(Image : in-lombardia.it)
(Image : italianways.com)
Joyau de l'architecture situé en Lombardie, le château de Padernello a une double histoire, comme nous allons le voir…
Tout d'abord, ce superbe château aux teintes oranges, ocres et rosées qui se mire dans l'eau bleue de ses douves n'était plus que ruines, il n'y a pas si longtemps. Depuis la mort du dernier comte, Filippo Molin Ugoni Salvadego, en 1965, le bâtiment était à l'abandon, jusqu'à ce jour où des promeneurs y entrent et se désolent de le découvrir en ruines, menaçant de s'effondrer, envahi par la végétation. C'était en 2002. Parmi les promeneurs, un ingénieur en bâtiment à qui il vient une idée folle : restaurer cette merveille. Lui et ses amis se lancent, vite soutenus par les habitants de la région, heureux de voir enfin quelqu'un s'intéresser à "leur" château. Il faudra 18 ans, 18 ans d'efforts, de sponsoring pour trouver des fonds, de bénévolat, de temps et d'énergie pour sauver Padernello.
En 2005, la commune sur laquelle le bâtiment est construit le rachète.
En 2006, la cuisine du XVIème siècle, la salle de bal et le toit sont restaurés.
En 2007, c'est la restauration du côté ouest et de la bibliothèque.
Entre 2008 et 2009, le pavage de la cour intérieure, les façades intérieures et le grand escalier du XVIIIème siècle sont restaurés.
Entre 2011 et 2012, on restaure la chambre rouge avec un plafond en bois d'époque.
En 2014, la salle de bal, rénovée, est inaugurée.
Enfin, en 2015, c'est la chapelle qui est restaurée.
Aujourd'hui, le château a retrouvé sa splendeur d'antan et reçoit concerts, évènements, spectacles, pièces de théâtre et festivals qui permettent de l'entretenir, via une fondation, lui donnant une nouvelle vie. S'y pressent 60 000 visiteurs par an…
Le bâtiment du XVème siècle n'a pas seulement retrouvé sa beauté extérieure : son intérieur, orangé, rosé et lumineux, a également retrouvé tout son éclat. Du pont-levis (qui fonctionne) au grand escalier en passant par le piano de 1840 accordé et restauré, rien n'a été négligé. Bibliothèque, cuisines d'époque, salle à manger… rien ne manque.
(Image : agoranews.it)
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(Image : italianways.com)
Puissamment romantique, isolé et perdu dans les bois, pas facile à trouver (c'est l'une des raisons de son abandon d'autrefois), le château a une deuxième carte en main : il serait hanté…
En effet, la
Dama bianca, la Dame Blanche, hanterait ses couloirs et chambres. Bianca Maria était la fille du Conte Martinengo de Brescia au XVème siècle. Elle était dit-on très belle, délicate, mince et de santé fragile. Dès son plus jeune âge, elle refusa la vie matérielle pour consacrer son temps à la méditation et à la prière. Cependant elle devint plus fragile et malade avec le temps, et, en novembre 1479, son père l'envoya chez son oncle Bernardino, dans son château à la campagne à Padernello pour se reposer et se refaire une santé. En juillet 1480, à la nuit tombée, fascinée par les lucioles qui voletaient au-dessus des douves, elle chuta accidentellement et trouva ainsi la mort, à 13 ans. On dit depuis qu'elle revient ici tous les mois de juillet, le 20 précisément, jour de sa mort, dans le grand escalier, habillée d'une robe blanche.
Les visiteurs eux, y viennent pour la beauté de ce bâtiment rouge-orangé, posé comme un bijou rose sur le bleu des douves, niché au creux des bois, sous le soleil et le ciel d'Italie. Le raffinement et l'art de vivre de l'Italie du Nord…
(Image : filckr.com)
(Image : castellodipadernello.it)
Padernello se visite bien sûr, c'est ça qui le fait vivre. Guide obligatoire, en italien évidemment mais aussi en anglais et français. Il faut réserver, impérativement. Il vaut mieux se renseigner avant de partir car le château est en constante rénovation et parfois, des pièces ou endroits sont temporairement fermés pour les travaux.
Tout au long de l'année, surtout aux beaux jours, s'y déroulent concerts, spectacles, pièces de théâtre… Egalement la tenue de marchés fermiers avec les producteurs des environs qui viennent y vendre leurs produits et on peut aussi louer l'endroit pour des séminaires ou repas d'affaires, il y a un restaurant sur place. Alors certes, vous n'aurez pas le château pour vous tout seul, bien que du fait de son isolement, il reste moins connu que d'autres. Mais c'est le prix à payer pour admirer dans toute sa splendeur ce qui n'était autrefois que ruines…
Et pour les amateurs de mystère et de frissons, on peut y dormir (le plus difficile sera de choisir parmi les 130 chambres). Vous y croiserez peut-être la Dame Blanche…
(Image : giornaledibrescia.it)
(Image : hiveminer.com)