LES OEUVRES DE SANDRO BOTTICELLI

On ignore quel fut le commanditaire de cette oeuvre mondialement connue. Mais elle se trouvait, au milieu du XVIe siècle, avec "Le Printemps" (autre oeuvre du maître) dans la villa de Castello, qui a appartenu à Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis, mort en 1503.

Le titre de cette toile lui a été donné au cours du XIXe siècle. Il s'agit en fait d'une interprétation erronée de Vénus Anadyomène (sortant du sein des flots), un sujet mythique dans l'Antiquité. Mais Botticelli s'est plutôt inspiré des écrits d'Homère et de Virgile pour raconter, à sa manière, une autre version du mythe de la déesse et présenter son arrivée sur l'île de Chypre.

On voit Vénus, nue, debout sur une grande coquille et poussée vers la rive par le souffle de Zéphir et de Brise, enlacés tendrement, et du ciel descend une pluie de roses.

La jeune fille qui l'attend est l'Heure du Printemps. Peut-être aussi l'une des Trois Grâces, on ne sait pas.

La pose de la déesse est inspirée par la statuaire antique, la Vénus Pudica. Très connue dès le Moyen Age.

Cette oeuvre témoigne de la période la plus harmonieuse du Botticelli. Elle baigne dans une atmosphère toute néoplatonicienne. Elle évoque la fusion entre l'Esprit et la Matière, le mariage entre l'Idée et la Nature.

Je l'ai admiré au cours d'un de mes nombreux séjours à Florence. Souvenir éprouvant : deux heures trois quarts d'attente sous la pluie pour entrer à la Galerie des Offices où elle est exposée ! C'était peu de temps après l'attentat qui avait visé le musée, la sécurité était renforcée, les contrôles et fouilles systématiques, avec seulement un portique de sécurité... C'est le seul musée où j'ai attendu si longtemps.
Ce qui frappe d'emblée, c'est la taille du tableau, trés grand. Et puis ces couleurs, fraîches, encore éclatantes, presques printanières et le soin apporté aux détails. C'est une toile faussement "naive", trés élaborée en fait. Mais j'avoue préférer "Le printemps".

C'est peut-être l'oeuvre la moins connue de l'artiste que cette allégorie complexe, peinte à l'origine pour Antonio Segni, un banquier florentin.

Ce tableau s'inspire de la toile que le peintre Apelle a réalisé pour se venger des calomnies rapportées par un de ces rivaux au roi Ptolémée Philadelphe.

On voit ici le calomnié traîné devant le roi Midas, assis entre le Soupçon et l'Ignorance.

A gauche, en retrait, la Vérité, traditionnellement nue, est à côté de la pénitence.

Il s'agit d'une commande de la Compagnie des Orfèvres de Florence pour décorer la Chapelle de Saint-Eloi, leur saint patron, en 1486.

Ce retable est considéré, après une longue restauration (1990), comme une oeuvre capitale de la phase de maturité de Botticelli.

On y voit Dieu le Père couronnant la Vierge. En bas, les quatres personnages sont, de gauche à droite : saint Jean, saint Augustin, saint Jérôme et saint Eloi.

Une forte spiritualité émane de cette peinture. Elle annonce des oeuvres encore plus mystiques, comme "La Calomnie", par exemple.