(Images : voyagesautenteo.com)
Méconnu, épargné par les touristes qui se ruent vers un Machu Picchu victime de son succès et menacé, Choquequirao fait partie de ces ultimes refuges de la civilisation inca, restés ignorés des espagnols. Sa configuration, sa position et son architecture en ont fait "l'autre Machu Picchu", tant les deux sites se ressemblent.
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Choquequirao est bâtie à 3 000 mètres d'altitude, reliée à Cuzco, l'ancienne capitale, par une longue route. Cuzco est à 160 kilomètres, Machu Picchu à 75. On pense qu'elle a été bâtie vers 1536 sur ordre de Pachahutec, l'oeuvre de ce dernier poursuivie par son fils, Tupac Yupanqui. Son nom signifie "berceau d'or"...
Aujourd'hui, seul 30% de la cité a été découvert et défriché, le reste est sous la forêt.
Le site se compose de deux parties.
La haute comprend palais, temples et habitations ainsi qu'un aqueduc permettant d'alimenter la cité avec l'eau venue de la montagne. L'endroit comprend de nombreuses sources et un système élaboré de canaux d'irrigation.
La basse comprend les entrepôts, les ateliers, de grands dortoirs, des greniers...
Le plus impressionnant reste les terrasses :
(Images : voyagesautenteo.com)
(Images : intrepidtravel.com)
Un ensemble incroyable de 130 terrasses creusées à flanc de montagne, reliées par un escalier de pierre. Fait étonnant, 23 lamas y sont peints en blanc, se détachant sur la pierre. Les incas n'ont pas hésité à niveler le sommet de la colline pour en faire un vaste espace de 30 mètres par 50, sans doute une plateforme astronomique, pour honorer le soleil ou observer les astres. Vue époustouflante garantie.
La cité semble avoir eu une fonction militaire avant tout, elle aurait été l'un des "verrous" de la Vallée Sacrée et de la route menant à la capitale. Trois fois plus vaste que Machu Picchu, elle s'étend sur 1 800 hectares et on estime que 15 000 personnes y vivaient.
(Images : Eric et Flo, personnal work)
Mais surtout, Choquequirao est restée ignorée des espagnols. Elle servît sans doute d'ultime refuge aux derniers incas fuyant l'invasion et s'étant réfugiés dans ces hauteurs. On a retrouvé près du site un cimetière avec 18 momies intactes, ce qui laisse penser que les réfugiés ont poursuivi leur vie en ces lieux sans être inquiétés. L'endroit fût mentionné pour la première fois par l'explorateur espagnol Juan Arias Diaz en 1710. On trouve une trace écrite, mais restée ignorée, du site en 1768. C'est finalement en 1834 que le site est officiellement découvert par l'explorateur français Eugène de Sartigues. De son côté, Hiram Birgham, qui découvrît Machu Picchu, visita Choquequirao en 1909.
Aujourd'hui, Choquequirao reste encore confidentiel, occulté, éclipsé par Machu Picchu. Du coup, très peu de touristes et plutôt des randonneurs, amateurs de treks dans des paysages époustouflants ou passionnés d'histoire précolombienne. Se rendre à Choquequirao reste difficile, le site est accessible à pied uniquement, il faut être en bonne condition physique pour les deux jours d'une route difficile et impressionnante, qu'il est fortement déconseillé d'emprunter sans guide. Espérons que tout cela protège encore longtemps "l'autre Machu Picchu"...
(Images : perinkasroutes.com)