JAMES BOND/QUANTUM OF SOLACE

Fan de Daniel Craig, je rejoins l'avis de la majorité des admirateurs sur ce deuxième opus avec l'ami Craig : moyen.
Pas évident, calé, coincé, entre le très bon Casino royale et le désormais célébrissime Skyfall. Mais meilleur que le décevant Spectre. Un opus qui a des atouts pourtant.

Le premier, ce sont les lieux, dont trois en particulier :
- Sienne, ville magnifique de la non moins magnifique Toscane.
- Haïti et ses vues superbes inondées de soleil et de lumière.
- Le désert brûlant d'Atacama et ses paysages lunaires.

Autre atout, une James Bond Girl à tomber, Camille, incarnée par la très belle Olga Kurylenko :


Là, on est en plein dans le genre de femme qui me fait battre le coeur un peu plus vite : brune, des yeux de chat, pommettes hautes, teint bronzé... Avec en plus, un personnage au caractère bien trempé, à la fois forte et féminine. Coup de coeur. La scène finale dans l'incendie de l'hôtel, lorsqu'elle est blottie dans les bras de Bond au milieu des flammes est vraiment intense.

Spoiler:

En-dehors de ça, un scénario qui casse pas des barres, un méchant pas vraiment charismatique... Mais surtout, un problème de réalisation ou du moins de montage. La course-poursuite sur les toits de Sienne est un grand moment, avec des vues magnifiques, une lumière superbe. Mais gâchée par ce rythme effréné, haché, brisé. Une succession de scènes trop rapides, éclatées comme les bris d'un miroir, en un rythme frénétique que l'oeil n'arrive pas à suivre. A la fin, on n'est pas sûr d'avoir tout compris et on est tenté de revoir la scène au ralenti.
La poursuite en bateau à Haïti est un autre ratage. Si la scène est réussie en elle-même, pourquoi cette musique incongrue en plein milieu, ce morceau genre "tube de l'été bienvenue à Galas Winda" qui vient tout pourrir ?
Puisqu'on parle musique, pourquoi également avoir refusé la B.O interprétée par la grande Shirley Bassey pour ce duo insipide Alicia Keys/Jack White. Les types avaient une chanson terrible, bien dans l'esprit Bond, de Dame Shirley Bassey (qui a quand-même chanté Goldfinger, Moonraker et Diamonds are forever) et ils ont préféré ce duo... Depuis quelques temps décidément, les B.O de Bond, c'est plus ça. John Barry, come back !
Enfin, si la scène de l'opéra est inattendue par son décor mais agréable, celle de l'incendie de l'hôtel est un peu too much quand-même, les artificiers se sont laissés aller je trouve, tant ça pète et ça crame.

Le clin d'oeil à Goldfinger avec la fille couverte de pétrole et la touche d'humour (Bond remettant Camille évanouie au premier type qui passe, après leur folle course-poursuite en bateau, avec un simple :"Merci. Elle a le mal de mer") ne sauvent pas le film. Un opus que j'aime bien mais c'est vrai : moyen.

J'ai décroché définitivement des Bond : Casino Royale et Craig ont été le coup de grâce qui couvait depuis longtemps. Seul le charisme de Pierce Brosnan m'avait fait tenir pour les prolongations. Aucune envie d'en voir d'autres.

Je n'ai jamais accroché à Craig, et encore moins dans la peau d'un James Bond, trop blond, trop bodybuildé, loin de l'image so british de l'agent secret. De toute façon pour moi après Goldeneye Bond est mort. Ce sont maintenant des films d'action américains, plus des films d'espionnage britanniques.

J'ai du mal à vous suivre parfois.

Vous admettez que Conan le barbare de Milius n'est pas le vrai Conan mais cela ne vous empêche pas de trouver le film très bon.
Vous admettez que Rogue One n'est pas vraiment du Star Wars mais là aussi, cela ne vous empêche pas de le trouver bon.
Par contre, pour James Bond, vous le rejetez automatiquement parce que ce n'est pas le vrai Bond. Pourquoi cette saga et pas les autres ?

Je suis d'accord avec vous, ce n'est plus le James Bond d'avant. Est-ce pour autant que le film est automatiquement pourri ? C'est immédiatement "Vade retro Satanas" parce que c'est Daniel Craig ? Cela n'empêche pas que le film peut être intéressant quand-même, une fois qu'on a admis que ce n'est pas le James Bond dont on a l'habitude.
Encore une fois, que Schwarzy n'ait rien à voir avec Conan ne vous empêche pas de trouver le film très bon. Par contre, que Daniel Craig n'ait rien à voir avec James Bond vous braque et vous fait jeter immédiatement le film aux orties.
Je comprends mal votre "deux poids, deux mesures".

Perso j'ai découvert Conan avec les films non les bouquins alors je n'ai pas de base cette éducation Howard, que j'ai lu bien après avoir vu les films. Donc pour les films ça ne m'a jamais dérangé. Et puis le film est tellement bon, tellement fort, tellement unique, qu'il écrase tout sur son passage. Et qu'il faut le voir indépendamment des oeuvres de Howard. Après de mon côté je resterais toujours un Conan film et comics BD, qu'un Conan bouquin et Howard. Tout simplement parce que j'ai découvert Conan avec le film Conan le barbare.

Rogue one ok c'est peut être le meilleur des nouveaux Star wars, n'empêche pour moi ce n'en est pas un Star wars pour autant et je n'ai jamais adoré ce film loin de la. Pour moi Star wars en film ce sont les épisodes 4, 5 et 6 et c'est tout.

En ce qui concerne Bond bon déjà je n'ai jamais été un grand fan de cette saga, et de cet univers. Après c'était à la base une atmosphère britannique, l'humour qui va avec , presque une marque déposée so british si j'ose dire. Maintenant ce sont des films hollywoodiens qui n'ont plus rien à voir avec l'ambiance même de l'agent secret britannique. Et je n'ai jamais accroché avec Daniel Craig comme acteur, question de sensibilité tout simplement.

Des Craig, je n'ai vu que Casino Royale et la moitié d'un autre de ses Bond, je ne sais plus lequel. Dans les deux cas, je me suis ennuyé. L'impression que ce sont que des films d'action où Bond n'est qu'un prétexte en fait.
J'ai posté ma critique de Casino Royale il y a un bail, je ne l'ai pas relue. Il y a sans doute un brin d'irritation devant l'impression que l'esprit british des Bond est un peu trahi : comme le dit Warlock, je n'y vois plus que des films hollywoodiens, une franchise au cahier des charges.
Quand on a vu comme moi tous les Sean Connery et les Roger Moore, je ne retrouve plus la magie qu'il y avait dedans. Difficile d'étonner et d'innover après une floppée de films.

Effectivement c'est difficile de passer après Connery et Moore. Pour moi Bond est un personnage des 60's et 70's, à partir des années 80 ce n'était plus son époque. Et d'ailleurs personnellement je ne m'y retrouve plus, mis à part Dangereusement votre pour son âme et sa magnifique BO. Mais pour le reste j'ai décroché, de toute façon comme je l'ai dit je n'ai jamais été un grand fan de cette franchise.
Et puis au bout d'un moment il faut savoir passer à autre chose, mais bon le nom Bond fait vendre. Tout comme Star wars ou Indiana Jones, c'est devenu une marque...

Warlock a écrit:

Pour moi Bond est un personnage des 60's et 70's, à partir des années 80 ce n'était plus son époque.

Intéressante remarque, je trouve que c'est bien analysé, je ressens la même chose maintenant que tu as mis le doigt dessus.
Je me souviens avoir été assez allergique à l'apparition des nouvelles technologies dans les Bond des 90's surtout.
Pour parler technologie et en m'adressant à VS, imaginez une franchise Hercule Poirot avec internet ... de mon point de vue ça serait contre l'esprit.
Il y a eu des Sherlock Holmes récents (pas vus) mais je ne sais pas s'ils étaient transposés à notre époque, mais là aussi, ça semblerait pour moi contre nature.

Contrairement à Warlock, j'aimais beaucoup les Bond dans mon enfance, peut-être ai-je ressenti cette dénaturation moderne plus fortement.
Je me souviens par contre du Bond avec Georges Lazenby, que je n'avais vraiment pas aimé. Film insipide, et je ne trouvais pas que l'acteur avait du charisme. Timothy Dalton ça ne le faisait pas non plus pour moi : j'ai commencé à décrocher avec lui.
Je reste peut-être engoncé dans mes clichés nostalgiques, mais Bond reste pour moi du charme, de l'humour british en costume de soirée, des JB Girls, l'Aston Martin, des gadgets, un vrai méchant, et des paysages exotiques.
Franchement, les méchants dans les Bond modernes, depuis des décennies, je ne m'en souviens plus.
Je peux avoir de bons souvenirs de telle ou telle JB girl par contre, mais c'est peu pour sauver un film.
L'Aston Martin est un bon exemple pour moi : dans les Bond où il roulait dans une autre bagnole, je trouvais ça très irritant, surtout que c'était pour des raisons publicitaires.
Le naming avec des pubs déguisées dans les films sont aussi détestables.
Je me souviens d'un Brosnan avec sa montre en gros plan, et autres publicités. Typiquement le genre de trucs qui m'irritent et me sortent de l'immersion d'un film.

Mais je suis bien d'accord avec vous sur ce point là et c'est pour ça, entre autres, que j'aime Bond incarné par Craig. Aujourd'hui, le type qui se tape des bastons de fous, s'envole sous le souffle des explosions et se relève, sourire aux lèvres, sans une goutte de sueur, le smoking et le brushing impeccables, c'est plus possible.

Craig incarne pour moi un Bond qui est d'actualité, qui morfle, qui saigne, qui en chie. Un type qui a des faiblesses aussi, par moments on le voit saoul, crado, mal rasé et cerné, il y a un moment où il en a marre et démissionne... Il n'y a plus de gadgets délirants parce qu'à notre époque, ça ne passe plus et les femmes que croise Bond ont désormais du caractère et lui parlent d'égale à égal parce que le temps des potiches en détresse est fini aussi. Je suis sur la même longueur d'ondes avec vous sur tout ça.

Non, encore une fois, le truc qui me surprend dans vos commentaires, c'est qu'on a l'impression (sauf erreur) que vous jetez l'anathème sur tout un film uniquement parce que c'est Daniel Craig dans le rôle-titre. Il y a quand-même tout un film et d'autres acteurs derrière lui. Que l'on n'aime pas cet acteur, je comprends tout à fait mais ça empêche pas que le film peut être bon quand-même, non ?

Voyageur Solitaire a écrit:

Craig incarne pour moi un Bond qui est d'actualité, qui morfle, qui saigne, qui en chie.

lol, c'est un punching-ball humain que tu décris là.

Non, sérieux : dans Casino royale, il est même torturé physiquement et à plusieurs reprises dans d'autres films, il saigne, il est marqué au visage. Je n'ai pas souvenir de Roger Moore, Sean Connery ou autres dans cet état. Pareil pour les scènes où on le voit saoul, mal rasé ou dépressif... On casse enfin l'image du type toujours impeccable, jamais fatigué, toujours triomphant qui passait encore dans les années 60-70 mais plus possible aujourd'hui.

Voyageur Solitaire a écrit:

Non, encore une fois, le truc qui me surprend dans vos commentaires, c'est qu'on a l'impression (sauf erreur) que vous jetez l'anathème sur tout un film uniquement parce que c'est Daniel Craig dans le rôle-titre. Il y a quand-même tout un film et d'autres acteurs derrière lui. Que l'on n'aime pas cet acteur, je comprends tout à fait mais ça empêche pas que le film peut être bon quand-même, non ?

De mémoire le seul film avec Craig que j'aime bien c'est Les Insurgés, plus par son thème que par ses acteurs. Pour le reste j'ai beaucoup plus de mal, non pas que je considère Craig comme un mauvais acteur non loin de la, mais je n'accroche pas avec. Et bien évidemment je ne dirais pas que ses Bond sont totalement nuls, non c'est un problème d'acteur, de rôle. Et puis c'est un genre qui ne me convient plus, pas.

Après en ce qui concerne les films de James Bond l'acteur fait beaucoup voir même tout dans le rôle de l'agent secret. On ne parle pas d'un film mais irrémédiablement de l'acteur jouant ce rôle. Il est si emblématique qu'il est devenu une carte de visite, c'est le seul grand rôle d'un personnage au ciné à avoir changé d'acteur au fil de décennie. Alors forcément tout dépendra de l'acteur qui joue Bond, or comme je n'accroche pas avec Craig, ça suivra avec le film. Perso j'aurais préféré voir un Clive Owen dans le rôle de Bond, grand, brun je trouve qu'il aurait collé avec l'agent secret. Mais comme je l'ai dit pour moi Bond c'est un personnage d'un autre temps, d'une autre époque, des années 60 et 70. Pour moi un acteur principal change tout dans un film. J'ai adoré certains films parce que un acteur que j'aime joue dedans, et inversement.