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 LA GRANDE BOUFFE (1973)

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Voyageur Solitaire
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Voyageur Solitaire


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MessageSujet: LA GRANDE BOUFFE (1973)   LA GRANDE BOUFFE (1973) Icon_minitimeLun 18 Mai - 20:46

LA GRANDE BOUFFE (1973) La_gra11

(Image : senscritique .com)

Avertissement : ce film comporte quelques scènes de nudité et d'autres assez crues

Un film qui fît scandale dans les pourtant très ouvertes années 1970 où l'on n'avait pas peur de choquer et d'interpeller au cinéma.

Quatre amis quadragénaires et aisés, jouisseurs et hédonistes, déçus par une vie ennuyeuse et inassouvie, décident de se suicider par la nourriture. Ils s'enferment dans une villa isolée et luxueuse pour festoyer, manger jusqu'à en crever. Chacun a sa raison de vouloir en finir, chacun a ses désirs refoulés et ses désillusions. Alors que le weekend commence, débarque une institutrice plantureuse, Andrea, qui demande à visiter la villa. Les quatre hommes décident de l'inviter à dîner et, par sa présence, envisagent de faire venir des femmes auprès d'eux. Ils font finalement venir des prostituées et la chair se mêle à la bonne chère... Mais ces dernières devinent le projet des quatre compères et, effrayées, s'enfuient. Andrea, fascinée malgré elle, décide de rester jusqu'au bout… La voluptueuse institutrice incarnera une présence charnelle, maternelle et bienveillante entre les quatres amis qu'elle accompagnera jusqu'à leur dernier instant.

Réalisé par Marco Ferreri, avec de grands acteurs dont Michel Piccoli qui vient de nous quitter, mais aussi Philippe Noiret, Marcello Mastroianni et Ugo Tognazzi, La grande bouffe fît scandale à l'époque et déchaîna la polémique.
On pense au Satyricon de Fellini, voire à certains films de Pasolini, avec ce festin gargantuesque, ces ripailles qui en deviennent presque obscènes, écoeurantes (avec les gros plans des bouches avides dévorant la nourriture). Ferreri livre ici une satire féroce d'une bourgeoisie désoeuvrée, décadente, symbolisée par ces quatre hommes prisonniers des convenances, de leur éducation, de leurs désirs refoulés, de leur vie ennuyeuse et morne. La société de consommation en prend aussi pour son grade au passage, avec ses excès, jusqu'à l'auto-destruction. Critique du gaspillage, de l'égoïsme, de la recherche frénétique du plaisir.

Plus le film avance, plus le "suicide gastronomique" avec grands crus, mets fins et chandeliers tourne au sordide. Ces quatre hommes, livrés à leur boulimie d'abord alimentaire puis sexuelle, finissent de manière abjecte, pathétique : l'un d'eux a tellement mangé que, congestionné, il ne parvient plus à flatuler ni à marcher, un autre se vide avant de s'effondrer, un troisième s'étouffe jusqu'à la mort en se gavant… Les toilettes de la maison, bouchées, explosent, aspergeant le sol d'excréments, les corps des défunts sont conservés dans la chambre froide… La scène finale montre des chiens envahissant le jardin pour dévorer la viande laissée là par les livreurs.
Les plaisirs de la chair/chère jusqu'à la mort. La bouffe, le sexe, la mort. La trilogie est là pour un film féroce, drôle et sordide qui, aujourd'hui encore, dérange, perturbe.

Le comique est là également. La scène où les toilettes sautent vaut son pesant d'or, tordante, avec Marcello aspergé de matière fécale qui sort de la pièce, criant avec son accent italien : "Je suis emmerdé !" et Piccoli, en robe de chambre luxueuse, qui tente de maîtriser la fuite, en criant : "C'est la catastrophe ! C'est l'horreur ! C'est l'immondice ! C'est épouvantable, c'est monstrueux !" pendant qu'Hugo se tord de rire à s'étouffer… Car ces quatre amis ne sont pas de vulgaires jouisseurs, ce sont des esthètes, des hommes de goût (c'est le cas de le dire) et certaines situations en deviennent cocasses, voire féroces. Sans oublier les répliques cultes comme Hugo gavant Michel, alité, à la cuillère en lui disant :"Mange. Si tu ne manges pas, tu ne pourras pas mourir".
Un film qui, en tous cas, ne pourrait certainement pas être réalisé aujourd'hui. Impossible d'imaginer montrer aujourd'hui cette compétition frénétique, culinaire et sexuelle, qui vire au pathétique, à l'écoeurement, jusqu'à ce que tout éclate, comme des boyaux trop gavés.
A voir, malgré sa longueur, ses lenteurs, par curiosité et en souvenir du cinéma français d'une autre époque.

Et bon appétit bien sûr !

LA GRANDE BOUFFE (1973) Filmpi11

(Image : repliquesdefilms.fr)
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