MYTHOLOGIE CHRETIENNE/ BIBLIQUE

Dessiner un poisson stylisé, c'est aussi rapide. C'est comme l'alpha grec mais en plus allongé. Et en plus, t'es même pas obligé de lever ton crayon.

ils auraient du le garder c'est plus dur de crucifier quelqu'un sur un poisson

Présent dans les trois religions du Livre, il y incarne généralement le Mal, le Mauvais. Il est "l'accusateur", "l'adversaire", le démon, "Prince des ténèbres".

Pourtant, à la base, il est bien éloigné de cette image…
A l'origine, Satan aurait été un ange et pas n'importe lequel : un ange "parfait", "le plus beau des anges", "le prince de ce monde". Il se serait rebellé contre Dieu par orgueil et par soif de connaissance. On notera d'ailleurs qu'il est souvent assimilé au serpent tentateur qui offrît à Eve la pomme, le fruit de l'arbre de la Connaissance.
On retrouve cette analogie avec Lucifer, qui lui fût plus tard assimilé. "Porteur de lumière" en latin, Lucifer est un ange déchu qui sera donc rapidement assimilé à Satan. Pourtant, au début, Lucifer est "l'astre brillant", "le brillant fils de l'aurore". Le jésuite Tournemine le qualifie même comme "celui qui apporte la lumière, la connaissance et la clarté". Etonnant pour celui qui, déchu, deviendra "le Prince des Ténèbres"...

On a donc là un symbolisme très fort et qui semble avoir imprégné selon certains une grande part de toute la pensée médiévale : celui qui cherche le Savoir, la Connaissance, se rebellerait contre Dieu, contre l'ordre divin et en serait châtié.
Comme toujours, l'Histoire est bien plus compliquée que ça mais c'est une idée encore bien présente chez certains qui expliquent ainsi le supposé "obscurantisme" du monde médiéval.

Attention avec certains noms parfois assimilés à Satan comme Belzébuth ou Méphistophélès.
Le premier est un démon représenté sous la forme d'une mouche. Il est qualifié de "Prince couronné des Enfers", d'où son assimilation erronée à Satan.
Le second est originellement l'un des sept princes des Enfers, c'est un démon, serviteur de Satan. L'assimilation à ce dernier viendrait du mythe de Faust où Méphistophélès est la forme que prend Satan pour visiter le docteur Faust.

Saint Matthieu a écrit:

Mat 19:12 Car il y a des eunuques qui le sont de naissance, dès le sein de leur mère; il y a aussi des eunuques qui le sont devenus par la main des hommes; et il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes à cause du royaume des cieux.

À cause de ce verset, un père de l'Église comme Origène, pourtant connu pour ses interprétations non littérales de la Bible, commit l'irréversible en se faisant eunuque physiquement. L'origénisme fut condamné au cinquième concile œcuménique.

(enluminure pornographique dans le spoiler)

Spoiler:

Ah oui quand même...

Pas une nouveauté : dans l'Antiquité, le culte de la déesse Cybèle, grande divinité orientale, était assuré par des Galles, hommes volontairement émasculés. Il y avait même une cérémonie spécifique pour cela, les Sanguinaria, le 24 mars, où les prétendants au sacerdoce de la déesse s'émasculaient, devenant des ennuques.

Pour en revenir à la mythologie chrétienne, Cybèle passe d'ailleurs, comme Isis, pour avoir fortement influencé le culte de la Vierge Marie. De nombreuses "passerelles" existent entre les deux, comme entre Mithra et Jésus.

Il y a de très belles interprétations d'Origène. Des exemples parmi d'autres: certains de ses commentaires sur la création du monde.

Dans la Bible grecque – et ceci est reproduit dans la Vulgate, la traduction latine de la Bible –, le premier jour est désigné sous la forme d'un cardinal (jour un, ἡμέρα μία, dies unus), tandis que les suivants sont désignés sous la forme d'un ordinal (jour second, ἡμέρα δευτέρα, dies secundus; jour troisième, ἡμέρα τρίτη, dies tertius). Origène explique qu'on ne peut utiliser l'ordinal pour le premier jour parce qu'il n'y a qu'un seul jour de créé et qu'il n'est pas possible d'ordonner les jours à ce moment-là. C'est seulement à partir du second jour qu'on peut distinguer un jour premier et un jour second. Cette interprétation fut reprise par saint Basile le Grand.

Au quatrième jour sont créés les luminaires. Le soleil est le Christ, la lumière du monde. La lune est l’Église, elle éclaire le monde en reflétant la lumière du soleil et non en brillant d’elle-même. Les étoiles sont les saints, qui servent de guides.

Traduire un texte dans une autre langue, dans un autre système de pensée, implique forcément des modifications, des altérations du texte originel.

Le christianisme ne s'est pas imposé d'un coup, il a eu ses querelles, ses divergences, amenant les différents auteurs et penseurs chrétiens des premiers temps à s'écharper par textes interposés. Valentin considérait que Jésus mangeait et buvait comme tout le monde mais que sa nature divine le dispensait de faire pipi et caca (je n'invente rien)… Basilide clamait que le même Jésus, arrivé sur les lieux de son supplice, se serait fait remplacer par un fidèle dévoué car un dieu ne saurait souffrir et mourir… On peut en sourire aujourd'hui mais à l'époque, on s'égorgeait dans les rues pour ça, comme l'ont montré les différents schismes qui ont secoué l'Eglise au fil des siècles (arianisme, monophysisme, iconolâtres contre iconoclastes…).
Sans compter les faux textes en circulation, faux évangiles, faux testaments, écrits par certains qui pensaient que les textes originaux n'avaient pas tout dit et qui y allaient de leur vérité à eux. De quoi énerver un penseur comme Irénée : "Pas moyen de tomber sur deux ou trois qui disent la même chose". D'où la création par l'Eglise du Canon, pour fixer les textes "officiels".

On peut rajouter enfin la confusion des débuts, où textes et images se mêlaient. On a retrouvé des peintures d'Appolon ou Hélios sur son char solaire dont le visage avait été gratté pour être remplacé par celui de Jésus. Certaines liturgies adressées à Sol Invictus, le soleil invaincu, se retrouvent pour Jésus chez les chrétiens. Jésus fût longtemps confondu avec Mithra, dont le culte présentait de nombreuses similitudes (dieu né un 25 décembre, promettant la vie dans l'au-delà à ses fidèles…). En Egypte, il y avait amalgame entre la très forte présence d'Isis allaitant sur ses genoux l'enfant Horus et la Vierge à l'enfant.

Le christianisme n'est pas arrivé d'un coup, tout prêt, achevé et livré "clefs en mains". Courants divergents, schismes, faux écrits, interprétations, imposteurs, ont fleuri dès le début et il y a eu une époque où l'on mélangeait un peu tout. La chapelle privée de l'empereur Sévère Alexandre était consacrée aux dieux païens mais aussi à Abraham et Jésus. Sa mère, Julia Mammaea, entretenait de bons rapports avec de nombreux penseurs chrétiens dont certains lui dédièrent leurs textes.
De son apparition à sa fixation définitive, le christianisme a longtemps baigné dans le flou.

J'ai posé instinctivement ma main sur mon entrejambe lorsque j'ai vu l’enluminure...

Ça va ; je les ai bien encore.

Sphigx a écrit:

Dans la Bible grecque

Le texte original étant probablement en araméen.

cdang a écrit:

Sphigx a écrit:

Dans la Bible grecque

Le texte original étant probablement en araméen.

Il est en hébreu. Je n'en ai pas parlé parce que je ne lis pas l'hébreu.

Assez étonnant...