TRADITION PICTURALE DE NOËL

Certainement la plus grande et la plus belle des oeuvres du peintre Carlo Dolci sur ce thème. Les Trois Rois, vêtus de robes somptueuses, sont agenouillés aux pieds de la Vierge, les bras chargés de cadeaux pour l'Enfant-Roi. Celui-ci les bénit en retour. La richesse de l'oeuvre et le raffinement des détails sont vraiment extraordinaires, notamment dans les vêtements exotiques et les bijoux portés par les Mages. La somptuosité et l'éclat de leurs robes vivifie l'ensemble.

Cette toile a été commandée à l'artiste lorsqu'il avait 33 ans. Le sujet a une résonance particulière pour Dolci et s'est même représenté sur le tableau : il se trouve debout, en arrière-plan, portant un turban sur la tête.

Si je n'aime pas beaucoup la peinture du XVIIIème, je déteste globalement celle du XVIIème... C'est figé, pompeux, académique. Le Classicisme dans toute sa splendeur. Y a rien de vivant, rien de vibrant, aucun mouvement et aucune émotion, c'est aussi froid et figé que le Versailles de Louis XIV.
Et comme en plus je suis athée, volontiers anticlérical et que Noël me gonfle...

Beaucoup de sérénité et d'apaisement dans ce tableau. Un moment de calme qui nous fait oublier l'agitation de ce monde. Cela fait du bien à l'âme de contempler ce genre d’œuvres.

Mort de rire ! La gueule de Joseph... La tronche du cocu qui contemple le gamin en venant de réaliser que ce n'est pas le sien, lol ! Ou le mec qui se dit que c'est fini, qu'il en prend pour 20 ans avec le mioche à élever...
Sans parler de ce divin nourrisson très star déjà avec sa pose très glamour et qui semble poser devant l'objectif d'un photographe de mode...
C'est comme le reste, figé, froid, contenu. Aucune vie, aucun mouvement, les personnages ont l'air de se faire chier... Le Maniérisme ou le Classicisme dans toute sa froideur.

C'est vrai que Joseph n'est pas trop bien mis à l'honneur sur ce tableau, mais, au fond, on s'en fiche puisque ce n'est pas lui le héros central de l'histoire. C'est pourquoi l'artiste a insisté sur le visage rayonnant de Marie et surtout l'Enfant-Roi.

Il est vrai que tout est bien propre, que l'on peut juger la scène fixée, sans mouvement. Mais c'est justement pour créer un sentiment d'intemporalité. Le monde peut changer mais il y a des repères fixes auxquels on peut s'accrocher pour éviter de sombrer. Je pense qu'à notre époque actuelle, c'est on ne peut plus essentiel, bien plus qu'au XVIe siècle d'ailleurs.

Tu vois, quand j'étais plus jeune, les repères, je m'en fichais un peu. Mais en prenant de l'âge, je me dis que, au fond, nous en avons besoin... surtout dans un monde qui va trop vite et qui n'est plus vraiment sûr...

Joseph a l'air de se dire "Mais bordel c'est quoi ce mioche c'est pas le mien, qu'est ce que c'est que cette merde ??"

Toi aussi, t'as pensé à ça ?

Ben franchement sa moue dubitative fait peine à voir, on croirait presque une œuvre parodique...

Marie, elle, semble très faussement zen... "C'est bon, il dit rien... Si ça se trouve, il a rien vu... Pas bouger, juste attendre..."

L'enfant roi lui doit se dire "ah ah je l'ai bien eu le vieuc, allez je pose pour la photo, ah bah non c'est vrai ça n'existait pas encore"

Cette oeuvre célèbre fut commandée spécialement par l’Électeur de Saxe afin de décorer sa chapelle en son château de Wittenberg. Pour la réaliser, le peintre Dürer s'inspira de ce qu'il vit en Italie au cours d'un de ses voyages, notamment par l'emploi des couleurs et de la perspective. On y retrouve d'ailleurs une influence très nette d'Andrea Mantegna et de Giovanni Bellini.

Le tableau se trouve aujourd'hui exposé à la Galerie des Offices à Florence depuis 1793, suite à un échange avec la Galerie Impériale de Vienne.