DEEP IMPACT (1998)

Mon avis :

Réalisé en 1998 par Mimi Leder et co-produit par Steven Spielberg, "Deep Impact" a pendant longtemps souffert de la comparaison avec un autre film-catastrophe sorti la même année, et beaucoup plus spectaculaire, à savoir l' "Armageddon" de Michael Bay. Il est vrai que si on le compare à ce dernier, "Deep Impact" fait un peu figure de parent pauvre dans le genre. Mais il n'en est pas moins intéressant à regarder. Ne serait-ce déjà pour son casting : Morgan Freeman en président des Etats-Unis ; nous retrouvons également Kurtwood Smith ou Robert Duvall ; et c'est toujours plaisant d'assister aux débuts d'acteurs tels qu'Elijah Wood, dont le succès explosera plus tard avec la saga du Seigneur des Anneaux ou encore la belle Téa Léoni.

Mais si ce film s'impose, ce n'est moins pour son scénario, certes bien écrit (Michael Tolkin), que pour son postulat de départ : en effet, il nous interpelle, nous, spectateurs, nous interroge sur ce que nous ferions si, comme les personnages du métrage, il ne nous restait que quelques jours à vivre compte-tenu d'une menace mortelle pesant sur nos têtes ? C'est cette situation que vivent les personnages du film lorsqu'ils apprennent qu'une comète fonçant sur la Terre pourrait mettre un terme à toute humanité et vie sur la planète.

Certes, l'idée n'est pas nouvelle. Et Michael Bay, de son côté, l'a traitée avec tout le spectacularisme qui le caractérise. Mais pas avec autant de profondeur, de sérieux, de réalisme aussi, que dans ce film. Morgan Freeman nous campe un président des Etats-Unis dont la force s'impose à l'écran dans toute l'humilité qu'il déploie face à une situation qui le dépasse. Humilité aussi des humains face à un phénomène naturel qui les remet à leur place et découvrent ainsi que d'autres choses sont plus importantes. Des choses, telles que l'amour d'un lycéen portée à sa petite-amie et avec laquelle il rêve de fonder un foyer ; la réconciliation d'une fille avec son père après des années de silence.

"Deep Impact" est aussi une belle fable sur l'héroïsme. Mais pas l'héroïsme patriorique, non, le vrai ; celui qui s'exprime par le sacrifice. Sacrifier sa vie, faire don de celle-ci, pour permettre à d'autres personnes de vivre. Non, dans ce film, pas de discours pompeux où un chef d'Etat se prend pour le sauveur du monde. Mais un film où l'humanité prend conscience de sa véritable nature. Où l'homme est remis à sa place, celle d'un grain de riz dans l'univers. Un film qui, du reste, questionne sur l'idée de Dieu, dernier recours des hommes dans leurs prières face à un événement qui dépasse toute logique ou rationnalité.

Au final, comme l'indique le sous-titre sur l'affiche, l'espoir survit. Mais cet espoir a un prix. Êtes-vous prêt à le payer pour conserver tout ce que vous aimez ? Êtes-vous prêt à faire des sacrifices pour rebâtir sur de nouvelles bases ? Autant de questions que pose ce film et qui questionneront votre esprit.

C'est au final ce que l'on retient de ce film, porté par une belle bande-originale signée James Horner et plus que ses effets spéciaux qui, doit-on le reconnaître, ont un peu vieilli. Mais ce n'est pas, finalement, l'essentiel de ce film. Un film profondément humble, humain, touchant et porteur d'un message fort concernant l'humanité, l'espérance et la foi.

Un film qui vous tirera quelques larmes, si vous êtes sensible.

Je ne saurais trop vous le recommander si vous souhaitez voir un film de SF/Catastrophe qui sort un peu des canons hollywoodiens ordinaires et qui insiste plus sur des questionnements d'ordre philosophique plutôt que rester seulement sur le spectaculaire.

Ma note : 8/10