JONATHAN CARTLAND Jonathan Cartland est le héros éponyme d’une série de bande dessinée de western dessinée par Michel Blanc-Dumont et écrite par Laurence Harlé. Apparue en 1974 dans la revue
Lucky Luke, elle a été publiée en dix volumes jusqu'en 1995. Derrière le géant indétrônable Blueberry, c'est un des « westerns contemporains les plus importants ».
Dans les deux premiers volumes, les auteurs ont du mal à se démarquer de leurs influences : l'histoire n'est qu'« un maigre succédané de Jeremiah Johnson » tandis que Blanc-Dumont reste très inspiré par le travail de Jean Giraud sur Blueberry. Il était venu au western notamment par sa passion pour les chevaux. Cependant, le dessinateur finit par trouver sa personnalité en affinant son trait.
Les scénarios de Harlé, qui se teignent de fantastique notamment à partir de La Rivière du vent, amènent le western franco-belge dans la direction encore inédite du "western gothique (...), avec ses cortèges de sortilèges, de pièges, d'angoisses". L'un des points forts de Harlé était ses connaissances étendues sur les tribus amérindiennes, un sujet qui la passionnait, et qui fait que Cartland est bien souvent amené à partager leur vie et leurs coutumes.
L'histoire se déroule pendant la conquête de l’Ouest américain et décrit les péripéties d’un trappeur empreint d’humanisme et proche des populations indiennes, qui l'ont surnommé « Cheveux jaunes ». Trappeur, justicier, tour à tour éclaireur, guide, bûcheron, interprête …
Cartland se déplacera beaucoup dans tout l'ouest des États-Unis : de Saint Louis à San Francisco, de montagnes en déserts.
Contrairement à de nombreux autres héros de western des années 1970, c'est « un homme fragile, épris de justice », ami des indiens.
C’est un western proche de la nature et teinté par moment de fantastique décrivant la vie au XIXe siècle dans l’ouest sauvage.
Cartland n'est pas toujours héroïque, subissant parfois les évènements, parfois impuissant, allant même sombrer dans l'alcool au pire moment de sa vie.
Mon avis :
Personnellement, j'aime beaucoup cette série qui décolle vraiment à partir du tome 3 inclus. Elle montre des paysages de l'ouest superbes très bien servis par le dessin, une approche anthropologique du côté des indiens, une touche de fantastique parfois. Le rythme est bien plus lent qu'un Blueberry, avec une approche plus psychologique, qui fait qu'on a davantage tendance à prendre son temps en dégustant la série.
10 tomes à lire absolument dans l'ordre :
Jonathan Cartland, 1975
Dernier convoi pour l'Oregon, 1976
Le Fantôme de Wah-Kee, 1977
Le Trésor de la femme araignée, 1978
La Rivière du vent, 1979
Les Doigts du chaos, 1982
Silver canyon, 1983
Les Survivants de l'ombre, 1987. Alfred du meilleur album de l’année au 15e festival d’Angoulême.
L’Enfant lumière, 1989
Les Repères du diable, 1995
Laurence Harlé est décédée en 2005 des suites d'une "longue maladie".
En 1997, à la demande de Jean Giraud, Michel Blanc-Dumont rejoint la réalisation de la série La Jeunesse de Blueberry avec François Corteggiani au scénario.