LA MELODIE DU DESERT

Venez écouter le son du désert au pied des dunes ou à l'abri d'une tente confortable. Musique orientale, Raï et mélodies lancinantes vous attendent à l'ombre bleue des palmeraies. Tambourins et sequins, oud à cinq cordes et sonorités orientales sauront à coup sûr vous envoûter... Sans oublier les percussions et chants de l'Afrique, la danse du ventre et les cabarets du Caire...

Ofra Haza, une voix magnifique qui nous a malheureusement quitté trop tôt en février 2000. Elle est plus connue à l’international pour son plus grand succés Im Nin'Alu.


Elle a sortie cependant 26 album de 1974 à 1998 avec de très belles chansons.

Quand la musique traditionnelle turque rencontre l’électro, le dub, le rock et toutes les sonorités d’aujourd’hui, elle enfante d’un Baba Zula. Voici un groupe à l’énergie la plus pure, qui puise sans complexe dans les musiques ancestrales mais aussi dans les nouvelles technologies de la scène.

Une ambiance freak style, gris-gris et déguisements. Et pour couronner le tout, des danseuses orientales pleines de charme et de sensualité qui ondulent aux sons du derbuka et d’un saz électrifié et passé à la moulinette électronique.

Je vous laisse découvrir.

Intéressant. J'aime bien la musique traditionnelle orientale, il y a toujours un fond de mélancolie, je trouve.
Une petite pépite, la reprise de Elisa de Serge Gainsbourg par Jane Birkin, en version "triste", accompagnée justement par des musiciens orientaux avec instruments traditionnels :


Autrement, la reprise de Mon amie la rose par Natacha Atlas :

On l'a découvert en 1998 en Europe avec sa chanson Simarik, même il n'a pas perce sous nos latitudes je trouve que cette chanson vaut le détour.


Le pauvre garcon doit sans doute nous parler de ses problèmes relationnels avec tout ces gens qui le suivent, ayons un peu de compassion pour lui.

Je suis pas fan de Tarkan, sans doute pour en avoir entendu une overdose lors d'un de mes séjours à Istanbul. Il semble toujours très populaire en Turquie (pour info, il est né en Allemagne) malgré certaines polémiques : il aurait ajourné son service militaire- chose très mal vue dans son pays- au profit de sa carrière, on lui reprocherait d'aimer un peu trop la compagnie de beaux garçons... A une époque, on parlait même de le déchoir de sa nationalité turque.
S'il faut retenir une de ses chansons, je choisis Bu Gece, dont j'aime bien le rythme lent et assez sensuel. M'enfin, sans plus...

Bu Gece ressemble pas mal à ce qui passe dans les boites, c'est même pas assez typé à mon gout. Je me demande pourquoi il n'a pas pris plus que cela, on a pas mal d'influences musicales d'Afrique, d'Amérique du sud mais curieusement je n'ai pas l'impression que les sonorité d'Asie (je ne parle pas de gangnam style) arrivent jusqu'ici.

@Gorak : Babazula ! Je ne connais que l'album avec Mad Professor, mais il est très sympa ! Si tu aimes les mélanges electro, dub et musiques orientales, tu seras comblé par Fedayi Pacha !

Chanteuse tunisienne engagée à découvrir : Emel Mathlouthi, dont l'excellent album Kelmti Hora est sorti début 2012.

Nous avons découvert grâce à Donald le Naufrageur le groupe Tinariwen.
Le groupe de rock touareg originaire de Lybie et du Nord-Mali revient sur le devant de la scène avec un nouvel album, le sixième, Emmaar.
Emmaar signifie Chaleur en touareg et ce sixième opus a été enregistré dans un autre désert, celui de la Californie. Un album "retour aux sources" où la musique se mêle aux sons de la nature et du désert.
Atmosphère...

Voici un peu de musique arabo-andalouse, sur le texte d'un Égyptien du XIIe siècle, quand la Méditerranée avait moins de frontières et que l'Andalousie était surnommée la terre des Trois-Cultures...

Les cabarets du Caire... Ils font partie de la culture et de l'histoire musicale égyptienne, ils ont longtemps enflammé les nuits chaudes de la capitale égyptienne...
Cabarets luxueux à l'ambiance feutrée, aux grillages ajourés d'arabesques et aux salles enfumées, lieux plus populaires ou simples cafés, ces établissements ont longtemps fait la réputation du Caire nocturne, surtout dans les années 1950/1960. Images de films noirs ou policiers mêlés d'exotisme, salles enfumées, danse du ventre, femmes fatales fume-cigarette aux lèvres, espions en costume blanc et panama sur la tête, narguilé... Le cabaret est une institution cairote, certaines stars de la musique égyptienne ou de la danse du ventre y ont connu la gloire.

La danse (et pas forcément celle du ventre) est millénaire en Egypte. Réservée aux femmes à l'origine, dansée pieds-nus pour capter les énergies de la terre, elle symbolisait autrefois le plaisir et les douleurs de l'enfantement, incarnation de la fécondité. C'est le Sharki.
Certaines danseuses sont devenues de véritables idoles, des gloires de la scène, comme l'incomparable Soheir Zaki qui, dit-on, vît Kissinger, Nixon ou le roi Farouk venir, incognito, la voir danser...
Aujourd'hui, c'est Fifi Abdou qui règne sur les nuits du Caire. A la tête d'une fortune colossale, elle danse, aussi bien sur les scènes cairotes que pour les mariages ou soirées privées des nababs égyptiens ou des seigneurs du Golfe. Des stars qui semblent échapper à toutes les contraintes pouvant peser sur la femme, s'étalant à longueur de photos dans les magazines, faisant et défaisant les modes. Très loin des cabarets pour touristes en goguette venus dépenser quelques dollars pour voir onduler une banale danseuse dans une formule "tout compris"...

Non, les vrais cabarets du Caire restent secrets, réservés aux initiés. C'est là que l'on assiste au vrai Sharki, que l'on écoute la vraie musique égyptienne, avec des instruments traditionnels, dans une atmosphère feutrée et sensuelle. Beaucoup des artistes qui s'y produisent sont aussi poètes et reprennent ou accompagnent des passages du Coran ou des poèmes célèbres. On peut y entendre, y écouter encore, de vieilles chansons égyptiennes et les grands répertoires du chant arabe classique.
L'occupation britannique d'autrefois a laissé des traces dans le domaine musical. A partir des années 1970, toute une nouvelle génération d'artistes introduit le "son" anglais dans ses compositions, faisant apparaitre saxophone, guitare et piano par exemple. C'est le nubi-shâabi, venu de Nubie, mélange de musique orientale et de sonorités occidentales.
Il y a également le jeel, qui introduit dans le répertoire classique des chants et morceaux plus populaires, moins dramatiques et moins poétiques, chantant l'amour, la jeunesse, les femmes. On y voit souvent le précurseur du Raï.

La musique égyptienne, de même que la danse, est très riche, héritière d'une longue tradition et les cabarets du Caire en ont été la scène des décennies durant. Ils ont vu y naître des artistes devenus de véritables idoles populaires, acclamées.
Aujourd'hui, les choses changent... De nombreuses danseuses du Caire sont désormais russes, albanaises ou d'ailleurs... Afin d'échapper aux interdits qui pèsent sur la condition féminine. Les cabarets enfumés où l'on boit, où l'on danse et où tous se côtoient, ont du mal parfois à se maintenir ou à soutenir la concurrence des vulgaires "attrape-touristes". La nuit n'est plus tout à fait la même sur les rives du Nil...

En liaison avec le message précédent et aussi avec la musique orientale, le vrai du faux de :



Ce n'est pas son vrai nom qui est Raqs Sarqi ou "danse de l'est". Ce surnom de "danse du ventre" a été donné par les hommes de Napoléon, lors de l'expédition d'Egypte.
Connaissant un réel succès à travers le monde, aujourd'hui décriée autant qu'adulée en Egypte et en Orient, elle est majoritairement dansée par des femmes mais peut l'être par des hommes également. De nombreux professeurs qui enseignent cette danse sont d'ailleurs des hommes.

Mais elle est surtout très éloignée du cliché réducteur qu'on en a en Occident. Très ancienne,  elle a des origines certainement sacrées, remontant aux temps les plus anciens, associée à des rites de fertilité, celle de la femme comme de la terre. Aux temps des Pharaons, déjà, certaines prêtresses exécutaient une danse comparable. L'Occident ne la découvre vraiment que dans les années 1930 où le Caire et ses cabarets (voir message précédent) commencent à attirer les foules. Les danseuses de l'époque reçoivent alors l'enseignement de maîtres de ballet classique, mêlant ainsi la gestuelle typique de cette danse, mouvement du ventre et des hanches, avec des tours, déplacements et mouvements plus amples. L'enseignement de cette danse est uniquement oral, il n'existe aucun manuel.

Dès le début, la "danse de l'est" est mal comprise : les premiers occidentaux à la découvrir, les soldats de Napoléon, croient avoir affaire aux sollicitations de prostituées et cette réputation sulfureuse va se poursuivre à travers les siècles. Aujourd'hui encore, ces danseuses déclenchent dans leurs pays des sentiments contradictoires, assimilées à des putains ou soulevant l'enthousiasme du public. Parfois les deux. En Egypte, ceux qui s'y adonnent restent mal vus, certains mouvements sont interdits pour les hommes et les femmes doivent désormais cacher leur nombril. Ce qui n'empêchent pas les plus célèbres de rester très populaires.

Bien que pouvant donc être dansée par des hommes, elle symbolise la féminité et charrie toujours avec elle une forte dose d'érotisme. Autrefois, dans les villages égyptiens, la danseuse était une Ghaziya ou "Envahisseuse des cœurs"... Ces femmes vivaient en marge de la société, comme les danseuses Tziganes et l'on racontait qu'elles descendaient en ville pour danser, séduire et emmener les hommes... Elle peut se danser avec un grand voile (oubliez le fameux strip tease des sept voiles, pure fantasme occidental, en terre d'Islam une femme ne se dénude pas en public...), avec des bâtons (inspirée alors de la version masculine), accompagnée de sagattes, ces petites cymbales fixées au bout des doigts.


Sur ce plan, contrairement aux idées reçues, ce n'est pas que le ventre qui bouge mais quasiment tout le corps, épaules, bras, buste, hanches et bassin... Elle tonifie les cuisses, renforce la sangle abdominale, assouplit les articulations, renforce le dos et prévient l'ostéoporose. Les muscles sont très sollicités, par des contractions importantes. Elle permet surtout de renforcer le périnée et elle est ainsi considérée comme bénéfique pour un futur accouchement ou pour récupérer après la naissance afin de remuscler cette zone, très sollicitée pendant la mise au monde.
Enfin, beaucoup de pratiquantes la trouvent très sensuelle et y voient un moyen de développer et d'affirmer leur féminité, leur sensualité.

Chargée d'une forte dose de sensualité, la "danse de l'est" ou "danse orientale" est donc bien plus complexe et sérieuse que ce cliché réducteur de "danse du ventre" galvaudée que l'on en a en Occident. Comme l'a rappelé le danseur Patrick Dupont : "Il ne s'agit pas d'une danse de cabaret mais bien d'une danse sacrée".

J'ai jamais accroché à toute cette musique et chanson "orientale" qui a tant été à la mode il y a quelques années. Bien trop commercial pour moi. Je préfère de loin la musique orientale traditionnelle, celle qui accompagne les danses évoquées plus haut ou les cérémonies des derviches tourneurs. Elles sont souvent d'une mélancolie poignante, d'une sensualité envoûtante et me paraissent bien plus authentiques.

Oui, c'était commercial à mort mais avoue quand même qu'on dansait bien là-dessus. Qui n'a pas fait une soirée où tous ces titres étaient diffusées ?

Mais, bien sur, cela ne remplacera jamais la mélodie des vraies musiques traditionnelles orientales et surtout de ces voix, comme celle de soeur Marie Keyrouz, chanteuse libanaise au timbre d'une force et d'une pureté extraordinaire.

Chaque fois que je l'entends, je suis aux anges...

Gorak a écrit:

Qui n'a pas fait une soirée où tous ces titres étaient diffusées ? Wink

Moi ^^.

Ni moi, j'ai jamais accroché avec ces musiques commerciales...

J'ai du subir une fois les Fugees lors d'un barbecue, quand j'avais 18 ans, ça m'a traumatisé, alors en soirée non merci.

Gorak a écrit:

Qui n'a pas fait une soirée où tous ces titres étaient diffusées ?

Moi.

Gorak a écrit:

comme celle de soeur Marie Keyrouz

Pas tenu une minute. Saoulant.

Voyageur Solitaire a écrit:

Gorak a écrit:

comme celle de soeur Marie Keyrouz

Pas tenu une minute. Saoulant.

Marie Keyrouz, "saoulante" ???

La voix la plus pure de l'Orient ?

Gorak, tu devrais sortir un peu de ta tour, de tes bouquins et de tes rêves de temps en temps. Tu réaliserais alors que dehors, il y a plein de gens qui ne pensent pas forcément comme toi et qui n'ont pas forcément les mêmes goûts que toi.

Non, mais je respecte. Chacun ses goûts, en effet. Je suis juste un peu étonné. Mais rien de grave.

Yemen blues est un groupe porté par le charismatique chanteur Ravid Kalahani, un groupe qui mêle allègrement Blues, Funk et Rock à la musique noire américaine, aux sonorités touaregs, nubiennes, africaines... Un métissage qui se retrouve au sein du groupe dont certains membres sont juifs israéliens et d'autres musulmans yéménites. Une tournée de 300 concerts à travers le monde a fait connaître leur musique métissée et colorée. Leur dernier album a été produit par Bill Laswell, collaborateur entre autres de Brian Eno et producteur de Mick Jagger.

C'est assez particulier, inattendu et festif. Un peu déroutant même...

Je trouve ça également stimulant, tonique, assez coloré. Et je dirais même (c'est pas péjoratif du tout) joyeusement foutraque. Il y a quelque chose qui me rappelle un peu l'énergie, le dynamisme, de groupes comme Les négresses vertes ou La mano Negra. Et comme toi, j'ai plus retenu la partie orchestre que celle du chanteur.