grèce, la Terre sainte, l'Égypte, l'Italie, l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Suisse et le Portugal ! Il rend visite à Victor Hugo chez lui, prend le train avec sa femme comme tout le monde, incognito. La mort de ses deux fils lui porte un coup sévère : la mélancolie, la tristesse et l'amertume reviennent en force. A son retour, l'empereur est plus solitaire et amer que jamais. Sa santé se détériore, il doit aller se soigner en Europe. A Milan, il reste deux semaines entre la vie et la mort. C'est sur son lit de convalescence qu'il apprend que l'esclavage est définitivement aboli dans son empire, ce qui lui arrache des larmes de joie. Son empire où l'on se bouscule dans les églises et où on brûle des buissons de cierges pour sa guérison. Le retour est triomphal. Et pourtant...

Un coup d'état républicain éclate en novembre 1889, mené par un parti de hauts-fonctionnaires, militaires, planteurs de café richissimes furieux de la fin de l'esclavage, d'idéalistes... Miné par sa mélancolie, son amertume, et bien qu'adoré de ses sujets, Pierre II ne réagit pas alors qu'il en a les moyens. Il accepte d'être déposé : "S'il en est ainsi, je prendrai ma retraite, j'ai assez travaillé et je suis fatigué, je vais aller me reposer". Le souverain renversé quitte le Brésil pour toujours le 17 novembre 1889.
La famille s'installe alors à Paris. A peine quelques jours plus tard, l'impératrice meurt. Il ne reste plus qu'une fille, Isabelle, qui part s'installer en Normandie avec son époux, un grand seigneur français. Son père vit alors seul et anonyme dans un hôtel modeste, avec peu d'argent. Un soir, il se promène longuement le long de la Seine. La nuit tombe, il fait froid. De retour dans sa chambre, l'empereur se sent mal. Dans les jours qui suivent, une pneumonie sévère se déclare. Pierre II, le dernier empereur du Brésil, meurt le 5 décembre 1891 en présence de sa fille, arrivée en toute hâte. La France lui organise des funérailles nationales, des milliers de personnes se pressent à la Madeleine pour la cérémonie. On y voit entre autres les ambassadeurs de l'empire ottoman, de la Chine, de la Perse et du Japon. Le corps est transféré au Portugal par train spécial. Au Brésil, la population est sous le choc et se laisse aller au deuil et à la douleur, malgré l'interdiction de toute manifestation par le gouvernement républicain. Il faudra attendre 1921 pour que la dépouille de l'empereur, celles de sa femme et de sa fille soient enfin rapatriées au Brésil, avec tous les honneurs. Aujourd'hui encore, Pierre II est considéré comme un héros national, un des plus grands hommes du Brésil.
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeSam 4 Déc - 13:01

Le mystère du drame de Mayerling

Mayerling. Un pavillon de chasse, dépendant d'un ancien monastère, dans la campagne autrichienne.
C'est là qu'au matin du 30 janvier 1889, on découvre les corps de Rodolphe d'Autriche, fils de l'impératrice Sissi, et de la jeune (17 ans) baronne Marie Vetsera. La nouvelle est aussitôt transmise au couple impérial et, immédiatement, une version officielle est proclamée : le prince est mort d'un arrêt cardiaque. Sauf qu'à Vienne et dans toute l'Europe, personne n'y croit... Que s'est-il donc passé cette nuit-là ?

Rodolphe est le fils de l'impératrice Elizabeth, dite Sissi, et de l'empereur François-Joseph. A l'époque, il est en froid avec son père pour ses frasques (il fréquente les bordels, accumule les maîtresses, en attrape même une maladie vénérienne qu'il transmet à sa femme qui en devient stérile) et pour ses opinions politiques (il n'hésite pas à écrire dans un journal d'opposition, sous un faux nom et à prendre le contrepied de son père).

XIXème SIECLE - Page 9 Autric10

(image : Carl Koller)

La jeune baronne, familière de la cour, le rencontre en 1888, elle a alors 16 ans. Elle devient sa maîtresse.

XIXème SIECLE - Page 9 Autric11

(image : Othmar Von Türk)

On retrouve donc les deux corps allongés côte à côte dans la chambre du prince, à Mayerling, le prince mort... par balle. C'est le début de pas moins d'une cinquantaine de thèses sur les circonstances du drame.
- Sissi tout d'abord. L'impératrice est convaincue que la jeune femme, tombée enceinte, a tué son amant et s'est suicidée ensuite par le poison.
- Le prince aurait selon d'autres, tué sa jeune maîtresse avant de se donner la mort, un peu plus tard. Comme sa mère, Rodolphe était rongé par la mélancolie, la névrose, voire la dépression. Il avait déjà proposé à une courtisane qu'il aimait sincèrement, Mizzi Kaspar, de se suicider ensemble. Effrayée, la jeune femme refusa et alerta la police impériale, qui refusa de croire une demi-mondaine. On sait cependant que Rodolphe passa la dernière nuit avant le drame avec elle et qu'il lui légua une très forte somme dans son testament. Le prince aurait donc proposé à la jeune Marie un pacte de suicide et cette dernière aurait accepté.
- Dans la même veine, le prince et la jeune femme se seraient donnés la mort par désespoir, leurs parents respectifs refusant leur relation scandaleuse (il avait 30 ans, elle en avait 17). Rodolphe aurait eu une violente dispute avec son père l'empereur au sujet de cette liaison, peu de jours avant le drame.
- Il y a la thèse de la dispute qui aurait mal tournée : le prince aurait tué sa maîtresse sans le vouloir et, horrifié, se serait suicidé par la suite.
- On parla aussi de complot : Rodolphe aurait découvert un complot contre son père (impopulaire à l'époque) et les conspirateurs, effrayés, l'auraient éliminé. On insinua également que Bismark, inquiet de la francophilie prononcée du jeune héritier et de sa haine pour l'Allemagne, l'aurait fait supprimer pour éviter, à long terme, une alliance franco-autrichienne et la création d'un axe "Vienne-Paris", voulu par le prince.
- Enfin, il y a la version de l'inceste : Sissi et son mari vivaient leur vie, chacun de leur côté, et l'empereur avait des aventures. La jeune Marie aurait été sa fille adultérine et les amants (qui selon certains présentaient des similitudes troublantes dans les traits) horrifiés de découvrir qu'ils étaient demi-frère et demi-soeur, se seraient suicidés.

Alors, que s'est-il passé cette nuit-là ?
Difficile à dire, sinon impossible, l'affaire ayant été immédiatement étouffée (le pavillon fût même rasé par la suite sur ordre impérial). Certaines choses sont avérées cependant :
- Le corps du prince montrait des traces de coups et d'une violente lutte physique.
- Ses mains, en particulier, étaient très abimées (il sera, contrairement à l'usage, enterré avec des gants), montrant des traces de lutte.
- Une fenêtre de la chambre était défoncée de l'extérieur.
- Le mobilier était brisé, fracassé même, des flaques de sang tâchaient le sol.
- Le révolver utilisé et retrouvé sur place n'était pas celui du prince et avait tiré six coups.
- Le corps de Marie ne portait pas de traces de balle.
- On a retrouvé trois lettres d'adieu authentifiées, écrites par la jeune femme, où elle déclare vouloir être enterrée aux côtés de son amant et être "plus heureuse avec lui dans la mort que dans la vie".
- Rodolphe a lui aussi écrit un billet d'adieu, à sa femme.

Suicide, dispute ayant mal tourné, complot, assassinat, accident ? Le mystère demeure, ayant donné naissance à de nombreuses versions et thèses, parfois délirantes et ayant contribué à la légende de la famille "maudite", renforcée par la mort mystérieuse de Louis de Bavière et l'assassinat de Sissi.
Aujourd'hui encore, nul ne sait ce qui s'est passé cette nuit-là, dans la chambre du pavillon de Mayerling...
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeJeu 9 Déc - 5:09

Le mystère perdure même si au vu des éléments, le double suicide semble improbable...sauf si on avait voulu le camoufler en agression extérieure.
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeJeu 9 Déc - 13:06

Il y a effectivement peut-être eu une mise en scène, on a peut-être déplacé les corps ou maquillé la scène.

D'après ce que j'en ai lu ici et là, la veille, le prince était au pavillon avec des familiers pour une journée de chasse. Cependant, il prétexta un rhume pour ne pas les accompagner, ce qui laisse à penser que la jeune femme était déjà secrètement là et qu'il passa la journée avec elle. Le soir, au moment de rentrer à Vienne, le prince se plaignît d'une forte migraine et annonça aux autres qu'il allait passer la nuit au pavillon pour se reposer avant de rentrer le lendemain matin. Certains pensent qu'à ce moment-là, la jeune femme l'attendait dans sa chambre. Une fois seul, le prince aurait souhaité bonne nuit à ses serviteurs et serait monté. Peu avant l'aube, les serviteurs auraient été réveillés en sursaut par des coups de feu, seraient montés et, après avoir enfoncé la porte, auraient découvert la scène.

La dernière impératrice d'Autriche, Zita de Bourbon Parme, qui vécût quasiment centenaire, aurait révélé à Jean des Cars "un secret explosif" : la mort du prince aurait été un assassinat. Mais l'ancienne souveraine, âgée de 95 ans à l'époque, n'a apporté aucune preuve à ses dires.

En tous cas, il y a tout pour un mystère romanesque dans cette tragique histoire : un prince mélancolique et névrosé héritier du trône, une jeune maîtresse noble, des intrigues politiques, un pavillon de chasse perdu dans la forêt, une froide nuit de janvier...
Sans oublier la façon (maladroite) dont fût étouffée l'affaire par les autorités impériales, avec des versions officielles se contredisant, malaise cardiaque, suicide, dispute... L'empereur lui-même parlera d'un suicide de son fils suite à "un coup de folie", prétexte qui permettait des funérailles religieuses, normalement interdites aux suicidés...
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeJeu 14 Juil - 9:48

Pauline Fourès, la Sultane

XIXème SIECLE - Page 9 Paulin10

Après le destin incroyable de Madame Petit (voir sujet sur le XVIIIème siècle), voici donc une autre vie de femme, toute aussi incroyable, entre XVIIIème et XIXème siècle, celui de Pauline Fourès.

Pauline naît en 1778, de condition très modeste, fille d'horloger à Pamiers, dans l'Ariège.
Un jour, elle rencontre un officier, Jean-Noël Fourès, qu'elle épouse. Sincèrement éprise, elle décide de le suivre lors de la campagne d'Egypte ordonnée par Bonaparte. Déguisée en homme, voilà donc notre Pauline, émerveillée, sur la terre des Pharaons. Mais les choses tournent mal et la jeune femme se retrouve mêlée aux émeutes sanglantes de la révolte du Caire, en 1798, échappant de peu à la mort. C'est alors qu'elle rencontre Bonaparte et devient sa maîtresse...

Ils sont amoureux, ils s'affichent aux yeux de tous, Pauline est surnommée "la Sultane" et mène grand train. Le futur empereur éloigne le mari, lui faisant comprendre que protester serait mal vu. Pendant toute la campagne d'Egypte, Pauline est la compagne quasi officielle de Bonaparte, loin de Joséphine, l'épouse, qui elle à Paris, s'amuse beaucoup et collectionne les amants. Le général aime sincèrement sa belle, il voudrait même qu'elle lui donne un fils.
Mais, averti de la situation politique chancelante en France, Bonaparte rentre discrètement et sans prévenir, laissant tomber derrière lui son armée. Et Pauline.
Cette dernière se console un moment dans les bras de Kléber, un grand général, chef de l'expédition, mais ce dernier est assassiné au Caire. Ne se sentant plus en sécurité, Pauline rentre alors en France, non sans difficultés.

Mais les choses ont changé... Bonaparte est devenu Premier Consul et s'achemine vers l'Empire. Il a besoin de respectabilité, il a besoin d'une épouse digne de ce nom à ses côtés. Toujours amoureux de Joséphine (en dépit de leurs infidélités mutuelles), appréciant son influence sur les royalistes (qu'il cherche à se concilier) et sa popularité, il sait où est son intérêt : Joséphine sera son impératrice. Pauline se voit donc refuser toute entrevue avec le nouveau maître de la France. Pour autant, ce dernier ne l'oublie pas : discrètement, il lui fait parvenir chaque mois un bon sur le trésor, permettant à son ancienne maîtresse de vivre à son aise. Mais il lui fait comprendre qu'il faut tout oublier (il se reverront cependant encore une fois, sous l'Empire, non sans émotion).

Pauline divorce, se remarie avec un diplomate qui l'emmène en Espagne, puis en Suède.
Elle divorce à nouveau et se met alors en ménage avec un capitaine de la Garde. Notre Pauline n'est pas pour autant rassasiée de voyages et d'aventures... Elle se lance alors, avec son compagnon et avec succès, dans le commerce de bois précieux. Ils partent tous les deux en Amérique du Sud, s'installent au Brésil où il font fortune. Après les sables d'Egypte, l'Espagne, la Suède, la fille de l'horloger de Pamiers découvre la forêt amazonienne. Elle traverse l'océan à plusieurs reprises pour son commerce, allant et venant entre Rio et Paris, gérant habilement ses affaires.

En 1837, fatiguée, repue d'aventures, la belle rentre définitivement à Paris, achète un petit château à la campagne où elle se retire souvent au calme, jouant de la musique, peignant, collectionnant les tableaux et écrivant même un roman.
La "Sultane" meurt en 1869 (à 91 ans !), dans l'avant-dernière année du règne de Napoléon III.
Elle repose au Père-Lachaise.
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeVen 14 Oct - 20:02

Les gardes éthiopiens du Tzar

XIXème SIECLE - Page 9 Hercul11

Les Tzars avaient à leur service une foule de serviteurs (6000 au Palais d'Hiver en présence du couple impérial, 1000 en son absence). Mais certains se révélaient inattendus : les fameux gardes abyssiniens (éthiopiens).

Au nombre de quatre, en service par deux, ils veillaient aux portes des appartements privés du Tzar, portes qu'ils ouvraient et fermaient à l'arrivée du couple impérial et à son départ. Ils veillaient également aux portes du bureau du souverain quand ce dernier y travaillait ou aux portes du boudoir de l'impératrice quand elle se reposait. Cet usage datait de Pierre le Grand, c'était le consul de Russie en Ethiopie qui se chargeait de recruter ces hommes ou le Negus, empereur d'Ethiopie, qui les offrait en présent au Tzar. Les seules conditions étaient qu'ils soient très grands, imposants et chrétiens.

La présence de serviteurs noirs n'était pas rare à la cour de Russie, contrairement à ce que l'on pourrait croire. Sous le règne de Pierre le Grand, un enfant abyssinien avait été enlevé par des marchands d'esclaves, puis transféré au Sérail du sultan Ahmed III à Istanbul. L'ambassadeur de Russie avait alors fait enlever l'enfant de neuf ans pour l'offrir à son maître. Ce dernier l'avait pris en affection, le rebaptisant Abraham Piotr Hannibal et toute la cour parlait du "nègre de Pierre le Grand" (Notre ancien esclave servira fidèlement quatre souverains, dont Pierre le Grand en tant que secrétaire personnel avant de finir général sous Catherine II). Par la suite, on a connaissance d'Alexandre Gabriel et Nelson, de service en 1809 auprès d'Alexandre Ier. Le premier était cuistot sur un navire américain et avait déserté lors d'une escale dans un port russe. On sait également qu'il y avait huit gardes "nubiens" présents lors de la procession du couronnement d'Alexandre II.

Les derniers fidèles

Mais revenons à nos gardes abyssiniens. Les deux derniers, au service de Nicolas II, sont restés célèbres, en partie parce qu'ils n'étaient pas éthiopiens mais américains.
Témoignage du prince Christophe de Grèce : "Grands, splendides dans leur uniforme coloré et leurs turbans blancs, ils se tenaient de chaque côté des portes, telles des statues de bronze".
L'un deux, nommé Sam, venait d'une plantation en Géorgie. Le plus connu, Jim Hercules, était né en 1867, d'esclaves affranchis.

XIXème SIECLE - Page 9 C99a1d10
(Image : pinterest.com)

Jim se rendît à New York où il devînt un boxeur reconnu. Au cours d'une tournée en Europe, il se fixa à Londres et obtînt la nationalité britannique. Il fût alors remarqué par l'impératrice de Russie Marie Feodorovna qui l'invita en Russie où Alexandre III, lui-même un colosse, lui offrît d'intégrer les fameux gardes abyssiniens. Jim Hercules accepta et se retrouva donc au service des Tzars avec son compatriote Sam, jusqu'à la Révolution de 1917. Tous les deux ans, Jim était autorisé à retourner en Amérique, en Floride pour être exact, pour voir sa famille. A son retour, il rapportait des spécialités à l'attention des grandes duchesses, filles de Nicolas II, principalement de la gelée de goyave. Il rapporta également au jeune Tzarévitch un canoé et un tipi indien.
Une photographie de l'époque montre notre homme en civil, se promenant dans les couloirs du palais impérial, à l'étage réservé à la famille impériale.

Une fin mystérieuse

Nul ne sait ce que devinrent Sam et Jim suite à la Révolution. D'après certains, Jim resta aux côtés de Nicolas II jusqu'à son abdication. Au début des années 1920, un ambassadeur américain qui avait fréquenté la cour autrefois circulait en voiture dans les rues de Moscou. C'est alors qu'il aperçût un grand et puissant homme noir, vêtu pauvrement mais enveloppé dans un manteau frappé de l'aigle impérial bicéphale et marchant avec une grande dignité. Stupéfait, il ordonna à son chauffeur de faire demi-tour, certain d'avoir reconnu un des derniers gardes noirs du défunt Tzar. Mais l'homme avait déjà disparu et le diplomate le chercha en vain dans les rues adjacentes.
Était-ce Jim Hercules ? Ou Sam peut-être ?  Mystère...
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeSam 15 Oct - 23:12

Encore un aspect méconnu de l'Histoire, inattendu et intéressant. C'est vraiment un destin incroyable que de passer d'une plantation à la cour du Tzar. C'est fou.
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeDim 16 Oct - 8:13

Restons à la cour du dernier Tzar avec deux des derniers fidèles.

Pierre Gilliard, le précepteur

XIXème SIECLE - Page 9 Pierre20

volti.skyrock.com

Suisse (ce qui lui sauva la vie sous la Révolution), né en 1879, il était le précepteur des enfants du Tzar, les quatre grandes duchesses et le Tzarévitch.
Notre homme est pourtant loin d'être monarchiste et le protocole impérial l'énerve vite, à tel point qu'il demande à ce que les visiteurs cessent de s'agenouiller devant le petit Tzarévitch, faveur qui lui est accordée, ce dont l'enfant lui sera gré. Proche des enfants, il tisse avec eux un véritable lien affectif, il les éduque (leur enseignant notamment le français, langue des élites russes de l'époque) mais joue et se promène avec eux également et tente de les sortir de leur tour d'ivoire. Il suit la famille partout et il prît de nombreuses photos des enfants et du Tzar, dans leurs moments passés en famille ou en villégiature.
Quand la Révolution commence, le Tzar demande au précepteur de rester, ce que Gilliard accepte aussitôt. Bientôt, le pays se referme sur la petite famille et cette dernière est en état d'arrestation. L'entourage du Tzar a quelques heures pour partir, sous peine de partager son sort. L'impératrice convoque Gilliard pour lui annoncer la nouvelle. Il répond simplement : "Je reste, je vais prévenir les enfants de notre départ". Emue, la Tzarine lui tend sa main à baiser.
Devenu "captif volontaire", le fidèle précepteur suit donc la famille en exil. Le 20 mai 1918, alors qu'il s'apprête à monter dans un train avec eux vers ce qui sera leur dernière demeure, Gilliard est brutalement mis à l'écart et emmené. Il a une dernière vision de deux des grandes duchesses, leur valise à la main, titubant sous la pluie et dans la boue. Il aperçoit également Nagorny, dont nous allons parler, qui lui fait un signe d'au revoir de la main. Il est libéré et doit quitter le pays : les nouveaux maîtres ne voulaient sans doute pas d'un incident diplomatique avec la Suisse en faisant tuer un de ses ressortissants, connu de surcroît. Rentré dans son pays, Gilliard apprend, horrifié, le massacre de la famille avec laquelle il avait passé treize ans. Il meurt à Lausanne en 1962.

Clémenti Grigoriévitch Nagorny, le protecteur

XIXème SIECLE - Page 9 Russe_41

tsarnicolas.org

Né en 1889, célibataire, sans enfants et d'origine paysanne, il était second à bord du yacht impérial, le Standart. Il faisait partie des marins chargés de la sécurité des enfants à bord et il devînt rapidement le valet personnel du jeune tzarévitch. Mais bien plus que ça : un valet, une nounou, un garde du corps, un compagnon de jeu... Le brave marin adorait l'enfant et c'était réciproque, le Tzarévitch le surnommait affectueusement "Klim".

Payé 240 roubles par an (environ 5000 de nos euros actuels), Nagorny était payé sur la fortune personnelle de son jeune maître. Ses frais de logement, de vêtements, de nourriture et de soins étaient pris en charge par la famille et il avait sa chambre à côté de celle de l'enfant au palais Alexandre (plus tard, lors des jours sombres, il dormira dans la chambre même du prince, sur un matelas posé au sol). Quand le tzarévitch était malade, le marin restait à son chevet et le veillait. Il suivait la famille dans tous ses déplacements et, comme on le voit sur de nombreuses photos, il portait le jeune prince dans ses bras quand ce dernier était trop fatigué ou qu'il ne pouvait plus marcher, en raison de sa maladie.

D'après les contemporains, la relation entre les deux était plus celle de deux frères que celle d'un prince et de son valet. Avec le temps, l'impératrice voulût le remplacer par une infirmière ou une religieuse mais pour une fois, Nicolas II s'opposa à sa femme, appréciant le dévouement inconditionnel du marin. Dans les derniers temps, Nagorny fît tout ce qu'il pouvait pour distraire et amuser son jeune maître qui entrait dans l'adolescence, s'efforçant d'être toujours souriant, disponible et de bonne humeur, alors que la Révolution se déchaînait.

Il restera jusqu'au bout, suivra la famille dans ses exils successifs et le paiera de sa vie, assassiné en 1918. Mis à l'écart alors que la famille est emmenée vers son dernier exil, il est exécuté d'une balle dans la tête, sans jugement, dans une arrière-cour. Il avait 29 ans.
"Je sais qu'ils vont me tuer. He bien, qu'ils me tuent !" avait-il dit à Gilliard, le précepteur, peu de temps auparavant.
Le fidèle marin fût réhabilité et canonisé par l'Eglise orthodoxe en 1981.
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeDim 9 Avr - 10:29

1861-1867 : la désastreuse expédition mexicaine de la France

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armeehistoire.fr

1861. La République mexicaine vit des moments difficiles, surtout financièrement. Les caisses sont bientôt vides, au point que le gouvernement décide de suspendre le paiement de sa dette extérieure. A Londres, à Paris et ailleurs en Europe, les créanciers n'apprécient pas. Surtout Napoléon III qui réfléchit depuis quelques temps à instaurer au Mexique un nouveau pouvoir, qui deviendrait un partenaire économique privilégié de la France et qui ferait également contrepoids à la puissance américaine (bien que les américains, à l'époque en pleine Guerre de Sécession, aient d'autres chats à fouetter). L'empereur français est appuyé dans son idée par de riches conservateurs mexicains, minorité agissante qui rêve d'un régime fort et stable pour protéger ses intérêts. S'ajoute même à tout cela un petit côté religieux et "messianique", l'idée d'imposer un "empire latin", une grande puissance catholique pour contrer le protestantisme américain. Ce sera, selon certains conseillers de l'empereur, "la pensée du règne". L'avis des mexicains eux-mêmes ? On s'en passera.

L'expédition

Fin 1861 et début 1862, décidés à se faire rembourser, anglais et espagnols envoient donc une expédition militaire sur place, bientôt suivis par la France. Ont alors lieu des négociations compliquées au terme desquelles espagnols et britanniques comprennent les véritables intentions de la France. Furieux et refusant de se laisser entraîner, ils font finalement leurs bagages et rentrent chez eux. Mais les français, eux, restent et marchent sur Mexico. La capitale est atteinte après de nombreuses batailles et, en juillet 1863, on proclame l'empire, sous la protection et l'impulsion des français. Mais qui placer à la tête de ce nouvel état qui devra "renvoyer l'ascenseur" à la France ? On choisit un ami, l'archiduc autrichien Maximilien. Pour le situer, c'est le frère de l'empereur d'Autriche François Joseph, mari de la célèbre Sissi. Il a pour épouse Charlotte de Belgique, fille du roi des belges. Un couple pas vraiment préparé à ce qui l'attend... Lui est cultivé, artiste, mais visiblement rêveur, dilettante, émotif et nerveux. Elle, de son côté, est aussi un peu fragile psychologiquement, très croyante, voire même mystique. Le couple impérial s'installe donc à Mexico.

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Un empire de papier
Très vite, il est évident que la greffe ne prend pas. Parachutés dans un pays dont ils ignorent quasiment tout, loin de chez eux, les deux époux se perdent en oisiveté et dépenses tandis que l'insécurité, le désordre et les troubles se répandent comme une traînée de poudre, aidés par les habitants et la guérilla. Des bandes de rebelles parviennent même jusqu'aux portes du palais et bientôt, le nouveau pouvoir ne tient plus que grâce à la présence du corps expéditionnaire français sur place, environ 40 000 hommes, dirigés par le général Bazaine :

XIXème SIECLE - Page 9 Beauce10

histoire-image.org

La crise économique s'aggrave, chose normale vu que les intérêts français passent avant tout, c'était le but. L'empereur, faible, hésitant, s'absente parfois, des mois entiers, laissant sa femme diriger en son nom, ce qui passe très mal. L'impératrice ne supporte pas la chaleur aride ou étouffante de son nouveau domaine, ce qui ne l'empêche pas d'aller visiter les cités et pyramides Mayas du Yucatan...

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image : HJPD

L'effondrement et la fin

En France, le vent tourne.
L'opinion publique critique de plus en plus cette "aventure mexicaine" qui coûte plus qu'elle ne rapporte, le gouvernement fait face à une opposition politique de plus en plus forte. Sur le plan extérieur, les Etats-Unis, sortis de la guerre civile, se font menaçants, ils exigent le départ des français. Et puis, il y a la menace grandissante de la Prusse, sur la frontière Est, qui inquiète, menace plus proche et immédiate que le lointain Mexique. L'impératrice Charlotte commence à s'inquiéter : on murmure que Napoléon III songerait à retirer le corps expéditionnaire. La souveraine décide alors d'aller voir l'empereur français et débarque à Saint-Nazaire en 1866. A sa descente de bateau, rien, aucun accueil officiel. Arrivée à Paris, elle n'est même pas reçue au palais impérial des Tuileries et doit descendre à l'hôtel... Napoléon III, souffrant (pierres dans la vessie) et très affaibli, la reçoit un peu plus tard en présence de sa femme, l'impératrice Eugénie. L'entrevue est un échec complet : l'empereur est décidé à retirer les troupes françaises du Mexique. La discussion est orageuse mais ni les crises de larmes de la pauvre Charlotte, ni son évanouissement, n'y changeront rien. Pareil du côté de son pays natal, la Belgique, ou des autres puissances européennes qui ne veulent plus entendre parler de cette histoire. "Todo es inutil !" écrit-elle à son mari. Epuisée, démoralisée, la souveraine part pour l'Italie où sa santé mentale commence à donner des signes d'inquiétude. Un aliéniste réputé est envoyé à son chevet.

Au Mexique, le retrait des troupes françaises sonne le glas de l'empire. C'est la guerre civile, le soulèvement, les rebelles marchent sur la capitale. Bazaine, qui boucle ses valises, presse l'empereur de fuir mais ce dernier refuse. Alors qu'en France, les fêtes battent leur plein pour l'Exposition Universelle qui rencontre un grand succès, la terrible nouvelle tombe en une du Figaro : l'empereur Maximilien Ier a été capturé, jugé et exécuté avec deux de ses généraux. "Voici l'œuvre de la France, Messieurs" ricane le commandant du peloton d'exécution. La République est proclamée suite à l'exécution, en 1867. Le corps du souverain, maquillé, embaumé, est transféré en Autriche où il est inhumé, en présence de délégations de tous pays. Sauf des Etats-Unis...
L'impératrice Charlotte, toujours en Europe au moment de l'exécution, n'apprendra la nouvelle que plus tard. Elle sombre alors progressivement dans la folie. Elle meurt en 1927, à 86 ans.

L'exécution de Maximilien Ier par Manet

XIXème SIECLE - Page 9 Execut10

histoire-image.org

Pour les amateurs de la BD Blueberry, il est fait mention de l'expédition française dans l'album La dernière carte, à travers le personnage fictif de El Tigre. En fait le marquis de Listrac, ancien aide de camp de Bazaine, devenu déserteur et tueur à gages "pour les beaux yeux d'une mexicaine".

XIXème SIECLE - Page 9 51-ale10
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MessageSujet: Re: XIXème SIECLE   XIXème SIECLE - Page 9 Icon_minitimeVen 28 Juil - 19:41

La véritable Sissi

XIXème SIECLE - Page 9 Elisab10

fashionhistory.fitnyc.edu paleishetloo.nl

Reine de beauté, incarnée au cinéma par une jeune et rayonnante Romy Schneider, Elisabeth d'Autriche, dite "Sissi", fût un personnage bien plus sombre et tragique...

Mariée et impératrice à 16 ans, elle entra en conflit avec sa belle-mère et ne s'adapta jamais à la cour impériale. Elle perdra plusieurs enfants et membres de sa famille de son vivant, dans des circonstances tragiques, avant de finir assassinée.

La souveraine était clairement fragile psychologiquement et névrosée, dépressive, mal dans sa peau.
Obsédée par sa beauté, horrifiée à l'idée de vieillir, souffrant d'anorexie mentale, Sissi s'imposait un régime drastique, ne consommant que du lait, du bouillon de poulet et, chaque jour, le jus de six kilos de viande de bœuf. A côté de cela, la souveraine pratiquait la gymnastique de façon régulière, une à deux heures chaque jour. Dans chacune de ses résidences se trouvaient un espalier, des anneaux, des barres parallèles... Excellente cavalière, elle galopait des heures entières ou marchait en d'inlassables randonnées jusqu'à tituber de fatigue. Ses dames, incapables de suivre, finissaient la promenade en carrosse. Au retour, la souveraine se faisait masser puis alternait bains chauds et froids. Quand son visage commença à vieillir, elle prît l'habitude de porter une voilette dès qu'elle apparaissait en public ou même pour les photographies.

Elle était très fière de son tour de taille, 51 centimètres, qu'elle entretenait par des corsets très serrés, au point de la gêner pour respirer. Elle pesait environ 50 kilos pour 1,72 mètre.
Sa chevelure était l'objet de tous ses soins. Il fallait chaque jour quasiment trois heures pour la coiffer. Une coiffure qui pesait près de 5 kilos et lui occasionnait migraines, douleurs cervicales et l'empêchait de se tenir droite. Elle la lavait toutes les trois semaines avec un mélange de 30 œufs et une bouteille de cognac. Trente ouvrières se consacraient à la confection de chacune de ses robes. Chaque toilette devait être faite en deux jours alors qu'il fallait un mois d'habitude. Hantée d'idées morbides, elle drapa ses appartements de noir et fît porter une livrée noire à ses serviteurs. Elle se plaignait d'insomnies (elle se réveillait à 05h00 chaque matin), de névralgies, de crises d'angoisse, fumait beaucoup. La mystérieuse mort de son fils unique, au pavillon de Mayerling (voir plus haut), la détruisît psychologiquement.

Et puis, elle voyagea, sans cesse, à travers l'Europe. Elle allait et venait, inlassablement, se faisait construire un palais ou une villa partout où elle s'installait. Temporairement toujours : dès qu'elle arrivait à un endroit, elle voulait être ailleurs. Quand elle était à bord de son bateau et qu'un orage s'annonçait, elle se faisait attacher au mât, tel Ulysse pour résister au chant des sirènes, et affrontait ainsi les éléments déchaînés. Elle se prît de passion pour la mythologie grecque, ses histoires héroïques et tragiques. Elle n'était présente en Autriche que quelques jours par an, il lui arrivait même d'être absente plus d'une année entière. Lorsque la Hongrie fût réunie à l'Autriche, Sissi devînt reine de Hongrie et tomba amoureuse de ce pays. Elle en apprît la langue et se fît admirer et respecter des hongrois, ce qui ne fît que la rendre encore plus impopulaire auprès de ses sujets autrichiens.
Son dernier voyage et sa vie s'achevèrent à Genève, le 10 septembre 1898, sous le couteau d'un anarchiste italien.
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