
à droite : Caspar David Friedrich dans son atelier en 1811, par Georg Friedrich Kersting
Caspar David Friedrich, né le 5 septembre 1774,mort le 7 mai 1840 à Dresde, est le chef de file de la peinture romantique allemande du XIXe siècle.
À partir de 1794, il prend goût pour le dessin et pendant quatre ans, il fréquente l'Académie de Copenhague. Jens Juel et Abilghaard sont ses professeurs. Peintre de paysages prestigieux, connu pour ces paysages ossianiques. Abilghaard semble avoir particulièrement influencé Friedrich par son goût pour la mythologie nordique et le refus des modèles antiques. En 1798, il s'établit à Dresde où Schelling fait de courts séjours. Les théories de Schelling sur la peinture, datées de 1802-1805, marquent profondément les peintres de cette époque. Il y évoque une spiritualité cachée dans la nature qui attend d'être dévoilée par le peintre ou l'artiste.
En 1809, Runge rédige la sphère des couleurs et en 1810, Goethe écrit le Traité des couleurs. Ces deux ouvrages influencèrent profondément Friedrich, lui procurant une symbolique supplémentaire, celle de la couleur. Il expose à Berlin, est admiré par Goethe et Frédéric - Guillaume III achète Matin sur le Riesengebirge et le Jardin suspendu :

Matin sur le Riesengebirge

L'Abbaye dans une forêt de chênes, 1810
« Le peintre ne doit pas peindre seulement ce qu'il voit en face de lui, mais aussi ce qu'il voit en lui. » Cette phrase de Friedrich est la clé de son oeuvre, elle exprime tout le travail de l'artiste romantique face à la nature.

Le Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818. Huile sur toile, 74.8 x 94.8 cm, Hambourg Kunsthalle

le cimetierre dans la neige, vers 1817-1819
La Mer de glaces :
En 1820, Friedrich reçoit le grand-duc Nicolas (1779-1845), futur empereur de Russie, qui lui commande un tableau devant représenter un paysage nordique dans son « effroyable beauté ». Ce tableau, Le naufrage de l'Espoir (1820), aujourd'hui disparu, a longtemps été confondu avec un tableau de 1823/24, La Mer de glaces. Ce tableau qui dépeint le naufrage d'un bateau écrasé par des blocs de glace renoue avec le thème de la mort et de la Nature toute-puissante. C'est en voyant ce tableau lors d'une visite à l'atelier de Friedrich en 1834, que le sculpteur français David d'Angers aura un mot célèbre pour définir l'art de Friedrich : « Cet homme a découvert la tragédie du paysage. ».

La Mer de glaces
Friedrich connaît ensuite un désintérêt progressif pour son œuvre et les problèmes financiers apparaissent en même temps que les problèmes de santé. Après une crise d'apoplexie en 1838, il abandonne la peinture à l'huile, puis progressivement le dessin qu'il arrête en 1839. Il meurt dans l'indifférence générale le 7 mai 1840, à Dresde. Son œuvre sera longtemps oubliée des critiques d'Art et son importance ne sera véritablement reconnue qu'à partir de la seconde moitié du XXe siècle.

Cimetierre sous la neige, 1826
Friedrich a également fait une série de marines dont voici deux exemples :


Les âges de la vie (1835). Méditation montrant 5 personnes de différents âges et en écho, 5 bateaux en partance.