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 AUGUSTE BARBIER (1805-1882)

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2 participants
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ashimbabbar




Masculin Messages : 240
Date d'inscription : 21/04/2012

AUGUSTE BARBIER (1805-1882) Empty
MessageSujet: AUGUSTE BARBIER (1805-1882)   AUGUSTE BARBIER (1805-1882) Icon_minitimeLun 14 Avr - 21:41

Varsovie


La Guerre

Mère ! Il était une ville fameuse;
Avec le Hun j’ai franchi ses détours;
J’ai démoli son enceinte fumeuse;
Sous le boulet j’ai fait crouler ses tours !
J’ai promené mes chevaux par les rues,
Et, sous le fer de leurs rudes sabots,
J’ai labouré le corps des femmes nues,
Et des enfants couchés dans les ruisseaux !
Hourra ! Hourra ! J’ai courbé la rebelle !
J’ai largement lavé mon vieil affront
J’ai vu des morts à hauteur de ma selle !
Hourra ! J’ai mis mes deux pieds sur son front !
Tout est fini maintenant, et ma lame
Pend inutile à côté de mon flanc.
Tout a passé par le fer et la flamme;
Toute muraille a sa tache de sang !
Les maigres chiens aux saillantes échines
Dans les ruisseaux n’ont plus rien à lécher;
Tout est désert; l’herbe pousse aux ruines…
Ô mort ! Ô mort ! Je n’ai rien à faucher !


Le Choléra Morbus

Mère ! Il était un peuple plein de vie,
Un peuple ardent et fou de liberté;
Eh bien, soudain, des champs de Moscovie,
Je l’ai frappé de mon souffle empesté !
Mieux que la balle et les larges mitrailles,
Mieux que la flamme et l’implacable faim,
J’ai déchiré les mortelles entrailles,
J’ai souillé l’air et corrompu le pain !
J’ai tout noirci de mon haleine errante;
De mon contact j’ai tout empoisonné;
Sur le téton de sa mère expirante,
Tout endormi, j’ai pris le nouveau-né !
J’ai dévoré même au sein de la guerre
Des camps entiers, de carnage fumants;
J’ai frappé l’homme au bruit de son tonnerre;
J’ai fait combattre entre eux des ossements !
Partout, partout, le noir corbeau becquète;
Partout les vers ont des corps à manger;
Pas un vivant, et partout un squelette…
Ô mort ! Ô mort ! je n’ai rien à ronger !


la Mort

Le sang toujours ne peut rougir la terre;
Les chiens toujours ne peuvent pas lécher;
Il est un temps où la Peste et la Guerre
Ne trouvent plus de vivant à faucher !
Enfants hideux ! Couchez-vous dans mon ombre
Et sur la pierre étendez vos genoux;
Dormez ! Dormez sur notre globe sombre,
Tristes fléaux ! Je veillerai pour vous.
Dormez ! Dormez ! Je prêterai l’oreille
Au moindre bruit par le vent apporté;
Et quand, de loin, comme un vol de corneilles
S’élèveront des cris de liberté;
Quand j’entendrai les pâles multitudes
Des peuples nus, des milliers de proscrits,
Jeter à bas leurs vieilles servitudes
En maudissant leurs tyrans abrutis;
Enfants hideux ! Pour finir votre somme,
Comptez sur moi, car j’ai l’œil creux… Jamais
Je ne m’endors, et ma bouche aime l’homme
Comme le tsar aime les Polonais !


Décembre 1831
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VIC

VIC


Masculin Messages : 4291
Date d'inscription : 18/01/2012

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MessageSujet: Re: AUGUSTE BARBIER (1805-1882)   AUGUSTE BARBIER (1805-1882) Icon_minitimeMar 15 Avr - 18:56

Je ne connaissais pas Auguste Barbier. Jamais entendu parlé avant le message d'Ashim (merci !).
Ses poèmes sont crus et fougueux.
J'aime.

D'autres poèmes de 1831 sont visibles ici :

http://fr.wikisource.org/wiki/Iambes_et_po%C3%A8mes
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AUGUSTE BARBIER (1805-1882)
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