ELECTRO SWING ET MUSIQUE RETRO-FUTUR

C'est un voyage étonnant qui commence ici, un voyage temporel plus que géographique...

L'electro swing est un genre musical apparu à la fin du XXème siècle, influencé par le swing et le jazz, mixés avec des éléments propres à la house, au hip-hop, à la dance music ou à la musique électronique. L'electro swing peut se définir par l'utilisation d’extraits de morceaux de jazz, de swing et de big bands de l'époque replacés sur une rythmique moderne. La plupart des extraits utilisés datent des années 1930 et 1940, mais on peut également retrouver des influences des années 1920, surtout au niveau de la dance avec le Charleston ou le Fox-Trot.

C'est tout une époque, celle des dancing des Années Folles, des cabarets et clubs de jazz des années 1930 et 1940 qui est revu, revisité de façon moderne.
L'électro swing est encore un genre assez confidentiel, connu des initiés et loin des ondes FM et circuits commerciaux, ce qui lui confère une authenticité et un cachet certain.

Figure de proue du mouvement en France, le groupe Caravan Palace :

Oui tu as pas mal de groupes qui sont dans cette veine ... notamment grâce au steampuk et au JDR, vraiment !
L'Appel de Cthulhu avec son célèbre supplément Années 20 faisait que pas mal de MJ recherchaient des disques de cette période comme musique d'ambiance pour leur parties. L'arrivée et la mode du Steampunk a fait franchir le pas à certains musiciens qui bricolent leurs instruments ou en redécouvrent des anciens. Il y a actuellement des groupes qui font donc de la musique rétro-futur : faire de la musique plus moderne à partir des instruments traditionnels dont certains étaient tombés en désuétude.

Au salon du fantastique, j'ai acheté un CD d'un jeune groupe français qui était bien dans ce genre.

Là, j'aime beaucoup : c'est une relecture entraînante, trépidante, des années 1920 à 1940, avec une inspiration Charleston, swing, fox-trot et une atmosphère "cabaret de l'entre deux guerres" et caveaux de jazz enfumés de Saint-Germain des années 1940...

Il y a également, c'est vrai, un côté Steampunk, bien que ce dernier se réfère à l'époque victorienne, bien plus tôt. Mais l'esthétique Steampunk peut s'accorder de ce style et, comme tu l'as souligné, c'est un style musical rêvé pour L'Appel de Cthulhu dans les années 1920...

Un mot sur le rétro-futurisme :

Il s'agit de "l'avenir tel qu'on le voyait dans le passé" comme le dit si bien Tatie Wikie. Le genre mélange les styles artistiques, esthétiques et vestimentaires, ainsi que les mœurs, du passé aux technologies modernes ou futuristes, ce qui crée un ensemble d'éléments à la fois passés, présents et futurs.
Dans le domaine musical, celui qui nous intéresse ici, il s'agit comme l'a souligné Vic de reprendre des instruments ou des sonorités anciennes pour les revisiter avec des moyens modernes. Mais il y a également toute une esthétique, une ambiance, une atmosphère, comme évoqué plus haut, venue du passé et que l'on revisite également de façon contemporaine.

Voilà le groupe dont j'ai parlé et que j'ai croisé lors du Salon du Fantastique, et dont j'ai acheté le CD 6-titres :

Swing Out Sister est un groupe de musique pop britannique, qui s'est fait connaître internationalement grâce à la chanson Breakout en 1986 sur leur premier album après lequel
le trio devient duo  :

Andy Connell (claviers), expérimenté dans les musiques electro.
Corinne Drewery (voix), styliste et mannequin avant de devenir la chanteuse du groupe.

Comment les définir ? Imaginez une voix jazzy mélodieuse sur des orchestrations parfois  lounge, aussi à l'aise avec l'orchestral power pop 60's façon Austin Powers, que les melodies ou arrangements soul de Burt Bacharach, des cuivres soul et du groove 70's flirtant avec Curtis Mayfield. C'est toujours recherché avec une certaine classe, sans faute de goût, efficace, une patte qui leur est propre.

C'est une alchimie qui fonctionne en puisant sa source sur les deux decennies 60 et 70, tout en étant un groupe des 80's, avec un adn electro lounge dans les 90's. Le résultat est dur à décrire alors autant les découvrir par leur 3 premiers albums, dans l'ordre :


1987 : It's Better to Travel
(arrangements assez 80's niveau du son de synthé, typé mais dans le jus de l'époque)

1989 : Kaleidoscope World,
qui amorce le virage électron lounge

1992 : Get in Touch with Yourself,
qui va encore plus loin dans cette voie, que SOS ne quittera plus.

À mon avis il n'y a pas grand chose à jeter sur ces 3 albums très cohérents. Un groupe injustement méconnu aujourd'hui en France. C'est franchement plutôt cool et ça met plutôt de bonne humeur, avec parfois un petit goût de summer cruising.

J'essaierai de poster des clips ce soir...

Une bonne surprise que ton message.
J'aime beaucoup ce groupe, qui a surtout une "image", une identité autant visuelle que musicale bien définie.

Visuellement, Corinne est issue du monde de la mode et ça se voit : un côté très "classy" et stylé, très british aussi, un peu rétro tout en étant très années 80.
Musicalement, c'est une pointe de lounge, de jazzy, de soul, de swing... On a des morceaux entraînants et efficaces comme You on my mind ou Where in the world et puis des morceaux plus tardifs qui font la part belle à la voix de Corinne et au tempo, au rythme différents. Et en général, leurs clips sont visuellement assez soignés.
Je pense qu'on pourrait les classer dans ce qu'on appelle "l'électro swing". Et, quelque part, ils me font un peu penser parfois à la chanteuse Basia.

Swing out sister m'évoque automatiquement une ambiance stylée, british et un peu jazzy, avec une touche de rétro (rétro mais pas ringard). Une musique pour soirée cocktails des années 80/90 sur la terrasse face à la mer. Ou la même soirée mais dans un manoir anglais, par une fraîche soirée de fin d'été, au coin du feu. Et plus que ça quand on écoute bien.

Je n'étais pas sûr que tu connaissais mais je pensais que ça pouvait te plaire. Je me retrouve bien dans ton message également. Ce que je trouve fort chez eux, c'est non seulement de réussir des orchestrations multiples sans jamais donner l'impression qu'il y en a trop, et d'arriver à faire passer crème le côté jazzy (souvent un peu prise de tête) avec une facilité déconcertante. On a l'impression d'écouter un truc léger alors que les ingrédients pourraient être bouratifs sur le papier. Et à la fin, et bien oui, on trouve le résultat cool.

Effectivement, comme ça, ça peut paraître léger, mondain, pas très fouillé.
Mais en écoutant mieux, on se rend compte que c'est plus complexe, assez soigné.

Par contre, je pense que leur image très british a peut-être joué contre eux au final, les a mis d'office dans une case spécifique.