JOHN NORMAN

Je dois posséder les 7 premiers, chez J'ai lu.

J'ai commencé la série lors de la sortie/réédition des livres par J'ai lu. En gros, je garde un assez bon souvenir des 3 premiers, surtout des Prêtres-rois de Gor qui, selon ce dont je me souviens, est celui qui m'avait le plus favorablement impressionné.

J'avais acheté les autres plus ou moins comme ça, à l'arrache, en pack pour me faire la série complète, m'attendant à un Tchaï, un Conan, un Élric, et ce faisant, j'avais des trous dans la série. J'ai donc attendu avant de poursuivre ma lecture, d'avoir une suite sans "trous" et je m'y suis remis.
C'est bien simple : je ne suis jamais allé au bout d'un seul des livres suivants (j'en ai essayé deux, et je n'ai même pas ouvert les autres).

Je fais fondamentalement deux reproches à l'auteur, un sur la forme et l'autre sur le fond (devinez lequel ), reproches qui sont pour moi absolument rédhibitoires !
1- Nous sommes dans un récit d'aventure, pas dans une encyclopédie du monde de Gor. Il y a des pages et des pages entières consacrées à expliquer comment est fait le nœud de la Grande Berthe, pourquoi les voiles des navires sont hexagonales, et tout ce qui peut se produire si au jeu du Houpala on place le jeton vert-vert des marais sur une brisure semi-noire appartenant à l'adversaire depuis qu'il a opéré un Hohissi selon la règle 312 de Port Kar. On s'en fout ! Qu'il le mette en annexe, appendice, note ou que sais-je encore, mais pas dans le corps du récit : cela rend l'histoire indigeste.
2- La soumission naturelle de la femme à l'homme. Ce n'est pas tellement le fait que l'on décide de présenter une société où cette culture soit la norme qui me dérange - nous avons bien connu des sociétés où dans certaines circonstances, il était normal de manger d'autres êtres humains (♫ il était un petit navire ♪), ce qui est difficilement imaginable dans nos sociétés modernes.
Non, ce qui est particulièrement éprouvant, c'est le plaisir manifeste qu'a l'auteur à décrire : des situations où la femme va devoir faire l'expérience de cette « vérité » (et l'accepter sous peine de châtiments, de mort - mais elle ne peut mourir puisqu'elle arrivera à la vérité avant !) ; des situations vicieuses ou perverses qui l'« oblige » - malheureux auteur - à nous narrer les affres d'une humiliation toujours plus poussée, les tourments physiques et psychologiques qui mènent cet apologue de la dégradation à justifier les pires sévices pour aboutir enfin au seul bien-être féminin qui est la condition d'esclave et le désir de soumission béa et satisfait à l'HOMME. C'est le seul auteur que je connaisse qui propose l'esclavage comme moyens de libération et d'épanouissement de la femme.
J'en fus tellement écœuré et révolté que je n'ai jamais pu finir le moindre livre après le 3^e : je n'avais qu'une envie : tordre le cou de tous les gorets-uns.

Cette série de livre est une négation de ce qui est l'essence même de tout être : sa liberté.

Je ne la conseille donc à personne. Si vous voulez lire les aventures d'un homme qui se trouve plongé dans un univers inconnu et qui doit survivre à la force de son intelligence et de son bras, lisez soit le cycle de Tschaï de Jack Vance (bien que pas forcément tendre avec les femmes non plus), soit Almuric d'Howard, soit le must : le cycle de Mars, John Carter, de Burroughs.