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 ROBERT ERVIN HOWARD

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vulcain
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 21:40

Pour ce qui concerne la Fantasy, je suis d'accord avec Louinet : à titre personnel, je n'ai lu aucun autre auteur qui ait à mes yeux la force évocatrice, le style, la "patte" d'Howard. Le plus proche resterait Merritt, ne serait-ce qu'avec La nef d'Ishtar ou La femme du bois. Mais Merritt est plus dans le poétique, le merveilleux et l'onirique, il n'a pas la violence, la rage d'Howard. Quant à Smith, son genre est trop différent, ses mondes agonisants, ses civilisations décadentes, ses décors surchargés à outrance et à l'atmosphère étouffante sont trop éloignés du souffle épique et de l'énergie brutale d'Howard.

Schwarzy n'est pas mauvais, mais ce n'est pas Conan. Momoa encore moins. Tant qu'Hollywood et la majorité des gens n'auront pas vraiment lu Howard, n'auront pas réalisé combien il est loin du bourrin en pagne qui grogne et tape sur tout ce qui bouge, personne ne pourra incarner le cimmérien.
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 21:49

Le problème d'Howard c'est que contrairement à un Tolkien il n'est pas grand public et pas forcement très accessible pour un large public. Il est plus réservé à des spécialistes, des initiés, ou des fans du genre, ce qui est un frein pour des adaptations justes au grand écran de ses oeuvres.

Si on demandait dans la rue tout le monde ou presque connaitrait Tolkien, mais très peu Howard. Sauf les initiés du genre, et comme ça ne court pas les rues en France.
Et je vois mal une clientèle féminine ou enfantine apprécier Howard, contrairement à Tolkien. Or en France l'heroic fantasy gentillette et sympathique marchera toujours plus auprès du public que l'âpre et sauvage sword and sorcery à la Howard.
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 21:56

On est bien d'accord, Tolkien a tout pour séduire un large public, son oeuvre est plus fédératrice que celle d'Howard, plus sombre et violente. Howard, c'est de l'épique, de l'Heroic Fantasy là où Tolkien est plus dans la Fantasy au sens large.
Pareil pour Smith et Lovecraft avec leurs atmosphères morbides, étouffantes, malsaines... Smith avec sa fascination pour les paradis artificiels, certaines de ses nouvelles qui fleurtent avec la nécrophilie... A l'heure des bluettes pour ados à la Twilight et du politiquement correct, ce n'est pas ce genre de Fantasy, sombre et dérangeante, qui va attirer un large public.
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vulcain




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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 22:10

Howard c'est de la pure héroic-fantasy
Smith est quant à lui le pape voire le précurseur de la dark-fantasy.
Ils ne sont pas vraiment comparables : les personnages d'Howard n'ont rien a voir avec ceux nés sous la plume de Smith trempée dans le gothico-romantico-horrifique.
C'est de la fantasy,certes, mais nuancée et diverse;surtout pas interchangeable.
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 22:16

Oui, Smith est plus proche de Lovecraft dans un sens avec ses ambiances gothiques et décadentes, ses soleils éteints et ses mondes agonisants.
Howard, c'est une force vive, pure, l'énergie primordiale de la vie. Un grand bol d'air pur là où Smith est étouffant, dérangeant. Les deux restent des géants dans leurs domaines respectifs.
Finalement, parmi ceux qui sont pour moi les plus grands, chacun a son domaine : Heroic Fantasy pour Howard, merveilleux et onirisme pour Merritt, Dark Fantasy pour Smith... Plus loin, on peut parler de Soul Fantasy pour Charles Saunders avec Imaro. Du très bon aussi pour Tanith Lee qui se rapproche de l'Heroic Fantasy, mais en plus existentiel je dirais avec des héros plus complexes et plus profonds.

En tous cas, que des géants du passé ou presque... Dans la production actuelle, personne ne me paraît rivaliser avec les maîtres de l'âge d'or des Pulps ou des années 1960/1970...
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 22:27

J'aurai tendance à classer Howard plus dans le sword and sorcery que dans l'heroic fantasy.

Le sword and sorcery est par essence plus violent, sauvage, sombre, âpre. Et ça se rapproche vraiment de l'univers de Howard.
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vulcain




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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 22:38

il y a peu de sorcellerie chez Howard.
En tout cas ce n'est pas elle qui détermine l'action des personnages ou tout au moins peu souvent.
C'est de l'heroic-fantasy dans son expression la plus aboutie.
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 23:47

vulcain a écrit:
Howard c'est de la pure héroic-fantasy
Smith est quant à lui le pape voire le précurseur de la dark-fantasy...
D'accord avec cette typologie.

vulcain a écrit:
il y a peu de sorcellerie chez Howard...
Et heureusement. Suite à D&D, sans parler de Tolkien ou d'H.Potter, j'apprécie de plus en plus la "low magic".
Les stéréotypes fantasy bourrés de magie qui ont baigné ma jeunesse ont encore la vie dure.
Il n'y a qu'à voir la production littéraire qui regorgent de magie, les films commerciaux, ou les jeux vidéo fantasy.
Il faudrait sortir un peu des sentiers battus et rebattus.
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Jan - 16:25

La magie chez Howard est rare en effet et par conséquent, n'en est que plus redoutable et terrifiante quand elle est présente. Les rares sorciers et mages que croisent notre cimmérien sont plutôt coriaces et leur magie sombre et impure. Même Pélias, qui aide Conan contre Tsotha Lanti, est dépeint sous un jour inquiétant et Conan, tout en reconnaissant son aide, préfère clairement ne plus avoir à faire à lui.

On est très loin des magiciens de l'Oeil Noir ou du jeu Skyrim, sortes d'érudits regroupés dans des académies et se consacrant à une vie d'études et de recherches, entassant le savoir dans leurs bibliothèques...
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Avr - 14:58

Il y a des jours comme ça... Petit passage à la FNAC, rayon Fantasy. Oh, il y a bien longtemps que la production actuelle dans ce domaine ne m'intéresse plus mais bon, par acquis de conscience... Tiens, Robert E. HOWARD... HEIN ?!

BIFROST, la revue des mondes imaginaires, dossier spécial Howard, de mythe et de fureur... Non...

ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Image_11

J'ouvre et feuillette, haletant, frémissant, comme un magicien novice tournant les pages du livre de Skelos ou découvrant les écrits de Vathelos l'Aveugle : des photos que j'avais encore jamais vues, du maître, de sa famille, de ses amis... Un dossier Howard-Lovecraft et un autre Howard-Tolkien (froncement de sourcils, crispation fugace de la mâchoire), Howard et les années NEO... Oh putain... Et il n'y a plus qu'un exemplaire, perdu là, au milieu des autres bouquins tel un joyau étincelant dans son écrin. Et ben maintenant, il n'y en a plus. Il m'attendait.

Je ne connais pas du tout cette revue mais ça a l'air très bon, sérieux et solide. J'en parlerai volontiers et lui ouvrirai sans doute un sujet après lecture.
En attendant, que l'on verrouille les portes de mes appartements et que tout importun soit crucifié sur le champ. Je ne veux pas être dérangé ce soir...
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeJeu 6 Avr - 20:20

J'ai plusieurs Bifrost et c'est une revue "historique" de référence en France.
Leur point fort est de consacrer un dossier spécial, généralement sur un auteur, par numéro.
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeJeu 6 Avr - 21:07

Bon à savoir, je ne connaissais pas. Au vu de la qualité de ce que je viens de lire, je pense leur consacrer un sujet prochainement.

Alors...
C'est du sérieux, un sacré dossier dans un style soutenu, étudié. C'est pas là que vous apprendrez quelle était la marque de bière préférée d'Howard ou la taille de ses chemises... On apprend quand-même que vers 1935 Howard pensait arrêter définitivement la Fantasy pour se consacrer au western, qu'il avait l'habitude de réciter ses textes à voix haute en même temps qu'il les tapait pour en éprouver la musicalité ou que, dans la rue, il mimait les combats qu'il imaginait pour vérifier leur crédibilité.

Sa biographie est fournie, on y retrouve le décalage entre un père assez pauvre et peu présent et une mère issue d'une famille aisée, femme cultivée et aimante, ayant beaucoup voyagé. On y découvre qu'Howard n'était pas si asocial que ça, qu'il avait des amis dont il finira par s'éloigner, il est vrai. On y apprend également qu'Howard avait prévu de rencontrer Lovecraft en 1932 mais qu'il ne pût réaliser ce souhait faute d'argent. Il recevra par contre E. Hoffman Price, le seul a avoir rencontré les trois grands, Howard, Lovecraft et Clark Ashton Smith.
Ce qui est intéressant et troublant, c'est cette obsession du suicide, apparue très tôt. Il apparaît clairement qu'Howard n'a pas mis fin à ses jours tant que sa mère avait besoin de lui mais que le moment venu, il n'a pas hésité. Du coup, son superbe poème, Le tentateur, prend tout son sens.

C'est le dossier sur la correspondance entre Howard et Lovecraft qui se révèle passionnant. Même si Lovecraft joue un peu à l'aîné face au jeune texan, on sent vraiment leur intérêt et respect réciproque, leurs questions et échanges s'étalant le long de pages entières en une correspondance soutenue que seule la mort viendra interrompre. On saisit toute l'influence, énorme, du maître de Providence sur celui de Cross Plains et les histoires "épouvante" de ce dernier. Une correspondance qui tourne à l'engueulade parfois, aussitôt suivie d'excuses des deux côtés.
On y voit aussi tout ce petit univers inventé par Lovecraft et longtemps tenu pour véridique, le Nécronomicon, Von Junzt, Justin Geoffrey le poète fou, Abdul Alhazred, les Unaussprechlichen Kulten... Howard entrera dans le jeu et y fera référence dans certaines de ses histoires, entretenant le mythe.
Le suicide d'Howard est de toute évidence un véritable choc pour Lovecraft.

Les autres dossiers sont consacrés à la Fantasy à travers l'apport du texan, à Weird Tales qui fût vraiment The unique magazine, au formidable travail des éditions Néo, à celui de François Truchaud et de Patrice Louinet...

Au final, c'est du très bon, du solide, une analyse en profondeur de la personnalité d'Howard, de son univers et de ses personnages, de son apport, sans pour autant nier ses défauts (Oui Howard a fait du commercial, de l'alimentaire et des textes pas terribles). On y découvre surtout la richesse incroyable de ce petit monde des Pulps de l'époque, ces auteurs qui correspondaient intensément, une production assez incroyable, bouillonnante, créative, avec un fort esprit d'émulation. C'est bien à cette époque que naissent et se développent les plus grands, dans un genre pourtant longtemps considéré comme mineur ou "underground", au public restreint.

Je recommande vivement ce numéro de BIFROST à tous les fans d'Howard et de la Fantasy en général. Encore une fois, vous n'y apprendrez pas des choses incroyables sur la vie quotidienne du maître de Cross Plains mais vous découvrirez toute la richesse, le bouillonnement créatif d'un genre qui est plus, bien plus, que des guerriers bourrins accompagnés de donzelles peu farouches et se tapant sur la gueule avec de vilains orques. Le genre d'ouvrage qui vous fait réaliser que la Fantasy est un genre, une littérature à part entière.
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeVen 7 Avr - 15:49

C'est bien noté, merci ! Je vais le prendre. En même temps, je te rappelle que j'ai un Louinet pour toi là-dessus et des textes rares du Maître en VO qui attendent notre prochaine rencontre.
Louinet revient justement au festival des mondes imaginaires de Montrouge pour des conférences sur Howard, comme l'an dernier.
Celle qui débute à 14h est consacrée à la correspondance et aux liens unissants Howard et Lovecraft : 45 mn sur le sujet.
On en avait déjà parlé l'an dernier, et je doute d'être assez en forme pour y retourner, mais je n'écarte pas cette possibilité.
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeVen 7 Avr - 16:00

Je connaissais l'existence du magazine - et de ce numéro spécial, bien sûr. Mais il me manque tellement de numéros spéciaux sur Howard, que bon, ça et les frais de port, et aussi le fait que finalement, on redit plus ou moins toujours la même chose (même si bien sûr, chaque revue tente d'y apporter son élément unique, sa perspective particulière et qu'au final, un article bien rédigé reste toujours intéressant), font que je ne me précipite plus sur ces objets. J'attends plutôt une véritable étude littéraire du genre "L'utilisation de la prolepse narrative comme outil de construction du réel chez Howard" (j'écris n'importe quoi ^^). Mais je crains que le seul français à en avoir les compétences (Louinet) ne nous la ponde en anglais ... et là, je pleure.

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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeVen 7 Avr - 20:26

J'ai été agréablement surpris par le dossier de BIFROST, j'avais peur de tomber sur une énième compilation des poncifs sur Howard, ce qui n'est pas le cas.

Le dossier nous démontre par exemple qu'Howard ne s'imaginait sans doute pas comme "père fondateur" de l'Heroic Fantasy, image qui lui fût donnée par la suite. Il préférait largement les récits historiques, les histoires de boxe et de western. Dans sa volumineuse correspondance, il aborde très peu ses écrits fantastiques, l'exception majeure restant la lettre à Clark Ashton Smith où il parle longuement de Conan. Il pensait d'ailleurs arrêter la veine fantastique, aussi bien par goût personnel que par intérêt, ses histoires western et autres se vendant mieux.
Même chose pour Lovecraft d'une certaine manière : c'est August Derleth (voir le sujet consacré à Lovecraft) qui créa véritablement le mythe par son formidable travail.

On découvre aussi la liberté totale que laissait Weird Tales à ses auteurs. Howard lui-même y écrivait parce que The unique magazine acceptait certains de ses textes refusés par d'autres Pulps qui les jugeaient trop violents, trop sanglants ou autre. Ce fût le cas avec Solomon Kane par exemple. Même si le magazine payait mal et souvent en retard... On y apprend aussi que Weird Tales comptait un nombre inattendu de lectrices... Il y avait surtout une interaction entre le magazine, ses auteurs et ses lecteurs. Des lecteurs qui posaient parfois des questions auxquelles les auteurs répondaient et n'oublions pas que c'est Weird Tales qui mît Howard et Lovecraft en contact, transmettant au maître de Providence une demande d'Howard à propos d'une de ses histoires. Tout ce petit monde correspondait, échangeait, confrontait, en une incroyable émulation et tous s'influençaient les uns les autres. Comme Vic l'a souligné dans le sujet sur Abraham Merritt, il suffit de relire Les êtres de l'abîme pour réaliser l'influence énorme de Merritt sur Lovecraft. Sans oublier le récit Le défi de l'au-delà, écrit en commun par Catherine L. Moore, Abraham Merritt, H.P Lovecraft, Robert E. Howard et Frank Belknap Long.
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Aoû - 18:33

La citation de Kraken plus haut me fait hérisser le poil sur la tête, tant il semble se baser sur rien qu'une première impression, et zéro vérification. Désolé, mais la traduction de Patrice Louinet est de très haute volée et plus fidèle (plutôt que l'inverse), ce serait bien de ne pas critiquer à la légère le boulot de quelqu'un qui donne autant de sa personne.

Alors oui, il y a quelques fautes qui ont échappé aux relectures (comme dans pas mal de livres, ce n'est pas comme s'il y en avait constamment), mais ça ne suffit pas pour juger la qualité d'une traduction, et c'est un détail remédiable.

Ensuite, quand je lis que François Truchaud rendait bien mieux justice au style de Howard, sans vouloir être méchant, cela me fait rire. Où donc Louinet rendrait moins le style, le rythme ou la violence sonore d'Howard, par exemple? Je rappelle qu'il y a quelques décennies, c'était la mode de bricoler ses petites adaptations ici et là (je ne parle pas d'adapter à la langue d'arrivée quand nécessaire, mais bien d'infidélités inutiles). Prenons au hasard rien que le début de La citadelle écarlate :

Howard : THE roar of battle had died away; the shout of victory mingled with the cries of the dying.
Truchaud : "Le fracas du combat s'était éteint. Les cris de victoire se confondaient avec les lamentations des agonisants."
Louinet : "Le fracas de la bataille s'était assourdi; les cris de victoire se mêlaient aux râles d'agonie."

==> Remarquez le point-virgule : le rythme est davantage respecté chez Louinet, plus grande impression de rapidité, et personnellement je trouve la formulation meilleure (ici comme globalement).

Howard : Like gay-hued leaves after an autumn storm, the fallen littered the plain;
Truchaud : "Les hommes abattus jonchaient la plaine comme les feuilles roussies après un vent d'automne."
Louinet : "Telles des feuilles multicolores après un orage d'automne, les cadavres des vaincus recouvraient la plaine;"

==> Louinet respecte davantage l'ordre de la phrase (tant que ça sonne bien en français). Remarquez le "gay-hued" leaves : "roussies" chez Truchaud, Louinet recolle à l'original avec "multicolore".

De plus, ça ne m'étonnerait pas que Louinet rende une expression plus naturelle en français ou moderne (évidemment les traductions vieillissent). Kull :
"Sa beauté était grande" ==> "Elle était belle"


Je n'ai rien contre le travail de François Truchaud, qui n'est sûrement pas mauvais et qui aura été le précurseur, mais même si j'avais davantage de versions Néo, la grande fidélité et qualité des versions Louinet serait suffisante à mes yeux pour rendre indispensable le passage aux Bragelonne, en tant que grand howardien. Et quand je vois certaines traductions récentes, notamment celle de Clark Ashton Smith chez Mnémos (au moins en partie grandement ratée et inférieure aux vieilles versions), je peux vous dire que le travail de Louinet c'est un luxe que j'aimerais avoir pour d'autres auteurs.


Dernière édition par azrael le Ven 11 Aoû - 15:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Aoû - 20:16

Pour ma part, j'ai "grandi" avec les traductions de François Truchaud : c'était l'époque où tout ce qui sortait sur Howard, dont Conan principalement, était traduit par sa plume.
Howard a été une véritable révélation pour moi et j'ai été véritablement emporté par le style, le souffle épique et la beauté évocatrice de ce que je lisais (à l'époque, étant ado, je n'avais pas encore lu Howard en anglais). J'en ai donc gardé pour Truchaud une grande et vive admiration, faute de concurrent d'une certaine manière. Je n'ai découvert le travail de Louinet que très tard et il est très bon également même si l'effet "nostalgie" tourne en faveur de Truchaud quand-même pour moi. Et puis, Truchaud a quand-même fait un sacré boulot pour faire connaître Howard et son œuvre en France. Il n'est pas le seul peut-être mais merci à lui rien que pour ça.
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Aoû - 14:42

Mes intégrales Bragelonne dédicacées par Louinet peuvent dire merci à Azrael !
Ses exemples de traduction sont très parlants.

Je possède quelques Neo également, mais une poignée seulement. Je n'ai pas "grandi" avec les Truchaud, ni ne lui voue un culte en particulier.

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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Aoû - 15:47

@VIC : Aha merci, je n'ai pas encore tout lu mais j'ose espérer que ce fait ne me fera pas mentir lol!

Dans tous les cas, je comprends tout à fait que l'effet nostalgie puisse faire pencher la balance (si j'avais connu plus tôt les éditions 80s, je les aurais sûrement gardé aussi à côté des nouvelles). Et comme dit précédemment je n'ai rien contre le travail de Truchaud bien au contraire : je cite des différences de menu détail qui ne rendent pas pour autant sa version désagréable, je ne serais juste pas d'accord pour dire que Louinet s'éloigne du style ou est médiocre. Un grand désagrément des Bragelonne semble en être le prix, mais encore récemment, l'espoir fut exprimé de parvenir à une édition poche, avec un peu de chance ça se fera peut-être un jour?

Pour ma part, je n'ai commencé à lire l'auteur qu'il y a deux ans, mais je ne suis pas certain d'être parmi les plus grands fans de Conan (même si des textes m'ont déjà vraiment plu), vu que je me suis en cours de route senti plus attiré par d'autres volumes (le début de Kull m'avait bien plu, puis passage à Solomon Kane, et puis un autre...). Mais c'est ce qui est bien avec cet auteur, il a écrit tellement de bons textes dans tellement de genres et sur tant de personnages, qu'il est facile de trouver son bonheur dans le tout au bout du compte. Et on est plus que d'accord pour le style, ceux qui écrivent de l'épique notamment, pourraient tirer pas mal de leçons à la lecture du Robert, ça c'est sûr. D'ailleurs, j'avais trouvé cette page plutôt utile pour mettre un nom ou le doigt sur les techniques qu'il utilise :
https://en.wikipedia.org/wiki/Styles_and_themes_of_Robert_E._Howard
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Aoû - 16:14

Alors pour être franc, les aventures de Conan font partie de ce que j'aime le moins chez le maître de Cross Plains... Du moins le personnage car il n'y a pas grand-chose à jeter dans l'Age Hyborien. Je préfère largement Kull ou Bran Mak Morn, plus romantiques (attention, dans le sens premier du terme), plus oniriques et mélancoliques quelque part.

Plus tard, j'ai découvert ses autres écrits, ses autres histoires et c'est vrai qu'on y trouve de sombres joyaux. J'aime beaucoup ses histoires "contemporaines" avec ses héros érudits/explorateurs qui reviennent toujours de quelque lointaine expédition où il ont toujours découvert le trésor ou le temple perdu qu'il ne fallait surtout pas trouver... Mais aussi La route d'Azraël (tout le volume est incroyable), Le Loup-Garou, Les pigeons de l'Enfer, Les dieux de Bal-Sagoth, La Hyène... et d'autres encore.
Et ses poèmes bien sûr, un souffle épique et païen comme j'en ai rarement lu.
Après, je n'ai jamais accroché à un personnage comme Steve Costigan le boxeur qui me laisse de marbre ou Vulméa, bien trop proche de Conan. Sans parler d'El Borak, personnage insupportable tant ses aventures en deviennent grotesques à force de l'encenser. Je relisais tantôt Shalizar la mystérieuse et le moment où les types pleurnichent, croyant El Borak mort, atteint des abîmes de ridicule...
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Aoû - 18:06

Voyageur on se comprend alors, je reconnais de grandes qualités sur les Conan mais notamment connecte bien plus avec d'autres personnages (+ les nanas souvent bien chiantes quand il essayait de s'assurer la couverture du mag Twisted Evil). Sa poésie, j'avoue ne pas avoir beaucoup creusé encore, il faudra que je m'y penche en VO un de ces jours (le genre de choses où on perd pas mal dans le processus de traduction).
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Aoû - 13:46

@ Azrael : tu parles de la citation de Kraken qui te fait hérisser les petits poils de la nuque ^^. Je ne parviens pas à la retrouver. Je ne peux donc pour le moment ni affirmer, ni infirmer.

Les coquilles comme les petites erreurs présentes dans des textes de cette taille sont parfaitement normales. Comme tu le dis, cela n'ôte rien à la valeur du travail abattu.

Pour ce qui est de la qualité des traductions, c'est un problème très complexe. Je ne t'apprends sûrement rien. En guise de rafraîchissement, je te renvoie à l'extrait d'un article que j'avais posté dans la section S.-F. : La science-fiction en général. Si l'on s'en tient au lecteur, il existe principalement ce que je pourrais appeler l'effet Superman (le film de 1978). Ce dernier a en effet - comme d'autres films - eu deux doublages. Le premier avec Pierre Arditi (dans le rôle de Superman) et le second avec Jean-Pierre Michaël (idem). Outre le soucis de la différence des voix auxquelles on s'est habitué - et qui pour nous sont LA voix des protagonistes - vient se rajouter les problèmes de traduction qui changent le film. C'est pourquoi je préfère « et ce malgré tes réflexes de minet effarouché » à « malgré tes réflexes de grands fauves », bien que cette dernière soit plus proche de l'original : in spite of those catlike reflexes - malgré tes réflexes de félin. (Bon, on a aussi le soucis du mouvement des lèvres, mais je choisis ici d'en faire abstraction.) Ce qui m'intéresse, c'est que peu importe le degré de fidélité de la traduction, c'est-à-dire la valeur sémantique pure des mots, c'est le moment réceptif (je souligne) qui va fixer dans l'esprit du récipiendaire toute la force et la portée sémantique complète. En plus de la voix, donc, que je mets de côté, les mots, les phrases, vont se charger de sens plus épais que leur simple traduction. Tout ceci renvoie au trapèze sémiotique de Heger et Baldinger (dont vous pouvez lire une courte explication ici : Signifiant, Signifié, Sens et Signification) qui en plus d'inclure le couple classique signifiant/signifié (dimension linguistique), inclue l'ensemble des représentations du réel (le sème) et les perceptions socioculturelles (les dénotés) (dimension extralinguistique). Hors, ce dernier ensemble charge d'une valeur toute particulière les mots et leur confère une épaisseur unique, qui leur est propre. Pour prendre un exemple trivial, ce serait comme de changer de sauce pour assaisonner sa salade. La salade demeure la même, et pourtant, sa saveur est différente. C'est la raison pour laquelle - normalement (j'insiste lourdement sur le normalement) - on préfère toujours la première « version » que l'on a connue aux suivantes - quelles que soient leurs qualités. Il y a un contexte émotionnel, temporel (qui renvoie à la perception en diachronie de la réalité socioculturelle) qui charge le mot (le sème) de valeurs spécifiques que la nouvelle traduction ne pourra évidemment pas reproduire, mais pire, qui fera que cette dernière, à son tour, se chargera d'une valeur socioculturelle négative en raison de son positionnement induit par les représentations associées à la première traduction. C'est une des raisons pour lesquelles les retraductions proches dans le temps (Truchaud/Louinet par exemple) peuvent ainsi cristalliser les tensions. Mais de fait, cela a peu de chose à voir avec les qualités intrinsèques des traductions respectives.

À cela vient s'ajouter - du côté du traducteur dirons-nous - le courant dans lequel baigne la traduction en général. Je n'ai pas assez de connaissances en ce domaine pour m'avancer vraiment, mais de ce que j'ai pu lire et comprendre, je dirais qu'en quelques décennies, on est passé d'une traduction qui recherchait un beau littéraire (avant les années 50) à une traduction basée sur la montée de la réflexion sur la langue, via l’émergence de la discipline de la traductologie - qui étudie notamment les différents courants de pensée sur la traduction. On va ainsi - en résumant grossièrement - voir d'abord s'opposer deux courants : un littéraire et un linguistique. Si c'est ce dernier qui va un temps prédominer, il sera remis en cause par les progrès des approches extralinguistiques et de la pragmatique (la prise en compte de l'énonciation), dépassant cette simple opposition, pour aboutir aujourd'hui à la conception du polysystème (Conception systémique de l'univers culturel au sein duquel chaque sous-système est considéré à la base des relations avec les autres sous-systèmes).
Je vous propose quelques liens intéressants :
Pour une historiographie des théories de la traduction : questions de méthode : un peu difficile à lire. Je pense que l'exemple sur Homère des pages 17 et 18 vous intéressera et finalement recontextualisera précisément notre question : la lettre ou l'esprit ; l'exactitude scientifique ou la beauté littéraire ;
Six théories contemporaines de la traduction : facile, sur les différents courants. Je n'ai pas contrôlé l'exactitude de l'information donnée ;
Les théories de la traduction de Suzana Raková : très difficile, mais qui comporte un lexique intéressant en fin de monographie, lexique d'où provient la définition de polysystème que j'ai donnée plus haut.

On se retrouve de fait aujourd'hui, dans les traductions modernes de romans de science-fiction ou de fantasie, confronté à un problème particulier qui est, outre l'aspect littéraire, la capacité du texte traduit à recréer la dimension imaginative propre au texte originel. Or, de part la complexité croissante de la recherche en ce domaine, ce sont principalement des chercheurs - je veux dire par là des personnes ayant suivi un cursus universitaire important et qui baignent donc dans une pensée scientifique et une manière de présenter leurs travaux et idées selon les méthodologies universitaires - qui sont amenés à traduire ou retraduire les textes. Je simplifie, évidemment, et ce que j'avance n'est qu'une impression, mais il me semble bien que l'ensemble de ces phénomènes - liés aussi à un déclin du langage littéraire pour une langue d'aujourd'hui plus informative, directe, précise, technique - contribue à définir un paradigme de la traduction qui fait prévaloir l'exactitude sur le rendu littéraire. Cela s'inscrit dans la pensée moderne - ne dis-tu pas Azrael « la grande fidélité » sans préciser à quoi, mais que je suppose être au texte, au mot, c'est-à-dire au signifié pur, ce qui pourtant n'est pas l'assurance d'une réelle fidélité (mais on l'a vu, c'est redoutablement complexe).

Pour revenir plus directement sur le sujet, j'avoue que j'ai du mal avec M. Louinet - non pas parce qu'il traduit mal ; je suis certain qu'il traduit très bien - mais parce qu'il n'est pas ce que j'appellerais un littéraire. Lorsque je lis ses introductions, conclusions, études, souvent, pour certaines phrases, je dois m'y reprendre à deux ou trois fois avant de bien comprendre ce qu'il veut dire, et ce parce que son style est celui de quelqu'un qui depuis des années enchaîne les travaux universitaires. Je décèle toujours dans sa traduction une certaine aridité qui, personnellement, me gêne. Je ne dis pas qu'il ne fait pas une bonne traduction - pas du tout - simplement que c'est une traduction qui me convient moins que d'autres. Il y a donc ici un rapport personnel avec le travail du traducteur.
Il est aussi toujours intéressant de comparer les traductions. Mais tes exemples sont pour le coup peut-être un peu succincts. Quand bien même, réutilisons ta première analyse :

« Howard : « The roar of battle had died away; the shout of victory mingled with the cries of the dying. »
Truchaud : « Le fracas du combat s'était éteint. Les cris de victoire se confondaient avec les lamentations des agonisants. »
Louinet : « Le fracas de la bataille s'était assourdi; les cris de victoire se mêlaient aux râles d'agonie. »

==> Remarquez le point-virgule : le rythme est davantage respecté chez Louinet, plus grande impression de rapidité, et personnellement je trouve la formulation meilleure (ici comme globalement). »

Je suis d'accord avec toi sur le rythme, surtout dans la seconde partie, et surtout avec le choix de la préposition « à + les (aux) » plus efficace qu'« avec », malgré le with. [N'oublions pas que la langue à ses propres exigences. Comme le choix de la préposition qui suit le verbe : se mêler à, se confondre avec. C'est ici le choix du verbe qui, directement, nous impose soit à, soit avec.]
Pourtant, je trouve la première partie meilleure chez Truchaud car les sonorités choisies rendent mieux l'intention : allitération en [k], prolongée par le [b] qui la réduit pour se poursuivre sur le son en [t] (3 fois) qui rend parfaitement l'effet de gradation, de cessation (comme un son que l'on étouffe et qui meurt), cessation que la présence de /rdi/ empêche chez Louinet. Ici, il y a une adéquation des bruits décrits avec la sonorité des mots qui permet de traduire l'opposition bruit/silence. On remarquera la poursuite de l'allitération avec quatre [k] phrase suivante. La double assonance changeante [a]/[œ̃] qui est un abaissement du son (il a un point d'articulation plus éloigné que le /a/) y contribue très bien, tout comme le nombre de syllabes 3/3 2/2 très parallèles et qui permet de renforcer l'opposition. Ces effets ne sont pas vraiment présents chez Louinet : prolongation du son [a] et opposition via [k] et [s], qui étire plus le bruit qu'il ne le fait véritablement cesser, même si l'analyse phonétique révèlerait d'autres particularités (comme avec le son [d]).  
Il y a aussi un effet de personnalisation qu'introduit Truchaud et qui n'est pas pour me déplaire et que j'aurais aimé voir conservé : les agonisants. Nous n'avons plus à faire à une description qui introduit indirectement l'homme - il est indéterminé, éloigné sémantiquement, mais à des êtres humains désignés. Cela renforce le sentiment de pitié, voire de transfert, pour ceux qui meurent. La phrase de Louinet est ici plus froide, moins émotionnelle, et je ne suis pas d'ailleurs certain que dying ne doive pas se traduire par «  agonisants », tout comme had died away qui me semble introduire un passé révolu (achevé), ce que le mot « assourdir » ne rend pas, mais atténue ; le bruit de la bataille n'est pas terminé, il se poursuit en s'étiolant - ce qui empêche l'opposition bruit/silence. Pourtant, le râle des agonisants, ce n'est pas très beau. S'il permet la personnification, il alourdie le style et déstabilise la phrase. Le choix de Louinet sur agonie est à ce sujet, je trouve, bien vu. Alors que préférer ? Les deux se défendent.
S'il me fallait choisir, je dirais : « Le fracas du combat s'était éteint ; les cris de victoire se mêlaient aux râles d'agonie. » car l'allitération en [k] est trop longue et doit céder la place aux mourants, dont les plaintes sont alors bien reprises par la poursuite du son [a]. Je garderais le point-virgule, qui effectivement, permet ici un meilleur enchaînement de l'idée (elle est alors la même). Enfin, je supprimerais la personnification pour permettre, un peu comme dans une hypotypose, à l'image évoquée, au tableau décrit, de surgir devant nos yeux et d'obtenir un effet de scène saisissant. Cela confère - de mon point de vue - rythme et unité à l'ensemble.

On le voit, non seulement ce n'est pas simple, mais cela dépend beaucoup du lecteur qui reçoit la traduction. Mon analyse m'est personnelle et ce que je vois et ressens, ne vaut que pour moi. Je ne crois pas, à partir du moment où le travail est fait avec soin, qu'il y ait de mauvaises traductions - mais plutôt des choix de traduction qui vont plaire... ou non.  

Pour en finir, quelque chose m'a attiré l'œil. Alors, Azrael, je ne prétends absolument pas connaître ta pensée, hein ! que l'on soit bien d'accord. J'essaie simplement de lire ce que tu écris. Il me semble donc que tu connais et adore CHS depuis un certain temps et que tu as récemment découvert REH. Que tu préfères l'ancienne traduction de CHS - déçu par la nouvelle traduction - mais que tu apprécies bien celle de Louinet pour REH, la trouvant plus respectueuse que celle de Truchaud.
Est-ce que cela ne correspondrait pas à ce que j'ai dit concernant ce qui nous attache à une traduction ?  Wink .

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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Aoû - 14:21

Dans l'exemple précité, il y a quand-même deux différences qui sautent aux yeux...

- Le fracas du combat s'était éteint.
- Le fracas de la bataille s'était assourdi.

Dans le premier cas, il s'est éteint, c'est donc le silence. Dans le second, il s'est assourdi, donc il est toujours audible bien qu'il diminue progressivement. Force est de constater que là, Louinet est plus proche du "died away" d'Howard que l'on pourrait traduire littéralement par "mourir au loin".

Même chose avec "to mingle" qui veut bien dire "se mêler". Là encore, Louinet est au plus près d'Howard alors que Truchaud s'en éloigne avec son "se confondre" qui n'est pas tout à fait la même chose si on veut vraiment couper les cheveux en quatre. Se confondre, c'est se mêler avec au point de ne plus pouvoir être distinct, ne plus pouvoir être différencié l'un de l'autre. Se mêler, c'est simplement se mélanger.

Après, d'un point de vue de la sonorité, je préfère "les lamentations des agonisants" par rapport aux "râles d'agonie", plus sec, plus aride.
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Aoû - 16:47

@Astre*Solitaire : Je dois dire que mon message était sans doute un peu excessivement désagréable, surtout pour un arrivant (j'espère que Kraken ne m'en voudra pas), et ne prétends pas détenir la vérité absolue, donc tu fais bien de pousser le débat. Pour remettre dans le contexte, je venais aussi de voir un commentaire selon lequel (sur un autre site), il y aurait des tas de fautes d'accord dans les Bragelonne. Or s'il y a des temps qui peuvent être surprenants à la lecture, ce ne sont pas pour autant des erreurs, et c'est un peu à l'image de cette idée de répétitions (même proches) : l'auteur lui-même est réputé pour s'en autoriser à l'origine, il faut donc pousser pour voir qui en est la cause. Notez que je n'ai pas d'avis sur ces répétitions (faut-il les reproduire ou pas?), car rappelons-le l'auteur transforme parfois en qualités des choses usuellement déconseillées, comme un usage important de certains adjectifs, ou cette façon de rentrer dans le vif avant de faire les "présentations". Dans tous les cas, je suis d'accord pour dire que la traduction est une question complexe, et partage assez votre approche.

Astre*Solitaire a écrit:
Je simplifie, évidemment, et ce que j'avance n'est qu'une impression, mais il me semble bien que l'ensemble de ces phénomènes - liés aussi à un déclin du langage littéraire pour une langue d'aujourd'hui plus informative, directe, précise, technique - contribue à définir un paradigme de la traduction qui fait prévaloir l'exactitude sur le rendu littéraire. Cela s'inscrit dans la pensée moderne - ne dis-tu pas Azrael « la grande fidélité » sans préciser à quoi, mais que je suppose être au texte, au mot, c'est-à-dire au signifié pur, ce qui pourtant n'est pas l'assurance d'une réelle fidélité (mais on l'a vu, c'est redoutablement complexe).
Seulement et justement, je suis davantage pour le rendu littéraire, que l'"exactitude" absolue. Je ne sais plus qui a dit qu'un bon traducteur, devait être partagé entre la volonté de traduire, et celle de ne pas traduire : c'est mon point de vue. Parmi les meilleures traductions de Smith, ses poèmes en prose par Philippe Gindre : il s'éloigne souvent un petit peu du sens précis (ou de la ponctuation originale), mais juste assez pour pouvoir rendre une poésie comparable en français, ce n'est déjà pas rien mais seulement le nécessaire et pas plus. Bon la fiction, sans doute qu'en général le besoin d'adapter est moindre, mais pour moi également Louinet trouve l'équilibre, est très près du texte sans toutefois donner un rendu moindre par excès, je pense plutôt le contraire. Mais comme tu le dis, c'est en partie de l'ordre du personnel.

Pour l'exemple, c'est assez bien vu et pourtant j'aurais pour ma part tendance à préférer "bataille", qui au-delà de l'esthétique rend plus directement l'idée du champ de bataille, de l'affrontement à grande échelle. "Le fracas ... s'était éteint" : j'aime bien un terme comme "assourdi" à la suite de "fracas", sans doute en partie parce qu'il se rattache plus directement au lexique du bruit. De plus la fin du premier segment "assourdi" trouve son écho en fin de phrase avec "agonie" (non seulement il y a rime mais le mot commence et finit de la même façon), ce qui donne une impression de refrain ou moment interminable (ce qu'on a je pense dans le dIEd aWAY / crIEs of the dYIng). Bon, on est en tout cas d'accord qu'il faut faire un choix quelque part, et que c'est à peu près impossible de tout rendre au maximum.

Enfin, je suis de ceux qui ne raffolent pas du style de beaucoup de livres en le proclamant "trop sec" (du Lovecraft par exemple ou même Tolkien), donc je ne vois pas précisément ce que tu veux dire par aride, mais les traductions de Louinet ne me font pas cet effet, pas plus que je ne dois le relire particulièrement dans ses "études ou présentations". Par contre, il est vrai que je ne suis pas toujours d'accord avec sa façon de présenter les choses (voire pas d'accord tout court mais c'est plus rare), même si perso je ne demande pas grand-chose d'autre qu'une bonne traduction : il va s'arrêter à dire que tel texte a tel défaut, tel un autre, au bout d'un moment on a l'impression que la moitié du livre n'est pas si terrible pour lui... alors que ce n'est pas son avis.

Astre*Solitaire a écrit:
Pour en finir, quelque chose m'a attirer l'œil. Alors, Azrael, je ne prétends absolument pas connaître ta pensée, hein ! que l'on soit bien d'accord. J'essaie simplement de lire ce que tu écris. Il me semble donc que tu connais et adore CHS depuis un certain temps et que tu as récemment découvert REH. Que tu préfères l'ancienne traduction de CHS - déçu par la nouvelle traduction - mais que tu apprécies bien celle de Louinet pour REH, la trouvant plus respectueuse que celle de Truchaud.
Est-ce que cela ne correspondrait pas à ce que j'ai dit concernant ce qui nous attache à une traduction ?  Wink . [/justify]
Ah pas du tout, j'ai vraiment commencé à creuser Smith au début 2015 (on fait plus vite le tour quand moins à lire), à peu près en même temps que mes premières lectures poussées de Howard. Et si la nouvelle traduction de Smith a plusieurs traducteurs, une partie est tellement, tellement inférieure (ce n'est pas si aisé de rendre le style de Smith), que même si j'avais d'abord connu cette version, je ne me verrais pas la préférer par nostalgie, vraiment pas.
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MessageSujet: Re: ROBERT ERVIN HOWARD   ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 Icon_minitimeDim 15 Déc - 15:06

ROBERT ERVIN HOWARD - Page 2 52369111

(Image : editions-actusf.fr)

Je ne remercierai jamais assez l'ami Vic de m'avoir procuré ce petit bouquin, littéralement dévoré pendant les deux heures de TGV entre Paris et Lyon.

Clair, précis, bien documenté, il brosse un portrait étonnant de Robert E. Howard, loin de sa biographie "officielle" et même les vieux routards howardiens comme moi tomberont des nues par moments. Certes, son classement des "20 œuvres d'Howard qu'il faut avoir lues et pourquoi" reste subjectif, chacun ayant ses goûts et ses préférences.
Le chapitre sur la relation épistolaire entre Howard et Lovecraft, avec lettres des deux auteurs à l'appui, est très intéressante. Relation étonnante entre ces deux là, toujours amicale et cordiale malgré les désaccords, surprenant aussi de découvrir au début un Howard intimidé, impressionné par le maître de Providence et qui s'excuse presque parfois quand il s'affirme en désaccord avec lui.

Mais la partie la plus passionnante et qui réserve le plus de surprises, c'est bien "Dix idées reçues sur Howard".
Patrice Louinet démontre que Lyon Sprague de Camp, quand il a entrepris de "ressusciter" l'œuvre du texan dans les années 1950, a littéralement façonné, modelé, un Howard bien différent du véritable maître de Cross Plains… Principalement avec cette légende qui veut qu'Howard ait été un enfant chétif, en proie aux moqueries de ses camarades et soit devenu, par réaction, un colosse imposant. Documents et témoignages à l'appui, Louinet démontre qu'Howard a eu une enfance normale, sans moqueries ni brimades. Physiquement, il ne faisait pas deux mètres : une mauvaise conversion des poids et mesures du système anglais au système international est à l'origine de cette erreur. Howard mesurait 1,80 m. Et s'il était imposant, c'est aussi parce qu'il était un gros mangeur et qu'il "prenait" facilement. On sait également par Novalyne Price qu'il avait le cœur fragile, prenant de la digitaline. Mais Sprague de Camp avait jugé "vendeur" cette idée du type parti de rien pour se forger une carrière et un physique : cela concordait trop bien avec les héros howardiens, qui se bâtissent un destin à la force du poignet et en bavent contre l'adversité pour arriver. Cela correspondait aussi au célèbre Self made man, tant aimé des américains, le type qui s'est fait tout seul.
Sprague de Camp apparaît donc assez ambigu, n'hésitant pas à remodeler le personnage et la vie du créateur de Conan dans ses intérêts mais dans le même temps, le mettant à portée du grand public et le faisant découvrir à toute une génération.

Louinet nous rappelle également qu'Howard pensait au suicide depuis longtemps, en parlant dès ses 17 ans. Il en parlait fréquemment, dans ses conversations, sa correspondance et le suicide apparaît souvent dans ses textes. Il lui a même consacré un poème, Le Tentateur. Donc non, Howard ne s'est pas suicidé uniquement par rapport à la mort de sa mère : le décès de cette dernière a été en fait pour lui l'occasion de passer à l'acte, un acte qu'il méditait depuis longtemps.
De même, Howard n'était pas un ermite reclus et asocial. Certes, il ne se sentait pas en accord avec son époque mais il avait des relations, des amis et de nombreux correspondants. Quand il commença à bien gagner sa vie, il s'offrît une voiture et ne cessa alors de faire de longs déplacements, parcourant parfois des centaines de kilomètres en un jour, visitant localités et villages et, selon Novalyne Price, bavardant volontiers avec les gens. Au retour, il racontait à ses correspondants, avec enthousiasme, ce qu'il avait vu, les gens qu'il avait rencontrés, les plats locaux qu'il avait goûtés. On est loin de l'écrivain reclus et solitaire, enfermé devant sa machine à écrire et ne parlant à personne…

Enfin, l'ouvrage de Patrice Louinet confirme que le père d'Howard fût un personnage déplaisant sous bien des aspects, voire abject : il n'hésita pas à détruire le testament d'Howard qui léguait tout ce qu'avait ce dernier à son meilleur ami (ce qui en dit long sur les sentiments du fils à l'égard de son père) tout comme il n'hésita pas à faire nettoyer puis utiliser pendant longtemps la voiture dans laquelle son fils s'était tiré une balle dans la tête…

Un ouvrage incontournable, indispensable pour tous les admirateurs du texan.
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