Qui surveille les WATCHMEN ?

Il y a bien longtemps que je veux ouvrir un sujet sur l’œuvre maîtresse du grand Alan Moore. Certes, j'en parle régulièrement un peu partout. Ne serait-ce que la semaine dernière, dans une librairie, où deux demoiselles se renseignaient auprès d'un vendeur pour faire un cadeau à un ami qui avait aimé les Watchmen. M'immisçant dans la discussion, j'ai évité le pire et sauvé ce pauvre vendeur un peu perdu. Elles sont reparties avec Doomsday Clock ;-) Mais je m'égare... comme souvent ! Mon but ici est d’agglomérer toutes ces informations égrainées sur les deux forums où je sévis et de les compléter. L’événement moteur qui m'a enfin motivé à lancer ce sujet n'est pas lié à mes activités de libraire bénévole, mais tout autre. Mais ne divulgâchons pas !

En 1983, DC Comics rachète les droits des personnages de Charlton Comics. Cette maison d'édition était surtout réputée pour être la championne du moindre coût : salaires minis, impression sur une ancienne presse d'étiquettes de boites de céréales    ...

En 1986 on confia donc à l'anglais Alan Moore ces personnages afin qu'il en fasse une mini-série. Alan Moore avait été engagé en 1983 par DC Comics pour travailler sur la série The Saga of the Swamp Thing. Série avec laquelle il connu un honorable succès.

Les personnages étaient : Peacemaker, Captain Atom, Blue Beetle, Nightshade, Thunderbolt et The Question.

Mais l'éditeur décida finalement d'intégrer ces personnages dans l'univers DC. Vachement sympa pour le travail du scénariste...
Alan Moore retravailla donc ses personnages pour arriver à ceux des Watchmen.

Ils devinrent donc respectivement : Le Comédien, Dr Manathan, Le Hibou, Le Spectre Soyeux, Ozymandias et Rorschach.

Alan Moore y gagna en liberté et le comics en qualité. Les héros vieillissant y sont plus réalistes disposant de peu de pouvoir (à part bien sur Dr Manathan).

L'œuvre est construite autour du mot watch et de son double sens anglo-saxon : regarder et montre.
Est-ce que les héros sont là pour surveiller les simples citoyens et qui les surveille ? On trouve également un jeune garçon regardant une BD dont les planches sont reproduite dans le comics. D'autre part le récit est construit en 12 chapitres qui commencent à chaque fois sur une horloge se rapprochant de minuit.

On trouve dans ce comics plusieurs récits menés parallèlement, celui des Watchmen bien sur mais aussi l'histoire de leurs précurseurs les Minutemen ainsi que celle de la BD citée précédemment. Graphiquement ce comics est très riche, le mérite en revenant à Dave Gibbons. De nombreux éléments graphiques font écho aux dialogues ; le meilleur d'entre eux étant le chapitre consacré à Rorschach qui est construit tel un palindrome que ce soit du point de vue des personnages que de la mise en page.

The Watchmen est la première BD à  avoir reçu le prix Hugo. C'est un des comics (pour ne pas dire le comics) qui fait passer ce médium dans l'age adulte. Il y a clairement un avant et un après Watchmen. Progressivement, après cette claque graphique et scénaristique, les comics ne s'adresseront plus uniquement aux gamins/ados mais, pour certains, également aux adultes. Moore avec son œuvre a dynamité les restes du comic code de 1954.


Mais près de 40 ans après qu'en reste-t-il ? L'histoire étant ancrée dans les années 80, dans un monde dystopique (même pour les comics), reste intemporelle et vieillit donc très bien. J'en veux pour preuve ces rééditions successives qui continuent de se vendre fort bien.
Certes, ces rééditions, aux USA, sont aussi là pour éviter que Moore et Gibbons ne récupèrent les droits. Mais même de ce côté de l’atlantique, on ne cesse de les rééditer.

Tant de rééditions que cela ?
- passons sur la tentative d'édition en magazine d'Arédit en 1987 qui ne connu que deux numéros !
- Zenda en 1987/88 l'éditera sous le titre Les Gardiens et en format recueil en 1992 (avec de belles couvertures N&B).
- Delcourt en 1998.
- Panini en 2009, trois éditions différentes.
- Urban en 2012, 2017, 2019 ainsi qu'en 2020 en une version très proche de l'originale (Toujours en vente, là).

A noter, également chez Urban, la sortie en 2020 de Watching the Watchmen, livre où Dave Gibbons raconte les origines de la série. Sans Moore qui ne veut plus entendre parler de DC comics. Je n'ai pas compulsé ce volume n'y voyant que peu d'intérêt et surtout un "comment pomper plus de fric aux fans", mais j'ai peut-être tort... (Toujours en vente, là.).

J'oublie de dire que c'est Jean-Patrick Manchette qui traduisit en français l’œuvre. Certains disent que cela a contribué à son éclat. Sans dévaloriser ce grand monsieur, je pense que c'est surtout Moore et Gibbons qui sont à créditer sur ce coup-là. N'en reste pas moins qu'un tel travail méritait bien un traducteur d'exception. Que Manchette soit le papa de Doug Headline, le fondateur de la maison d'édition Zenda, a dû aider, à mon avis. Ceux qui souhaiteraient se faire une idée sur l'apport du traducteur peuvent comparer avec les versions de Panini qui n'avait pas repris le texte de Manchette.


Quis custodiet ipsos custodes ?

J'ai la Zenda. Un peu grâce à toi. Pour l'instant, je m'en suis tenu à l'original, et ne me suis pas penché sur les nouveaux watchmen. Peur d'être perdu, déçu...

Justement, parlons-en ! De quoi ? De Before Watchmen.

En 2012, DC sort l'histoire de ce qui s'est passé avant Watchmen. Comment ça, il s'est passé autre chose que ce qui est raconté dans Watchmen avant Watchmen ??? Que, quoi, où, comment ???
Urban sortira les séries en magazine en 2013 puis au format librairie en 2014 et enfin en intégrale en 2020.


Mon petit trait d'humour à base de points d'interrogation, ci-dessus, résume bien le nœud du problème. Monsieur Moore nous avait déjà raconté beaucoup de ce qui précède l'histoire principale de son œuvre. Est-ce bien nécessaire d'en faire plus ? DC pensant que la réponse à cette question était "oui", va chercher de très bons auteurs et les lance sur moult mini-séries destinées à nous prolonger le plaisir. Ou alors ils voulaient juste faire du fric ! Allez savoir...

Plein de séries donc, dans le premier volume de l'intégrale :

* Before Watchmen MINUTEMEN (6 numéros) – Scénariste/Dessinateur: Darwyn Cooke.
A mon sens, la meilleure de toutes les séries. L'auteur n’innove pas (ou peu), loin de là. Il met essentiellement en image ce que nous contait les carnets du Hibou. C'est très respectueux de ce que Moore a écrit et le style de dessins de Cooke donne un côté ancien bienvenu.

* Before Watchmen DOLLAR BILL (1 shot) - Len Wein & Steve Rude.
Le seul truc vraiment remarquable vient de l'histoire derrière le comics. Len Wein s'était pris le chou avec Moore sur une question de référence cinématographique à l'époque de l'écriture de Watchmen. Vraisemblablement, il ne l'a pas oublié, faisant un petit tacle au passage à Moore.
Dispensable.

* Before Watchmen COMEDIAN (6 numéros) – Brian Azzarello & J.G. Jones.
Deux pointures ! J'adore ce que fait Azzarello, c'était même un excellent choix pour parler du Comédien. Si on m'avait demandé mon avis, j'aurais certainement proposé son nom pour cette série. C'est un auteur qui sait manier la violence avec aisance. Mais là, il a voulu prendre le personnage à contre-pied et s'est bien gaufré.
Dispensable, limite à éviter.

* Before Watchmen NITE OWL (4 numéros) – J. Michael Straczynski & Andy Kubert et son papa Joe Kubert.
Que du beau monde.
Dispensable.

* Before Watchmen RORSCHACH (4 numéros) – Brian Azzarello & Lee Bermejo.
Pas inintéressant mais dispensable.

Dans le volume 2 de l'intégrale :

* Before Watchmen: SILK SPECTRE (4 numéros) – Darwyn Cooke & Amanda Conner.
Surement la série qui arrive le mieux à jouer avec les interstices de l'histoire de Moore.
Mais dispensable quand même.

* Before Watchmen: MOLOCH  (2 numéros) –   J. Michael Straczynski & Eduardo Risso.
Dispensable.

* Before Watchmen: OZYMANDIAS (6 numéros) – Len Wein & Jae Lee.
Dispensable.

* Before Watchmen: DR. MANHATTAN (4 numéros) – J. Michael Straczynski & Adam Hughes.
Dispensable.

* CRIMSON CORSAIR (initialement en back-up) - Len Wein & John Higgins (En fait Higgins fera quasiment tout, dessins et scénario).
Pour ceux qui apprécient Tales of the Black Freighter de Watchmen, sinon dispensable.
A noter que Higgins est également le coloriste de Watchmen.

Ben oui, prendre de grands auteurs ne suffit pas toujours à faire de grands comics surtout quand la comparaison est élevée.

Voilà, l'état des lieux est rude, même si lire toutes ces histoires ne m'a pas déplu, il faut admettre que ces séries n'apportent rien à l’œuvre originale. Pire, certaines peuvent être taxées de crimes contre le comics originel ! La seule qui vaut vraiment le coup, c'est Minutemen. Elle sera vue par les fans de Watchmen comme un complément agréable à lire.

Par contre, il ne faut en aucun cas lire ces comics avant Watchmen ! Cela gâcherait la savante construction de Moore ! Non, il ne faut pas ! Vraiment pas !

Une remarque en passant : La traduction française de ces séries est assurée par un certain Doug Headline.

Pour terminer la réaction d'Alan Moore :

Citation :

Ce projet est complètement éhonté. Cela confirme uniquement que DC Comics a besoin d'idées que j'ai eu il y a 25 ans pour exister..."

C'est en ces termes qu'Alan Moore est revenu sur l'annonce de Before Watchmen avec le New York Times il y a quelques heures, passablement énervé par le projet pour lequel Dave Gibbons, lui, donne sa bénédiction.

Quand le journaliste lui pose la question de savoir s'il aurait été prêt à prendre les rennes lui même d'un préquel ou d'une sequel, le Britannique répond "qu'il y a 10 ans, quand je leur ai proposé une telle idée, oui, cela aurait pu marcher. Mais de nos jours, je ne veux pas voir Watchmen revenir."
En revanche, le scénariste n'essayera en aucun cas de rentrer dans une guerre d'avocats avec DC : "je ne veux pas d'argent ou perdre mon temps avec une guerre infinie sur les droits de Watchmen. Je veux simplement que Before Watchmen n'existe pas."

Quand je dis qu'il est fâché contre DC ;-)
Je comprends très bien sa réaction, mais il faut souligner deux points. Le premier, c'est que le maître oublie que ce sont ses histoires sur des personnages appartenant aux maisons d'éditions et créés par d'autres qui lui ont permis de gagner sa vie. Même si, généralement, il faisait cela très bien en améliorant la substance qu'on lui confiait. D’ailleurs je rappelle que les Watchmen sont eux aussi des copies améliorées de personnages de l’âge d'argent.
Deuxièmement, qu'il a été bien naïf de croire que DC allait lui restituer les droits en cessant d'éditer la série qui  au numéro doit lui avoir le plus rapporté. Je me demande si ce n'est pas contre lui-même qu'il est réellement fâché.
Troisièmement (oui, je sais, j'avais dit deux points, en plus c'est juste une remarque annexe), quel dommage qu'on ait refusé de lui laisser faire son "Before Watchmen" ! Encore un monument qui ne sera jamais érigé.

Merci beaucoup pour cette revue complète, qui me conforte finalement dans la décision d'ignorer tout ça, sauf peut-être Minutemen.
Je crois que j'ai envie de garder intact la magie des Watchmen, sans comparaison ou opus supplémentaire.

Les adaptations :
(ou comment faire plus de fric avec Watchmen)

* Cinéma.
Watchmen eut un tel succès à sa sortie qu'il fut rapidement question de l'adapter au cinéma. C'est Terry Gilliam qui le premier se mit en tête de le faire, mais le projet fut annulé. Cela aurait donné quelque chose d'étrange à mon sens tant l'univers de Gilliam est éloigné de celui de Moore.
Puis Darren Aronofsky et ensuite Paul Greengrass furent également annoncés, mais ces projets n’allèrent pas bien loin. Autant le premier aurait pu faire quelque chose de bien, autant pour le second, j'ai de gros doutes.
Finalement c'est Zack Snyder qui le réalisa enfin en 2009.


Mais nous en avons déjà parlé, ici.

A noter que Tales of the black freighter est disponible en dessin animé avec la version vidéo du film.


* Jeux vidéo.
Watchmen: The End Is Nigh, présenté comme un préquel du film où l'on incarne Rorschach et le Hibou. Je n'y ai jamais joué mais je n'y vois aucun intérêt.


* Jeux.
En jeu de rôle, DC sort en 1990, un module de DC Heroes, ses extensions et ses figurines (merci VIK pour la découverte)
Jamais joué, mais Moore avait approuvé sa sortie à l'époque. Il n'était pas encore fâché avec DC...

Le sourcebook est présenté comme un dossier regroupant des documents (articles de journaux découpés, extraits de communiqués secrets, lettres...) qui cadre parfaitement avec la manière de faire de Moore.

Plus proche de nous temporellement, un jeux de cartes à collectionner chez Don't Panic Game qui reprend le matériel de Before Watchmen.


* Motion Comics.
Il existe une série vidéo montée à partir de l’œuvre originale. Personnellement, je n’arrive pas à dépasser les 10 secondes de visionnage. Pas que ce soit mal fait mais cela viole le rapport que j'ai avec le livre.


Ainsi qu'une parodie style scoubidou, Saturday Morning Watchmen, sortie la veille de celle du film. Si Moore a vu ça, il a du en casser son écran ;-).


* série TV
En 2019, HBO sort une série Watchmen, mais j'en parlerai dans mon prochain post...

Ps : il manque peut-être des adaptations qui seraient passées sous mon radar. D’ailleurs j'ai volontairement omis ce que je qualifierai d'hommages (à venir sans doute plus tard... ?).

La suite :
(ou comment faire encore plus de fric avec Watchmen)
Oui, j'avais dit que je parlerai de la série TV mais je suis très vilain !

* Donc quand on a la poule aux œufs d'or dans sa ferme, on essaye de lui faire faire des petits. Puisque DC avait essayé avec before l'histoire, il était donc logique qu'ils tentent de faire une suite. C'est l'excellentissime Geoff Johns qui se lança dans ce projet casse-gueule. Il y eu trois étapes dans ce dernier :

1) DC Univers Rebirth, numéro de lancement du dernier reboot de DC qui fait le lien avec ce qui précède et annonce les événements majeurs à venir et notamment cette fameuse suite.

J'en parle ici. Très bien fait mais dispensable pour la suite.

2) Le crossover le badge, constitué de Batman 21 & 22 + Flash 21 & 22, respectivement écrits par Tom King et Joshua Williamson et dessinés par Jason Fabok et Howard Porter. Toutefois, en le relisant à postériori, on décèle un peu de Johns dedans. En effet, il est clair que ce dernier a demandé aux auteurs d’introduire certains personnages, dont il allait avoir besoin pour écrire la suite.

Tom King est un excellent scénariste (si l'occasion se présente, j'en parlerai plus en détail) et il s'en sort très bien sur le Batman 21. Mais le reste est très inintéressant l'histoire faisant surtout penser à du remplissage. Dommage car cela rend le tout très dispensable et du coup ne permettra pas de découvrir le magnifique travail de Fabok !

3) Tout ça pour en arriver à la suite, Doomsday Clock !

Je crois avoir dit tout le bien que j'en pense, ici.

Voilà, il existe maintenant une suite aux Watchmen et elle s’inscrit dans l'univers DC et en est même un événement majeur. Je suis d'ailleurs surpris que ce "détail" ne soit pas repris dans les différentes critiques que je peux lire d'ici ou là. En tout cas pour moi, cette histoire est une bonne histoire. Est-ce une bonne suite ? Je le pense, oui...

* Mais ceux qui n’apprécient pas la suite écrite par Johns, pourront toujours se rabattre sur celle de Damon Lindelof. Ben, oui, il y en a une autre pas en comics, mais en série TV ! (Oui, je suis un super-vilain ;-).

La série en 9 épisodes se passe plus de 30 ans après la fin du comics et fait notamment référence au massacre de Tulsa de 1921. L'auteur entremêle plusieurs histoires dont celles des vieux Watchmen, d'un des Minutemen et des personnages actuels. C'est très très bien mené, cela se laisse regarder tout seul avec un intérêt savamment entretenu lié à l'intrigue principale. Le tout incarné par de très bons acteurs dont notamment quelques anciens tel Jeremy Irons, Don Johnson ou encore Louis Gossett Jr. On reconnaît la patte de HBO qui produit vraiment d'excellentes séries.
Bon, certains ne vont pas apprécier l'évolution de tel ou tel personnage par rapport à l’œuvre originelle, tout comme dans Doomsday Clock, d’ailleurs. Personnellement, sans adhérer à tous les choix du scénariste, je n'ai rien à lui reprocher, cela se tient. Il m'a même fait prendre conscience de quelque chose concernant le Minutemen que je n'avais pas réalisé et qui pourtant tombe sous le sens. Oui, oui, je découvre encore des trucs sur Watchmen...
Enfin deux détails intéressants : Premièrement, la personne avec qui je l'ai regardée, n'a pas lu Watchmen et a pourtant adoré la série TV. J'avoue que je trouve que c'est un tour de force de la part de l'auteur, séduire les lecteurs et les néophytes, bravo ! Deuxièmement, dans les fins de la série TV Watchmen et Domsday Clock, il y a un point commun concernant le devenir d'un des personnages. C'est logique mais je voulais le souligner (oui sans le révéler ça ne sert pas à grand chose   ).

Voilà, il existe maintenant une autre suite aux Watchmen ! Est-ce une bonne suite ? Je le pense, oui...

Deux bonnes suites de mon point de vue, toutes deux écrites par des amoureux de la série de Moore. Mais n'en reste pas moins un sac de nœuds gordiens ! Comment se repérer dans toutes ces lignes temporelles ? En préparant cet article, je me suis mis à les compter : 1, 2, 3, 4... et puis je me suis dit que je ne devais pas être le seul à y avoir pensé. Deux secondes sur google m'ont amené à cela  :

* Rorschach (cf. plus bas)

Une chronique fort intéressante et riche. Merci beaucoup donc pour toutes ces infos. Pour ma part j'ai simplement lu le comics et vu le film de Snyder. Deux œuvres que j'ai beaucoup appréciées d'ailleurs.

J'ai été cependant assez surprise par la violence de certaines scènes du film, mais cela n'en est pas pour le moins déplaisant.
Il me reste Doomsday Clock à lire, et à l'occasion, la série HBO à regarder.

VIC a écrit:

Merci beaucoup pour cette revue complète, qui me conforte finalement dans la décision d'ignorer tout ça, sauf peut-être Minutemen.
Je crois que j'ai envie de garder intact la magie des Watchmen, sans comparaison ou opus supplémentaire.

Dans ce cas là, mieux vaut te passer également de la série Minutemen ;-).

Astre*Solitaire a écrit:

En lisant ta recension, LJS, je me suis demandé si une étude critique sur la mise en abyme, l'enchâssement narratif, l'intrication textuelle et la nature du narrateur avait déjà été tentée ?

Je me souviens d'avoir lu dans une ancienne interview de Moore une phrase du style : "Avec les Watchmen j'ai donné du boulot aux universitaires pour des décennies" (je paraphrase bien sûr, mais c'était l'idée).
Je suis également certain d’avoir croisé une thèse qui parlait de Watchmen mais je ne l'ai pas compulsée à l'époque. A l'occasion je fouillerai dans la banque numérique universitaire par curiosité.

Astre*Solitaire a écrit:

Mais dis-moi, si les Minutemen sont les précurseurs des Watchmen, alors ceux-ci sont les Hoursmen, non ?

Oui, mais la montre donnant les heures, c'était mieux ainsi.  

Astre*Solitaire a écrit:

Pour ce qui suit, que Moore le veuille ou non, sa dystopie est devenue une référence sociétale, au même titre que Tarzan, Holmes ou La terre du Milieu. C'est donc normal de voir l'univers se décliner et se décliner ad nauseum. Avec de temps en temps, sûrement, un truc ou deux de très bien.

Exactement, et en refusant que son nom figure sur ces déclinaisons, il se dépossède de sa paternité.

Astre*Solitaire a écrit:

La série HBO m'a beaucoup, mais vraiment beaucoup déçue. Je ne remets pas en cause ses qualités. En soi, c'est une excellente série. Mais j'ai détesté le traitement donné à deux des personnages : et quand je dis détesté, je veux dire détesté pour l'un et abhorré pour l'autre. C'est pour moi un contresens total qui ruine toute idée de Watchmen. Par contre, je comprends tout à fait qu'on aie pu apprécier la série.

Oui, je comprends, j'ai moi aussi été désappointé par le traitement de trois personnages mais, dans mon cas, cela n'a pas suffit à gâcher le reste...

Astre*Solitaire a écrit:

Bravo JLS pour ce très intéressant, passionnant panorama de l'univers des Watchmen.

Et ce n'est pas fini !

Les vrais before Watchmen :

*Blue Beetle est un personnage crée en 1939 par Charles Nicholas Wojtkowski et Will Eisner pour Fox Feature Syndicate. Dan Garett était alors un policier qui utilisait des pilules améliorant ses capacités physiques.
Vendu en 1950 à Charlton, le personnage subit une refonte de ses origines en 1966. Il devient alors un archéologue qui suite à sa découverte d’un artéfact en forme de scarabée obtient des pouvoirs. Mais sa carrière est de courte durée puisqu’il meurt en 1967. Un de ses étudiants lui succède, Ted Kord. Mais ce dernier n’utilise pas le scarabée, il crée des gadgets et notamment un véhicule volant du nom de the Bug.

Le Hibou des Watchmen est donc très proche de Ted Kord et le Hibou des Minutemen de la première incarnation de Dan Garett, les pilules en moins.

* Captain Atom est un personnage crée en 1960 par Joe Gill et Steve Ditko
Allen Adam, scientifique  travaillant pour l’armée, est victime d’un accident lors duquel il se retrouve atomisé. Après s’être reconstitué, il découvre qu’il possède des capacités surhumaines (force, endurance, rafale d’énergie et vol) et combat le crime.

Origines très similaires pour le Dr Manhattan, mais des pouvoirs plus conséquents pour ce dernier.

* Thunderbolt, ou plutôt Peter Cannon...Thunderbolt est créé par Pete Morisi en 1966. Adepte des arts martiaux, Peter Canon, après avoir étudié des parchemins sacrés dans une lamaserie au Tibet, peut libérer le pouvoir mystique de son cerveau et ainsi améliorer ses capacités physiques grâce à sa volonté.
A noter, que DC ne récupéra que temporairement les droits de ce personnage qui revinrent à Morisi. Chose assez rare et dont j'ignore la raison.

Ozymandias se trouve assez éloigné du personnage qui l’a inspiré, mais on retrouve tout de même chez lui l’importance de l’intellect vis-à-vis des performances physiques.

*The Peacemaker créé par Joe Gill et Pat Boyette en 1966. Christopher Smith, diplomate de son état, devient un héros costumé doté de nombreuses armes pour affronter les dictateurs. Le personnage n’eut qu’une très brève carrière d’à peine plus d’un an chez Charlton.

Là aussi quelques similitudes entre l’original et le Comédien même si les différences sont plus flagrantes. Autre inspiration de Moore pour créer le Comédien : Groucho Marx, d’où la moustache.

* Nightshade créée par Dave Kaler et Steve Ditko est un personnage féminin secondaire comme souvent les héroïnes à l’époque. Eve Eden était une espionne gouvernementale capable de manipuler les ombres.

Le Spectre soyeux diffère de Nightshade par son absence de pouvoir et par l’héritage de son identité. Pour ce point, la référence de Moore serait plutôt Black Canari, personnage DC.

* The Question, personnage créé par Steve Ditko, en 1967 est un journaliste d'investigation du nom de Vic Sage qui porte un masque complètement lisse. Il apparaît surtout dans des aventures secondaires adjointes à des magazines consacrés à d’autres personnages ou comme allié de Blue Beetle dans la série de ce dernier.  Il n’y aura qu’un numéro de Mysterious Suspense qui lui sera consacré.

Beaucoup de similitudes entre The Question et Rorschach, mais une histoire et un caractère bien plus sombres pour le second.

Ces personnages eurent somme toute une carrière assez courte pendant l’âge d’argent. Il faut concéder à Moore une considérable amélioration de la matière originelle. Non seulement dans la forme des personnages, mais aussi dans leur fond bien plus fouillé que les personnages de cette époque. On retrouve d’ailleurs dans les incarnations post-Watchmen de ces personnages rachetés à Charlton parfois des traits issus de leurs versions Mooresques.

Urban a sorti, en 2017, un recueil consacré aux personnages de Steve Ditko et reprenant donc une bonne partie de ces comics :

A part la couleur, à ma connaissance, il n'y a aucune corrélation entre les deux personnages.

Watchmen ayant impacté durablement les lecteurs tout comme les auteurs, qui parfois sont une seule et même personne, il est normal que de nombreuses références soient apparues dans les médias depuis la parution des comics. Plus ou moins assumées ces emprunts à l’œuvre originelle vont du clin d’œil style badge du Comédien sur le bureau de l'assistante sociale dans le film Shazam à l'hommage en bonne et due forme. Difficile de dresser une liste de tout cela et je me contenterai donc des hommages assumées, tout du moins de ceux que je connais.

Les hommages :

* Stormwatch 44 (1997)

Warren Ellis et Tom Raney sur quelques planches de ce numéro, content une histoire sombre d'une version alternative des Watchmen. J'en parle un peu là.

* Watchmensch (2009)

Parodie et hommage à la fois par Rick Johnston qui conte l'histoire d'une équipe d'avocat. Il y dénonce notamment le comportement de DC vis-à-vis de Moore.

* Watmen ?! (2009)

Autre parodie de Scott Lobdell et Alejandro Figueroa. Jamais lu, ni même feuilletée en ce qui me concerne.

* The Multiversity : Pax Americana (2014)

L'excellentissime hommage aux Watchmen et aux personnages de Charlton Comics réalisé par Grant Morrison et Franck Quitely ! J'en parle en détail ici.

* Peter Cannon : Thunderbolt (2019)

Par Kieron Gillen et Caspar Wijngaard qui comme le précédent rend grâce aux Watchmen et aux personnages de Charlton Comics mais explore également d'autres aspects des comics et de leur histoire. Toujours pas sorti en France et je doute que ce le soit un jour. Il faudrait donc que je le lise en VO pour vous donner mon avis. Mais en attendant cet événement hypothétique vous pouvez toujours vous rabattre sur cette excellente critique.

On pourrait écrire des pelletées sur la construction de Watchmen, que ce soit en ce qui concerne son scénario et ses multiples niveaux de lecture ou sur ses dessins et la richesse des liens avec la narration. Il y a de cela quelques années sur la Taverne une discussion intéressante sur les alignements de AD&D appliqués aux héros de Moore m'avait amené à cela :

ALIN V a écrit:

Dr Manhattan, Neutre Strict, Bien sur.

Ozymandias, qui déchaine le chaos afin d'imposer sa vision du monde, je suis plutôt en accord avec VIC : Chaotique Neutre.

Rorschach, par contre je le vois comme Loyal, il place la loi (ou au minimum son code de conduite) au dessus de tout ("Pas de compromis même devant l'apocalypse"). Par contre en entre Bon et Mauvais mon cœur balance : Il est du côté des faibles et fait passer l'intérêt collectif avant le sien donc Bon. Mais il fait largement usage de violence pour arriver à ses fins et n'hésite pas à  infliger souffrance et mort donc Mauvais. A défaut je dirai donc Loyal Neutre (même si cela ne me satisfait pas complétement).

Le Hibou, je le verrai plutôt comme un Neutre Bon, il fait un peu trop attention à ce que les autres pensent de lui pour un Chaotique Bon.

Le Comédien : Neutre Mauvais ?

Cela m'avait donné matière à réfléchir plus avant sur ce que Moore avait mis dans ses personnages. Je n'avais pas à l'époque relancé le sujet, voilà l'occasion de coucher mes réflexions monomaniaques.

Une autre façon de voir les personnages de l'anarchiste Moore est à travers la loi. Chacun d'entre eux incarne un aspect de celle-ci :

Dr Manhattan, la loi de la physique, bien sur.

Ozymandias, la loi du marché, lui qui a fait de sa propre image une fortune.

Le Spectre Soyeux, la loi de la famille, écrasée par son héritage et par la personnalité de sa mère.

Le Comédien, la loi du plus fort, lui qui sert les plus forts et abuse de sa propre force.

Le Hibou, la loi des hommes (au sens de la décision politique du plus grand nombre), lui qui a raccroché son costume se conformant de bonne grâce à la décision du gouvernement.

Rorschach, la loi des hommes (c'est à dire celle de la justice), lui qui applique la loi du talion et qui ne fait pas de compromis même devant l'apocalypse.

Plusieurs degrés de lecture disais-je plus haut...

Cette theorie de la Loi est de toi ?
Pour Rorschach, je ne suis pas moi aussi totalement convaincu. C'est peut être pour ça que je trouve  ce personnage fascinant : ambiguïté, pas de super pouvoir au sens propre. Il ne rentre pas dans les cases. Enfin peut-être celle d'un "fanatique" plaçant au panthéon son propre code. Pas si éloigné donc d'un inquisiteur finalement. Enfin, ça me donne une idée pour ma future relecture : traquer un éventuel message codé dans les tâches de son masque en fonction de ses émotions. Certaines correspondances entre des tâches et sa violence par exemple. Bien sûr, certains l'ont forcément fait avant moi, mais ça m'amusera de courir après un easter egg.
Rorschach, Ozymandias, Mr Manathan, Le Comédien... me semblent tous à des degrés divers avoir des problèmes d'empathie, voir pur certains avoir des traits de psychopathe... Enfin tout ça d'après mes lointains souvenirs.

Oui, ce sont des réflexions purement personnelles, mais je ne suis certainement pas le seul à avoir constaté cela.

Quant aux problèmes d'empathie des personnages, c'est vrai pour ceux que tu cites mais je ne pense pas que ce le soit pour le Hibou et le Spectre Soyeux. Au contraire, eux le sont peut-être un peu trop. Par contre tous ont quelques problèmes psy. Pas nécessairement des psychoses ou des névroses, je laisse les professionnels analyser cela mieux que moi, mais déjà :
- Le comédien est assez proche d'un psychopathe,
- Rorschach est bien atteint au niveau de ses relations vis-à-vis des autres et surtout n'est plus que la personne qui porte le masque, n'utilisant Walter Kovacs que pour passer inaperçu.
- Le Dr Manhattan complétement détaché de l'humanité,
- Ozymandias possède un égo démesuré,
- Le Hibou, l'homme écrasé par le costume,
- Le Spectre Soyeux essaye de se convaincre que son choix d'être une héroïne n'est pas lié à l'héritage de sa mère. Mère d’ailleurs que j'hésite à qualifier de toxique.

De plus le fait que la fin du monde approche à grands pas ne doit pas aider à l'équilibre mental de nos personnages.


Pour en revenir à Rorschach et à la fascination qu'il génère chez les lecteurs, je dis les car je pense qu'il est le personnage préféré d'une majorité des lecteurs.
Il ne rentre pas dans les cases dis-tu, je dirai que c'est le contraire. Il rentre dans une case dans laquelle aucun héros n'était jusqu'à ce jour réellement entré. En effet, c'est le seul vrai justicier. Il rend la justice en étant juge, jury et bourreau, ce que les super-héros ne sont quasiment jamais. Ce qu'on appelle un vigilant. Terme mal traduit (faute de mieux) par justicier masqué. Cela doit contribuer à son aura. Qu'il nie tout le reste de son existence et que sa personnalité soit uniquement tourné vers sa mission doit également y contribuer énormément.
De plus alors que le Dr Manathan est l'incarnation de l'auteur, lui serait plutôt celle du lecteur. En effet, il est le narrateur grâce aux extraits de son journal qui commentent l'histoire, ce qui augment donc la proximité avec le lecteur. Ce n'est pas pour rien que l'histoire se termine par le journal tombant dans les mains de monsieur tout le monde. Dans l'ultime case Moore donne le journal son récit au lecteur et lui laisse en faire ce qu'il veut. Rorschach, personnage pourtant si éloigné du lecteur (du moins j'espère), est en fait très proche de se dernier.

Je disais plus haut, en parlant du crossover le Badge, que Tom King était un excellent auteur. Il fait partie des scénaristes quarantenaires qui sortent du lot, comme Geoff Johns ou Tom Taylor. Ceux-ci arrivent à faire avec du vieux du neuf moderne et innovant.
Pour King, personnellement, je l'ai découvert sur sa mini-série Marvel The Vision.
Il y reprend le personnage de Vision, le synthézoïde, qui décide de se créer une famille et de vivre comme tout le monde dans une banlieue américaine des plus classiques. Difficile d'en dire plus sans gâcher la découverte de la série. Croyez moi elle vaut le détour et peut se lire sans connaitre plus que ça l'histoire du personnage. Il faudra que je me l'achète un de ces quatre.

Il a également un long run à son actif sur Batman où ses scénarii sans être aussi innovants que pour the Vision sont très modernes et bien menés. Il faut dire que ce monsieur travaillait pour la CIA avant d'en venir au remplissage de pages blanches. Je ne sais ce qu'il y faisait, mais je me demande si le côté réaliste des enquêtes qu'il écrit ne vient pas de là.

D’ailleurs, pour finir, sur ma longue liste des choses à lire figure sa mini-série Sheriff of Babylon, où il utiliserait des éléments autobiographiques liés à sa carrière à la CIA.

Oui, je flirte dangereusement avec le hors-sujet, mais je n'avais pas assez de matière pour ouvrir un sujet sur cet excellent auteur.

Ça a l'air pas mal cette histoire de Vision. Un super héros, je m'en aperçois maintenant, que je ne connais finalement quasiment pas. Je sais que je l'ai croisé plusieurs fois dans mes vieux comics, mais il devait être en guest. Je n'ai aucun souvenir de lui en tant que personnage principal. Je vais un tour sur wikip...

Alors voilà, j'ai un aveu à vous faire... En juillet dernier, j'ai fait un hors sujet volontaire ! Oui, c'est mal ! Je sais ! Deux messages plus hauts, je parle de Tom King dans un sujet où il n'a pas vraiment de raison d'apparaître. Mais en fait, j'avais une idée derrière la tête... Sauf que j'ai procrastiné à mort et que nous sommes maintenant en janvier et que je n'avais toujours pas posté mon message qui justifie cette sortie. Mieux vaut tard que jamais disait l'autre...

Pourquoi donc parler de Tom King dans ces recensions autour des Watchmen ? Car lui aussi a fauté ! Lui aussi, tout comme Johns ou Lindelof, a touché au Mythe !


Et oui, encore quelqu'un qui écrit une suite aux Watchmen ! Certains doivent lever les yeux, d'autres pleurer, ou encore rugir d'indignation... Oui, mais non, ce n'est pas réellement une suite ! Calmez-vous les amis ! Le récit de King ne fait que se passer dans le futur de l’œuvre de Moore, les liens avec l'original sont bien minces. Nous nous trouvons plutôt dans les références ou le réemploi des concepts et des personnages.

Entendons-nous bien, il est hors de question que je vous parle de l'intrigue de ce livre puisque, justement, c'est cette intrigue qui en fait tout son intérêt. En effet, ce récit est dans la veine des meilleurs livres ou films policiers. Tout commence sur une tentative d'assassinat et se poursuit par l'enquête liée à l'événement.

L'histoire se passant des années après Watchmen, il n'y aucune possibilité pour que l'on y retrouve nos "héros". À la place, on y trouve une revisite de certains d'entre eux et d'éléments développés par Moore. Par exemple, les comics de pirates y sont réutilisés intelligemment. Mais on y parle également des suites de "l’invasion extra-terrestre" ou de ce que les derniers héros costumés ont laissé dans la société. À mi-chemin entre l'hommage et la réinterprétation, Tom King arrive à écrire une suite qui n'en est pas une à une œuvre qui ne devait pas en avoir.

Mais c’est loin d’être le seul intérêt de ces pages. Cette enquête est digne des meilleurs policiers, plongeant le lecteur dans une sombre histoire politique et dans les méandres de l’âme humaine. Tout cela mis en valeur par le trait de Jorge Fornés, qui même s'il n'est pas nécessairement plaisant de prime abord sert parfaitement cette ambiance inquiétante. J'ai lu quelques comics qui s'essayaient au style purement policier et je dois avouer que seul celui-ci m'a complétement convaincu contrairement aux autres (Watchmen mis-à part ;-). On suit pas à pas le loup solitaire qui reconstitue le puzzle ayant mené à l’incipit sanglant de l'histoire.


Les références aux Watchmen sont nombreuses, mais élégamment insérées. Tel le départ  sur un assassina, ou les flash-back entremêlés avec le présent, ou encore les détails graphiques enchâssés... On y trouve même une (des?) référence qui se rapporte aux personnages de Charlton comics. Un bien beau travail de création qui tient la comparaison avec celui de maître Moore. J'avais déjà compris que King, qui porte bien son nom, faisait partie des meilleurs, mais cette lecture me l'a confirmé.


Je voulais le relire avant d'écrire cette critique (mais je ne l'ai pas encore fait) car la fin m'a quelque peu surpris et je craignais qu'elle ne ternisse mon jugement n'étant pas nécessairement convaincu de sa justesse. Mais tout compte fait même si cette impression personnelle se trouvait vérifiée (ce dont je doute de plus en plus), elle ne suffirait pas à elle seule à réduire la qualité de ce roman graphique.


Voici donc une nouvelle suite au Watchmen... Est-ce une bonne suite ? Je le pense oui !

Si cela vous intéresse, voici un article, antérieur à la sortie du livre, sur l'auteur parlant de sa production :https://www.dcplanet.fr/268863-tom-king-sexprime-sur-sa-maxi-serie-rorschach-a-venir

Tu m'intéresses là ! Je n'ai lu aucune suite, aucun before, mais ça me tente bien vu ta présentation. Je note. S'il n'y en n'avait qu'un hors Moore à prendre, ce serait bien celui ci ?

Je ne sais pas, j'aime beaucoup Doomsday Clock, mais le côté DC peut effectivement rebuter.
L'avantage de Rorschach, c'est qu'on est suffisamment éloigné de l'original pour le prendre simplement comme une histoire indépendante. L'histoire d’ailleurs se suffit à elle même, le reste ne fait que bonifier la série.

Étant donné que je voulais le lire et qu'il n'était toujours pas traduit, je m'en suis chargé... Il vaut le coup d'être lu. Peut être pas un comics du niveau des Watchmen, mais une bien belle production tout de même !
Je tiens à la disposition des curieux une vf numérique.

Un rapport avec les watchmen ?

Oui et non... Ce n'est en rien une suite. Les thèmes abordés y sont fort différents si l'on excepte celui de fin du monde et le watch utilisé différemment, mais l'influence/l'hommage y est flagrant. Tellement qu'au début pour tromper le lecteur, l'auteur nous présente une version alternative des vengeurs, mais je n'ai pas marché deux secondes !