LE BAZAR DE KASHAN (IRAN)

Vous vous apprêtez à faire vos achats ? Nous vous proposons aujourd'hui de faire un tour dans un "centre commercial" pas très jeune où le plaisir du shopping se mêle à l'art et à l'architecture...

Le bazar de Kashan, en Iran, dans la province d'Ispahan. Une véritable petite ville couverte qui n'a rien à envier au célèbre bazar d'Istanbul. Construit au Moyen Age, plusieurs fois agrandi, rénové, il est encore en activité et abrite, sur des kilomètres, plusieurs mosquées, des écoles, des bains, des citernes et bassins et bien sûr, logés sous ses arcades, de nombreux magasins, alimentaires ou utilitaires.

L'ensemble répond ainsi à la tradition qui veut qu'un bazar couvert puisse offrir tous les services en un seul endroit. C'est donc un lieu où les habitants viennent acheter bien sûr mais aussi flâner, prier, se laver, boire un café...
Un lieu d'une grande beauté également et une démonstration architecturale de première force. Le bâtiment est prévu pour abriter ses occupants de la chaleur torride du dehors tout en leur offrant un cadre magnifique. Ainsi, les plafonds sont particulièrement travaillés, effrangés en "nid d'abeilles" ce qui, outre l'aspect esthétique, permet d'alléger considérablement le poids de la maçonnerie. Des coupoles entièrement vitrées permettent d'éclairer l'ensemble, dont l'ouverture principale, le fameux "puits de lumière", rajouté des siècles plus tard :



Certaines de ces ouvertures sont latérales afin de mieux éclairer l'ensemble :



Intérieurement, tous les plafonds sont recouverts de faïence bleue aux motifs floraux, géométriques ou abstraits. De même que les arcades de l'étage, ce dernier servant souvent de réserve ou de grenier. On y trouve cependant certains cafés et salons de thé.


Sur les toits, on trouve les fameuses "tours à vent" :



Le vent s'engouffre à travers les ouvertures latérales, se refroidissant au passage et se disperse à l'intérieur, rafraîchissant ainsi l'ensemble du bâtiment. La température intérieure peut alors perdre jusqu'à 10°. Modernisme oblige, le bazar est aujourd'hui climatisé...

Que ce soit autour du grand bassin central ou le long des galeries et des arcades, vous trouverez ici tout et le reste : vous pourrez y faire vos courses alimentaires, y boire un café, vous délasser dans un hammam vieux de 300 ans, acheter vos tapis, votre vaisselle, prier, flâner dans une bibliothèque, vous faire coiffer, raser, tailler la barbe... Le tout dans un tourbillon de couleurs, d'odeurs, de parfums... Senteur forte du cuir et du bois, parfum des épices, des légumes et des aromates... Le tout dans le brouhaha des conversations et au milieu d'un désordre, d'une profusion et d'un empilement insouciant. Certaines allées sont spécialisées, dédiées à l'alimentation, aux vêtements, à l'électronique...

Si vous ne craignez pas la foule, c'est en fin d'après-midi qu'il faut s'y rendre, quand la chaleur tombe et que les gens sortent, pour se retrouver ou faire les courses du repas du soir. A la nuit tombée, les devantures s'allument, renforçant la féérie des lieux. Il ne faut pas hésiter à se perdre, à découvrir de petites ruelles latérales et des passages insoupçonnés, tapissés de briques, qui servent aux commerçants à approvisionner leurs boutiques et échoppes de façon pratique et discrète, évitant ainsi la foule des artères principales.



L'ensemble datant de plus de 1000 ans, vous pourrez également, devant un thé, rêver à l'époque où Kashan recevait en ses murs les voyageurs de la Route de la Soie en route vers la Chine (le bazar comporte d'ailleurs un caravansérail) et le temps où aventuriers, pèlerins, marchands, caravaniers et voyageurs déambulaient le long des allées et sous les arcades bordées d'échoppes... Peut-être en quête d'aventure, de richesse et d'espace comme le dit un célèbre générique...

Vue extérieure :



De passage à Kashan ? Attention, la ville est assez conservatrice et rigoriste. Les touristes occidentaux y sont encore rares, plus tournés vers les merveilles d'Ispahan, joyau de la région. Trouver des gens qui parlent anglais n'est pas évident non plus. Attendez-vous donc à de l'authentique et une vive curiosité de la part des habitants... Mais d'après ce que m'a rapporté une amie s'en revenant de là-bas (merci à elle pour ses infos), les gens y sont néanmoins incroyablement accueillants et hospitaliers. Un souvenir à ramener ? La région est réputée pour son eau de rose...

Très belle découverte, merci !

C'est le genre d'endroit qui enflamme mon âme de voyageur... Une véritable ville couverte, que l'on imagine bruyante, colorée, animée, débordant de bruits, de couleurs et d'odeurs... Un endroit qui a plus de 1000 ans, un des hammams date de 300 ans, le caravansérail fût édifié en 1868 et c'est pour lui que fût aménagé le fameux "puits de lumière".
Autant le bazar couvert d'Istanbul m'a un peu déçu, autant j'adorerais flâner en cet endroit...

Serais-tu voyant VS, il y a quelques jours seulement nous étions de passage en Iran et avons eu l'occasion de voir Kashan et de faire quelques courses au bazar. Malheureusements les photos faites se chargent à l'envers et ne sont pas exploitables pour l'instant. On travaille dessus.

Le bazar de Kashan est très agréable, il y a moins de monde qu'à Téhéran, on s'y sent moins oppressé.

Comme souvent en Iran les différents métiers sont regroupés ensemble, les épices, les tapis les casseroles et le travail du cuivre, les bijoutiers. Au moins c'est pratique quand on cherche quelque chose. On y trouve des produits de tout l'Iran mais aussi de l'électroménager moderne dans un cadre plusieur fois centenaire, c'est plutot cocasse. On y a croisé quelques touristes, il semblerait que les Allemand y soit assez bien représentés.

Kashan n'est qu'à 2-3 heures de Téhéran, et les prix pratiqués au bazar sont nettement inférieurs à ceux de la capitale, pour les tapis fait main cela peut représenter une économie substantielle si on a le temps.
Les tapis représentant des miniatures sont moins fréquents mais nous y avons vu 2 beaux spécimens sur place (3m par 2m environ).




Kashan a un charme indéniable, on l'oublie un peu vite pour aller vers Ispahan et Shiraz ce qui est dommage. Elle offre à la fois le calme de ses jardins et l'activité de son bazar. Comme ton amie te l'a dit, les gens y sont très gentils et curieux, ils sont un peu plus traditionnels qu'à Téhéran mais c'est souvent le cas dans les villes plus petites.

Quelle coïncidence dis donc !
Le patrimoine artistique et culturel de l'Iran, préislamique et islamique, semble assez fabuleux et d'un raffinement extrême (bien que certains paysages y soient d'une âpre beauté). Le pays semble être devenu la destination touristique du moment.

Pour en revenir au bazar de Kashan, c'est vraiment le genre de lieu qui excite mon imaginaire malgré mon ochlophobie (peur de la foule et non pas agoraphobie qui est la peur des espaces publics, ne confondons pas tout, c'était la parenthèse culturelle, bonsoir).
Bien sûr, le bâtiment n'est pas surgi des sables d'un coup, il a été agrandi au fil des siècles et il a fallu longtemps avant qu'il n'acquière sa forme définitive.

Le grand bazar d'Istanbul m'a un peu déçu, trop touristique et trop... "propre", trop policé et nickel quelque part avec ses allées, ses rues blanches et lumineuses, brillantes... Celui de Kashan me semble être plus vivant, plus authentique, plus populaire.
Mais ne chipotons pas : avec ses 4000 boutiques, ses 58 rues et ses 18 portes, le grand bazar d'Istanbul reste à voir...

Moi qui pensait à Youpi en lisant l'article de VS... C'est génial d'avoir le point de vue de quelqu'un qui a eu la chance de le découvrir il y a quelques jours. Merci pour cette découverte de l'intérieur.

Fascinant ce bazar, c'est l'imagerie qui vagabonde, j'aime beaucoup.

Youpi toi qui connais assez bien l'Iran, comment le voyageur étranger (oui c'est mieux que touriste ) est vu la bas par les habitants ?   En France on y montre une image délétère du pays (merci les médias mainstream) alors que le son de cloche est bien différent quand on écoute les témoignages la dessus.

Tout d'abord merci à VS qui nous a présenté le bazar mieux que je ne l'aurait pu, je trouve fascinant que les architectes de l'époque aient réussi à refroidir les bâtiments aussi simplement. C'est important car Kashan est au milieu du désert, en Novembre il faisait bon 22-24 degrés, en Aout c'est plutôt 35-40.

J'ai l'impression que de plus en plus de français vont en Iran, à l'allé la moitié de l'avion était apparemment des français (nous sommes passé par Paris). C'est un pays qui s'ouvre tranquillement malgrès les soubresauts de la politique internationale.

A Kashan nous avons croisé Jérémie un cycliste français voyageant seul et à vélo. Sans parler la langue il s'en sortait trés bien et était très heureux de l’accueil des Iraniens. Il arrivait à se loger grâce au couchsurfing et internet. Il avait laissé sont boulot pour traverser l’Europe et une partie de l’Asie é vélo, un sacré voyageur!

Malgrès la barrière de la langue les Iraniens sont très heureux que l'on s'intéresse à eux et à leur culture.  
Finalement le plus simple quand on arrive c'est d'oublier toutes les déclarations tapageuses des chefs d'états et de profiter de l'hospitalité et de tout ce que le pays offre de beau. Traditionaliste ou moderne ce n'est pas tres important il sont très accueillant. Il y a bien sur des cotés négatifs liés à la politique mais cela n'interfère habituellement pas avec les voyageurs que nous sommes. Et ce n'est de toute façon pas quelque chose que nous pouvons changer.

C'est vraiment un pays a découvrir, il a apparemment de nombreux guides privés sur place, je n'ai pas testé mais cela permet d'avoir un voyage plus personnalisé.

http://1iraniantourguide.com/

https://www.toursbylocals.com/Tehran-Tours

http://www.tourisme-iran.fr/index.php/component/content/article/85

A elles seules, Ispahan et Chiraz font rêver, ne serait-ce qu'avec la mosquée Nasir Al Mulk (voir le sujet dans Le sanctuaire), leurs jardins et palais, leurs roses...
La Perse, c'est quand-même une civilisation millénaire, un raffinement extrême et les grands espaces, à cheval entre l'Orient et l'Asie Centrale.

Pour la "tour du vent", (badgir en persan), c'est une technique utilisée depuis des siècles dans ces régions : Tata Wikie nous explique que : "On pense que ce capteur de vent fonctionne grâce à la faible différence de pression entre la base et le sommet à l'intérieur de la tour. Ainsi, à chaque fois qu'un faible souffle de vent passe à travers le sommet du badgir, la différence de pression aide à remonter l'air chaud vers le sommet et à amener de l'air frais vers le bas de la tour. Les propriétés de la terre crue permettent également de réduire la transmission de chaleur".

Je trouve ces bazars couverts fascinants, ce sont de véritables petites villes, les allées sont d'ailleurs souvent appelées des rues.
Une des allées du bazar de Kashan :




C'est l'Orient des voyageurs avec ses parfums, ses odeurs, ses couleurs, ses bruits... L'imaginaire s'enflamme, on s'imagine en voyageur de passage, entre Istanbul et Samarcande, en route vers l'Inde ou la Chine, arpentant les allées au milieu des voyageurs et marchands venus de tous les horizons, dans le parfum des épices et du cuir, entrant dans l'échoppe d'un barbier ou dans un café à l'étage pour fumer un narguilé en regardant la foule affairée en bas avant de rejoindre le caravansérail pour le départ, avant de reprendre la route à travers les sables... Vision certainement fantasmée j'en conviens mais c'est la magie de l'Orient...

Une vue plus générale de l'extérieur :

Merci pour ces précisions Youpi. C'est vrai qu'il faut toujours voir par soi même avant de juger un autre pays une autre culture.

La magie de l'Orient je pense à la route de la soie, à Marco Polo, ça enflamme l'imagination c'est certain, et propice à la rêverie.

Si il y a un truc dont il faut se méfier dans les bazars se sont les petits chariots poussés ou tirés qui transportent de la marchandises. Les clients, les marchandises et les motos circulent dans les mêmes artères du bazar. Sauf que les travailleurs sont parfois pressés (payés à la course) et ne répètent pas deux fois et en plusieurs langues les avertissement pour céder le passage. Les travailleurs peuvent être très jeunes ou relativement vieux ce qui fait un peu mal au coeur car le travail est très physique.

C'est quelque chose qui m'a marqué au bazar couvert d'Istanbul : au premier abord, on a l'impression que c'est confus, bordélique, avec des gens partout, une confusion très orientale... Et en fait, je n'ai jamais connu de bousculade, de gens qui jouent des coudes ou te marchent sur les pieds, chacun sait se garer ou se pousser quand il le faut. Et souvent, celui qui se fait cornaquer ou se prend le chariot dans les jambes, c'est bien le touriste...

Poursuivons notre shopping en nous rendant, toujours en Iran, à Shiraz, au bazar Vakil. Pas pour rien qu'il soit situé dans la ville de "la douceur de vivre" à la persane, ville des roses et des poètes car il est superbe (et immense).





Il y a eu en fait plusieurs bazars, édifiés à des époques différentes. Mais c'est Karim Khan, parvenu au pouvoir en 1747 qui va faire construire celui qui nous intéresse. Transférant la capitale à Shiraz, le nouveau maître se lance dans la construction de nombreux monuments destinés à embellir la ville et à développer son attractivité. Dont le bazar Vakil.
Le bâtiment est de structure cruciforme, ses larges et immenses avenues pavées de briques, l'ensemble assez sobre et massif comme le veut l'architecture Zand, développée sous la dynastie du même nom. Une architecture de briques et d'arcades dont on se rend mieux compte à l'extérieur, dans les rues longeant le bâtiment :


Cette structure de briques permet de maintenir une certaine température à l'intérieur du bâtiment. Il y fait donc plus frais en été (jusqu'à 10° de moins qu'à l'extérieur) et tiède en hiver. Les murs épais, les arcades et les contreforts permettent  de mieux supporter d'éventuelles secousses sismiques.
Le bazar compte 5 portes principales, trois avenues majeures et deux étages. Ses arches sont au nombre de 74, de 11 mètres de haut chacune. Les magasins sont installés un mètre au-dessus du sol pour des raisons de propreté, comme on le voit ici (une marche de pierre permet de rejoindre l'échoppe) :



Un peu perdu ?
Alors sachez que l'axe Nord-Sud va de Darvaze-Ispahan à Sara-Ye-Moshir qui est l'axe Sud. C'est au Nord-Est du complexe que vous trouverez les anciens caravansérails. Côté Est se trouve les herboristeries tandis que vous trouverez le tapis de vos rêves côté Ouest.
Plus de 200 commerces, petits ou grands, vendant de tout, y sont installés. Cuir, cuivres, tissus et tapis, épices, pistaches et commerces alimentaires, bijouteries, antiquités... Le tout dans un tourbillon d'odeurs, de senteurs, de parfums... Mais aussi salons de thé, cafés et restaurants :



Envie de prendre l'air ? Vous y trouverez également une cour ouverte avec fontaines et jardins. L'endroit idéal pour déguster le fameux miel de Shiraz...
Par contre, beaucoup de monde évidemment... Si vous craignez la foule, évitez de venir le soir, quand les habitants sortent après les heures brûlantes du jour. Même si l'ambiance est paraît-il féérique à la nuit tombée, quand le bâtiment et tous les magasins sont éclairés.

Le bazar est également célèbre pour ses bains. Son superbe hammam fût construit à partir de 1747 par Karim Khan. L'endroit est intact et mieux encore, des mannequins y ont été installés, donnant une idée de l'atmosphère du lieu lorsqu'il était encore fonctionnel et accueillait promeneurs, marchands et autres. L'endroit se visite aujourd'hui :





Le bazar a également ses mosquées comme le veut la coutume, dont celle édifiée par Karim Khan, en 1773. Elle est située à l'une des entrées et demeure fameuse par sa salle de prière aux 48 colonnes torsadées :



Mais aussi par ses plafonds, ouvragés en "nid d'abeilles" (technique qui permet d'alléger le poids de la maçonnerie), délicatement décorés de carreaux bleus, blancs, jaunes et roses, offrant un certain contraste avec l'austérité de l'architecture de briques :

Nous restons dans le monde des bazars et marchés couverts mais nous partons cette fois plus loin, vers l'Asie Centrale, jusqu'à Douchanbé, capitale du Tadjikistan.

C'est là que se tient l'impressionnant marché couvert de Mehrgon qui, contrairement à ce qu'on pourrait penser, est très récent, ayant ouvert ses portes en 2014.



Trois étages de marbre, faïences, mosaïques et colonnes, très lumineux, ouvert et aéré. L'ensemble serait également d'une propreté impeccable et étonnamment silencieux. Sur les étals, consacrés à l'alimentation, tous les produits de l'Orient et de l'Asie, légumes, pyramides de fruits frais et secs, épices, pains de toutes formes... Dattes, olives, pistaches, citrons, pastèques, pommes, abricots, coriandre, poivre, safran, sésame, huiles... Les plus frais légumes, choux, haricots, carottes, courgettes et aubergines,  les cornichons, les oignons... Tous les thés de l'Asie, les fleurs et les infusions qui vont avec... Mais aussi tous les miels, conservés dans des bidons : venez avec votre bocal et le vendeur vous le remplira. Un tourbillon d'odeurs, de couleurs, de senteurs... Et de saveurs.



Si Doubanché était autrefois une localité modeste, elle est aujourd'hui une capitale de 800 000 habitants. Ces derniers ont mal pris la fermeture définitive de l'ancien marché, aussi le gouvernement n'a pas hésité à débourser 40 millions de dollars pour édifier ce vaste ensemble de 10 000 mètres carrés.
Mais d'après ce que j'en ai lu, les habitants auraient du mal à s'habituer à ce nouveau lieu et le bouderaient au profit des petits marchés traditionnels de la ville. Une des raisons est que les prix pratiqués à Mehrgon seraient entre 30 à 70% plus élevés qu'ailleurs... Des prix élevés nécessaires pour financer l'entretien et fonctionnement de ce vaste ensemble...



Mais ce doit être à voir. Je crois que je pourrais y passer un bon moment et avec l'envie de tout goûter...

Retour en Iran, à Qom, ville située à 150 kilomètres au sud-ouest de Téhéran, capitale de la province et une des villes saintes du chiisme.

L'une de ses merveilles est son bazar couvert, chef-d'oeuvre d'architecture :



Le complexe date de l'époque safavide, qui débute à la Renaissance, vers 1500. Une seconde section a été rajoutée bien plus tard, au XIXème siècle. Il est fait de pierre, de briques, de sable et de terre.
Il comprend des boutiques bien sûr mais également un caravansérail entier où venaient relayer, charger et décharger les caravanes, des mosquées et leurs bains, des fontaines, des cafés... Ses deux allées principales font chacune un kilomètre. Des allées latérales se déploient sur les côtés, parfois non couvertes. Ses très hauts plafonds sont percés de puits de lumière et d'aération, surtout au centre, la partie la plus impressionnante, avec ses trois puits circulaires :



L'ensemble est richement ouvragé, effrangé et évidé, pour des raisons esthétiques bien sûr mais aussi pour alléger le poids de la maçonnerie et ainsi pouvoir installer le plafond à 15 mètres de haut.
Une vue extérieure des trois puits, couronnés de leurs dômes et surmontés de "tours des vents", des tourelles par où entre le vent, se rafraîchissant au passage avant d'aérer le complexe. Ce qui permet de faire baisser la température de 10° en moyenne à l'intérieur.



Le bazar couvert de Qom est bien sûr toujours en activité et les habitants s'y pressent autant qu'à l'époque où il fût édifié.
On y trouve majoritairement des commerces alimentaires, des vêtements, une section importante réservée au commerce des tapis, des ustensiles et objets de tous les jours, des bijouteries... En général, les commerces les plus luxueux sont situés dans la partie centrale, les commerces alimentaires et de première nécessité dans les allées latérales.

Autant j'aime beaucoup le bazar de Vakil qui garde une certaine authenticité, avec des images qui nous amènent à l'imagination et au voyage, ce que j'apprécie particulièrement. Autant j'ai plus de mal avec le marché de Douchanbé qui fait plus centre commercial je trouve notamment à cause des étages. Je ne sais si ce sont des bureaux, des magasins aux étages ou autres mais j'aime moins.

Pour le marché de Douchanbé, je crois que ce sont des boutiques, comme dans n'importe quel centre commercial, les étals alimentaires sont seulement au rez- de chaussé.
C'est sûr que ça n'a pas le charme évocateur d'un bazar d'époque, authentique, tumultueux et coloré. Mais tous ces produits sont bien tentants quand-même, le voyage par les odeurs, les saveurs et le dépaysement culinaire doivent être au rendez-vous.

Je trouve ces grands bazars couverts très évocateurs, on imagine la surprise des voyageurs occidentaux médiévaux ou de la Renaissance qui y débarquaient et découvraient toutes ces couleurs, ces saveurs, ces fruits et légumes parfois encore inconnus en Europe... On imagine Marco Polo et ses oncles déambulant dans ces allées animées et bruyantes... L'Asie Centrale, c'était la rencontre de l'Orient et de l'Extrême-Orient, d'Istanbul et du Levant à la Chine en passant par Samarcande et l'Inde... Et puis, ces complexes sont de véritables petites villes, avec échoppes, bains, cafés, écuries, fontaines...