LARUNG GAR, UNIVERSITE BOUDDHIQUE DES HAUTS PLATEAUX...

Perché à 4000 mètres d'altitude dans les hauts-plateaux tibétains, voici un sanctuaire de la foi bouddhique et également une véritable université du savoir, un foyer culturel qui forme et éduque les futurs érudits tibétains.

L'académie bouddhique de Larung Gar se déploie au creux des hauts-plateaux, dans une vallée verdoyante. Sa topographie n'est pas laissée au hasard : sa forme évoque celle d'un aigle rouge, le Garuda, oiseau mythique gardien des espaces, avec en son centre les principaux monastères :


Entre 30 000 et 40 000 étudiants, moines, nonnes mais aussi laïcs viennent y étudier les fondements spirituels et intellectuels de la foi bouddhique. Ces étudiants logent dans cette multitude de petites maisons de bois et de brique rouge qui tapisse les flancs de la vallée et les collines :



L'endroit est loin d'être sectaire et ouvre ses bibliothèques et salles d'études à tous, hommes, femmes, religieux et laïcs, tibétains et... chinois. Une forte proportion de femmes y étudie avant d'obtenir leur diplôme, chose pas si fréquente dans le pays. On y parle le tibétain, l'anglais, le mandarin... Les touristes y sont bien accueillis, à condition "de ne pas troubler la sérennité des lieux". Le confort y est toutefois réduit au strict minimum.

Une oasis de savoir, de culture et de sérennité, colorée du rouge des maisons et des robes traditionnelles, perdue dans les hauteurs d'un pays agité et troublé...

Citation :

Les touristes y sont bien accueillis, à condition "de ne pas troubler la sérennité des lieux".

Peut-on y étudier, même si l'on n'est pas bouddhiste à la base ?

Je pense que cette université doit regorger d'un nombre impressionnant de bouquins et de vieux manuscrits.
J'y passerais bien des journées entières à méditer tous ces textes...

Je ne saurais te répondre... Il semble que la totalité des étudiants soient tibétains ou venant d'autres pays d'Asie, dont la Chine. Les bibliothèques, universités et monastères accueilleraient-elles des étrangers ? J'en doute.
D'un autre côté, la ville prétend accueillir avec bienveillance "quiconque désirant étudier l'enseignement oeucuménique de Khenpo Jigme Phuntsok" (Le Lama qui a fondé l'endroit en 1980) et les laïcs sont les bienvenus.

Larung Gar est éloignée des circuits touristiques et des routes principales, difficilement accessible à 4000 mètres d'altitude. Il n'y a qu'une simple Guesthouse en ville et de rares restaurants.
Après, qui ne tente rien n'a rien...

Autant les lieux de connaissances comme les bibliothèques me plaisent -quoique c'est parfois étouffant cette masse de livres-, autant là, l'endroit ne m'attire pas du tout à cause de la densité d'habitations et d'êtres humains.
Sinon, le lieu semble vraiment hors du commun.

La ville est en fait "coincée" dans une vallée entre les montagnes, ce qui fait qu'elle ne peut guère s'étendre. C'est une des raisons pour lesquelles son fondateur (Sur lequel je reviendrai bientôt) a choisi ce site : l'endroit est difficile d'accès, en dehors des routes habituelles et cerné de montagnes. Environ 1000 nouveaux étudiants s'y installent néanmoins chaque année.
Larung Gar est aujourd'hui devenu l'un des centres bouddhiques les plus influents au monde.

C'est lui, considéré comme la réincarnation d'un Lama, qui fonde Larung Gar en 1980. Doté d'un incroyable charisme, orateur brillant qui fait venir et vibrer les foules, il débute pourtant avec une poignée de disciples.
L'endroit connaît très vite un succès énorme, attirant les étudiants par milliers. Mais Pékin voit d'un mauvais oeil ce centre de diffusion de la culture tibétaine et en 2001, les troupes chinoises investissent les lieux, les étudiants sont expulsés, l'université fermée et Jigmé Phunstok envoyé en résidence surveillée où il meurt en 2004.
Mais tel le Phénix légendaire, la ville renaît de ses cendres et rayonne de plus belle. Aujourd'hui, Pékin se contente de garder un oeil méfiant et vigilant sur le site. Car énormément de chinois s'y rendent désormais et ce sont même des fonds chinois qui ont financé la reconstruction du site et de ces fameuses maisons rouges destinées à abriter les étudiants après les évènements de 2001.

L'enseignement y est oeucuménique, basé sur l'entraide et le voeu d'aider les autres. Tous les journalistes ou visiteurs occidentaux y ayant séjourné décrivent une atmosphère certes studieuse, mais surtout sereine et insouciante, presque euphorique.

1980 ? J'aurai pensé ce genre d'endroit beaucoup plus ancien, du moins celui la.

Le genre de lieu qui me fascine, avec ses multiples livres et parchemins, ça doit regorger de savoir, et une mine de connaissance.

J'aimerai bien pouvoir y aller un jour et découvrir de mes yeux avec le respect du lieu et des locaux cet esprit et cette atmosphère qui doivent être un peu hors du temps.

Une série de démolitions aurait commencé, sur décision de Pékin, depuis le 20 juillet dernier. Un plan d'urbanisme de grande ampleur vient d'être mis en place afin de mieux contrôler l'activité spirituelle du lieu. Maisons rasées, étudiants religieux et laïcs séparés, caméras de surveillance mises en place... Le but de Pékin serait de réduire de 10 000 à 5000 le nombre de résidents. D'après le gouvernement tibétain en exil, trois nonnes se seraient suicidées.
Le site avait déjà connu de tels évènements en 2001 mais les étudiants avaient reconstruit les maisons. Il semble qu'aujourd'hui, on soit passé à la vitesse supérieure...

(source : magazine GEO n° 453)

Quel monde merveilleux.