PEINTRES DE LA RURALITE

Du temps du peintre Jean-François Millet, beaucoup de gens considéraient encore les pommes de terre impropres à la consommation, même pour les animaux, mais les paysans en plantaient pour les manger. « Pourquoi le travail d'un planteur de pommes de terre, écrit Millet, est moins intéressant ou moins noble que toute autre activité ? »

Millet donna à la dure réalité de leur vie la beauté et la dignité, en plaçant ces figures harmonieuses solidement modelée devant un paysage brumeux où vient poindre le soleil du printemps. La présence de l'âne et l'enfant qui dort sous l'arbre n’est pas sans rappeler la Sainte Famille.

Une scène d'extérieur se déroulant dans un champ. Au centre un char chargé de foin attelé par deux bœufs ; un paysan est au sommet du char, en arrière-plan deux femmes rassemblent le foin ; près du char un couple se repose. Au loin on aperçoit des collines avec des personnages. Au premier plan à droite, un râteau est posé au sol.
Dans cette peinture, le contraste entre les animaux aux robes chaleureuses et le champ d'un vert franc crée un composition dynamique. Au fond, le paysage mâconnais répond dans des nuances bleutées à la masse duveteuse du char de foin.

Une grande application et un professionnalisme de la technique picturale caractérise l'ensemble. Chambellan utilise une iconographie presque enfantine et dépeint cette scène avec simplicité et bonhomie, avec une réelle volonté de rendre compte de la difficulté du travail paysan.

Edouard DEBAT-PONSAN, peintre né à Toulouse (1847) et mort à Paris en 1913. Il fut l'élève de Cabanel et obtint le deuxième grand prix de Rome en 1873 avant de partir pour un tour d'Italie en 1877 et un voyage en Orient en 1882.

Cette oeuvre est actuellement exposée au musée des Beaux-Arts de Pau.

Le rendu réaliste de la toile est extraordinaire. On dirait presque une photo.