Le retour des Passagers du Vent

Le 8e tome des «Passagers du vent», passionnant, devrait réjouir les fans de l’œuvre de François Bourgeon.


Tout endimanchée dans ses habits bigoudens, Klervi, à peine 15 ans, débarque de sa Bretagne pour venir faire la bonne à Paris. Ce jour-là, le 16 février 1885, la Bastille est noire de monde pour l’enterrement de Jules Vallès, l’un des héros de la Commune de Paris. Dans la foule, Clara assiste aux funérailles. Vingt ans plus tôt, elle s’appelait Zabo, vivait en Louisiane et était l’héroïne de "la Petite Fille Bois-Caïman", le précédent volume des "Passagers du vent".

Les deux jeunes femmes vont se croiser, se perdre de vue, puis se retrouver dans un Paris où la tour Eiffel vient juste de sortir de terre et le Sacré-Cœur est encore en construction. Dans un Montmartre peuplé de "marlous" et de cabarets, qui a encore des petits airs de campagne, et reste marqué par le souvenir de la répression de la Commune, en mai 1871.

Après la mer, l’Afrique, Saint-Domingue et la Louisiane, François Bourgeon revisite cette fois le Paris du XIXe siècle, dans une fresque historique passionnante. Toute la patte du maître est là : souci de détail et de la véracité des faits, engagement humaniste et des dessins virtuoses. Le retour d'une saga épique.

Je n'ai pas toujours accroché avec le dessin des Passagers du vent mais cette saga m'a toujours plu, formidablement dépaysante avec, comme tu l'as dit, la mer, l'Afrique, la Louisiane, les îles… Un autre aspect du XVIIIème, loin de Versailles et de ses courtisans poudrés. Et puis, des personnages forts, attachants, aventureux, pour des histoires qui font voyager.

Avant Assassin's Creed Unity, c'était déjà une oeuvre qui nous proposait des reconstitutions de lieux ou de paysages du XVIIIe siècle.

Et puis, aimant les histoires maritimes, les premiers volumes m'ont toujours plu.

Mais, comme tu l'as dit, il faut accrocher au graphisme si particulier de François Bourgeon.

Je n'ai pas encore lu ce titre. Les Passagers du Vent est un classique, mais j'ignore toutes les raisons de son succès, il faudrait que je creuse. Peut-être pour avoir fait la part belle aux héroïnes... Je l'avais peut-être lu trop jeune pour vraiment l'apprécier à l'époque. Lors de mes relectures, j'ai appris à bien l'aimer.
La suite par contre, en Louisiane, se passait dans une région et à une époque qui m'intéressaient vraiment. Mais j'ai trouvé le récit bien trop étiré. Du coup, rupture de rythme total avec la tétralogie originale. Cette suite me parût quand même sympathique mais ne m'a pas convaincu.
Maintenant, un nouvel opus qui se passe à Paris, pour l'instant cela ne m'attire pas vraiment.

J'ai un peu de mal avec les dessins de Bourgeon concernant ses héroïnes : ce sont les mêmes brune et rousse dans les Passagers du Vent, dans le Cycle de Cyan, et dans sa série médiévale dont j'ai oublié le nom. J'apprécie peu le style bombasse à belle poitrine que je trouve en décalage avec les thèmes de ses BD. Un peu comme si le sujet était noble, et parfois l'exécution un peu vulgaire.