Un miracle d'ombre, d'eau et de fraîcheur au milieu de nulle part, en plein désert (la ville la plus proche est à 35 kilomètres) :
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Nous sommes en Iran, non loin de Chiraz et d'Ispahan. C'est là qu'apparaît, telle une oasis, en plein désert, le jardin de
Shahzadeh Mahan.
Il couvre 5,5 hectares, de forme rectangulaire, pour 400 mètres de long sur 122 de large. Il est enclos d'un mur qui le protège des vents poudreux du désert et du sable. Des escaliers, des bassins, des jets d'eau, le tout ordonné de façon géométrique suivant un axe bien particulier. L'eau entre par le haut du jardin, amenée par l'aqueduc de Tigran depuis les hauteurs de Jopar et se déverse ensuite de bassin en bassin, suivant une pente naturelle. Le précieux liquide est ensuite évacué pour rejoindre et approvisionner le village de Mahan.
L'ensemble n'est pas qu'un jardin, c'est aussi un lieu de résidence.
On y trouve un pavillon, véritable petit manoir perse, un petit verger, les logements des jardiniers et serviteurs, des bains, la maison des gardes... Et même une petite maison réservée aux animaux domestiques (on suppose que des gazelles, des daims, des paons, déambulaient sous les ombrages, sans oublier les oiseaux).
C'est en 1850 que le prince Mohammad Hassan Khan Qadjar Sardari Iravani ordonne la mise en place du jardin qui sera agrandi en 1873 et aménagé, réaménagé au fil des années et des différents princes et seigneurs de la région. Comme on s'en doute, il servait de lieu de repos pour le prince et son entourage pendant la canicule de l'été.
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Un jardin soigneusement ordonné et pas que géométriquement.
Ainsi, les arbres et arbustes ont été implantés d'une manière précise, de manière à procurer des dégradés de couleurs et d'ombres selon les saisons. Même chose pour les senteurs, notamment celles des arbres : elles suivent un dégradé olfactif précis, passant des plus légères aux plus fortes au fur et à mesure que l'on progresse, de terrasse en terrasse. On y trouve des pins et des cèdres, des ormes, des frênes, des platanes et des peupliers... Certains arbres ont été choisis parce qu'ils donnent beaucoup d'ombre, d'autres pour leur senteur, leur forme... Du côté des arbres fruitiers, le jardin propose vignes, pommes, poires, abricots, grenades, pêches, prunes... Et bien sûr des roses partout, les fameuses roses d'Iran. Au total, un véritable petit écosystème comprenant plus de dix espèces d'arbres. La différence de température entre l'extérieur et le jardin peut aller jusqu'à dix degrés de moins, voire plus.
Le mur d'enceinte, en briques, laissant passer l'air mais pas le sable et la poussière
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Inattendu : le jardin sous la neige, en hiver...
Ou dans les flamboyances de l'automne
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L'ensemble est également une prouesse technologique : sous le jardin court un dédale de canalisations, relié à la surface par des puits, accompagné de citernes et de réservoirs qui permettent d'alimenter le site en eau de façon permanente. Des ingénieurs restaient sur place pour entretenir et réparer si besoin cette complexe structure.
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L'entrée principale. Dès l'ouverture, on a en face de soi la succession des bassins
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Et aujourd'hui ?
Vous rêvez de vous prendre pour un de ces seigneurs qui, allongés à l'ombre dans la fraîcheur des jets d'eau, savouraient avec ces dames des sorbets rafraîchis avec la neige venue des montagnes ?
C'est plus ou moins possible : classé à l'UNESCO, restauré après un violent séisme, l'endroit est ouvert à la visite et propose un salon de thé ou des activités comme des promenades à cheval aux alentours. Un restaurant est également à votre disposition.
Par contre, vous vous en doutez : aux beaux jours, blindé à mort, avec des files de voitures qui s'allongent le long des murs, des familles entières, des enfants...
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