TWO STEPS FROM HELL (le voyage épique)

C'est, pour mes oreilles, franchement pas terrible - ennuyeux, sans émotion, à la limite de l'insipide. Pas mauvais en soi, mais vraiment fade, sans compter que je suis quasiment sûr que Glory est repompé sur une musique de film - je n'arrive pas à identifier laquelle - mais je connaissais les variations avant qu'elles n'arrivent et l'air m'est connu. Je ne dis pas qu'il y a plagiat, mais sûrement une belle inspiration.
Bref, de l'eau du robinet (ce qui n'est pas péjoratif - l'eau du robinet, c'est super - mais en terme de saveur...).

Tu veux un zeste de grandiloquence et d'épique, écoute ça (rétro-moderne) :



Je ne prétends pas que cela soit de la grande musique de film - en fait, le CD m'a laissé un peu sur ma fin : trop de musiques de remplissage pour quelques bons passages, comme cet Arthur. Ce n'est pas original, mais c'est très bien fait et calibré comme j'aime.

Mais si on veux jouer dans la cour des grands (et je ne prétends pas que Two steps from Hell l'ambitionnait), voici une petite pépite qui n'a concédé l'oscar de la meilleure musique de film que devant Jaws. Ici, « Raisull Attacks: Guests Of Raisull », issu du film Le lion et le vent, du Jerry Goldsmith à l'ancienne :




Je sais, je cogne sous la ceinture.

J'ai réécouté hier les morceaux que tu nous as proposés et je reste, malheureusement, sur ma première impression. Il y a une certaine envie de bien faire, indéniable, mais je ne sais pas, je n'accroche pas. Et puis j'ai toujours ce sentiment d'entendre sur quelques notes, la partition de certaines musiques de film. Il faudrait que je pousse les écoutes pour retrouver lesquelles. Remarque que ce n'est pas grave du tout. Comme je l'indique, les musiques que je cite ont également leur source d'inspiration (enfin, d'après mon oreille — tout le monde ne sera peut-être pas d'accord avec moi).

Je mets quelques propositions ici, que je trouve disons, héroïques, même si on ne s'entendra pas forcément sur la nature épique ou non de tel morceau. Disons qu'ils en imposent. Comme tu apprécies Zimmer, je n'en mettrais pas (Gladiator). De même, je n'insulterai personne en ne proposant pas du Conan.



Et pour sortir un peu des films


De toute façon, tout Giant Robo, c'est génial. Et Masamichi Amano aussi (je vous suggère l'écoute de Battle Royal).



Alors on pourra me rétorquer que tout n'est pas de l'épique... Peut-être. Mais comme on dit, ça envoie du pâté. Et puis surtout, je considère que l'épique ne fonctionne qu'à petite dose. Il faut une musique préparatoire, amener la sauce, faire monter le désir, l'attente, l'envie de l'entendre et puis déchaîner les chœurs et l'orchestre symphonique. Mais pas trop longtemps. Si ça s'étale, les frissons retombent, l'émotion disparaît et l'effet recherché s'évanouit.

Pour illustrer ce que je dis, je vous propose deux morceaux de Captain Marvel, composé par Pinar Toprak (compositrice montante et très intéressante de musique de film et de série).


Avec juste ces deux morceaux, Toprak nous montre — c'est mon point de vue — qu'elle a compris ce que c'est qu'une super-héroïne. Ces deux passages sont pour moi l'essence même de la musique épique, héroïque. C'est très bien fait.