LA MUSIQUE ELECTRONIQUE

Nous nous pencherons ici sur l'histoire et les artistes de la musique électronique, des pionniers comme Jean-Michel Jarre aux Daft Punk en passant par Kraftwerk, les harpes lasers et les synthétiseurs. Avant-gardistes, futuristes, novateurs... Ils sont ici.



Difficile de classer ce petit bonhomme à la musique atypique qui déboule véritablement dans le monde de la musique électronique dans les années 1990. Richard Melville Hall (son vrai nom) est né le 11 septembre 1965 à New York dans le quartier de Harlem. Il est le descendant de Herman Melville, son arrière-arrière grand-oncle, l'auteur de Moby Dick, d'où son nom d'artiste. Multi-instrumentiste, il chante et joue de la guitare, des claviers, de la basse et des percussions.
Trés éclectique, il aborde de nombreux genres et brouille les pistes, mêlant des influences blues, techno ou rock. Beaucoup de ses morceaux ont été repris par la publicité.
Artiste engagé, il est également un fervent défenseur des droits des animaux. Résidant à New York (où il est le voisin de David Bowie), il a même ouvert un petit salon de thé végétalien où on peut le rencontrer. Le petit bonhomme timide et secret à la bouille chauve et aux lunettes reste simple à aborder : "Les gens du quartier ne me reconnaissent souvent pas car je suis la plupart du temps habillé comme un clochard."

Je n'aime pas tout chez Moby, mais certains de ses morceaux sont vraiment bons et efficaces, un artiste difficilement classable.

Moby est difficile à cerner, il touche à tout et s'essaie à de nombreux styles assez différents. Comme Warlock, je trouve chez lui du très bon et du moins bon. C'est très éclectique.

En général avec Moby j'ai du mal quand il chante ou avec ses morceaux trop connus trop "grand public" si j'ose dire.

Par contre dès qu'il est dans l'instrumental avec des morceaux évocateurs et planants comme sur la BO de heat j'aime beaucoup.

Certains lui reprochent un côté commercial parfois, avec des tubes formatés "grand public". Mais bon, on va pas en vouloir au type d'avoir réussi ! Surtout après avoir ramé pendant quelques temps pour s'en sortir.

Pour tout le monde, Giorgio Moroder, c'est une B.O inoubliable, celle du film culte Midnight Express. Mais Hansjörg Moroder de son vrai nom, a bien plus d'une corde à son arc : chanteur, auteur-compositeur, musicien, producteur... Cet italien né en 1940 a collaboré avec les plus grands (David Bowie, Eurythmics, Freddie Mercury, Elton John ou encore Blondie) et n'a pas moins de 15 B.O de films à son actif.
Il aura également pour muse une certaine Donna Summer pour laquelle il composera et produira quantité de tubes disco devenus incontournables.
Touche à tout de génie, il a également composé des hymnes pour les jeux olympiques et deux chansons pour... Mireille Mathieu ! Hé oui !

Mais rendons à César ce qui appartient à César :

Quelle carrière ! L'un des plus grands compositeurs de ces 35 dernières années, avec une collection de succès assez impressionnante, surtout de la fin des 70's au début des 90's. Pour certains c'est même l'inventeur du Disco, il a révolutionné la musique à la fin des 70's, un grand artiste.

Oui, un de ces types qui m'ont toujours halluciné, le touche à tout de génie, curieux de tout, qui s'interesse à tout, qui transforme en or tout ce qu'il touche. Le bouillonnement créatif des 70's et des 80's dans toute sa folie, dans toute sa splendeur. Un géant.

Ce lyonnais né en 1948, fils du compositeur Maurice Jarre et d'une ancienne résistante est sans doute celui qui vient le premier à l'esprit quand on parle de musique électronique. On ne reviendra pas sur la longue succession de tubes de son impressionnante carrière, entamée dans les années 1970 : Oxygène, Equinoxe, Rendez-vous... Plus de 80 millions d'albums vendus à travers le monde.
On retiendra un touche à tout génial et souvent visionnaire, musicien, pionnier, metteur en scène talentueux de spectacles grandioses dans des lieux bien précis, mis en valeur par des effets sonores, lumineux et pyrotechniques de premier plan : au pied des pyramides, à Hong Kong, Pékin, Athènes... Des spectacles souvent gratuits, attirant des millions de spectateurs (il décroche trois fois le record du monde dans cette catégorie).
Démesure pour cet artiste atypique à l'allure d'éternel adolescent, créateur d'un univers bien particulier, sans doute pionnier de ce que l'on apelle "musique électronique". Un univers à lui seul dans un déluge, un feu d'artifice de sons et de lumières...

Je n'aime pas tout chez Jarre, je préfère et de loin sa période 70's qui était la plus electro, la plus expérimentale, notamment son magnifique album Equinoxe qui sort en 78. Une merveille du genre, et les sonorités si caractéristiques du synthé ARP 2600.
A partir des 80's il s'est un peu trop rapproché pour moi d'une musique plus grand public, plus electro pop, et je n'accrochais plus des masses.
C'est l'un des rares exemples ou le talent ne saute pas une génération, sachant que son père était le grand compositeur Maurice Jarre.

en France on a eu Jean Michel Jarre mais quelques années avant les allemands avaient déjà les vrais pionniers de la musique électronique comme Ash Ra Tempel, Klaus Schulze ou Tangerine Dream entre autres.....

Groupe allemand pionnier de l'electro, Kraftwerk a eu une influence considérable sur la scène musicale. Il est aujourd'hui l'une des références en la matière, inspirant bon nombres de groupes 80's par la suite.
Fondé en 1968 à Düsseldorf par Ralf Hütter et Florian Schneider-Esleben suite à la dissolution du groupe Organisation (dont la musique était faite d'improvisations instrumentales), Kraftwerk ("centrale électrique") va connaître dans son histoire deux périodes remarquables, la seconde restant la plus importante.

Le Kraftwerk "préhistorique" est caractérisé par une instabilité de son personnel et par une musique au caractère minimaliste qui suit des schémas précis où se développent des mélodies jouées par des instruments traditionnels, le tout agrémenté d'effets. Verront le jour tout au long de cette période les albums "Kraftwerk", "Kraftwerk 2" et "Ralf & Florian". Quoique se détachant de l'esthétique des "planants" et du Krautrock allemand, le groupe est toujours taxé d'un certain avant-gardisme dont il désire se détacher.

En 1974 le groupe composé des deux fondateurs Ralf Hütter et Florian Schneider-Esleben et des deux percussionnistes électroniques, Wolfgang Flür et Karl Bartos sort "Autobahn", véritable tournant dans son évolution. Sorte d'ode au réseau autoroutier allemand, la musique du morceau-titre intègre désormais des paroles en guise de refrain et utilise les possibilités nouvelles de la lutherie électronique. Fort du succès du single puis de l'album, Kraftwerk passe au tout électronique et approfondit sa démarche en sortant des albums concepts aussi importants que "Radio-Activity" (1975), "Trans Europe Express" (1977), "The Man Machine" (1978) et "Computer World" (1981).
Avec pour thèmes principaux les différents aspect du progrès technique, les albums de Kraftwerk reflètent toujours une certaine admiration face à la technologie ainsi qu'une réflexion visionnaire sur ses enjeux et la place de l'humain dans ces technologies.

Poussant leur logique plus loin, les membres du groupe iront même jusqu'à se faire remplacer par des robots à leur propre image durant leurs concerts, attitude anti star-system qui laisse déjà présager celle de certains artistes qui garderont leurs visages cachés.
Groupe culte, Kraftwerk toujours en activité garde une place importante dans le visage electro actuel.

Kraftwerk, j'ai du mal. Je comprends tout à fait le côté historique et pionnier, mais ce n'est pas une musique que j'écoute pour le plaisir. Avec des exceptions :

The Model : une ligne mélodique imparable, avec un son qui me rappelle les plus belles heures des musiques des jeux vidéo sur Atari ou Amiga...

Spacelab (qui me fait furieusement penser à Flash Gordon)

Deux morceaux pour lesquels j'ai un très bon capital sympathie.

Je connais que de nom. Effectivement, j'ai toujours entendu dire que c'étaient les pionniers de la musique électronique, bien avant J.M Jarre ou Daft Punks, mais c'est tout. A découvrir donc...

Un découverte pour moi aussi, bien qu'il y ai quelque chose de familier dans les sons. Sans doute leur influence sur les groupes des années 80. Blue monday de new order a des sonorités similaires.

Warlock a écrit:

Avec pour thèmes principaux les différents aspect du progrès technique, les albums de Kraftwerk reflètent toujours une certaine admiration face à la technologie ainsi qu'une réflexion visionnaire sur ses enjeux et la place de l'humain dans ces technologies.

C'est marrant car je garde vraiment cette sensation de ma jeunesse, il y a quelque chose de naïf et de beau dans cette relation avec la technologie (les enjeux je les ai compris après et ça a tout gâché).

Le groupe a connu un assez beau succès chez nous en France à la fin des années 70, et a bonne réputation dans l'hexagone. Il est certain qu'il a influencé de nombreux artistes de new wave, on l'entend dans les morceaux electro des 80's.
Et il a été samplé également de nombreuses fois, ça reste vraiment la référence de l'electro.

Début septembre 2014 Kraftwerk a crée l'évènement en annonçant une série de huit concerts à la Fondation Louis Vuitton à Paris du 6 au 14 novembre. Le groupe interprétera en intégralité ses huit albums en commençant par Autobahn disque mythique sorti en 1974, qui fête ses 40 ans.

Les membres Kraftwerk sont des musiciens qui s’effacent derrière leur musique, des ovnis par rapport aux showman en vogue des années 70. Le groupe prend une allure sobre. Pendant leurs concerts, les Allemands qui cultivent leur fascination pour les robots restent figés derrière leurs synthétiseurs, du jamais vu à l'époque.
C'est une nouvelle conception de la musique, minimaliste et mécanique qui est née. Le groupe utilise un clavier Moog, un véritable bijou de technologie électronique qui produit un son d'orgue froid à mille lieux des sons d'orgues habituels. Tout Autobahn est rythmé par une batterie électronique, fabriquée par le groupe lui-même : une invention révolutionnaire devenue constitutive du son de Kraftwerk.
Kraftwerk confirme aujourd'hui par ses concerts qu'il était encore un groupe aussi génial qu'audacieux. En quarante années de carrière, leur musique n'a pas pris une ride, et leur sens de la recherche artistique et de l'innovation est toujours aussi aiguisé.
Kraftwerk groupe pionnier et novateur n'a pas fini de faire parler de lui.

Après le fils, le papa... Né en 1924 à Lyon, Maurice Jarre ne s'intéresse que tardivement à la musique. C'est tout d'abord pour le théâtre qu'il compose et travaille avant de se tourner vers le cinéma. 1962 lui ouvre les portes de la célébrité avec la musique de Lawrence d'Arabie, film culte porté par un Peter O'Toole charismatique et habité par son personnage.
A partir de là, les bande-son de films et les succès s'enchaînent : Le Docteur Jivago (1965), Paris brûle-t-il ? (1966), Les Damnés (1969), Soleil rouge (1971), Le Message (1976), Jésus de Nazareth (1977), Shogun (1980), Witness (1985), Gorilles dans la brume (1988), Le Cercle des poètes disparus (1989), Ghost (1990)...
C'est le cancer qui met un terme à sa carrière et à sa vie en 2009. Après avoir eu, honneur rare pour un français, son étoile sur le célèbre Walk of Fame de Los Angeles...

En souvenir, la musique de la série Shogun :

Jean-Mi, ce que j'en retiens, c'est surtout sa volonté de faire du classique avec un instrument moderne. Oxygène et Équinoxe étaient construits comme des symphonies (plusieurs mouvements, des thèmes exposés et développés). Gamin, j'étais fasciné par la pochette d'Oxygène : cette Terre dont la peau se décolle et qui laisse apparaître un crâne, en grand format (33 t)…

Plus récemment, je retiens surtout sa collaboration avec le french guitar hero Patrick Rondat, qui a d'ailleurs repris Équinoxe part. 4 sur son album Amphibia :



Et une reprise de L'Été de Vivaldi en concert par Rondat et Jarre

cdang a écrit:

Gamin, j'étais fasciné par la pochette d'Oxygène : cette Terre dont la peau se décolle et qui laisse apparaître un crâne, en grand format (33 t)…

Très belle pochette pour ce disque, que j'avais acheté en ... K7 à l'époque, si je me souviens bien.
En CD, j'avais Les Concerts en Chine, qui avait effectivement un parfum asiatique et pas mal de charme.

Pour ma part j'ai découvert Jean-Michel Jarre lors d'un spectacle feu d'artifice en ville il y a...houla, bien des années...ma mère m'avait dit que c'était Jarre que je ne connaissais pas...
Puis ensuite j'ai eu une K7 audio d'un album...et ensuite ben voila...maintenant j'ai les CD dans mon range CD et il m'arrive encore très souvent d'en sortir pour les écouter...
J'aime bien les pochettes de ses albums...

Pour ma part, je l'ai connu avec Quatrième Rendez-Vous, impossible de passer à côté à l'époque. Et puis, cette musique laser, ses instruments... A l'époque, voir un type jouer d'une harpe aux rayons laser, c'était assez fou et incroyable.
Maintenant que je connais mieux son oeuvre, je rejoins l'avis de Warlock, je préfère sa période des débuts avec Equinoxe, vraiment New Age et expérimentale.
Il y avait aussi une série de cassettes audio "Synthétiseur" avec plein de grands tubes repris au synthé, je les avais toutes à l'époque, et il y figurait également.

cdang a écrit:

Oxygène et Équinoxe étaient construits comme des symphonies (plusieurs mouvements, des thèmes exposés et développés).

Ses deux grands classiques certainement.

Citation :

1976 : Oxygène (sorti en 1977 dans le monde), vendu à environ 18 millions d'exemplaires dans le monde, il s'agit d'un des plus gros succès de l'histoire de la discographie française.
1978 : Équinoxe
1981 : Les Chants magnétiques

Après, j'accroche moins. J'ai réécouté les Concerts en Chine et j'ai plutôt été déçu malgré de bons passages. C'était le premier artiste occidental à s'y produire depuis Mao, apparemment. Faut dire que l'absence de texte, ça pouvait aider...
Dès les Chants Magnétiques, le son devient plus 80's et grand public, je le trouve nettement moins inspiré. Le changement de son est audible sur les Concerts en Chine. Du coup, je me raccroche à Oxygène et Équinoxe. Je connais très peu ce qu'il a fait depuis.

Jean Michel Jarre vient de sortir un nouvel album. C’est sous le nom de code de E-Project que Jean-Michel Jarre a composé son nouvel album Electronica 1 : The Time Machine, avec la complicité de 15 collaborateurs qui révèlent l’étendue de son spectre musical et de son ascendance sur la scène électronique. On retrouve parmi ces collaborations des artistes aussi variés que Moby, Tangerine Dream, John Carpenter, Lang Lang, Vince Clarke, Pete Townshend ou encore Massive Attack.
Mais le résultat est je trouve plus que mitigé, ce sont avant tout des compositions modernes, avec des beat modernes et des sonorités actuelles. Sans véritablement une grande diversité musicale au final, malgré les multiples et différentes collaborations.


Un morceau à mes yeux sort véritablement du lot, celui composé avec John Carpenter, "A question of blood". Le morceau d'abord composé par Jarre a été recomposé par Carpenter et ça s'entend directement, on reconnait la patte du maître.


Une interview de JM Jarre pour la sortie de l'album, qui donne son point de vue pertinent sur l'évolution de la musique. Je suis dans l'ensemble plutôt d'accord avec lui.