LES MYSTERIEUSES CITES D'OR

Je suis septique face à l'idée de mettre le label extraterrestre direct au Olmèques. Je pense que les gens de l'époque auraient exprimé l'idée autrement, plutôt en leur attribuant des pouvoir ou u caractère divin. Même si certain penseurs ont formulé hypothèse (Ier siècle av. J.-C., Lucrèce, De natura rerum) je ne crois pas que ce soit la pensée majoritaire, il y a un risque d'anachronisme, avec une dérive du genre une cité d'or sur la Lune.

Les Olmèques ne sont pas des extraterrestres, mais des humains qui ont subi des mutations et qui sont devenus stériles. Ils le disent bien dans le DA, ne sachant pas s'adapter à leur environnement, d'où leur technologie avancée.
D'ailleurs c'est ce qui va arriver à l'être humain dans un futur lointain, on va évoluer et (toute proportion gardée) leur ressembler physiquement.
Ce n'est pas pour rien si les auteurs ont fait les Olmèques avec cette apparence là

Après pour la suite je n'ai jamais été contre, mais il aurait fallu la faire juste après, et pas attendre 30 ans pour ça. Après la Chine ils iront au Japon, Quand à l'Egypte peut être après je ne sais pas.

Warlock a écrit:

Les Olmèques ne sont pas des extraterrestres, mais des humains qui ont subi des mutations et qui sont devenus stériles. Ils le disent bien dans le DA, ne sachant pas s'adapter à leur environnement, d'où leur technologie avancée.

Oui, je sais bien mais ils m'ont toujours fait penser à des extraterrestres.   

Il faut dire que j'ai toujours porté un grand intérêt à la thèse qui veut que les lignes de Nazca soient des guides tracées au sol pour l'atterissage des soucoupes volantes. Alors du coup, j'ai toujours fait le rapprochement avec les Olmèques.

Et voilà pourquoi je les fait venir de l'espace...   

Je crois que comme beaucoup, j'ai été marqué à vie par la bande sonore de cette série...

Sinon en ce qui concerne la nouvelle version des cités d'or...j'ai pas vu et je compte pas la voir...

Et les trois personnages-clefs de la série avait chacun un thème musical particulier.

Celui d'Esteban :



Celui de Zia :



Mais le plus fort, c'est celui de Tao :

L'empreinte laissée par ce dessin animé reste étonnante : au boulot, j'ai des collègues jeunes, nés dans les années 1990. La plupart du temps, quand je radote mes vieux souvenirs des années 1980, ils connaissent pas. Mais Les cités d'or, oui. Peut-être leurs parents qui leur en ont parlé ou leur ont montré.
Soit dit en passant, même chose pour The Neverending Story : ils trouvent ça afollant, kitsh à mourir, ils me parlent en rigolant du "chien qui volait" et des effets pourris... Mais ils connaissent.

Il faut dire que tout etait réuni dans ce DA pour qu'il soit culte :
- musique au top
- persos charismatiques
- bon scénar
- Documentaires

Sauf que contrairement a l'histoire sans fin les plus jeunes ne trouvent pas les cités d'or Kitsch. J'en connais également qui sont nés dans les années 90 et qui apprécient ce DA.

Il est intemporel, sans doute la plus belle réalisation animé de l'époque, c'est le genre de création qui passe le temps et les années. Le talent passe les décennies toujours avec succès et touche toutes les générations.
Tout était parfait dans ce DA.

Je n'ai pas les épisodes en DVD mais j'ai toujours autant de plaisir à les retrouver en intégralité sur YouTube et Dailymotion.

Comme tu le dis, Warlock, c'est intemporel et comme le Petit Prince, l'oeuvre se perçoit différemment à mesure que l'on avance en âge. C'est du moins mon cas.

Albatur a écrit:

- Documentaires

De mémoire, seuls les 2 premiers docu avaient été diffusés à l'époque. J'ai découvert les autres avec les DVD.

Concernant la nouvelle saison, elle a été commandée au père noël. Ça sera l'occasion de se remater la première pour la petite (4 ans). C'est marrant, mon grand, quand on lui avait montre (à 4 ans aussi), il avait vachement eu peur de l'apparition de Tao avec son masque rouge. On avait dû vachement négocier pour qu'il accepte de voir la suite.

Je suis entrain de me refaire ce merveilleux dessin animé. On y trouve vraiment tous les éléments pour faire rêver. L'aventure, le voyage, la magie, l'émerveillement, une musique superbe, le contexte historique, la créativité des 80's, des personnages attachants, des personnages redoutés. Un scénario solide et intelligent, du mysticisme, de la dramaturgie, une belle évolution au fil des épisodes, et un apport de culture et d'intérêt. Rien à jeter, ça reste vraiment mon dessin animé préféré.

On va tenter de pousser un peu plus loin l'avis  et les préférences des uns et des autres sur les cités d'or.


Quel est votre personnage préféré ?   Et pourquoi celui là ?


Vous êtes plutôt Solaris ou le grand condor ?


Enfin quelle est votre partie préférée du dessin animé ?   Et pourquoi cette partie ?

Ne l'ayant vu qu'une fois, il me serait difficile de te répondre sur toutes tes questions.
Sur le perso préféré, pas d'hésitation : Mendoza, pour son côté ambigu, pragmatique, et non manichéen.
J'ai souvenir d'une princesse-sorcière bien méchante et charismatique également, mais elle était beaucoup plus prévisible.
À l'inverse, j'ai trouvé pénible le duo comique des 2 sbires marins. Visiblement, ils sont là pour les plus jeunes, comme c'est souvent le cas pour des BD ou DA.

Pas de partie préférée en particulier, mais globalement j'apprécie surtout les explorations archéologiques dans les temples. Et les scènes sublimées par la musique excellente (genre 1er vol du condor).

Mendoza reste mon personnage préféré, classieux, ambigu, ni tout blanc ni tout noir comme l'a souligné Vic. Il est assez pragmatique, s'adapte à la situation tout en restant fidèle à lui-même quelque part. Zia est assez attachante également, pas trop "jeune fille en détresse à sauver", genre qui m'énerve toujours chez les personnages féminins.

Je n'ai pas du tout aimé le grand condor... Là, le dessin animé a pris pour moi un virage à la Goldorak que j'ai jamais accepté. Autant Solaris me paraît crédible, autant le grand condor, là c'est trop.

Pas de partie préférée, l'ensemble est bien, homogène et équilibré, c'est un tout.

Quel est votre personnage préféré ? Pour moi aussi, c'est Mendoza. C'est le type-même de l'aventurier dans la lignée d'un Indiana Jones, mais adapté au XVIe siècle.

Même si, dans la version originale du bouquin de Scott O'Dell, son existence finit plutôt mal...

Spoiler:

Vous êtes plutôt Solaris ou le grand condor ? Solaris.

Quel est votre personnage préféré ? Mendoza car moins crétin que les 2 autres et moins cucu que les gamins. Et comme le dit VS par moment on ne sait pas trop s'il est sympa ou juste vénal.


Vous êtes plutôt Solaris ou le grand condor ? Solaris


Enfin quelle est votre partie préférée du dessin animé ? J'en sais rien, il y a pas mal de bons moments dans ce DA, difficile d'en choisir un en particulier.

Je vois que Mendoza fait l'unanimité. C'est également mon personnage préféré (d'ailleurs tous dessins animés confondus). C'est l'aventurier par excellence, ambigu, pas du tout manichéen, intelligent, malin, rusé, fort. Il s'adapte en effet au fil de l'aventure à toutes les situations. Il évolue progressivement, au début seul l'or l'intéressait et il s'attache aux enfants épisodes après épisodes.

Je préfère Solaris au grand condor de mon coté. Solaris est grand vaste, il comporte de nombreuses cabines, d'endroits pour vivre. En plus d'être un bateau c'est aussi un lieu de vie. Le grand condor sa cabine est trop exigu, et il sert avant tout de "transport". Et puis j'ai toujours préféré les bateaux aux avions

En ce qui concerne les différentes parties, l'ensemble est en effet homogène, sans temps faibles, ni ratage. Tout est bon et solide, j'adore l'ensemble. Néanmoins j'ai une préférence pour la partie du début des temples Mayas. Avec la recherche des différentes parties des manuscrit permettant par la suite de trouver le repaire des Olmèques. On découvre ces magnifiques temples et des manuscrits dans une jungle inexpugnable, j'aime beaucoup.

Voyageur Solitaire a écrit:

pas trop "jeune fille en détresse à sauver", genre qui m'énerve toujours chez les personnages féminins.
.

Physiquement ça reste quand même la plus faible du groupe (ce qui est logique). Elle tombe plusieurs fois, elle est sauvée également régulièrement, notamment lors de la chute d'eau. On est quand même dans une optique de la jeune fille à sauver. C'est aussi l'époque qui veut ça (un peu le rôle de la princesse). Néanmoins elle n'est pas nunuche, elle est mature et trouve souvent les bonnes idées pour aider le groupe.

La relation entre Esteban et Zia commence d'abord par une amitié forte et vers la fin le rapprochement se fait encore plus fort. Esteban l'appelle alors "Ma Zia" quand elle est en difficulté, voulant la sauver par tous les moyens. Cela étant il n'y aura pas de relation amoureuse qu'on pourrait deviner dans la nouvelle version. Zia est alors beaucoup plus indépendante, elle séduit et se détache d'Esteban. Les auteurs ont voulu la montrer en jeune fille moderne et libérée. Ce qui gène beaucoup vu l'époque pour une jeune fille Inca du XVIe siècle...

Il est clair que pour comprendre le personnage de Zia, il faut se replacer dans l'époque. Mais si elle reste dans une attitude "attendue", celle de la belle à défendre et sauver, elle est néanmoins intelligente ou du moins futée, elle sait lire les Kipus... Elle est quelque part la dépositaire, l'héritière d'une civilisation brillante, ce qui donne de l'épaisseur au personnage.

Après, elle est très jeune. Elle peut donc changer de caractère lors du passage de jeune fille à jeune femme. Mais de là à en faire une fille moderne et libérée... La nouvelle version a clairement adapté le personnage pour le faire correspondre à notre époque, ce qui est ridicule.

Voyageur Solitaire a écrit:

elle sait lire les Kipus... Elle est quelque part la dépositaire, l'héritière d'une civilisation brillante, ce qui donne de l'épaisseur au personnage.

Ce qui correspond un peu à la réalité historique. A cette époque, très peu de personnes parmi les Incas étaient capables de lire les kipus. En général, ce privilège était réservé à la classe sacerdotale. D'ailleurs, Zia est fille de prêtre, si je me souviens bien.

Zia est la fille de Papacamayo, qui est effectivement un grand prête Inca. Après l'enlèvement de sa fille il partira à la recherche des cités d'or, qu'il trouvera au pays Maya.

Donc oui il est logique de voir Zia lire les kipus. C'est dommage de voir sa personnalité changer dans la nouvelle version pour plaire aux jeunes filles modernes...

C'est très tendance au cinéma actuellement (et c'est très con aussi...) : on modifie complètement une oeuvre pour l'adapter au public d'aujourd'hui. Pour les films historiques, c'est catastrophique, on nie complètement l'époque, son atmosphère, sa mentalité, on dénature et bafoue l'Histoire... Comme si on avait honte et qu'on voulait refaire l'Histoire parce que les valeurs et mentalités de ces époques ne correspondent pas/plus aux nôtres... Pathétique, formidable régression...

Voyageur Solitaire a écrit:

Pour les films historiques, c'est catastrophique, on nie complètement l'époque, son atmosphère, sa mentalité, on dénature et bafoue l'Histoire... Comme si on avait honte et qu'on voulait refaire l'Histoire parce que les valeurs et mentalités de ces époques ne correspondent pas/plus aux nôtres... Pathétique, formidable régression...

Comme ça, par exemple...



La scène la plus invraisemblable d'un point de vue historique.

Oui les nouvelles adaptations de DA, sont aseptisées, formatées. Il ne faut pas faire peur aux plus jeunes soit disant. Des censures bien aidées par des assoc conservatrices comme familles de France et bien d'autres. Une bien triste époque...

Rah, mais, me dégoûtez pas ! J'ai eu la 2e saison à Noël, pas encore eu le temps de la regarder parce qu'avant je veux revoir la 1re avec les enfants, et qu'à cause de ces putains de rythmes scolaire on arrive plus à se caser de soirées DVD.

Nicolas Constans, « La véritable expédition vers les cités d’or », Le Monde, 8 mars 2016

Nicolas Constans a écrit:

Un fiasco. Au XVIe, l'expédition pour retrouver les cités d'or en Amérique du Nord s'est terminée par une triste bataille… dont le lieu semble avoir été découvert.

[…]
C'est en février 1540 qu'est lancée la première vraie expédition terrestre d'ampleur vers l'intérieur du continent. Un jeune gouverneur espagnol de vingt-neuf ans, Francisco Vázquez de Coronado en prend la tête. Parti en éclaireur l'année précédente avec un esclave appelé Esteban, un franciscain niçois lui a fait le récit alléchant d'une magnifique cité, aperçue de loin.  Les cités d'or ? Son compte-rendu semble en tout cas confirmer des rumeurs insistantes sur la présence d'importantes richesses dans cette région inexplorée. Et pour encore beaucoup d'Espagnols, à l'époque, l'Amérique n'est qu'une antichambre vers les Indes. Il doit bien y avoir un passage vers le reste de l'Asie par le nord…
[…]
Arrivant là où devait se trouver l'opulente cité, épuisés et affamés, les explorateurs ne découvrent qu'une petite bourgade aux murs en terre crue, dont les habitants les contraignent à livrer bataille. Plus nombreux, les Espagnols remportent la victoire, mais Coronado est grièvement blessé. Faut-il faire demi-tour, à peine arrivé ? Suite à la reconnaissance d'un de ses adjoints, le jeune gouverneur décide néanmoins d'aller plus loin, vers une vaste vallée peuplée de paisibles cultivateurs de maïs.
[…]
les choses dégénèrent. Aux attaques des Indiens, répondent combats et massacres des Espagnols. Bientôt, le conflit s'étend à plusieurs villages. Les indigènes finissent par se réfugier dans le mieux fortifié d'entre eux, appelé Moho. […] les Espagnols […] tuent ou capturent les survivants. C'est fini.

Coronado poussera encore un peu vers l'est, dans le Texas et Kansas actuels, mais finira par rebrousser chemin et rentrer, ruiné, en 1542. Quant aux Espagnols, on ne les y reprendra plus. Qu'on ne leur parle plus de cités d'or. La région ne recevra pas la visite d'Européens pendant quarante ans. Et les Indiens de la région, suite à ce rendez-vous manqué, cultiveront dans leurs traditions orales un ressentiment tenace, qui culminera notamment à la fin du XVIIe siècle lors d'importantes révoltes.
[…]
[il reste un village du Río Grande .] Le plus grand. Un terrain intact, jamais fouillé, dont le sous-sol contient probablement les vestiges du village. Seulement, à la fin des années 1980, une opération immobilière menace de le détruire. Alors la ville d'Albuquerque, dont l'expansion galopante encercle peu à peu le site, décide de s'en porter acquéreur. Peu de temps après, le site, qui s'appelle Piedras Marcadas, devient un monument historique.
[…]
les [communautés indiennes] s'élèvent contre la volonté d'une équipe d'archéologues de creuser la terre pour y faire des fouilles. Sauf cas de force majeure, eux ne la creusent jamais. Ils considèrent que le sol est sacré. Certains que leurs ancêtres y vivent. En outre, font-ils remarquer, tous les anciens villages de cette époque ont été fouillés ou détruits. Ils demandent que pour une fois, on laisse leurs terres et leurs morts tranquilles.
[…]
[Les archéologues] décident de mettre en œuvre une batterie de techniques géophysiques qui permettent de sonder le sous-sol. Grâce à celle-ci, ils parviennent à révéler à peu près les fondations des murs en terre crue du village. Et donc à en dresser une carte, sur à peu près un tiers de sa surface.

Mais en 2007, en débroussaillant pour dégager le passage de leurs appareils, les archéologues font une autre découverte : un vieux clou rouillé. En l'examinant, ils constatent que sa tête comporte des facettes. Ce qui veut dire qu'il date du XVIe siècle… Coronado serait-il passé par-là ? L'équipe décide alors d'utiliser des détecteurs de métaux sur la zone.
[…]
Surtout, apparaissent rapidement des éléments qui, tous ensemble, évoquent assez fortement un combat : pointes de traits d'arbalètes et éléments d'arcs, munitions en plomb, fragments de cottes de maille, extrémité d'une dague, bout d'un fourreau d'épée, etc. Des balles d'arquebuses, écrasées, ont visiblement été tirées. Des pointes de traits d'arbalète sont tordues pour la même raison. De nombreux débris d'obsidienne pourraient venir des massues à pointes très répandues en Amérique centrale qu'avaient emportées une partie de la troupe. Enfin, les archéologues ont découvert 25 balles de frondes, une arme encore en usage dans les populations indiennes de la région il y a moins d'un siècle. Elles étaient présentes directement sur le sol, ce qui laisse supposer qu'il y en a beaucoup plus sous terre.

Enfin, les objets et fragments ne sont pas répartis de manière homogène dans tout le village. Ils semblent concentrés à certains endroits bien particuliers. Comme si des combats intenses s'y étaient déroulés… C'est le cas dans une rue du village. Les éléments métalliques y semblent particulièrement déformés et émiettés, ce qui évoque des luttes (même si d'autres interprétations sont possibles.)
[…]
Mais l'autre candidat, Santiago, n'a pas dit son dernier mot. En 2013, d'autres archéologues l'ont à leur tour passé au détecteur de métaux, retrouvant des centaines d'objets et de fragments très similaires à ceux de Piedras Marcadas. « Eux pensent que Moho est Santiago, moi que c'est Piedras Marcadas, explique Matthew Schmader, archéologue de la ville d'Albuquerque. Quoiqu'il en soit, celui des deux qui n'est pas Moho est probablement Alcanfor, le village où les Espagnols ont passé l'hiver.