DC comics vient de lancer un Black Label où des auteurs de renom vont pouvoir écrire des histoires hors de la continuité des séries régulières. Le but à peine déguisé est de retrouver le succès des Watchmen ou du Dark Knight qui sont sans cesse réédités et rapportent donc sans peine de l'argent à l'éditeur.
Le premier à rendre sa copie est notre ami Sean Murphy avec son
Batman White Knight (Quand je disais que le but est à peine déguisé...).
Le Pitch : Dans un monde où Batman est allé trop loin, le Joker doit sauver Gotham !
Le Joker, ce maniaque, ce tueur, celui que l'on surnomme le Clown Prince du Crime... si Batman, le Chevalier Noir, sombre du côté obscur, pourquoi le Joker ne pourrait-il pas sortir de sa psychose et devenir le Chevalier Blanc ? C'est ce qui arrive après qu'un traitement inédit a guéri le Joker et le fait redevenir Jack Napier : un nouveau candidat à la mairie de Gotham !
Sans être complétement originale cette idée a du potentiel non ? De plus Murphy y adjoint des thèmes qui lui sont chers : politique, médias, manipulation... Ben oui pour passer du Jocker psychotique à un Chevalier Blanc pourfendeur des Vigilants il faut manipuler les masses... Du coup est-ce que le Jocker s'est bien repenti ? Ben là est toute la question ! Manipulation à la Jocker ou réel changement radical dans l'approche de la lutte contre le crime de Gotham ? Lisez, vous saurez !
Murphy s'en donne à cœur joie avec la réécriture du mythe réutilisant des personnages de l'univers du Batman pour leur tisser une nouvelle histoire voire les faire carrément changer de camp. Quelques clins d’œils aux adaptations cinématographiques sont également à relever en particulier la présence des Batmobiles du cinéma.
Voilà un truc pas mal sur le papier mais pourtant je ne peux m’empêcher d'être déçu après la lecture de ce recueil. Je trouve que l'auteur ne vas pas assez loin dans le développement de ses idées et que globalement le dénouement est bien trop prévisible. Peut-être ai-je trop lu de comics... snif ! En tout cas une chose m'apparait certaine nous ne sommes pas du niveau des Watchmen (que je vénère, je ne sais pas si vous le savez) ou du Dark Knight (que j'apprécie pourtant peu. Pas lancer de pierres, merci !).
Ouch ! Que je suis dur avec ce récit qui n'est pas si mal et n'en reste pas moins rythmé et bien mené. Le fait de choisir Harley Quinn comme narrateur s'accorde parfaitement avec le dessin. Ah oui le dessins ! Ceux qui apprécient le trait de Murphy en seront ravis. Seul son Batman est un peu étrange, trop massif, trop noir, trop... Ce qui est bien entendu certainement voulu par l'auteur. En fait c'est surtout là que réside la force du livre : dans son aspect graphique. A lire donc pour les fan du dessinateur, à découvrir pour les autres histoire de se faire une opinion par soit même et venir me dire ensuite que je n'ai rien compris ;-)