Celà nous amène naturellement à l'une des luttes les plus pitoresques :
Le sumo Les origines du sumo sont trés lointaines. Cette discipline serait à la base un rituel religieux, une "danse", destinée à attirer la faveur des dieux pour obtenir de bonnes récoltes. Elle évolue rapidement vers la lutte et les premiers tournois sont organisés lors des cérémonies à la cour impériale, les premières règles sont édictées, autorisant certaines prises, en interdisant d'autres.
Le sumo reste trés imprégné par le religieux, le sacré. Avant l'affrontement, les lutteurs chassent les esprits en frappant le sol avec leurs pieds, après les avoir levés très haut : il s'agit du "shiko". En signe de purification, ils prennent ensuite une poignée de sel et la lancent sur la zone de combat (un cercle de 4,55 mètres de diamètre). Il y a également le rituel de « l'eau de force » que le combattant boit puis recrache. Ce sont les trois gestes rituels les plus importants avant le début du combat proprement dit. Le combat débute au signal du "gyōji" l'arbitre, qui présente alors l'autre face de son éventail. Après une phase d'observation, les lutteurs doivent toucher le sol avec leurs deux mains pour accepter le combat. La confrontation physique peut alors commencer, les deux protagonistes s'élancent l'un vers l'autre, le but étant d'éjecter l'adversaire hors du cercle de combat ou de lui faire toucher le sol par une autre partie du corps que la plante des pieds. Les combattants peuvent utiliser 82 prises autorisées.
La tenue du combattant est trés codifiée également : il ne porte que le "mawashi", une bande de tissu serrée autour de la taille et de l'entrejambe, qui constitue la seule prise solide autorisée pendant le combat. Celle-ci fait réglementairement entre 9 et 14 mètres suivant la corpulence du lutteur. Ils sont coiffés selon un style précis : les cheveux, lissés avec de l'huile, sont maintenus par un chignon. Un lutteur garde ses cheveux longs pendant toute sa carrière, son départ à la retraite est marqué par une cérémonie au cours de laquelle ce chignon est coupé.
Le sumo est réservé aux hommes et certains de ces lutteurs sont de véritables idoles. Leur vie quotidienne est très réglementée : réveil à 5 heures du matin, entraînement, repas de midi, sieste et repas du soir. Les entraînements suivent un certain nombre de rituels ancestraux et les lutteurs les plus célèbres se font servir par des apprentis.
L'accès au "ring" est interdit aux femmes même en dehors du combat, selon une ancienne tradition religieuse considérant le sang comme une souillure, et donc les femmes seraient potentiellement "impures" du fait des menstruations.
Enfin, il faut savoir que le terme "sumotori" est impropre, c'est un terme occidentalisé. Les lutteurs de sumo se nomment officiellement "rikishi" qui signifie "professionnel de la force".