JACQUES-BENIGNE BOSSUET

Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), né à Dijon, ne fut pas seulement un sermonnaire de premier ordre. Elevant au-dessus du panégyrique l'oraison funèbre, où jusqu'alors avait triomphé la fausse rhétorique, où s'étalaient d'ambitieuses et plates flatteries, il en fit une oeuvre d'édification, y montrant le néant de la gloire et des grandeurs humaines.

Nommé précepteur du Dauphin en 1670, il fit pour cet indolent élève quelques-uns de ses ouvrages les plus considérables, notamment le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même, la Politique tirée des propres paroles de l'Ecriture sainte, ou les Discours sur l'Histoire universelle.

En 1681, l'éducation du Dauphin terminée, il fut nommé évêque de Meaux.

Quand l'assemblée du Clergé tint sa réunion à la fin de cette même année, il libella lui-même les quatre articles de la Déclaration gallicane.
Contre les protestants, il publia l'Histoire des variations des Eglises protestantes (1688), où il montre que le vice fondamental du protestantisme est l'individualisme, source de multiples variations : c'est une oeuvre considérable par la netteté du développement, la vigueur de la dialectique, et, souvent, par l'éclat des peintures où le mouvement dramatique des scènes.
Contre le quiétisme, auquel Fénelon fut gagné, il écrivit l'Instruction sur les états d'oraison.

Bossuet fut, au XVIIe siècle, le plus illustre représentant du catholicisme, l'interprète d'une tradition qui n'admet aucun changement et dont la vérité se prouve par une suite invariable.