LE DIAMANT

Ah, ok... j'ai peut-être confondu avec le Zimbabwe ex-Rhodésie et son président à moitié cinglé, Mugabe. Au temps pour moi.

Effectivement, l'ancienne Rhodésie était l'un des états les plus riches et prospères de toute l'Afrique.
Le Botswana a ses problèmes bien sûr, comme le SIDA, mais il a un niveau de vie élevé par rapport à la moyenne du continent. Il échappe aussi en partie à l'insécurité endémique de son voisin sud-africain et aux tensions entre ethnies du fait de son homogénéité sur ce plan.
L'Afrique australe est vraiment très différente du reste du continent, sur énormément de points.

50 millions de dollars

49,9 millions de dollars pour être précis.
C'est le prix (et le record) obtenu il y a quelques jours chez Christie's à Genève, pour le "Pink Legacy", un diamant rose exceptionnel tant par sa taille que sa pureté. Quasiment 50 millions donc, 2,6 millions par carat, au cours d'une enchère à quatre acheteurs et qui a duré… 10 minutes !
C'est la maison de joaillerie américaine Harry Winston qui a acquis la pierre, découverte il y a un siècle en Afrique du Sud.
On estime que seul un diamant sur 100 000 peut remplir les critères pour être considéré comme diamant rose.
Diamonds are forever...

Sa pureté, son éclat et sa couleur rendent ce joyau unique.

Il est magnifique.

Messages : 2377 Date d'inscription : 09/12/2012

J'ai toujours trouvé cela complètement idiot. Fondamentalement, c'est un caillou, un minéral coloré issu du carbone, fabriqué à plein par les étoiles en fusionnant l'hélium. Et que l'on ne vienne pas s'il vous plaît me dire qu'il est cher parce qu'il est rare... tout ce qui est rare n'étant pas forcément cher. C'est juste que les Hommes ont décidé à un moment donné que cette forme de caillou, et ben, ça vaudrait beaucoup d'argent. Sans avoir ici aucune volonté philosophique, idéologique ou politique, je suis quand même obligé de constater que notre monde fonctionne sur une économie de type mercantile, et que cela règle en partie les rapports humains. Je trouve donc dommage d'investir de telles sommes dans de pareilles idioties alors que les pauvres, les malheureux, les désespérés, les situations dramatiques et anxiogènes, croissent de manière effrénée. Est-ce que c'est à cela que doit servir l'argent qui pour des raisons X ou Y s'est retrouvé concentré dans les mains d'une personne ou d'un groupe ? Cette perte du sens des valeurs dans des stratosphères que je ne peux qu'imaginer m'inquiète davantage de jour en jour. L'argent ne devrait pas servir à cela... de mon point de vue.

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Goburlicheur de chrastymèles

Et bien si, justement, les diamants sont rares... parce qu'il faut du temps pour faire un diamant. Et surtout des diamants d'une telle pureté.

C'est tout cela qui fait la valeur d'une pierre.

(Image : thedailybeast.com)

2930 diamants dont le diamant jaune De Beers, septième plus gros diamant taillé au monde avec ses 962,25 carats. Une parure époustouflante. Destinée à une femme ? Non, à un homme, le Maharajah de Patiala.

C'est lui qui, en 1925, commande cette parure fabuleuse, au joaillier Cartier. Le grand seigneur veut un bijou de style Art Deco, étant un grand amateur de tout ce qui vient d'Occident (ne s'est-il pas offert une voiture et même un avion?). Bhupindar Singh, Maharajah de Patiala (1891-1938) est aussi réputé pour le faste de sa cour, ses fêtes éblouissantes, son train de vie fabuleux. En Inde, les pierres précieuses ont une importance très grande, en particulier le diamant, pierre des souverains. Le diamant raye tout et n'est rayé par rien, c'est la pierre ultime, qui donne force et protection à qui la possède. Les hommes qui en avaient les moyens s'en paraient donc autant que les femmes.

Joueur de cricket et de polo réputé, notre homme, colosse imposant de deux mètres, est le premier des Maharajahs à se tourner vers un joaillier français alors que les siens se fournissaient d'habitude à Londres pour leurs commandes. Dès 1911, Cartier, qui avait eu du flair, s'était rendu en Inde à la recherche des plus belles pierres et pour nouer des contacts avec les seigneurs indiens, futurs clients potentiels. C'est donc à lui que notre Maharajah, séjournant à Paris, passe commande, fournissant une partie des pierres, apportées dans six coffres de fer scellés sévèrement gardés par douze guerriers Sikhs. Séjournant au Ritz, le Maharajah n'a qu'à traverser la place Vendôme pour rejoindre la boutique Cartier, entouré de toute sa suite et suivi par ses guerriers portant les coffres. En toute simplicité...

Et quelles pierres ! Cinq chaînes en platine montées de 2930 diamants de taille croissante, le fameux De Beers, plusieurs rubis birmans très rares... Le De Beers a été découvert en mars 1888 en Afrique du Sud avant d'être envoyé à Amsterdam pour y être taillé. Il attire les foules à l'Exposition Universelle de 1889 avant que le Maharajah l'achète plus tard.
Il faut trois ans à Cartier pour réaliser et monter la parure. Cette dernière est d'abord exposée chez le joaillier, rue de la Paix à Paris, au cours d'une fête fastueuse, consacrant ainsi sa réputation de "joaillier des rois et roi des joailliers" avant d'être enfin livrée au Maharajah. Le collier est complété par un ras de cou en diamants et platine. L'heureux commanditaire le porte avec fierté à chaque occasion. A sa mort, en 1938, le collier est enfermé dans la salle du trésor du palais et ne sera porté qu'en certaines occasions par son fils (un des 88 qu'il aurait eu de ses 500 femmes…) et successeur, comme ici, où l'on voit également le ras de cou qui le complète :

1948, l'Inde devient indépendante, le règne des Maharajahs s'achève. Dans cette période de troubles, le fabuleux collier disparaît. La maison Cartier le retrouve par hasard dans une petite boutique d'antiquités de Londres (!) à qui elle le rachète en 1998. Même si la parure a perdu au passage sept diamants dont le fameux De Beers... Le collier est alors reconstitué en 2002, au terme d'un long et minutieux travail, avec des pierres de synthèse remplaçant et imitant les pierres disparues. C'est cette reconstitution qui fût exposée il y a quelques temps au Grand Palais, à Paris.
Le collier de Patiala reste la plus incroyable commande de la maison Cartier, bien que cette dernière ait réalisé au total 148 bijoux pour le Maharajah, ses fils, ses épouses et ses filles. La valeur du bijou original est estimée à plus de 125 millions de dollars.

Le diamant Shah, d'un poids de 88,7 carats, fut offert par le prince persan Khosrow Mirza au tsar Nicolas Ier de Russie en dédommagement pour le lynchage du diplomate russe Alexandre Griboïedov par une foule furieuse à Téhéran le 11 février 1829.

Il est conservé au Kremlin de Moscou.

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Messages : 2377 Date d'inscription : 09/12/2012

Je ne comprends pas trop l'image. C'est un vrai diamant ? On dirait un dessin.
On sait pourquoi la foule était en colère et pourquoi elle a ciblé le diplomate ?

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Ce dessin servit à orner un timbre à l'époque soviétique. D'autres images du diamant Shah :

https://www.google.com/search?q=%D0%B0%D0%BB%D0%BC%D0%B0%D0%B7+%D0%A8%D0%B0%D1%85&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=2ahUKEwj-luaJzfv1AhX3lIkEHViIAAkQ_AUoAXoECAIQAw&biw=1536&bih=714&dpr=1.25

Wikipédia a écrit:: Peu après l'arrivée d'Alexandre Griboïedov à Téhéran, une foule de fanatiques assaille l'ambassade russe. Griboïedov, ainsi que la quasi-totalité du personnel, est assassiné, le 30 janvier 1829, et son corps est si maltraité pendant trois jours par la foule qu'il ne peut être reconnu que grâce à une cicatrice sur une de ses mains, souvenir d'un duel. Selon toute probabilité, ce meurtre fut commis à l'instigation du docteur John McNeill, diplomate de la Couronne britannique en Perse, qui redoutait l'influence russe, dans le contexte de ce que l'on appellera plus tard le Grand Jeu entre les Britanniques et les Russes et qui excita la foule contre la Russie.

Messages : 2377 Date d'inscription : 09/12/2012

OK ^^, merci Sphigx.

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Un nouveau diamant rose

Découvert il y a peu en Angola, il est le plus gros diamant rose extrait depuis 300 ans.
170 carats et une grande pureté pour "la rose de Lulo", c'est son nom. Il est de type IIa, qui regroupe les pierres les plus rares et les plus pures.

Il sera prochainement taillé et poli avant d'être mis aux enchères.
Bien que l'opération de taille et polissage va lui faire sans doute perdre 50% de sa masse, il devrait battre des records lors de sa vente. Son dernier rival en date, le Pink Star, a été adjugé à 71,2 millions de dollars...
Diamonds are forever...

Messages : 2377 Date d'inscription : 09/12/2012

Mon avis de 2018 n'a pas changé – je dirais même qu'il est d'autant plus valable que les choses ont empiré.

Pour te répondre Gorak : « Et bien si, justement, les diamants sont rares... parce qu'il faut du temps pour faire un diamant. Et surtout des diamants d'une telle pureté. C'est tout cela qui fait la valeur d'une pierre. »

Je n'ai pas écrit que les diamants n'étaient pas rares, j'ai écrit que tout ce qui est rare n'est pas forcément cher. Tu as des livres super rares, qui valent une poignée de cacahuètes, quand d'autres, juste indisponibles un certain temps, se retrouvent à des prix prohibitifs. Tu as des biens rarissimes inestimables : ça vaut combien la pyramide de Gizeh ? Jupiter est à quel prix ? (Ce dernier exemple est de la pure mauvaise foi, mais je l'aime bien). Tu as des valeurs non matériels ou des biens non évaluables : l'amour de ses proches, un travail que l'on aime, une photo, un objet souvenir, etc. Ce n'est pas rarissime, c'est irremplaçable.
Enfin, même dans le mercantile, cela ne veut pas dire grand chose : « Tout ce qui est rare est cher. Un âne à bon marché, c'est rare. Donc un âne à bon marché, c'est cher. » [C'est un sophisme parce que ma prémisse majeure n'est pas concluante, comme je le dis plus haut ; mais c'est surtout pour illustrer.] Ce n'est pas la rareté qui fait la valeur commerciale, c'est l'idée que l'on s'en fait. On pourrait me rétorquer que c'est faux puisque si aujourd'hui les prix explosent c'est dû à la rareté relative des matières premières fossiles. Sauf qu'ils nous sont indispensables en raison de l'idée que l'on se fait de notre mode de vie. Change de mode de vie : plus de voiture, plus de plastique, plus de croissance, plus d'indice de consommation, plus de PIB, et d'un coup le pétrole ne vaudra plus grand chose. Mais comme on est accro (moi le premier — je ne fais ici la morale à personne) et bien cela autorise toutes les spéculations pour vendre et se procurer ce pétrole, ce gaz, ce charbon.
Et donc, non, ce n'est pas la rareté qui fait le prix, mais le désir d'obtenir, de posséder, d'avoir.

Pureté par rapport à quoi ? Un désir idiot de pseudo perfection ? Le vrai beau diamant, c'est le brut, le naturel, tel qu'il existe. Tu irais retailler l'arche de la falaise d'Étretat parce qu'elle ne correspondrait pas à tes/des/nos critères de beauté ? Tu irais dans La vallée de la mort histoire de retailler les Rolling Stones parce que ces pierres non polies, quelle horreur ? Tu irais refaire les statues de l'île de Pâques parce que toutes les pierres utilisées ne sont pas parfaites, unies, sans impuretés ? Il s'agit juste d'un système de représentation de l'idée que l'on se fait d'un machin totalement artificiel. Ce qui au passage ne veut pas dire non plus que tout ce qui est artificiel est à jeter. Mais ici j'ai plus l'impression de voir un concours de caniches, où l'on taille, coupe, apprête, déguise ces malheureux animaux, que de l'émerveillement face aux réalisations de la nature.

Pour reprendre ta conclusion, ce n'est donc rien de cela qui fait la valeur d'une pierre, mais notre système de valeur, aujourd'hui totalement périmé et inadapté aux défis auxquels nous sommes confrontés. Mais bon, vox clamantis in deserto.

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Les diamants ne connaissent pas la crise

Un diamant rose, pierre très rare, a été vendue aux enchères à Hong Kong pour 57,7 millions de dollars alors qu'il était mis à prix pour 21 millions. Ce qui en fait désormais le second diamant rose le plus cher au monde.

Image : franceinfo.fr

Le joyau, de 11,15 carats, a été nommé Etoile rose de Williamson et acquis par un acheteur anonyme de Floride. Il n'est précédé que par le Pink Star, vendu lui pour 71,2 millions de dollars. Selon les spécialistes, dans une économie mondiale difficile, les gens fortunés se tournent vers des valeurs refuges, comme l'or et les pierres précieuses, ce qui explique en partie ces prix vertigineux.

Un peu moins cher...

57,7 millions de dollars pour l'Etoile rose de Williamson vu ci-dessus vous paraît un peu cher ? Il vous manque quelques millions ?
Vous pouvez alors vous rabattre sur l'Eternal pink, autre diamant rose d'une pureté "sans défauts", découvert au Botswana. Il sera vendu aux enchères prochainement à New York pour un prix de départ de quelques malheureux 35 millions de dollars...

Les diamants... ces cailloux si précieux qui plaisent tant aux dames, révélant tout leur charme et leur beauté.

Et aussi qui nous a donné le générique le plus classe d'un opus de James Bond, "Diamonds are Forever" interprété par la divine Shirley Bassey et sa voix d'or :