C'est quelque chose de fréquent à l'époque où nombre de grands artistes préféraient les hommes. Il n'y a qu'à voir Michel-Ange qui a peuplé le plafond de la Sixtine d'éphèbes musclés à la beauté païenne et Le Jugement dernier de nus masculins opulents et païens, pudiquement rhabillés par la suite. L'Eglise de l'époque savait d'ailleurs fermer les yeux : quand on fît remarquer au pape ces cohortes d'éphèbes et de titans nus, il déclara qu'il s'agissait là d'un bien petit péché pour une si grande œuvre. Ne parlons pas du Caravage qui peignait à l'envie de jeunes et beaux éphèbes pour des cardinaux et hauts dignitaires pontificaux...
Sinon, j'aime. C'est coloré, chatoyant, la tonalité de bleu est très belle, profonde, rehaussée d'un peu de rose et de rouge. Et puis, il y a cette... "douceur" effectivement et ce côté "doré", comme si une patine précieuse avait été déposée sur le tableau, pour le lustrer, le polir, l'adoucir... L'ensemble est lumineux, coloré, vivant et du coup n'a pas ce côté figé, plombé, d'autres œuvres du genre où les personnages ont clairement l'impression de se faire chier.