Toute nouvelle série inédite, issue du New 52,
Justice League Dark devrait plutôt se nommer Dark Justice League car elle est largement plus orientée sombre que regroupement de héros. En effet la série rassemble les personnages les plus individualistes et les plus instables des univers DC & Vertigo. Le "Justice League" est en fait plus un clin d’œil qu'autre chose, puisque les membres les plus balaises de la vraie JLA, Superman, Wonder Woman, et Cyborg se font démolir dès le premier épisode en essayant d’atteindre l'Enchanteresse qui a littéralement pété les plombs.
Tiens tiens l'
Enchanteresse ne serait-ce point la même que celle des
Secret Seven de Flashpoint ? Si si c'est bien la même d'ailleurs elle se trouve dans une petite maison qui ressemble étrangement à celle où se déroule la fin cataclysmique de cette série. Il semble donc que Peter Milligan enchaine bien les deux séries même si aucun lien ne les relie au niveau de l'intrigue. Mais l'on retrouve bien quelques personnages dont l'état mental ne s'est pas nécessairement amélioré...
Le dessinateur associé à Milligan pour l'occasion s'appelle Mikel Janin. Je ne me souviens pas avoir déjà croisé ses dessins auparavant. Il ne ferra certainement pas l'unanimité mais je trouve que son style colle bien au côté occulte du récit. On lui reprochera surtout le côté travail effectué sur ordinateur qui est très sympa pour les décors et les scènes d'action mais moins réussi pour les personnages vus de près.
Puisque la JLA n'est pas capable de faire face à une menace magique de grande envergure, il faut des héros habitués aux emmerdes surnaturels pour régler le problème. C'est
Madame Xanadu qui s'y colle en essayant de réunir les "héros" adéquats. Madame Xanadu est une lectrice assidue de tarot qui abuse quelque peu des médocs et se trouve pas loin du bord de la folie après avoir contemplé ce que le futur réservait à la planète. Elle résume bien sa situation en disant « Le futur s'annonçait à moi et me rappelait de m’occuper de mes affaires. »
Elle commence par recruter
Shade le Changing Man dont sa M-veste lui permet de modifier la réalité. La dite M-veste est d’ailleurs dans le même état qu'à l'issu de Flaspoint. Puis ils tentent d’enrôler
Mindwarp, qui peut se séparer de sa forme astrale, ce qui n'est pas du goût de l'intéressé et de Shade.
De son coté
Zatanna la magicienne de la JLA (est-ce que j'ai déjà dit que ça me saoule passablement qu'elle récite ses formules à l'envers ?) essaye de s'attaquer à l'Enchanteresse sans grande réussite et est retrouvée par
John Constantine (héros de la série
Hellblazer dont Milligan est scénariste depuis 2009). Un gars fort sympathique à la bouteille facile, fumeur invétéré, pratiquant la magie noire, passablement sarcastique et souvent méprisant envers les autres. Il résume très bien son approche de la situation en disant « J’en ai rien à carrer du monde, mais si ce dernier est détruit, moi aussi. »
Pendant ce temps
Deadman, un ancien acrobate de cirque mort et devenu un fantôme capable de prendre possession des êtres vivants essaye de convaincre sa copine (l'héroïne Dove) de coucher avec lui pendant qu'il possède quelqu'un d'autre.
Je vous laisse imaginer la réaction de la belle... Mais Deadman est distrait de ces considérations physiques par l'arrivée de June Moone l'alter ego de l'Enchanteresse.
Tous ces "héros" se retrouvent alliés de circonstance pour régler la folie sanguinaire qui déferle sur l’humanité à cause de l'Enchanteresse et surtout découvrir qui est responsable de son état. Mais de là à faire une équipe ou une Justice League il reste encore pas mal de boulot...
Je me suis régalé avec ce premier arc de six épisodes simplement nommé "In the Dark". L’ambiance se rapproche beaucoup de ce qu'on lisait chez Vertigo et tranche beaucoup avec ce qui se fait chez DC. A ranger dans la case comics réservés aux "adultes" mais pas cochons... Une fois de plus on regrettera que ce genre de série ne soit pas traduite en français...