A seulement une centaine de kilomètres de Paris, il existe une abbaye cistercienne du XIIe siècle fondée par le roi Henri Beauclerc (Henri Ier d'Angleterre) en 1134 qui aurait la réputation d'être la plus hantée de France. Il s'agit de l'abbaye de Mortemer, dans l'Eure en Normandie.
Les légendes de Mortemer.Mathilde la dame blanche de Mortemer :
On la surnomme "l'Emperesse" mais, en réalité, elle est Mathilde, petite-fille de Guillaume le Conquérant, épouse de Geoffroy Plantagenet, Duc d’Anjou. Dieu lui permit d'avoir un fils, Henri II Plantagenet, qui deviendra Duc de Normandie, roi d’Angleterre et futur père du célèbre Richard Cœur de Lion.
Depuis plus de huit siècles, elle erre et se glisse la nuit sur les murailles de l'abbaye. Son ombre se profile inlassablement dans les couloirs, dans les nombreux salons et jusqu'aux étangs voisins.
Mariée dès l’âge de six ans au vieil empereur d'Allemagne, avant d’épouser en secondes noces le duc d’Anjou, elle fut maudite par les traditions. Cloîtrée dans la chambre rose pendant cinq ans par son père qui lui reprochait ses mœurs libérées et sa frivolité, elle est revenue hanter Mortemer après sa mort, victime d’une douloureuse et pénible solitude.
Depuis, elle occupe ses siècles d'errance à promener sa fragile silhouette dans ces ruines, de préférences les nuits de pleine lune ou toutes les nuits suivant le premier vendredi du mois, entre 1h00 et 2h00 du matin.
Une légende affirme que si on la voit gantée de noir, on meurt dans l'année. En revanche, si elle porte des gants blancs, c'est un signe de naissance ou de mariage…
Le 1er janvier 1884, Roger Saboureau, métayer, chassait dans la forêt de Lyons (qui entoure le domaine de Mortemer), quand soudain, deux yeux jaunes le fixent. Il vit alors apparaître une énorme louve. Effrayé, il tire et tue l'animal. À l'aube, revenant sur les lieux, il découvre avec horreur le cadavre ensanglanté de sa femme… Il avait tué une garrache, femme ensorcelée qui, les nuits de pleine lune, parcourt la campagne comme punition pour ses pêchés. Elle serait condamnée ainsi à tourner 7 fois autour de 7 villages.
Le Chat Goublin (Eul Cat Goublin en normand) de Mortemer, est un chat qui est en réalité un lutin qui prend l'apparence de cet animal pour garder le trésor dont il a la charge. Souvent, il n'est pas rare de croiser des chats errants dans les ruines, il n'y a qu'à les suivre…
Un lavabo du XIIe siècle se trouve dans le musée des légendes et des fantômes. C'est là que les moines se lavaient. Aujourd'hui, on raconte que cette eau est magique : si les jeunes filles en quête d'un mari y jettent une épingle à cheveux, elles seront sûres de trouver un homme l'année suivante. Certaines visiteuses ont tenté leur chance et, sont revenues un an après avoir fait ce geste, avec un mari ! Alors, fruit du hasard ou agissement de sainte Catherine ? Tous les ans, l'abbaye organise des manifestations à l'occasion de la fête de sainte Catherine pour les célibataires.
Sous la Révolution française, il n'y avait plus que quatre moines à Mortemer. Mais les révolutionnaires les pourchassèrent dans tout le domaine, les accusant d'être les affameurs du peuple, pour enfin les assassiner tous les quatre dans le cellier dont les murs gardent encore aujourd'hui les images du terrible massacre. On dit que leurs âmes en peine ne seraient toujours pas parties de l'abbaye. Pendant les deux guerres mondiales, des Anglais ont cru les apercevoir…
Il n'y a pas que les ruines qui seraient hantées, le logis abbatial aurait lui aussi ses revenants… Si l'abbaye changea fréquemment de mains au cours du siècle dernier, c'est certainement pour une bonne raison.
À l'intérieur de l'abbaye, une chambre aurait accueilli Mathilde l'Emperesse lors de sa réclusion. Beaucoup de personnes qui y ont séjourné ont senti des choses étranges… Mais à en croire les habitants, les phénomènes qui se déroulent dans cette pièce, se déroulent aussi dans toutes les autres. Bruits de pas inexpliqués, portes qui s'ouvrent et se referment…
Selon certains, au petit matin des tableaux du premier étage se retrouvent retournés contre le mur, ou même descendus sur le sol sans que le clou ne soit descellé et la ficelle arrachée.