La lorica segmentata
Nous restons dans la Rome antique avec la
Lorica Segmentata, c'est à dire la cuirasse classique du légionnaire romain :
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Il s'agit d'une cuirasse articulée, apparue au début du Ier siècle, parmi les légions stationnées à la frontière nord de l'Empire, le long du Rhin. Elle se répandît ensuite à toute l'armée. Elle se compose de bandes de métal (du fer doux à l'intérieur, du fer et de l'acier à l'extérieur majoritairement) horizontales fixées ensemble par des courroies de cuir et enveloppant le torse, ainsi que de plaques de protection sous la nuque et la gorge, et également sur les épaules. Munie de charnières sur les côtés, elle s'ouvrait et s'enfilait comme une veste, qu'on fermait sur le torse.
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Parmi ses avantages, elle était assez légère et pouvait être fabriquée en 70 heures, ce qui permettait une production de masse assez rapide (malgré un coût élevé). Par contre, elle ne protégeait pas les aisselles et le bas du ventre, imposant le rajout d'un bouclier.
Elle remplaça rapidement la
Lorica squamata de la période républicaine, un corselet d'écailles, plus lourd et plus complexe à produire :
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Les écailles étaient souvent bombées, pour une résistance accrue. Chacune était percée d'un petit trou par où passait un fil de métal afin de les maintenir ensemble sur une tunique. Cette cuirasse avait néanmoins un défaut : si elle protégeait des coups assénés du haut vers le bas et des coups latéraux, elle était moins efficace pour les coups du bas vers le haut, qui faisaient sauter les écailles.
La
Lorica squamata remplaça l'armure en bronze de type grec :
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La Lorica hamata
Un centurion portant sa Lorica hamata
image : Medium69
La cotte de mailles romaine qui suivît, les écailles étant remplacés par des anneaux de métal, fixés par le même principe sur une tunique, pour protéger la peau du frottement ou de la brûlure du métal chauffé par le soleil. Elle a connu des variations, étant plus ou moins longue, selon les régions ou les coutumes et influences locales. Le col était souvent renforcé de cuir et agrémenté d'un foulard très souvent. Chaque légionnaire était libre de l'orner à son goût, suivant ses moyens bien sûr. Après la chute de l'Empire, le Moyen-Age récupéra le principe pour ses cottes de mailles.
Détail
image : MatthiasKabel
Comme on l'a vu plus haut, c'est finalement la
Lorica segmentata qui s'imposa sous la période impériale, plus légère, plus uniforme et rapide à produire.
Elle était complétée par le casque, parfois des jambières et des manchettes en métal pour protéger les avant-bras (
Lorica manica, portées d'abord par les gladiateurs et adoptées par les légionnaires) et par le bouclier.
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Par contre, contrairement à ce qu'on voit dans les
Peplums et certaines BD, les officiers ne portaient pas en permanence une grande cape rouge : elle les aurait gêné plus qu'autre chose au combat. Ils la réservaient pour les fêtes et cérémonies.
Sous la République, le soldat était un citoyen mobilisable pour défendre la patrie, qui devait fournir son équipement à ses frais (ceux qui pouvaient s'offrir un cheval étaient les
chevaliers). A la fin de la République et au début de l'Empire, l'armée devînt une armée de métier, le légionnaire un professionnel de la guerre, l'équipement s'uniformisa. On trouvait cependant quelques petites différences selon les régions où les légions étaient stationnées et les coutumes locales.