(Photo : pirwahostels.com)
Il fait vibrer haut les couleurs éclatantes de l'Amérique du Sud sous un ciel d'un bleu pur...
Le couvent
Santa Catalina à Arequipa, au Pérou, est le plus grand couvent au monde et le plus important édifice religieux du pays. Toujours en activité, il abrite une communauté de sœurs carmélites.
Construit en 1579, c'est une véritable petite ville avec ses 20 462 mètres carrés. Au temps de sa splendeur, 450 nonnes y vivaient en autarcie, sans lien aucun avec l'extérieur. Elles sont 40 aujourd'hui.
C'est une petite ville, conçue comme telle, avec ses rues, ses places, ses jardins, ses cuisines, son lavoir, son herboristerie... Et surtout ses couleurs éclatantes, vibrantes, qui attirent les photographes et visiteurs du monde entier, en particulier ses "terracotta", ses blancs et ses bleus magnifiques, sans oublier le vert des cactus et des plantes.
(Photo : holeinthedonut.com)
(Photo : timetravelturtle.com)
(Photo : classadventuretravel.com)
(Photo : dreamstime.com)
(Photo : infodestino.com)
Le lavoir, avec sa rigole en pierre et sur les côtés, les jarres coupées en deux où les nonnes lavaient leur linge...
(Photo : picssr.com)
C'est donc en 1579 que le monastère est fondé à Arequipa, petite ville classée depuis au Patrimoine Mondial par l'UNESCO. Mais tout commence en fait en 1577 avec Francisco Toledo qui décide de la fondation du couvent. C'est une femme pourtant qui va véritablement donner l'impulsion principale au lieu, Dona Maria de Guzman. Malgré sa grande richesse et sa beauté, la belle était désespérée car elle ne pouvait avoir d'enfants. Elle décida finalement de se faire religieuse, d'entrer au monastère en construction et de donner à l'institution toute sa fortune.
Grâce à ces moyens conséquents, le bâtiment se développe et s'agrandit jusqu'à un violent séisme qui l'endommage sérieusement en 1582. Les dégâts sont si importants que les religieux ne peuvent faire face aux dépenses. Les habitants décident alors de les aider et construisent une véritable petite ville, dont le couvent pour les nonnes, nombreuses à postuler. A l'époque en effet, dans les grandes familles, il est très honorable d'avoir une fille faisant partie de ce lieu prestigieux et respecté. Souvent la cadette, qui y venait avec sa suite. Elles y recevaient une éducation soignée avant de retourner auprès de leur famille avec une dot confortable ou de prononcer leurs vœux et de rester. Elles vivaient dans les petites maisons avec leurs servantes, y apprenaient la musique, le chant, la poésie...
Des règles strictes sont édictées en 1870 par le Pape qui juge ce mode de vie trop hédoniste : les nonnes se replient alors sur le couvent lui-même et y vivent en complète autarcie, sans contact avec l'extérieur, règle qui durera jusqu'en 1970. Les membres de leur famille venus les visiter ne peuvent leur parler que derrière un grillage de bois ouvragé et finement sculpté. En 1970, cette autarcie ne peut plus se maintenir, notamment pour des raisons financières (manque de fonds pour réparer suite à de nombreux séismes) et en accord avec le gouvernement qui veut ouvrir l'endroit au tourisme, les nonnes acceptent de faire de même.
L'endroit se visite donc aujourd'hui. Les sœurs gardent une partie réservée interdite au public et se montrent parfois à l'occasion de la messe. Le bâtiment abrite de superbes fresques à l'ombre de ses galeries aux couleurs éclatantes :
(Photo : ptsperu.com)
(Photo : thelittlebowidea.com)
De nombreux tableaux sont également offerts à la vue du public :
(Photo : andina.pe)
Mais la plupart des gens viennent avant tout pour la beauté des lieux, pour se perdre dans les petites rues de cette véritable ville, aux couleurs magnifiques :
(Photo : flick.fr)
(Photo : jonistravelling.com)
(Photo : dreamstime.com)
Malgré les nombreuses secousses sismiques qui l'ont endommagé au cours des siècles, l'ensemble est resté intact, tel qu'il était lors de sa construction, témoignage précieux pour les historiens, architectes, urbanistes et artistes. Nombreux, parmi ces derniers, viennent y peindre ou dessiner ou encore étudier la façon dont ces couleurs incroyables ont été élaborées et appliquées.
(Photo : ignacioteran.com)
Tout est en fait bâti en
sillar, une roche volcanique utilisée ici où la pierre est rare. Elle est blanche au départ, les couleurs ont ensuite été appliquées par un enduit.
Les urbanistes et historiens sont eux fascinés par cette organisation inhabituelle pour un tel lieu : chaque nonne avait semble-t-il, au lieu d'une cellule, sa petite maison individuelle. Elles allaient et venaient à travers les rues ensoleillées, se retrouvaient au lavoir, à la fontaine, au jardin, isolées derrière les hauts murs.
(Photo : milesandlove.com)
(Photo : whatside.fr)
Enfin, il faut dire un mot du site, magnifique. Arequipa, capitale de la province du même nom, est bâtie à 2335 mètres d'altitude et située entre trois volcans éteints. On la surnomme "la cité blanche", en référence à ses bâtiments en sillar. Elle vous offrira entre autres sa cathédrale imposante et sa place d'armes, avec son immense fontaine :
(Photos : thelittlebowidea.com)