TRAINS DE REVE

Pour ce train là, ce sont plus les paysages et les régions traversées qui me font rêver : de Moscou à Téhéran, l'Asie Centrale, la Mongolie… Chaque jour, tu dois voir quelque chose de différent.

Après, pour le train en lui-même, je trouve qu'excepté le décor, tous ces grands trains de luxe finissent par se ressembler quelque part, offrant en gros les mêmes prestations. Et puis là, la plupart des trajets durent une semaine minimum… Malgré les escales, les visites et le confort, ça fait long je trouve… Certes, c'est sans doute comme ça qu'on voyageait avant, quand voyager était vraiment une aventure de plusieurs jours. Mais passer une semaine là-dedans, il y a un moment où j'étoufferais je pense...

Voyageur Solitaire a écrit:

Pour ce train là, ce sont plus les paysages et les régions traversées qui me font rêver : de Moscou à Téhéran, l'Asie Centrale, la Mongolie… Chaque jour, tu dois voir quelque chose de différent.

Oui ça doit être formidable, mais comme tu le dis, rester dans le train pendant 15 jours ça doit être frustrant car on ne peux pas profiter pleinement des étendues traversées.

Pour moi, ça dépend vraiment des escales. Si elles sont nombreuses, avec la possibilité de sortir du train, de se promener longuement, d'en profiter, alors pourquoi pas.
Mais si c'est juste un arrêt d'une heure avec une visite vite fait, effectivement, le voyage va me paraître très long...

Après tout dépend si c'est un train de luxe avec le confort qui va avec. Si c'est le cas, 1 semaine même sans trop y bouger ça ne me dérange pas, on a déjà le confort du train.

Et puis on a pas l'habitude de voyager dans un train de luxe, alors ce serait déjà dépaysant.

Un nouveau venu dans la liste de nos trains de rêve. Comme les précédents, il vous offrira luxe et confort dans un cadre superbe, au fil du rail. Si j'ai choisi de vous proposer de monter à bord du Golden Eagle Danube Express, c'est surtout pour ses itinéraires qui offrent un grand dépaysement, à travers des pays et régions pas forcément connus…

Effectivement, c'est l'Europe de l'Est qui est ici à l'honneur et également l'Orient.
Vous pourrez ainsi partir d'Istanbul pour rejoindre Budapest en Hongrie à travers la Bulgarie, la Roumanie et la Serbie. Mais aussi traverser l'Autriche, la Slovaquie, la Pologne, la république Tchèque… Un voyage à travers les Carpates, la Transylvanie et les Balkans et, depuis peu, une extension possible vers Téhéran…

Au départ d'Istanbul, vous trouverez plusieurs wagons (voitures, pardon) à votre disposition. Chacune a son nom : Bohemia, Dalmatia, Bavaria, Saxonia, Cracovia, Vindobona et Hungaria.
Les voitures-bar et restaurant ont également leurs noms : Pannonia et Florian pour les voitures-restaurants, Budapest pour la voiture-salon et Balaton pour la voiture-bar.




Passons sur le luxe, le confort et les services, dignes de ce genre de train et comparables à ceux que nous avons déjà vus plus haut. Ce sont donc les trajets, les itinéraires pardon, qui sont intéressants. Quelques exemples avec The Balkan Explorer (Istanbul - Plovdiv - Sofia - Thessaloniki - Skopje - Belgrade - Mostar - Sarajevo - Ljubljana - Trieste - Venise) sur 8 jours, Castles of Transylvania (Istanbul - Veliko Turnovo - Sinaia - Brasov - Sighisoara - Sibiu - Budapest) sur 5 jours ou encore The Transylvanian (Budapest - Sighisoara - Brasov - Veliko Turnovo - Kazanlak - Istanbul) sur 4 jours et tant d'autres. Certains vous proposent même de rejoindre Athènes via les Balkans et la Macédoine. Dépaysement garanti.
Arrivé dans votre cabine, vous trouverez d'ailleurs un programme avec toutes les visites détaillées et l'itinéraire souligné sur une carte.

Vous pourrez ainsi découvrir et admirer par exemple :






Ou encore le château de Bran, en Roumanie, prétendue demeure de Dracula, que nous avons parcouru dans le sujet consacré chez L'architecte


Et bien d'autres paysages et monuments, monastères perdus, églises inconnues et oubliés, villages authentiques perdus au sein de vastes forêts…
Jusqu'à l'arrivée, la gare Nyugati Palyudvar de Budapest où une collation vous sera servie dans la salle d'attente royale :


On le voit, des itinéraires riches en surprises dans des pays souvent mal connus, encore authentiques, auxquels on ne pense pas toujours.

A noter qu'il existe une version moins luxueuse et donc moins chère (attention, j'ai pas dit que c'était donné…), le Danube Express qui part d'Istanbul pour rejoindre Budapest à travers la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie et qui inclue l'église de Shipka, la visite de la tombe d'un roi Thrace du Vème siècle avant J.C, la vielle ville de Veliko Tarnovo et le château de Bran.

Voyageur Solitaire a écrit:

Vous pourrez ainsi découvrir et admirer par exemple :

L'église russe de Shipka en Bulgarie

(Photo : shutterstock.com)

Je connais. Je suis allé la visiter. Elle a été restaurée en 2002 via des fonds versés par la Russie pour le "petit frère" Bulgare et inaugurée officiellement par Vladimir Poutine quand il était encore que Premier ministre.

Plus qu'une église, c'est d'abord un mémorial dédié au souvenir des soldats russes tombés pendant la guerre russo-turque de 1878. Elle a été construite à partir de 1885 et jusqu'en 1902.

L'intérieur est juste magnifique. Comme toutes les églises orthodoxes, ça "claque" en dorures et en icônes chargées.

Sérieux, tu l'as vu ?
Je l'ai découverte en faisant des recherches sur ce fameux train, je suis tombé dessus sur une vidéo, elle fait visiblement partie des escales proposées sur plusieurs itinéraires. Je la trouve belle, même si c'est pas du tout mon style, je comptais même peut-être faire un sujet dessus… Elle t'a plu ?

Voyageur Solitaire a écrit:

Sérieux, tu l'as vu ?
Je l'ai découverte en faisant des recherches sur ce fameux train, je suis tombé dessus sur une vidéo, elle fait visiblement partie des escales proposées sur plusieurs itinéraires. Je la trouve belle, même si c'est pas du tout mon style, je comptais même peut-être faire un sujet dessus… Elle t'a plu ?

Oui, elle est superbe. Autant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Et quand le soleil donne bien, ça resplendit sur les bulbes dorés, c'est une merveille.

J'ai des photos mais, malheureusement, c'était en 2003 avant que n'existent les appareils numériques - enfin, peut-être qu'ils existaient déjà mais moi j'en avais pas encore - et donc je ne peux pas partager ici. Mais j'essaierais de la retrouver - elle est dans mes archives - et la scanner.

La Bulgarie, c'est un très beau pays à découvrir. Comme une Russie en miniature avec des influences orientales, grecques et bien sur slaves. Et tout y est bon marché (enfin, à l'époque... depuis que le pays est entré dans l'UE, je suppose que tout a dû augmenter).

Va visiter si un jour tu en as l'occasion, tu ne le regretteras pas.

Il y a souvent des spectacles de ce type et pas forcément pour les touristes. Les Bulgares aiment leurs traditions et les font vivre.

Gorak a écrit:

J'ai des photos mais, malheureusement, c'était en 2003 avant que n'existent les appareils numériques - enfin, peut-être qu'ils existaient déjà mais moi j'en avais pas encore -

Si, si ca existait déjà vers la fin des années 90 mais le prix était assez élevé donc ca limitait un peu. Moi j'en ai eu un vers 2002-2003.

Albatur a écrit:

Gorak a écrit:

J'ai des photos mais, malheureusement, c'était en 2003 avant que n'existent les appareils numériques - enfin, peut-être qu'ils existaient déjà mais moi j'en avais pas encore -

Si, si ca existait déjà vers la fin des années 90 mais le prix était assez élevé donc ca limitait un peu. Moi j'en ai eu un vers 2002-2003.

Le premier appareil-photo numérique que j'ai acheté, c'est en 2006 ... je mettais des sortes de mini-cartes à l'intérieur. Aujourd'hui, j'ai un compact où je n'ai plus besoin de mettre des cartes et je peux prendre jusqu'à 9999 photos. Ça change tout !

Mon record personnel, c'est pour le moment 3000 photos. Impressionnant ces petits engins.

Retour à bord de l'Orient-Express avec quelques anecdotes qui font partie de la légende du "roi des trains et train des rois" :

- Le voyage inaugural comptait 24 passagers dont seulement deux femmes.
- Le prix des places était de 700 francs-or, soit la moitié du salaire annuel d'un ouvrier qualifié.
- Au programme, un concert de musique tzigane à bord et la visite du château Peles en Roumanie (voir sujet consacré chez L'architecte).
- En 1891, des bandits attaquent le train et repartent avec un butin de 120 000 livres sterling de l'époque et cinq voyageurs en otage.
- L'année suivante, le train est mis en quarantaine en raison d'une épidémie de choléra à bord.
- Le 30 juin 1919, le train, arrivant de Bucarest, est bloqué plusieurs jours à la frontière yougoslave, faute de combustible. Excédés par l'attente, les voyageurs finissent par se cotiser pour acheter un wagon entier de bois et pouvoir ainsi repartir.
- Durant l'hiver 1929, l'Orient-Express se retrouve bloqué par la neige pendant cinq jours près de Tcherkesskeuy en Thrace orientale à 130 km d'Istanbul. La température dans les wagons atteint les -10°, poussant un Maharaja à acheter à prix d'or les manteaux des autres voyageurs pour en couvrir ses sept femmes. Affamés, certains passagers s'aventurent au-dehors pour échanger des œufs contre leurs bijoux au village le plus proche et finissent même par chasser le loup.
- Le 12 septembre 1931, des terroristes font sauter le viaduc de Biatorbágy (Hongrie) au moment du passage de l'Orient-Express. La locomotive et plusieurs wagons tombent dans le vide, faisant une vingtaine de morts et une centaine de blessés. L'artiste Joséphine Baker qui se trouvait à bord en sort indemne et se met à chanter pour réconforter les survivants, en attendant les secours.

Curieux cette anecdote sur Josephine Baker. J'ai lu sa biographie en BD il y a 1 an et demi et il me semble que cet événement n'a pas été relaté.

Cette péripétie a été peu relatée mais j'en ai trouvé confirmation à trois reprises :

Le 13 septembre 1931, le légendaire Orient-Express est frappé par la plus grande tragédie de son histoire. Un attentat à la bombe sur un viaduc entre Budapest et Vienne le fait dérailler, causant la mort de plus de vingt personnes et en blessant plusieurs dizaines. Un seul wagon est épargné. La célèbre Joséphine Baker, coqueluche du Tout-Paris, en réchappe de justesse.
(lire-en-tout-genre.fr)

En 1931, un attentat en Hongrie fit dérailler le convoi cinq étoiles. On déplora 20 morts et Joséphine Baker se démena pour soigner les blessés.
(sudouest.fr)

Josephine Baker was involved in an Orient Express rail accident in 1931 when Hungarian fascists destroyed a section of a viaduct near Budapest. She gave an impromptu concert to calm the survivors/Josephine Baker fût impliquée dans un accident de l'Orient-Express en 1931 lorsque des fascistes hongrois firent sauter une partie d'un viaduc aux environs de Budapest. Elle donna un concert impromptu pour réconforter les survivants.
(edition.cnn.com)

Merci pour ces précisions. On dirait presque une ébauche de scénario de jdr possible...

Effectivement.
La police du régime fasciste en place à l'époque en Hongrie accusa les communistes et en profita pour les expulser et même faire exécuter deux de leurs dirigeants. L'auteur de l'attentat était un fou hongrois, Sylvester Matuschka, qui clama lors de son procès qu'il était inspiré par le démon... Il fût découvert sur place peu après l'explosion mais, dans la confusion, il se fît passer pour un des passagers survivants et ne fût pas inquiété. Il ne fût arrêté qu'un mois plus tard, à Vienne en Autriche et, ayant avoué, fût condamné à mort. Toutefois, sa peine fût commuée en prison à vie. Il s'évada en 1945 et il fût signalé dans certains rapports comme opérant en tant que "spécialiste en explosifs" durant les derniers soubresauts de la guerre. Il disparaît sans laisser de traces la même année...


Quant à Joséphine Baker, elle se trouvait dans la voiture 3309, la seule épargnée par l'attentat. D'après tous les témoins, elle se dévoua pour secourir les blessés et chanta donc pour réconforter les survivants en attendant les secours. Plus tard, elle chanta à nouveau en mémoire des victimes.

Un véritable scénario de jeu de rôle, en effet...

Le train impérial, qui transportait le Tzar, sa famille et leur entourage lors de leurs déplacements.
Composé de six voitures à l'origine, il n'en reste plus que trois aujourd'hui mais qui permettent de se faire une idée du confort et du raffinement de ce train :






Les premières voitures furent construites en Allemagne, entre 1860 et 1870, les suivantes en Finlande. A bord, on trouvait un fumoir, des chambres et des toilettes privatives. Boiseries précieuses, cuir de Russie, cristaux de Bohème, rien ne manquait.
Il s'agissait là du train impérial pour les déplacements à l'étranger du Tzar. Un second train impérial était à sa disposition, pour les déplacements en Russie même. Construit tardivement, vers 1894, ce train comportait dix voitures d'un luxe et confort équivalents à l'autre train, avec : un wagon-lit pour le Tzar et l'impératrice, une voiture-salon, une voiture-salle à manger, une voiture pour les enfants, une autre pour les familiers... Sans oublier la cuisine entièrement équipée et l'automobile du souverain. En 1899, une onzième voiture, la voiture-chapelle, est inaugurée, afin que la famille puisse accomplir ses dévotions durant le trajet.















Le 29 octobre 1888, le train impérial roule à travers l'immensité russe. A son bord, le Tzar Alexandre III, sa famille et leur suite. Le train ne comporte pas moins de 15 voitures. Soudain, c'est l'accident : le convoi déraille brusquement. 21 personnes sont tuées sur le coup, une trentaine sont blessées.
La famille impériale, qui se trouvait dans la voiture-restaurant, est indemne grâce au Tzar. Alexandre III est un colosse, un Hercule (pour épater ses invités, il s'amuse souvent à plier un tisonnier ou déchirer un paquet de cartes à jouer avec ses mains). La voiture déraille, le toit cède et s'effondre. Le Tzar soutient alors le toit pour permettre à l'impératrice et à leurs enfants de fuir. Cet exploit lui causa malgré tout un choc physique au niveau des reins, qui contribua sans doute aux problèmes rénaux qui allaient l'emporter quelques années plus tard.
Sur le coup, le fait que le Tzar et sa famille soient sains et saufs fût interprété comme un miracle et une cathédrale fût édifiée sur le lieu de l'accident par la suite.

Un train qui fait rêver, un accident qui fait replonger dans la réalité, et une histoire de colosse pour le mythe... Pas mal !
Ces trains sont vraiment d'une époque révolue... Autant certains restaurants peuvent conserver des ambiances historiques, autant pour les trains ça semble plus compliqué et figé dans le formol, cantonné au rôle de wagon musée, ce qui n'est déjà pas mal.

J'ai toujours eu envie de voyager dans des trains de ce type, comme l'Orient express par exemple. Ne serait ce que pour une semaine, histoire de faire un voyage dans le temps, et un voyage tout court !

Et comme j'adore les voyages en train ce serait c'est certain une bien belle expérience.

Un peu plus de détails...

Les wagons étaient donc en bleu, leur châssis en bronze ciselé. Un blason aux armoiries impériales séparait chaque fenêtre. Les parois intérieures étaient souvent capitonnées, en cuir ou en tissu épais (pratique en cas de secousse). Les boiseries, les meubles et les plafonds étaient souvent en chêne, noyer blanc et gris, hêtre, érable et bouleau.

La salle de bains était au centre de la voiture réservée au couple impérial, avec d'un côté la chambre du Tzar et de l'autre celle de l'impératrice. Elle était équipée d'un système pour chauffer l'eau et le bassin était équipé de panneaux latéraux, pour éviter d'éclabousser quand des secousses se produisait sur le trajet... La dame d'honneur de l'impératrice avait sa chambre, à côté de celle de sa maîtresse et le valet du tzar avait la sienne, à côté de celle de son maître. Un écran de soie bleue brodé de fleurs d'or séparait chaque chambre de son bureau. Un coffret en bois précieux contenait jeu de dames, d'échecs, de dominos... L'ensemble était éclairé par des appliques en bronze. Par contre, je n'ai pas trouvé s'il s'agissait d'éclairage à pétrole, au gaz ou électrique...
Ce palais roulant n'était pas très rapide non plus : 50 km/h maximum en ligne droite, 16 heures minimum pour relier Moscou à Saint-Pétersbourg (contre 4 heures aujourd'hui).

Détail inattendu : le lit de l'impératrice était suspendu, comme un hamac. Cela permettait à la souveraine, qui avait du mal à dormir, d'être "bercée" par le léger roulis du train...


La Tzarine était très croyante, voire mystique : il faut donc imaginer sa chambre remplie d'icônes, aux murs ou disposées sur les meubles.

Warlock a écrit:

J'ai toujours eu envie de voyager dans des trains de ce type, comme l'Orient express par exemple.

Je ne vois presque pas de différence avec le RER B moi...

Et encore il y a pire avec les Metro 4 et 13

Warlock a écrit:

Et encore il y a pire avec les Metro 4 et 13

T'es dur avec la 4, le matin ca peux aller.

Avoir son train privé, c'est bien.
Avoir sa gare privée, c'est mieux.

Nicolas II n'hésita donc pas à se faire aménager une gare privée, à proximité du palais impérial, destinée à accueillir son train personnel. Réservée à la famille impériale et à ses invités, elle permettait à la petite famille de prendre le train sans avoir à se mêler à la foule. C'était probablement une question de sécurité également, à une époque où l'on redoutait les attentats, anarchistes ou autres (Nicolas II n'avait pas oublié comment son grand-père Alexandre II avait agonisé dans d'atroces souffrances, les jambes arrachées, le bas-ventre ouvert et le visage mutilé après un attentat à la bombe).

Il s'agissait en fait d'un pavillon imposant, dans le style "vieux russe", édifié par Vladimir Pokrovsky, un des architectes favoris du Tzar. L'intérieur était peint de grandes fresques colorées, dans le style de celles du XVIème siècle. Un salon, vaste et luxueux, permettait à la famille d'attendre confortablement avant de monter à bord. De grands poêles en céramique, comme dans les temps anciens, permettaient de chauffer les pièces. Initialement en bois, le bâtiment fût reconstruit en pierre suite à un incendie.
Trois lignes partaient de cette gare privée, conduisant à deux résidences d'été impériales et à la ville de Gatchina où se trouvait le palais de l'impératrice-mère. Des aiguillages permettaient ensuite de bifurquer sur d'autres lignes et de rejoindre les domaines impériaux à la campagne ou la villa familiale en Crimée, au bord de la mer.

Abandonné, tombant en ruines, le pavillon est aujourd'hui en cours de restauration.




Le porche d'entrée :



Ce qui reste des fresques ornant les plafonds :



Quelques photos d'époque donnent une idée de son apparence d'alors :

Pour compléter ce sujet, Nicolas II avait en fait fait construire trois gares privées : une à Saint-Pétersbourg, une à Tsarskoye Selo (où il résidait le plus souvent) et une à Moscou.




Le pavillon est construit en 1900 par S. A. Brzhozovsky.  Il était utilisé également par les ministres et hauts dignitaires qui y prenaient le train pour rejoindre Tsarskoye Selo où habitait le Tzar, quand ils devaient le voir ou avoir une audience avec lui. Le Tzar vivait, avec sa famille, au palais Alexandre. Tsarskoye Selo était proche de la capitale tout en étant à la campagne, l'aristocratie russe avait l'habitude d'y avoir ses résidences secondaires. Nicolas II et sa femme, qui détestaient tous deux Saint-Pétersbourg, y vivaient quasiment à l'année.
Le salon du pavillon était couronné par un dôme en verre, afin de bénéficier de la lumière du jour. Le quai où s'amarrait le train impérial était couvert d'une verrière. Le côté droit était occupé par des chambres pourvues de toilettes et salle de bain, réservées au Tzar et à sa famille.

Nous avons vu le pavillon de Tsarskoye Selo, à quelques mètres du palais Alexandre. Voyons maintenant le troisième pavillon.




Il est construit en 1896 par l'architecte G.V. Voinevich. Il était couronné d'un dôme et l'entrée était composée d'une tour surmontée d'une coupole. Sa façade était couverte de briques et son intérieur magnifique d'après les témoignages.
Il avait été spécialement construit pour recevoir le train impérial qui devait transporter Nicolas II à Moscou lors de son couronnement. D'ailleurs, les plans furent changés à la dernière minute (peut-être par mesure de sécurité, de crainte d'un attentat) et le train impérial arriva à Moscou dans une autre gare.