LE LONG DU FLEUVE ZAÏRE

S'étirant sur une longueur de 4640 km, il est le deuxième fleuve d'Afrique mais aussi du monde par son débit et son bassin (3 626 000 km²).


Le navigateur portugais Diego Cao fut le premier Européen à en explorer son embouchure en 1484. Mais pour en connaître le cours, il fallut attendre que l'Anglais sir Henry Stanley remonte son cours supérieur, le Lualaba, en 1876-1877.


Son cours moyen commence à Kinsagani ; son lit s'élargit et reçoit alors les eaux de grands affluents comme l'Oubangui et le Kasa. Enfin, à 560 km de la mer, il s'élargit davantage pour former le Pool Malebo (anciennement appelé Stanley Pool), qui baigne Brazzaville et Kinshasa.


Puis, il franchit une série de chutes et de rapides réputés non navigables avant d'atteindre son estuaire à Matadi.


Ses affluents et lui-même sont navigables sur plus de 12 000 km et représentent un sixième du potentiel hydroélectrique mondial. Une véritable aubaine pour le développement de l'Afrique.

Espérons que ce "développement" ne se fasse pas au détriment de l'environnement, comme les projets de barrages assez démentiels dans certains pays, qui déplacent des populations entières et inondent de vastes régions, bouleversant la faune et la flore...

Une autre Afrique, celle des forêts, de l'eau et des collines nimbées de brume, une Afrique "verte" et mouillée, loin des savanes sèches et écrasées de soleil... Le domaine des oiseaux, des gorilles, des forêts de bambous et la région des grands lacs...

Voyageur Solitaire a écrit:

Espérons que ce "développement" ne se fasse pas au détriment de l'environnement, comme les projets de barrages assez démentiels dans certains pays, qui déplacent des populations entières et inondent de vastes régions, bouleversant la faune et la flore...

Il faut espérer qu'ils ne nous imitent pas... parce que nous, Européens et Occidentaux, nous sommes plutôt mal placés pour donner des leçons aux Africains à ce niveau-là...

Qu'ils évitent aussi de suivre ce qu'a fait Nasser. Parce que le barrage d'Assouan, finalement, c'est vraiment la 11e plaie d'Egypte...

Citation :

Une autre Afrique, celle des forêts, de l'eau et des collines nimbées de brume, une Afrique "verte" et mouillée, loin des savanes sèches et écrasées de soleil... Le domaine des oiseaux, des gorilles, des forêts de bambous et la région des grands lacs...

Une Afrique plus mystérieuse, loin des hordes de touristes qui viennent "mitrailler" les antilopes à coups de Nikon dans les réserves du Kenya ou de Tanzanie à bord de 4x4 surchargés...

Oui, c'est une Afrique souvent négligée par les touristes (et souvent, il faut le reconnaître, moins stable que la partie australe du continent), différente des grandes réserves écrasées de chaleur et à la végétation sèche. Rwanda, Zaïre, République du Congo, Centrafrique... Une Afrique verte, avec de vastes forêts, des collines verdoyantes, des cultures... J'avais vu un reportage sur le Rwanda, paysages étonnants de collines vertes et humides nimbées de brume sur les hauteurs...

Je me suis intéressé aux récits d'explorations de l'Afrique il y a quelques années, mais j'ai oublié beaucoup de ce que j'avais lu. Ceux dont je me souviens le mieux sont René Caillé, et Richard Francis Burton. Ce dernier est le héros de la plus célèbre saga de SF de Philip José Farmer, le Cycle du Monde du Fleuve, (dont le sujet entre autre est de parvenir à la source d'un fleuve d'envergure divine).

Richard Francis Burton est l'un des plus célèbres explorateurs de son temps et aussi l'un des plus polémiques : explorateur, écrivain, poète, diplomate, il fît scandale et risqua sa vie en étant l'un des premiers occidentaux à s'introduire au coeur de la Mecque, déguisé en pèlerin. Fasciné par la sexualité et ses différentes pratiques, il mena une enquête dans un bordel en Orient, fréquenté par des soldats anglais venant s'y livrer au plaisir avec de jeunes garçons. Son rapport, sans artifices ni euphémismes sera censuré et interdit. Il écrira également une version non expurgée du Kama Sutra et des 1001 nuits qui lui vaudra des poursuites pour pornographie. On l'accusera d'être homosexuel ou du moins bisexuel, de se livrer à des orgies dans des lieux mal famés. On est certain qu'au cours de son enquête sur le fameux bordel, il fréquentait lui-même l'établissement (bien qu'il fût sincèrement épris de plusieurs femmes au cours de sa vie et il n'aura pas d'enfants). Pour parachever le portrait, il ne crachait pas sur l'alcool, ne cachait pas son addiction à l'opium et au hashish ni d'avoir tué un homme. Il était cavalier accompli, s'interessait à la fauconnerie, à l'escrime et parlait plusieurs langues dont l'arabe. On en oublierait presque qu'il fût avant tout un explorateur parmi les plus intrépides et les plus célèbres, principalement en Inde, au Moyen Orient et en Afrique.
Un personnage détonnant, flamboyant et hors-normes, intelligent et cultivé, polyglotte, curieux de tout et voyageur infatigable, mais aussi crâneur et insolent, brûlant sa vie, mystificateur et manipulateur, insaisissable... Un parfum de scandale le poursuivît toute sa vie. Certains quittaient la pièce quand il entrait... Une chose est sûre, il se foutait éperdument de ce que les autres pouvaient penser de lui :
"Fais comme ton humanité te l'ordonne, n'attends d'applaudissements de personne excepté de toi-même"