(image : allocine.fr)
Après quelques films historiques russes, pourquoi ne pas s'intéresser aux films du même genre mais Kazakhs ?
Voici donc
Tomiris, réalisé par Akan Satayev. Avec un casting garanti sans stars hollywoodiennes...
L'histoire reprend un personnage historique mais sur l'existence duquel beaucoup d'historiens ont encore des doutes, la reine Tomiris.
Reine des Massagètes, un peuple de cavaliers nomades d'Eurasie, entre Mer Caspienne et Mer d'Aral, cette farouche souveraine aurait vaincu les perses de Cyrus le Grand en personne et serait considérée comme la dernière reine des Amazones, surnommée "la reine des steppes".
Le film retrace donc l'épopée de cette souveraine, autant guerrière que reine avisée, qui tente de repousser les armées de l'empire Perse.
Alors je ne l'ai pas vu mais après avoir pas mal potassé de nombreuses critiques, qu'en serait-il ?
La première chose appréciée, c'est l'originalité, le dépaysement. On est dans une région peu connue, avec un morceau d'histoire encore moins connu et un personnage inconnu (j'ai fait comme tout le monde, je suis allé sur Wikipédia pour savoir qui c'était). Les paysages seraient magnifiques, les costumes soignés, le casting 100% local et l'ensemble assez brut, authentique : pas de stars hollywoodiennes, un budget réduit et par conséquent, pas de numérique ni d'effets spéciaux, des batailles avec de vrais figurants et pas des milliers de soldats rajoutés numériquement. Le tout, on l'imagine, dans un cadre resserré, pas de vues spectaculaires et de panoramas grandioses. Et il semble bien que l'actrice principale, Almira Tursyn, s'en tire avec les honneurs (psychologue de métier à la base, elle a appris tir à l'arc, équitation et combat à l'épée pour les besoins du film, quand-même).
(image : azertag.az)
Mais ce qui ressort aussi, c'est le côté historique complètement foiré. Il semble bien qu'on ait là une oeuvre "patriotique", avec un personnage semi-légendaire utilisé dans un film financé par le gouvernement d'un pays qui n'existait pas à l'époque... Les Perses seraient présentés comme des rustres ou des sauvages, refoulés par la grande reine héroïque locale. Sauf que Tomiris et les siens étaient issus de peuples indo-iraniens, proches des Scythes, assez loin des personnages asiatiques qu'on voit dans le film... Ce dernier sentirait donc bon la récupération historique, quitte à trafiquer un peu, beaucoup, faits et personnages. Et l'ensemble serait aussi, conséquence logique, manichéen au possible et on n'échapperait pas aux inévitables cours de morale et grands discours sur la liberté, l'honneur, la patrie, la loyauté, tout ça...
(image : twitter.com)
(image : emprimeur.ca)
Il n'empêche que je suis tenté. J'apprécie de plus en plus ces films inconnus, maladroits certes mais authentiques, loin des blockbusters gavés de numérique et des stars botoxées et qui font découvrir des personnages et faits mal connus, voire inconnus. Par contre, c'est long : quasiment 02h30 !
A voir.