(Image : nationalgeographic.fr)
(Image : pinterest.fr)
C'est l'exploratrice britannique Freya Starck qui, en 1930, surnomme ainsi la ville de Shibam lors de son voyage dans la région.
Shibam est bien plus ancienne car cette ville fortifiée date du XVIème siècle.
Perchée sur un éperon rocheux au cœur du désert, alimentée par une source d'eau importante, préservée par sa position en hauteur des inondations lorsque des pluies diluviennes s'abattent sur la région, Shibam aligne son impressionnante architecture. De véritables gratte-ciel de terre, de torchis et de brique, certains dépassant les 30 mètres de hauteur et les huit étages. Chaque brique est faite de foin, de terre et d'eau, ensuite séchée de longues journées au soleil.
Comme Manhattan, Shibam est bâtie sur un plan en grille rectangulaire, ordonnée en blocs d'immeubles, au nombre de 10 en général, reliés entre eux par portes communicantes, passerelles et escaliers extérieurs.
Les étages inférieurs abritaient réserves de grains, entrepôts et bétail, les habitants se réservant les étages supérieurs. Jusqu'à 40 familles pouvaient vivre dans une seule tour.
Quasiment toutes les tours communiquent entre elles par un réseau de passerelles et de portes mitoyennes, permettant une évacuation rapide des lieux en cas d'urgence ou d'attaque des bédouins et pillards. La cité est également entourée d'un mur d'enceinte.
Alors qu'en Europe s'affrontent Charles Quint et François Ier, Shibam est à l'époque une véritable New York au sein de laquelle les habitants déambulent au pied des tours :
(Image : archdaily.com)
(Image : pinterest.fr)
Bien que très dense, confinée sur son éperon rocheux, la cité a également ses places, ses larges avenues et esplanades, ses mosquées, ses abreuvoirs et ses fontaines :
(Image : flickr.com)
(Image : middleeastrevised.com)
Mais en général, les rues restent étroites, les immeubles très proches, afin de donner un minimum d'ombre et de (relative) fraîcheur aux passants.
Un chef-d'oeuvre architectural fragile, soumis aux attaques du vent, des pluies, de l'érosion et nécessitant ainsi un entretien régulier. C'est le travail de nombreux ouvriers qui, perchés sur des installations rudimentaires, entretiennent les bâtiments, les imprégnant d'un enduit spécial, à une hauteur vertigineuse :
(Image : nationalgeographic.fr)
(Image : inhabitat.com)
Shibam est très ancienne, on a trouvé des traces d'habitations et d'activité remontant au IIIème siècle après J.C.
Au temps de sa splendeur, elle tirait sa prospérité de sa position stratégique au cœur des routes de l'encens et des épices.
Aujourd'hui, c'est malheureusement la guerre qui ravage le Yémen qui menace la New York de terre, de brique et de boue. Pour l'heure, la Manhattan des sables et ses 7000 habitants semblent résister et être relativement épargnés par le conflit.
Mais pour combien de temps…
Pour prolonger le voyage au Yémen, n'oubliez pas de faire un tour par ici :
https://les-terres-de-vs.forumgratuit.org/t2350-dar-al-hajar-yemen(Image : theguardian.com)