LE CINÉMA FRANÇAIS

Rubrique consacrée aux films français d'hier ou d'aujourd'hui, vus, revus ou à découvrir.


Ce film raconte l'histoire d'Isa, vingt ans, qui, après avoir bourlingué avec pour tout bagage un sac a dos et une " philosophie de la galère ", débarque à Lille et rencontre Marie, vingt ans également, elle aussi fille du Nord, solitaire, comme elle, mais sauvage, écorchée, révoltée contre sa condition sociale.

Un conte social très perturbant, une histoire d'amitié déchirée par un amour impossible, une ambiance aussi grise que le ciel du Nord et pourtant au milieu de ces tourments, l'espoir et une étincelle de vie qui se rallume. Au prix toutefois d'un sacrifice.

Excellente interprétation des deux actrices et notamment Elodie Bouchez qui obtiendra le César du Meilleur Espoir Féminin en 1999. Le film, lui-même, remportera un César la même année.

Cinéma aussi insipide que la chanson française actuelle, cinéma qui se veut intellectuel, social ou dramatique et qui n'inspire que l'ennui, l'indifférence totale. Le tout couronné par une cérémonie des Césars qui voudrait copier celle des Oscars mais où tout le monde semble s'emmerder du début à la fin d'une soirée poussive et fastidieuse, chiante. Toujours la même chose, je t'aime mais je dois te quitter, tu m'aimes mais tu dois partir, tu peux pas comprendre… Les Inconnus ont magnifiquement tout résumé dans un sketch criant de vérité et toujours d'actualité.

Le cinéma français pour moi, ce sont les années 70 et 80, des films comme Garde à vue, I comme Icare, Le prix du danger, Le vieux fusil… Ce sont les films policiers de Belmondo, les premiers films de Besson comme Subway, des actrices comme Romy Schneider et Marie-France Pisier, des acteurs comme Philippe Noiret, Lino Ventura, Gabin… De vrais réalisateurs, avec de vrais dialoguistes, racontant de vraies histoires.
Même pour les films comiques, il y a eu La grande vadrouille, L'aile ou la cuisse, Le corniaud… Louis de Funès, Bourvil (époustouflant dans Le cercle rouge, dans un rôle dramatique magistral, d'autant plus qu'il se savait condamné)...

Vu ce film à l'époque, et comme la plupart du cinéma français de ces 20/25 dernière années je l'ai trouvé chiant. Après il faut dire que ce n'est pas ce que je cherche dans le cinéma, alors forcément voir un film français récent de ce type bof… Pas ma tasse de thé.

Des films français récents intéressants j'ai du en voir 1 ou 2, L'Affaire SK1 sur Guy George et Rapt inspiré de l'affaire Empain. Des récits inspirés d'évènements historiques des affaires judiciaires. Mais pour le reste c'est morne plaine à Waterloo. Quand au comique français moderne je déteste ça.

Warlock a écrit:

Vu ce film à l'époque, et comme la plupart du cinéma français de ces 20/25 dernière années je l'ai trouvé chiant. Après il faut dire que ce n'est pas ce que je cherche dans le cinéma, alors forcément voir un film français récent de ce type bof…  Pas ma tasse de thé.

Moi aussi, il y a vingt ans, je me désintéressais de ce genre de films, recherchant plutôt l'action ou le fantastique. Et puis, aujourd'hui, je me dis qu'ils sont quand même des marqueurs sociaux assez forts, représentatifs d'une époque. J'essaie de mieux les comprendre et d'analyser ce que leurs réalisateurs ont voulu nous dire.

Ces films nous aident à mieux comprendre la vie, l'évolution des mœurs, la société dans laquelle on vit aujourd'hui. Les rapports entre les humains. C'est quasiment sociologique. Et chacun de ses films peut être un bon sujet d'étude.

Après, cela ne m'empêche pas d'apprécier un bon vieux polar aux dialogues d'Audiard ou une comédie bien franchouillarde aussi...

Voyageur Solitaire a écrit:

Le cinéma français pour moi, ce sont les années 70 et 80, des films comme Garde à vue, I comme Icare, Le prix du danger, Le vieux fusil… Ce sont les films policiers de Belmondo, les premiers films de Besson comme Subway, des actrices comme Romy Schneider et Marie-France Pisier, des acteurs comme Philippe Noiret, Lino Ventura, Gabin… De vrais réalisateurs, avec de vrais dialoguistes, racontant de vraies histoires.
Même pour les films comiques, il y a eu La grande vadrouille, L'aile ou la cuisse, Le corniaud… Louis de Funès, Bourvil (époustouflant dans Le cercle rouge, dans un rôle dramatique magistral, d'autant plus qu'il se savait condamné)...

Oui, bien sur. Ces films étaient la Grande Epoque du cinéma français.

Sans oublier les comédies de Francis Veber avec Pierre Richard et Gérard Depardieu. De vrais buddy movies à la françaises, servis par des thèmes musicaux inoubliables :





Ces mélodies, composées de main de maître par le grand Vladimir Cosma et qui te donnait envie de t'évader. *

C'était une autre époque...

* D'ailleurs, que crois-tu que j'ai en permanence comme musique dans les oreilles, sinon ces mélodies, quand je voyage ?

Il y a aussi, et là de manière générale, une évolution du public. Avant, on n'avait pas peur de réaliser des films "psychologiques" ou qui font réfléchir, parce qu'on savait qu'il y avait un public qui suivait. Aujourd'hui, à l'heure du divertissement et des effets spéciaux, ce n'est plus le cas.

Pour le cinéma français, il y avait quand-même et surtout des réalisateurs incroyables, des dialoguistes et un vivier d'acteurs/actrices phénoménal : Montand, Signoret, Noiret, Romy Schneider, Lino Ventura, Gabin… Même dans la veine comique, des types comme Louis de Funès, Bourvil et Fernandel étaient des géants. Si la série des "Gendarmes" vole assez bas quand-même, de Funès dans La grande vadrouille, La folie des grandeurs ou Le corniaud, pour ne citer que ceux-là, c'était quelque chose. Michel Serrault était également très fort dans les rôles dramatiques, il n'y a qu'à (re)voir Garde à vue où il est loin de La cage aux folles… Sans oublier notre Bébel, époustouflant, charmeur, insolent, un monument. Rien que Peur sur la ville te scotche à ton siège.

Voyageur Solitaire a écrit:

Il y a aussi, et là de manière générale, une évolution du public. Avant, on n'avait pas peur de réaliser des films "psychologiques" ou qui font réfléchir, parce qu'on savait qu'il y avait un public qui suivait. Aujourd'hui, à l'heure du divertissement et des effets spéciaux, ce n'est plus le cas.

En ce qui me concerne, je n'ai rien contre les films qui font réfléchir. Déjà, il y a l'état d'esprit du moment et si j'ai envie de réfléchir ou pas justement. Ce que je n'aime pas, c'est l'intellectualisme. Le genre de films fait pour des gogos prétentieux qui n'ont rien compris à ce qu'ils ont vu mais qui vont en mettre plein la vue aux autres rien que pour se donner de grands airs.

Je le dis honnêtement : il y a de supposés films dits "intellos" qui m'ont fait atrocement fait chier. Je n'ai pas honte de l'avouer.

Mais je reconnais aussi que certains films, par leur propos, leur thématique, m'ont parfois fait chialer. Et je ne suis pas du genre à chialer facilement en regardant un film mais quand l'émotion est bien amenée, que c'est bien écrit, je ne peux m'empêcher de lâcher ma petite larme. Et ce ne sera pas forcément un film intello.

Concernant La Vie Rêvée des Anges - que je n'avais jamais encore vu jusqu'à aujourd'hui (c'est vous dire si jusqu'à présent je m'intéressais à ce genre de films ) - je dois avouer que je me suis attaché à l'histoire de ces deux gamines et que j'ai éprouvé de la compassion, surtout pour l'une d'elles - je ne dis rien pour ne pas spoiler - qui, manifestement, est perdue dans une passion amoureuse des plus chimériques. Et ça m'a un peu touché. D'où l'envie de vous le faire connaître, si vous ne l'avez encore jamais vu.

Citation :

Pour le cinéma français, il y avait quand-même et surtout des réalisateurs incroyables, des dialoguistes et un vivier d'acteurs/actrices phénoménal : Montand, Signoret, Noiret, Romy Schneider, Lino Ventura, Gabin… Même dans la veine comique, des types comme Louis de Funès, Bourvil et Fernandel étaient des géants. Si la série des "Gendarmes" vole assez bas quand-même, de Funès dans La grande vadrouille, La folie des grandeurs ou Le corniaud, pour ne citer que ceux-là, c'était quelque chose. Michel Serrault était également très fort dans les rôles dramatiques, il n'y a qu'à (re)voir Garde à vue où il est loin de La cage aux folles… Sans oublier notre Bébel, époustouflant, charmeur, insolent, un monument. Rien que Peur sur la ville te scotche à ton siège.

Je suis en train de me faire moisson de tous ces vieux films en version DVD. C'est pourquoi je traîne un peu dans les Happy Cash ou magasins d'occases de ce genre.

Par exemple, là, je me suis retrouvé une bonne dizaine de films avec Belmondo... ils vont rejoindre ma collection de Jean Gabin et de Alain Delon.

Cinéma français, je suis assez fourni... en vieux films, hélas... parce que c'est vrai que la scène actuelle n'offre plus vraiment de choses aussi captivantes.

Tiens, en regardant Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, dans l'épisode 3, le mec est un fan de Godard (on y voit des bobines d'Alphaville et d'À Bout de souffle).

Sérieusement, je crois que le grand public mesure mal l'influence que le cinéma français a eu sur le cinéma mondial.

D'abord parce qu'on l'a inventé. Pas que la technique avec les frères Lumière hein, aussi le fait de raconter des histoires, les effets spéciaux et le burlesque (tout ça par Georges Méliès). Ensuite, Jean Renoir ; putain, Renoir, le fils d'Auguste quoi ! Le mec, il troque les  pinceau en poil de cul de loutre de son papounet pour des pinceaux de lumière. Henri-Georges Clouzot, Max Ophüms, Jean-Pierre Melville, Alain Corneau, le nouvelle vague, Jacques Demy, Jean Cocteau  (ouais, s'cusez du peu)…

Ça balaie des polars incroyables, des films parisiens nombrilistes (spéciale dédicace à la Femis), des films d'animation à couper le souffle, du populaire rigolard…

La politique volontariste culturelle de la France, avec notamment l'avance sur recette du CNC et les coproductions des conseils régionaux, permet à un écosystème incroyable de se développer et de sortir de véritables perles dans lequel le système industriel n'aurait pas misé un kopeck (et bien évidemment, dans la masse, il y a de la perte).

Michel Piccoli s'en est allé…
J'imaginais même pas qu'il avait 94 ans !
Grand fan de Romy Schneider, je retiens les films où il a tourné à ses côtés.
Mais le rôle qui m'est resté, c'est celui du présentateur cynique et amoral, insolent, du très bon Le prix du danger :



Et puis, La grande bouffe aussi, encore un film qu'on ne pourrait plus réaliser aujourd'hui.

Michel Piccoli c'était une certaine idée du cinéma français. Un cinéma à hauteur d'homme, un cinéma charismatique. A une époque ou on savait faire de grands films français, avec de grands acteurs.

De lui je retiens surtout deux films. Et d'ailleurs deux films de Boisset, le très bon film politique typique des 70's "l'attentat" inspiré de l'affaire Ben Barka. Ainsi qu'effectivement le prix du danger, précurseur sur les dérives de la tv.

En ce moment, j'apprécie retourner un peu sur des vieux films français que je n'ai pas revus depuis 30 ans ou 40 ans. Avec un peu d'appréhension, j'ai revu La Chèvre avec le duo Pierre Richard-Depardieu. Cela fonctionne encore très bien, alors que les comédies sont souvent un genre casse gueule. En même temps, on peut reconnaître la patte de Francis Veber dans la minutie de l'écriture et dans sa maîtrise des duos de contraires qu'il redéploiera deux fois avec le même duo, ainsi que dans le Dîner de Cons.

En furerant sur le Web, en écoutant des critiques démolir le dernier Asterix au budget indécent, je découvre que Pierre Richard (Assurancetourix) a une scène clin d'œil copié/collé d'une scène de la Chèvre, justement. En tout cas aucune envie de voir cet Asterix de Canet, sous aucun prétexte.

Astérix en films récents c'est un peu comme les dernières bd, des produits marketings commerciaux sans aucun intérêts.

Sinon, si vous ne voulez pas vous taper la dernière bouse destinée, selon les dires de son auteur, à "sauver le cinéma français" (quelle prétention!), il y a - heureusement - de très jolis films qui sortent en ce moment chez nous et dont personne ne parle, hélas.

Notamment "La Grande Magie" de Noémie Lvovsky avec Denis Podalydès et Sergi Lopez dans les rôles titres.



Dont le synopsis est le suivent : cela se passe dans la France des années 1920 ; un hôtel au bord de la mer, un spectacle de magie qui distrait les clients désœuvrés. Marta, une jeune femme malheureuse avec son mari jaloux, accepte alors de participer à un numéro de disparition et en profite pour disparaître pour de bon. Pour répondre au mari exigeant le retour de sa femme, le magicien lui met entre les mains une boîte en lui disant qu’elle est à l’intérieur. Cependant il ne doit l’ouvrir que s’il a absolument foi en elle, sous peine de la faire disparaître à jamais. Le doute s’installe alors chez Charles…



Une très jolie fable, bien écrite et joliment racontée où les personnages sont attachants. C'est drôle, émouvant et même un peu cynique par moments.

Un bon moment de cinéma.

Vaincre ou Mourir apparemment sortirait vraiment de l'ordinaire pour un film français, à découvrir...

Je continue ma démarche avec un autre film, toujours de Veber, toujours avec le duo Pierre Richard Depardieu, toujours Vladimir Cosma :
Les compères



Qui a la bonne idée de ne pas être une suite de La Chèvre. Le duo d'acteurs principaux fonctionne à merveille. En regardant ce film, j'ai vu un Depardieu aux airs de Lino Ventura. Je ne sais pas pourquoi, je n'avais jamais fait le rapprochement avant.
Le thème de Cosma est entêtant au possible, intemporel, une vague de nostalgie imparable. L'écriture de Veber toujours minutieuse. Le documentaire qui accompagne le DVD révèle combien il est exigeant et fait aussi de nombreuses prises. Et sa direction d'acteur est très intéressante, en demandant au duo de ne pas se caricaturer.

Le dernier Asterix, on y est allé en famille. Bon, ça casse pas des briques, mais la traque aux clins d'œils est savoureuse (dont la référence à La Chèvre, mais c'est parfois plus fin) et c'est pas non plus une cata.

Et j'ai eu la surprise d'apercevoir furtivement un musicien havrais, François Lazarévitch (le joueur de cornemuse).

https://www.lesmusiciensdesaintjulien.fr/

Fin de la trilogie Veber  Pierre Richard et Depardieu, avec le visionnage des Fugitifs. Pour moi le moins bon des trois. Le film est à mon avis beaucoup "plus lourd" que les deux précédents, s'éloignant de la comédie légère pour un ton aigre-doux sur fond tragique voire pathos. Difficile d'enchaîner les rires avec le pitch de fugitifs, de petite fille handicapée qui a perdu sa mère, ou de la Ddass. De plus, j'ai trouvé les réactions de Depardieu à contre courant de son personnage, peu crédibles scénaristiquement  : il a plein d'occasions au début de neutraliser Richard (et hop, fin du film), et aucun intérêt à l'aider comme il fait (toujours au début). Par ailleurs Richard campe un personnage parfois antipathique.
Clairement poussif comparé La Chèvre.
Reste la musique de Cosma, ici remarquable, avec un très beau thème, et qui n'est pas loin de Morricone parfois. Du grand Cosma. Sauf qu'elle donne plutôt une atmosphère triste au film.
Les quelques scènes avec Jean Carmet sont assez savoureuses et sortent du lot en ce qui me concerne. J'ai retenu aussi le braquage du début et le petit rôle de Michel Blanc. Mais bon, il ressort l'impression que ce film a du mal à se positionner clairement comme une comédie.

Les compères est mon préféré de la trilogie, entrainant, marrant, bien dans l'esprit du cinéma français des 80's, c'est vrai que Les fugitifs est vraiment moins efficace, peut être le film de trop. La chèvre est le plus "aventure" des trois, très dépaysant et un classique du cinéma français des 80's.

Les compères et sa phrase culte : "nous sommes ton père ".
Dur de dire si c'est un clin d'œil voulu ou pas à Star Wars...

« Il a avalé la baballe ? Il a avalé la baballe en jouant ? »

Allez hop, je m'attelle à une autre trilogie culte française qui a probablement bercé notre enfance : La 7ème compagnie.



Dans mes souvenirs elle était mainte fois rediffusée et je craignais le pire en la revoyant. Clairement, c'est un film à voir enfant parce que l'humour ne vole pas très haut. Il me semble très bon finalement pour aborder avec légèreté la 2ème guerre mondiale et la résistance pour le 3ème opus.
Avec le regard actuel, je trouve beaucoup de similitudes avec Asterix et Obelix, parfois pantouflards, de mauvaise foix, grincheux, roublards, au bon cœur quand même. Assez enfantins donc, voilà pourquoi peut-être on pouvait s'identifier facilement à eux dans les cours de recrée. Et définitivement franchouillard beauf, qui a plutôt mal vieilli.
J'ai vu le tout en mangeant du saucisson avec du vin rouge, histoire d'être dans le ton.

Avec l'effet nostalgie, ça se regarde quand même pour revoir acteurs et seconds rôles de l'époque. Au niveau des bonnes surprises, je mets au premier rang la musique avec son thème répété lors des 3 films : je le trouve hyper entraînant et efficace, mélangeant militariat et humour. Ce thème est probablement ce que j'ai préféré et retiendrai de la trilogie.

La 7eme compagnie c'est typique de l'esprit et de l'humour français franchouillard des années 70, avec les acteurs comiques de l'époque, une trilogie avec ses qualités et ses défauts.

Un humour qui pourrait dater d'une autre époque, mais qui comparer à l'humour actuel reste sympathique, mais effectivement c'est une bonne approche pour dédramatiser la seconde guerre mondiale, une sorte de road movie campagnarde à la française.

Ma préférence va pour le second opus, et notamment sa partie dans le château avec l'évasion et les matelas, une scène que j'ai toujours trouvé vraiment drôle.