STRANGE/ COMICS/ BD SUPER-HEROS EN GENERAL

Ce sujet est destiné à parler de l'univers des Super-Heros en général à travers les BD qui les ont popularisés. Des Vengeurs aux X-Men, de Fatalis à Magnéto en passant par Iron-Man et le Surfeur d'Argent, ils sont tous là.

En rapport avec une remarque de John Long Silver dans son sujet sur Hawkman, il s'agit de la principale raison pour laquelle j'ai abandonné les Strange, Comics, Super-Heros Marvel et autres : un scénario de plus en plus mince, pour ne pas dire rachitique, compensé par des combats à longueur de pages avec des héros hypertrophiés.
Dans les "grandes années", il y avait bien sûr du combat, de la castagne, mais aussi du sentiment, les héros avaient leur vie, leurs amours, leurs emmerdes. Le combat n'était pas tout, loin de là. Je me souviens de la déchéance de Tony Stark (Iron Man), rongé par l'alcool, perdant tout, fabuleusement dessiné... Les X-Men avec des personnages fabuleux, Ororo, Serval, leurs relations parfois difficiles, leur position ambigue en tant que mutants, la liaison d'Ororo avec Forge qui finira par la trahir involontairement en fabriquant l'arme qui lui ôtera ses pouvoirs, l'évolution de Kitty, de jeune naïve un peu gourde à jeune femme amoureuse de Colossus...
Dans ces albums, on voyait New York, les rues, les gens, des paysages... On voyait Peter Parker (Spider Man) se prendre la tête avec son rédacteur en chef, Steve Rogers (Captain America) aller à son boulot... Et les "vilains" ! Charismatiques, ambigus, classieux... Rendez-nous Fatalis, Magnéto !
Tout un âge d'or perdu. Les derniers albums que j'ai feuilleté, toutes séries confondues, m'ont laissé l'impression d'un film des Transformeurs ou d'un match de catch. Une explosion de BING, de BANG, de CLANG et derrière, plus rien.

Tout ceci existe encore mais il faut savoir où chercher dans cette multitude de parutions mensuelles...

Petits rectificatifs :
1) Forge ne connaissait pas Tornade avant la perte de ses pouvoirs. C'est quand elle découvre qu'il est le fabricant de l'arme qui l'a privée de ses pouvoirs et qu'il lui a caché cette information qu'elle se sent trahie et le quitte. Quelle belle saga en effet avec Barry Windsor Smith aux dessins !

2) Tu nous parles des âges d'argent et de bronze des comics et non de l'age d'or. Je pinaille ^^ j'ai très bien compris ce que tu voulais dire.

ALIN V a écrit:

L'âge d'Or débute avec Superman dans Action Comics #1 en 1938.
Seront créés dans cette période Batman, Wonder Woman, Flash, Green Lantern, Aquaman...
Chez Timely Comics (futur Marvel), Captain America, Human Torch, Vision et Sub-Mariner.

L'âge d'or prend fin au début les années 50.
Pour Timely avec Captain America Comics #75 qui voit l'annulation de la série...
Pour DC avec le dernier épisode de Justice Society of America dans All Star Comics #58 (la revue sera renommé All-Star Western ^^).
C'est surtout les comics d'horreur qui feront du tords aux comics SH et les remplaceront progressivement. C'est aussi à eux que l'on doit la création du Comics Code organe de censure destiné à protéger la jeunesse.

L'âge d'Argent débute  avec le nouveau Flash (Barry Allen) dans Showcase #4 en 1956.
DC ressortit progressivement des nouvelles versions de leurs héros, ce qui débouchât dans les années 60 aux Terres I, II ...
Marvel vit l'explosion de Stan Lee et Jack Kirby et leur cortège de créations.

L'âge d'Argent prend fin dans les années 70, avec des évènements tels :
Le départ de Jack Kirby de Marvel pour DC.
La mort de  Gwen Stacy dans Amazing Spider-Man #121 en 1973
La création de la nouvelle équipe d'X-Men dans Giant-Size X-Men #1 en 1975.
La publication de Tomb of Dracula, Ghost Rider et Conan.
Et surtout Crisis on Infinite Earths chez DC.

L'âge du Bronze est en général considéré comme allant de 1970 à 1985.
C'est celui qui voit apparaitre la maturité dans les comics avec des histoires de drogues, alcoolisme, maffia, pollution...
La fin généralement admise de cet âge se caractérise par l'apparition des séries Watchmen et Batman: The Dark Knight chez DC et Secret War chez Marvel.

L'âge Moderne suit enfin.
C'est celui du développement des "franchises" X-Men et de la création d'Image Comics et de ses séries à succès tel Spawn ou Savage Dragon.

Merci pour ce rectificatif.
Oui, l'histoire entre Ororo et Forge est très belle et le dessin de Barry Windsor Smith rend la belle africaine plus belle que jamais...
Les X-MEN sont pour moi ceux qui ont le plus de maturité, les relations et psychologies les plus développées. Souvenir de Kitty, gamine gourdasse fière de son premier costume de X-Woman (tout pourri !), puis de la femme blessée par Peter (Colossus) qui décide de mettre un terme à leur "relation"... Et Serval qui tombe sur Peter pour lui remettre les pendules à l'heure... Des dialogues superbes, des dessins impeccables, un scénario solide, des personnages attachants. C'est là que la BD devient vraiment un art.
Et Serval et son histoire tourmentée avec Mariko, Magnéto et ses souvenirs douloureux des camps où il fût déporté... La superbe histoire où les X-Men s'introduisent dans le château de Fatalis pour délivrer Arcade et où un sentiment trouble naît entre Ororo et Fatalis... Ah, Fatalis ! Classieux, impérial, tourmenté avec son visage défiguré, le souvenir de sa mère ayant vendu son âme à Méphisto... Putain, que c'était bon !
Bon, allez, j'arrête la séquense nostalgie.

Petit rectificatif :

ALIN V a écrit:

L'âge d'or prends fin dans les années 70, avec des évènements tels :
Le départ de Jack Kirby de Marvel pour DC...

=> L'âge d'argent prend fin dans les années 70  

Comme VS, je reste nostalgique de la période de bronze avec laquelle j'ai grandi... et notamment les nouveaux X-Men !
Grâce à Long John Silver qui m'avait fourni moultes informations, j'ai finalement complété ma petite collection de Special Stange (m'arrêtant vers la cinquantaine de numéros), avec les histoires grand format qui me manquaient (et il y en a un peu plus de 15 ...) :
"Dieu crée, l'homme détruit", "Les Morlocks", "La saga des Broods", etc ...

En effet ces grands albums sortaient en parallèle pour rattraper le retard de parution sur les revues US. Mais ces histoires s'intercalaient entre celles des Special Strange. Bref, si on se contentait des Special Strange, on ratait pas mal d'histoires et il y avait des "blancs".

La solution la plus simple étant quand même de se procurer les intégrales X-Men année par année. Mais j'aime le charme des "vieux" pulps d'époque.

Pour moi, les X-Men, c'est l'équipe "classique" : Ororo, Serval, Kitty, Colossus, Diablo, Cyclope... Après, j'ai moins accroché, les autres me paraissaient moins aboutis, moins intenses.
Si une grande majorité considère Serval comme le plus charismatique, ma préférée a toujours été Ororo, aussi bien en version "sage" (même si j'ai jamais accroché avec son espèce de diadème) :


qu'en version punk :


Je ne sais pas d'où ou de qui est venue cette idée, ce changement de look total, mais j'ai adoré. C'était sacrément casse-gueule quand-même, tant Ororo avait le profil de la femme douce et sage, d'en faire une sorte de Grace Jones. Le débat fait toujours rage entre les tenants de chaque version.

Merci VIC pour les corrections. ^^

Moi aussi je suis un peu nostalgique des périodes Claremont/Byrne et Claremont/Cockum. parfois je me demande même si je ne lis pas encore les X-Men que parce que j'ai aimé cette époque là.

Pour ma part, j'ai décroché sur les X-Men un peu avant VS je pense. Notamment un épisode horrible avec Kitty et les Pirates en conte de fées (déjà que je n'aimais pas trop Kitty Pride).
Le look punk d'Ororo... avec le recul, c'est celui que je préfère.

Comme beaucoup, j'aimais bien Serval. Mais curieusement, ma préférence a toujours été du côté de Diablo. Le côté maudit, paria, peut-être, faire-valoir dévoué.

Alors certes, la nostalgie de l'époque Claremont/Byrne et Claremont/Cockum pèse lourd. Mais bon, j'ai rêvé devant devant les épisodes avec Krakoa l'ile Mutante, ou bien encore Arcade et son flipper géant... et j'en passe. Des épisodes qui m'ont définitivement marqué à l'époque, un bon souvenir d'enfance.

J'ignorais complètement ce découpage en âge des Comics. C'est très instructif je trouve, merci à Long John Silver et Alin IV.

Bon, comme plus ou moins tout le monde ici, j'ai grandi avec l'âge de bronze et j'ai eu une très très courte période où j'achetais/lisais tout ce qui sortait. Mais je n'ai jamais vraiment suivi de séries ; j'achetais mes magazines au petit bonheur la chance, tombant sur des perles ou des épisodes lamentables ...

Étrangement, même si j'adorais lire cette série, les X-men ne m'ont jamais marqué. L'épisode que je préférais - et ne me demandez pas pourquoi -, c'était celui où Cyclope se retrouvait à moitié nu sur une île déserte. Puis il y eut la saga du Phénix, de très loin l'histoire où j'ai le plus accroché et enfin leur escapade en Australie, avec Psylocke, personnage que j'appréciais beaucoup.
J'aimais bien aussi Malicia, surtout dans l'épisode de Genosha et l'évolution donnée à Kitty Pride. Mais comme VIC, l'épisode avec le conte de fée :  .

Mais mes vrais souvenirs de comics vont au Surfer d'argent et à sa lutte contre Méphisto ; qu'est-ce que j'ai pu lire et relire ces épisodes. J'étais fasciné ! Il y avait aussi Rom dans Strange ou Nova (je ne sais plus) dont l'histoire me faisait frémir, ainsi que la série Puissance 4 dans Spidey. Enfin, peu avant que je ne cesse les comics, je suis tombé sur Ghost Rider dessiné par Mark Texeira : une révélation (il s'agit d'ailleurs de la seule série que je possède encore).
J'ai continué à lire plus ou moins les Spiderman, Iron man et Dardevil (que je n'ai jamais aimé, jamais !), mais sans réelement m'attacher aux personnages. Je préférais de très loin les histoires avec des protagonistes bizarres, vaguement évoqués ou décalés : Galactus, Terrax, Serval infesté par les Brood, etc...  

Aller, tient, quelques couvertures de Strange que je sais avoir possédés :



Et puis plus tard, je me suis passionné pour la Guerre cosmique avec Thanos (dont j'avais adoré une sorte de coup d'essai avec Le tournoi des champions) : en fait, c'étaient les récits complets que je possédais en grande quantité et qui me faisaient découvrir l'univers Marvel davantage que les séries mensuelles.
Mais après cela (vers 93 avec le dernier Ghost Rider et la reine des Brood), j'ai définitivement décroché ... et oui, car en 1991, j'achetai Conan 15 et depuis, j'en achète toujours.


Source : Comics VF.

Pour le look punk d'Ororo, j'adore. Pas forcément avec la tenue cuir d'ailleurs. Je me souviens d'un épisode où elle attend Kitty de retour de voyage, dans un aéroport, assise sur le dossier du professeur Xavier avec un grand manteau blanc au col relevé, très classe. Et d'un autre où, toujours avec sa crête, elle est avec Forge et porte une robe de soirée toute simple avec les épaules nues...
Franchement, qu'est-ce qu'elle fout chez les X-Men ? Elle aurait du être top model !

Bon, après c'est vrai, elle aurait pu mal tourner...

Astre*Solitaire a écrit:

... merci à Long John Silver et Alin IV.

primo : il s'agit d'Alin V, le successeur d'Alin IV (référence à la Série Loup Solitaire)
Et secondo, à l'instar de l'identité secrète de tout bon super-héros, Long John Silver et Alin V sont la même personne.  

Astre*Solitaire a écrit:

Mais mes vrais souvenirs de comics vont au Surfer d'argent et à sa lutte contre Méphisto ; qu'est-ce que j'ai pu lire et relire ces épisodes. J'étais fasciné ! ...

Et puis plus tard, je me suis passionné pour la Guerre cosmique avec Thanos

La Guerre Cosmique, je ne l'ai pas connue. Je voyais des comics qui en parlaient mais je ne pouvais pas tous me les acheter, je donnais la priorité aux X-Men.

J'ai découvert le Surfer d'Argent et Mephisto avec les Strange Special Origines (hors séries), qui montraient les épisodes clés et les meilleurs. Ces Strange Special Origine sont l'autre série que j'ai conservée et complétée d'autres numéros (une trentaine ?).
Dans les premiers, il y avait des fiches de super-héros dedans.
Bref, pour en revenir au Surfer, j'avais été très marqué par l'épisode où Mephisto fait venir le Surfer dans les Enfers et essaye de le corrompre. Notamment en lui faisant oublier Shala Bal, avec 3 jeunes danseuses en tenue légère.
Dans un autre numéro, il y avait la présentation de la hiérarchie des enfers avec les différents super-démons (Dormambu, etc ..) , que j'avais trouvé bien sympa. Je me rends compte maintenant que c'était très influencé par la Cour Infernale (cf sujet sur le Dictionnaire Infernal de Colin de Plancy, dans la rubrique "Surnaturel").

Voyageur Solitaire a écrit:

Et d'un autre où, toujours avec sa crête, elle est avec Forge et porte une robe de soirée toute simple avec les épaules nues...

C'est clair que j'ai arrêté plus tôt : je n'ai jamais connu Forge...

@ VIC : oui, tu as tout à fait raison, Strange Spécial Origine :




Source : Comics VF.

Aiguilloné et stimulé par les critiques (Merci à lui !) de l'ami Long John Silver, j'ai replongé dans le monde des super-héros en feuilletant ici et là quelques parutions. Si j'avais su...
On va finir par me reprocher d'avoir fait de ce forum un antre de nostalgiques grincheux et aigris, mais encore une fois, j'accroche vraiment pas avec l'époque actuelle : dessins moches avec des héros bodybuildés et hypertrophiés (à croire que Peter Parker est prof de muscu à mi-temps), scénarios insipides, ça gueule et ça bastonne et puis plus rien...

A l'époque, il y avait une histoire, une vraie, les personnages avaient une épaisseur psychologique incroyable, les combats étaient parfois accessoires, les interactions entre persos développées. Parker et ses problèmes de loyer, ses relations conflictuelles avec son boss, Stark et sa dépendance à l'alcool (souvenir d'un album somptueux où notre milliardaire touche le fond et se retrouve dans la rue, en pleine déchéance), Fatalis, impérial et classieux, secrètement torturé par son visage ravagé et cherchant à ramener sa mère des Enfers, les X-Men en proie à la montée du sentiment anti-mutants, les doutes de certains sur la sauvagerie de Serval... Même Jarvis, le domestique des Vengeurs, avait eu droit à un épisode où, le manoir des Vengeurs fermé, il avait du mal à se faire à sa nouvelle vie. Les Super-Heros de l'époque, c'était un feuilleton, une saga où l'on sauvait le monde mais où l'on avait aussi ses joies et ses peines, ses amis et ses emmerdes, où l'on avait sa vie.

Le peu que j'ai feuilleté ces derniers temps m'a vraiment convaincu que cette période glorieuse était bel et bien terminée. Sans parler des films, blockbusters insipides et sans âme, bourrés d'effets spéciaux et fadasses. Triste époque...

Je ne me prononcerais pas ici pour les films - mais pour les comics, on a lu les mêmes ^^.
Stark une bouteille de whisky à la main, avachi sur un trottoir malodorant, ignoré de tous, au plus bas de ce qu'une vie humaine sociale est censée offrir ... J'en garde encore des images : un vrai choc !

Ce qui me rebute, moi, c'est de devoir débourser 20 euros dès que je veux acheter un comic. 20 euros ! 130 balles le bazar - je dis cela pour comparer avec nos comics à 13 francs que même ado je pouvais me payer. Faut arrêter. C'est du grand n'importe quoi.
Pourtant, il y a des histoires que j'aimerais bien lire (Les Lantern m'attirent pas mal), Long John Silver en soi remercié, mais dans cette jungle de titre, sur une histoire prise au débouté, j'ai peur de surtout claquer 20 euros pour rien. J'engrange donc les idées et les avis pour la retraite ^^.

D'ailleurs, c'était quel album ce numéro où Stark touche le fond ? Long John Silver, help !
Je me souviens qu'il y avait une femme avec lui à un moment, une femme enceinte... Elle lui faisait des reproches :"Tu m'avais promis une piaule au chaud pour accoucher" si je dis pas de conneries. J'enrage, je n'ai que des bribes de cet épisode.

Il y avait aussi Hank Pym en pleine dépression à San Francisco avec les vengeurs de la côte Ouest, et qui se prend un râteau avec Tigra. Il songe alors au suicide depuis le Golden Gate Bridge avant de reprendre le dessus...
L'album où Colossus rompt avec Kitty et se fait pourrir par Serval qui l'emmène avec Diablo dans un bar pour lui sortir ses 4 vérités...
Et les albums où Ororo est amoureuse de Forge, l'inventeur millionnaire. Ce dernier a créé un pistolet qui annule les super-pouvoirs, il lui sera dérobé par un groupe anti-mutants du gouvernement et Ororo en sera la première victime, foudroyée pour sauver Malicia...
Rhaaaaaa...

Les épisodes que tu décris pour les X-Men, qui restent mes préférés, je ne les connais pas. J'ai décroché avant. J'avais vu une nette baisse de qualité (jamais remis de l'épisode Kitty et les Pirates). Donc Forge, jamais vu. Le célèbre Gambit, idem. Faudrait que je jette un coup d'oeil quand même à ces suites.
Sinon, je suis comme toi : outre l'effet nostalgie, je n'y trouve pas mon compte dans les quelques comics actuels de ces héros du passé, pour les même raisons que toi : graphiques, histoires, baston, etc ...
Pour les films, c'est pareil, ils m'indiffèrent globalement. Quant à s'y retrouver dans la jungle des nouveaux, et au prix que ça coûte, je suis étonné que ça marche. C'est beaucoup trop compliqué maintenant, avec des séries parallèles, des spin off, etc ... on ne s'y retrouve plus. Avant, c'était plus simple.

Si ma mémoire est bonne, Forge est un mutant d'origine cheyenne, inventeur millionnaire qui travaille pour le gouvernement. Il a perdu une jambe et un bras au Viet Nam et les a remplacé par des membres bioniques. Il a également mis au point un pistolet anti super-pouvoirs. Au sein du gouvernement se trouve un groupe décidé à éliminer les mutants, groupe mené par un officier, Henry Gyrich, et une femme blonde nommée Valérie Cooper, ancienne conseillère à la sécurité nationale. Cette dernière travaille en collaboration avec Mystique, la mère adoptive de Malicia, sans se douter de sa véritable nature bien sûr.
Mais malgré ses efforts, Mystique ne peut empêcher Gyrich et Cooper d'obtenir du Président l'autorisation d'utiliser le fameux pistolet. Leur première cible devait être Malicia, alors recherchée pour le meurtre d'un agent fédéral, mais Ororo s'interpose et c'est elle qui est victime du tir, perdant alors ses pouvoirs et chutant dans le Mississipi. Forge, prévenu par Mystique, arrivé entretemps et n'ayant pu empêcher le drame récupère Ororo et l'emmène chez lui, à Dallas, pour la soigner. Ils ont alors une liaison, mais Ororo rejette Forge quand elle apprend qu'il est la cause (indirecte) de ce qui s'est passé. Elle le quitte alors et part se ressourcer en Afrique...

Bon, puisqu'on en parlait plus haut...
C'est pour moi un des albums majeurs des X-Men et même des albums de super-héros tout court. Consacré à Ororo alias Tornade, il décrit les évènements survenus juste après la perte de ses pouvoirs.
L'album est en fait divisé en deux parties. Dans la première, la déesse africaine qui chevauchait les vents n'est plus qu'une femme comme les autres. Elle ne vole plus, elle ressent le froid (Alors qu'avant, sa température se régulait sur celle de l'atmosphère), elle ne fait plus corps avec les éléments, avec la vie. Brisée, elle n'est plus qu'une coquille vide, recueillie par Forge. Ils sont amoureux l'un de l'autre néanmoins et c'est cet amour naissant qui permet à Ororo de tenir.
Mais la belle découvre que c'est Forge le créateur de l'arme qui a détruit ses pouvoirs, c'est l'homme qu'elle aime qui est la cause de sa détresse. Deuxième partie : L'amour fait place à la haine, Ororo s'enfuit avant de se retrouver au coeur d'une violente bataille où elle se transformera en guerrière, envahie d'un sentiment jusque là inconnu : la vengeance.

Un album magnifique, bien que je n'accroche pas avec les dessins de Barry Windsor Smith. Autant j'adore ses toiles d'Heroic Fantasy ou de Conan, autant je le trouve moins bon en BD, surtout pour une BD "moderne". Mais même sous sa plume, Ororo est plus belle que jamais avec son look punk furieusement sexy.
Chris Claremont est au scénario et c'est somptueux. Dans la première partie, il décrit magnifiquement la déesse blessée devenue femme, une femme fragile, perdue, la relation naissante avec Forge... Puis viendra la guerrière, la femme meurtrie qui a séché ses larmes et brandit son arme, prête à presser la détente. Ororo n'est plus Tornade, mais elle n'a pas dit son dernier mot.
Loin des premiers temps avec une Ororo un peu trop lisse et un peu trop sage, on a ici un formidable personnage de femme, très bien traité.

Un album phare, un incontournable. A ranger avec Les mystères de Madripoor, autre album culte, consacré à Serval celui-là, et dont je parlerai bientôt.

Pour moi, l'incontournable de X-Men, c'est Dieu crée, l'homme détruit (God Loves, Man Kills), 1984 chez Lug (1982 pour la VO chez Marvel).

Une histoire de Christopher Claremont mêlant politique et peur des mutants, et qui ouvre l'ère des sentinelles, servi par un dessin et un encrage magnifique de Brent Eric Anderson.

S'il ne devait y en avoir qu'un, ça serait celui-là.

Pas faux...
Il est vrai que ma faiblesse pour Ororo doit me rendre parfois subjectif... Les X-Men sont vraiment à part, autant les autres super-héros me laissent froid, autant eux m'ont toujours emballé.

Tiens, je viens de voir que Chris Claremont est à la machine à écrire pour nos préférés respectifs (-:

Voyageur Solitaire a écrit:

autant les autres super-héros me laissent froid

Les super-héros… Moi je trouve qu'il y a de vraies différences, donc ça me semble difficile de tout juger d'une seule phrase. Dans la Marvel par exemple, l'Araignée looser m'a toujours été sympathique (peut-être une vague identification pour ce qui est de sa vie privée ?).


Certaines œuvres de Batman sont très sombre et esthétiquement magnifiques : les Dark Knight de Frank Miller évidemment, et L'Asile d'Arkham (Arkham Asylum) de Grant Morisson et Dave McKean, esthétiquement une tuerie et un côté très malsain (forcément, une immersion dans un asile), et La Tragédie du démon (Batman/Demon: A Tragedy) d'Alan Grant et Jim Murray, une version med'fan où Poison Ivy tient une échoppe d'herboristerie, et Batman ! (Batman: Black and White), des histoires courtes de gens comme Simon Bisley, Katsuhiro Otomo ou Liberatore…


Les Gardiens (Watchmen) d'Alan Moore et Dave Gibbons est encore une truc radicalement différent. Plutôt classique d'un point de vue esthétique, mais une double ligne narrative avec une sorte de mise en abyme (la BD que lit l'ado adossé au kiosque) et une intrigue cynique. Voir aussi la discussion sur le film (plutôt moyen, bien que fidèle, ou plutôt car fidèle, il y a confusion des genres).


On peut n'apprécier aucun des exemples cités ci-dessus, mais pas pour autant les mettre dans un même sac, il y a de vraies différences à la fois esthétiques et scénaristiques.

J'ai longtemps aimé les aventures de l'araignée, c'est vrai. Peter Parker avait un certain humour et ses galères, à son boulot, avec son loyer, le rendaient trés humain, trés proche. Mais avec l'arrivée de Todd McFarlane au dessin, j'ai décroché : j'ai détesté ses dessins et encore plus sa vision du héros, devenu trop bodybuildé.

Captain America m'a toujours laissé froid : trop manichéen, trop politiquement correct, le brave soldat du bien, héros sans peur et sans reproche, toujours victorieux à la fin avec la bannière étoilée flottant au vent... C'était dans l'esprit de l'époque, mais ça m'a vite gavé.

Pour les Vengeurs, beaucoup trop de monde ! A la fin, on a l'impression que leur manoir est devenu le Pôle Emploi des Super-Héros cherchant un job... Guère d'intérêt pour les 4 Fantastiques non plus, excepté la Chose, qui se démarque vraiment des trois autres par son caractère, son humour ou sa relation avec Alicia, la belle artiste aveugle.

J'ai bien aimé Iron Man, surtout pour la déchéance et la descente aux Enfers de Tony Stark détruit par l'alcool, fabuleux albums.
Mais aucun ne m'a touché comme les X-Men, c'est clair.
Pour les vilains, la palme à Fatalis, impérial, sombre et classieux, tourmenté par le destin tragique de sa mère retenue aux Enfers par Méphisto... Mais bon, tout ça date d'une autre époque, celle où nos héros avaient une vie comme tout le monde, avec leurs emmerdes, leurs dilemmes... Avec surtout des scénarios solides, des personnages attachants tissant des liens forts avec le lecteur, des aventures qui ne se limitaient pas à de la baston entre bourrins bodybuildés dans une volée de BING ! BANG ! et autres BOUM !...

Moi j'ai toujours eu un faible pour Magnéto. Son amitié bizarre avec Charles Xavier le rend intéressant.
Il est à la fois un vilain et un allié potentiel, très déroutant quand on a 10 ans et qu'on lit les comics...

Magnéto est doté d'une riche personnalité, c'est vrai. Ancien rescapé des camps de la Mort, il est hanté par le souvenir de sa famille exterminée et par la peur que le même sort soit réservé un jour aux mutants dont il fait partie. D'où peut-être son attitude ambigüe envers les X-Men, puisqu'il est comme eux, mutant, tout en étant leur adversaire la majeure partie du temps.
Mais je l'ai toujours trouvé peu charismatique, trop froid, et j'avais du mal à comprendre la nature de ses pouvoirs.

Voyageur Solitaire a écrit:

Guère d'intérêt pour les 4 Fantastiques non plus, excepté la Chose, qui se démarque vraiment des trois autres par son caractère, son humour ou sa relation avec Alicia, la belle artiste aveugle.

Rien que ça, oui.
Et puis, je ne connais que les premiers albums (1973-1975) parus chez Lug, mais ils sont l'occasion de voyages transdimensionnels, avec le Surfer d'Argent au destin tragique, Galactus, Lui (Adam Warlock, dans La Citadelle), les débuts de Fatalis… Voir par exemple les pages Les Albums des 4 Fantastiques sur comics-lug.com ou Une Aventure des 4 Fantastiques sur bedetheque.com

Bon, après, il y a des gags à répétition un peu vains comme le gang du Yancy Street…


À noter un étonnant Surfer d'Argent par Moebius (oui, notre Jean Giraud)…