Comme la mythologie africaine, elle ne vient pas forcément à l'esprit mais elle existe bel et bien et revient même en force ces dernières années avec le retour du chamanisme dans les steppes. A noter une forte influence turque en son sein, à tel point que l'on parle souvent de mythologie turco-mongole.
Une mythologie très fortement liée au chamanisme (voir le sujet dans
Terres païennes).
A la base, il y a Tarvaa. Jeune adolescent, Tarvaa tomba un jour malade et perdit conscience. Ses parents, convaincus de sa mort, se hâtèrent de sortir son corps de la maison. En voyant cela, l'âme du jeune homme s'envola vers le royaume des esprits où le juge des morts lui demanda pourquoi il était venu si rapidement. Trouvant le garçon très courageux, il lui offrit de retourner chez les vivants et lui demanda quel cadeau il voulait remporter avec lui. Tarvaa ne voulait ni richesses, ni célébrité. Il demanda la connaissance. Lorsque son âme rejoignit son corps, les corbeaux lui avaient déjà mangé les yeux. Mais même aveugle, Tarvaa pouvait voir l'avenir. Il vécut bien et longtemps, contant les récits de magie et de sagesse, rapportés des lointains rivages de l'Au-Delà.
A côté de cela, on trouve
Tengri, le Ciel-Père, éternellement bleu, principe masculin, qui s'unit à la Terre-Mère, principe féminin. Le Ciel gouverne 99 royaumes, la Terre 77. L'ensemble forme une structure cosmique, "l'arbre de vie" ou "l'arbre cosmique". Les espaces entre ses branches sont des "portes" permettant au chamane d'accéder aux différentes branches et donc, aux différents niveaux de la connaissance et de la sagesse.
De nombreuses divinités se bousculent dans le panthéon mongol et, à l'occasion, on peut croiser Gengis Khan lui-même. Mais aussi
Begtse, le guerrier, le cavalier. Revêtu d'une armure et d'un casque en or, équipé d'un arc et d'une épée dont la poignée est ciselée en forme de scorpion, il est le protecteur de la Mongolie. Il chevauche un loup, accompagné de huit bouchers et de sa sœur, "esprit de la vue intérieure" qui compense la fureur de ces terribles guerriers et de son frère par sa sagesse et sa prescience.
La mythologie mongole comporte également de nombreux animaux sacrés, parfois inattendus.
- La vache sacrée, symbole de l'élevage, du bétail et du nomadisme. Son lait crémeux nourrit les hommes, elle est la maternité, l'abondance, la nourriture.
- La guêpe
- L'aigle
- Le faucon
- Le tigre, symbole de force, de royauté et de noblesse.
On trouve aussi des textes sacrés comme le
Yassa, "écrits de la loi", attribué à Gengis Khan (bien que le célèbre conquérant ne sût certainement ni lire ni écrire) et qui est un code d'honneur et de préceptes moraux destiné à ses troupes.
Un très joli conte, celui du chat et du chien et qui donne un aperçu de la façon dont les mongols expliquent la naissance de l'homme et de la femme :
Dans une époque lointaine, le dieu primordial modela le premier homme et la première femme dans l'argile et laissa un chat et un chien pour veiller sur eux alors qu'il partait chercher les eaux de la vie éternelle aux sources de l'immortalité, afin de donner vie à ses créations. En son absence, un démon endormit la vigilance des deux animaux en leur offrant du lait et de la viande et, alors qu'ils étaient distraits, il urina sur la nouvelle création du dieu. Celui-ci, furieux de voir son œuvre ainsi souillée, ordonna au chat de la nettoyer avec sa langue, sauf la chevelure qui était intacte. La langue râpeuse du chat enleva tous les poils sales, n'en laissant que quelques-uns sous les bras et autour du sexe. Le dieu mit tout ce que le chat avait enlevé sur le chien. Puis il aspergea ses créatures d'argile avec les eaux sacrées de la fontaine éternelle pour leur donner vie mais ne put leur donner l'immortalité à cause de la profanation du démon.