HERMANN HESSE / Narchisse et Goldmund

Deux hommes en quête de l'amour de la vérité vivent en communion de pensées. L'itinéraire de l'un est intérieur, tandis que l'autre se laisse guider par ses sens.

Paru en 1930, ce roman marque un tournant dans l'oeuvre de Hesse. En effet, le livre parait au moment où son auteur fonde une nouvelle famille (après un premier mariage malheureux), et le déchirement qui marquait ses premiers ouvrages s'estompe au profit d'un idéal, d'une aristocratie intérieure. Les spécialistes y voient une trame autobiographique parce que son auteur avait fui le couvent de Maulbronn où il avait été placé par sa famille. Hesse avait alors 15 ans, comme son héros Goldmund. Et comme lui, il cherchait à vivre pour l'art.

Et comme Hesse au cours d'un voyage en Inde en 1911, Goldmund cherche la figure de la mère à travers celle de la femme.

***

En voici un extrait :

Elle se coucha près de lui. Le coeur battant, le coeur lourd, ils reposèrent en silence. Elle lui permit les baisers, elle permit à ses mains de glisser émerveillées sur ses membres, rien de plus. Au bout d'un court moment elle écarta doucement d'elle ses mains, le baisa sur les yeux et disparut. La porte grinça, dans la charpente, le vent gémissait et faisait pression de toute sa force. Tout était enchanté, mystérieux, tout suggérait l'angoisse, de partout des promesses, des menaces. Goldmund ne savait ni ce qu'il pensait ni ce qu'il faisait.

Messages : 4291 Date d'inscription : 18/01/2012

Excellent choix qui sied bien à Sire Gorak.
Un chef d'oeuvre de Herman Hesse (prix nobel de littérature) encore injustement méconnu en France.
Un livre tout en nuances mélangeant spiritualité et quête de soi comme souvent avec l'auteur, mais surtout ici éveil des sens et vocation artistique.
Un roman qui m'évoque toujours le préraphaélisme, avec une touche de romantisme allemand sur fond de moyen-âge.
Umberto Ecco a du lire ce livre évidemment quand on voit Le Nom de la Rose (tout comme il avait du lire secrètement Le Monastère Hanté de Van Gulik).

VIC a écrit:: Excellent choix qui sied bien à Sire Gorak.

Exact, tu m'as bien cerné.

Je suis très spiritualiste, en vérité. Et je crois beaucoup en la force de l'intuition et des sentiments. Je suis un hypersensible.

Messages : 2377 Date d'inscription : 09/12/2012

Je m'en rappelle fort peu Crying or Very sad

. Il était au programme de mon prof. de français, en seconde. J'ai plus de souvenirs du prof. que du livre Razz

. Je me souviens avoir détesté les passages sur la sculpture et bien aimé celui du bois pour fuir la peste, et que le personnage principal m'avait profondément ennuyé : seulement lorsqu'ils étaient réunis, trouvais-je du plaisir à lire ce roman. Bref, pas un super souvenir.

Ici (en Allemagne), il est surtout lu par ceux qui font le Gymnasium avant le bac (Abitur). Tous les autres (Hauptschule et Realschule) ne lisent qu'assez peu de littérature classique (une réforme est passée qui doit changer tout ça)... Mais lorsqu'on voit la différence des listes -_-'... Juste pour comparer. Et dans tout cela Hesse n'est cité qu'une fois pour Unterm Rad (probablement L'ornière en français).

Pour ma part, j'ai lu (sans être parvenu le terminer) Le loup des steppes (j'en suis à la page 166 de puis l'année dernière ^^) et sa rencontre avec Hermine a pour moi cassé l'intérêt du roman (paradoxal, non ^^ ?).

Mais Hesse sait écrire sur ces sujets de passions qui vont aux tréfonds de votre âme - et son style est excellent. C'est juste que je n'aime pas la manière dont il traite et ses sujets et les histoires qui en découlent.

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Goburlicheur de chrastymèles

Astre*Solitaire a écrit:: Tous les autres (Hauptschule et Realschule) ne lisent qu'assez peu de littérature classique (une réforme est passée qui doit changer tout ça)... Mais lorsqu'on voit la différence des listes -_-'... Juste pour comparer. Et dans tout cela Hesse n'est cité qu'une fois pour Unterm Rad (probablement L'ornière en français).

Je suppose qu'en Allemagne, l'auteur le plus lu et le plus commenté dans les écoles doit être Goethe, non ?

De toute façon, la littérature allemande est assez complexe. Ça doit être pour cela qu'il ont hésité à la faire étudier avant le Gymnasium.

Un auteur trop méconnu en France, et qui me rappelle certains souvenirs personnels...

J'ai lu Demian de cet auteur il y a fort longtemps, un livre sur la connaissance de soi, parcours initiatique, voyage onirique avec un voile de mysticisme, c'est assez prenant, mais il faut aimer le genre c'est certain.