SODOME ET GOMORRHE

Sodome et Gomorrhe sont entrées dans la légende et ont inspiré artistes, réalisateurs et écrivains depuis des siècles (et notamment un célèbre péplum). On sait finalement peu de choses de ces deux villes sur le plan historique. Archéologues et historiens débattent toujours sur leur localisation exacte et sur les causes de leur disparition brutale. Mais si ces deux villes sont si célèbres, c'est d'abord sous l'angle théologique et légendaire : les deux cités sont en effet mentionnées dans la Genèse. La tradition biblique les situe au sud de la mer Morte, dans l'actuel Israël, au sud de la forteresse de Massada plus exactement.

Dans les textes bibliques, Sodome est, avec Gomorrhe, détruite par le soufre et le feu, victime de la colère divine, parce qu'on y maltraite les étrangers (non-respect des lois de l'hospitalité) et les pauvres (non-respect des lois de la charité). Mais depuis l'empereur Justinien en 543, cet épisode a été utilisé pour justifier la répression de l'homosexualité et le nom Sodome a depuis donné "sodomie". Les habitants des deux villes auraient donc été en fait foudroyés pour leur débauche. Une telle interprétation est présente chez plusieurs penseurs chrétiens comme Augustin d'Hippone, l'un des quatre Pères de l'Église, mais elle n'est pas fidèle au texte originel. Pour les spécialistes, il s'agirait d'un problème de traduction et d'interprétation : les textes bibliques accusent uniquement les habitants de ces deux villes de refuser l'hospitalité aux voyageurs (crime grave à cette époque où les lois de l'hospitalité sont sacrées). Certains auraient alors interprété les textes en voyant dans la réponse des habitants aux voyageurs une invitation à des rapports homosexuels, interprétation motivée par le sens ambigu de mots comme "coucher" ou "recevoir".

Sur le plan historique, ces deux cités ont bel et bien existé, mais le mystère entoure leur localisation exacte et leur fin mystérieuse. Le texte biblique situe les deux villes à proximité d'une plaine ou d'une "mer de sel" - qui suggère évidemment la mer Morte- dans une région alors florissante. Certains penchent pour une implantation en Jordanie.
Reste la disparition. Les textes parlent d'un cataclysme, ce qui laisserait penser à un tremblement de terre de grande ampleur. Mais le thème du feu, d'une explosion, d'un enfer de flammes est omniprésent dans le récit antique. On aurait récemment découvert la clef du mystère : le sol de la région est trés riche en hydrocarbures du genre pétrole et ce dernier était sûrement utilisé comme combustible, pour s'éclairer notamment. On aurait retrouvé des ruines d'entrepôts où des jarres pleines auraient été stokées par les habitants. Au cours du seisme, le bitume contenu dans le sol aurait jailli et se serait enflammé, de même que les réserves, provoquant ainsi une formidable explosion, cataclysmique aux yeux des gens de l'époque.

J'ai entendu parle il y a quelque temps d'une autre hypothese, la chute d'une meteorite a proximite du sud de l'europe occidentale projettant des millions de tonnes de matieres en fusion sur une zone incluant les deux villes. Je ne peux pas plus developper par manque de temps (je susi en deplacement) mais la decouverte des sites pourraient peut etre enfin permettre de trouver la solution du mystere.

Effectivement, cette thématique biblique des deux villes a été très représentée dans l'art, et en particulier par les paysagistes flamands :

Sodome et Gohmore font aussi figure d'alégorie.Certains n'hésitent pas à se réferer à ses deux villes pour qualifier notre sociéte moderne décadante.

Oui, c'est l'idée qui en est restée, la décadence et la débauche. Même chose pour Babylone, considérée comme la cité du péché et du vice par les premiers chrétiens qui parlaient de brûler Rome "La nouvelle Babylone".
En ce qui concerne la fin de ces deux villes, les explications les plus fantaisistes ont fleuri depuis des années, certains parlant même d'une attaque extra-terrestre !
J'ai également entendu parler de l'histoire de la météorite. Ce qui correspondrait effectivement à un déluge de feu tombé du ciel. Ce qui semble certain, c'est que les deux cités ont subi une explosion massive ou du moins un terrible incendie.

Quelqu'un a t'il déjà vu le film de Pasolini,"Salo ou les 120 journées de Sodome"?

J'en ai entendu parler mais je l'ai jamais vu, je sais même pas de quoi ça parle...

Sinon, les deux cités et leur fin tragique ont inspiré un péplum célèbre de 1962, avec Anouk Aimée en personnage principal :

Voyageur Solitaire a écrit:

J'en ai entendu parler mais je l'ai jamais vu, je sais même pas de quoi ça parle...

Sinon, les deux cités et leur fin tragique ont inspiré un péplum célèbre de 1962, avec Anouk Aimée en personnage principal :

J'en ai trouvé un bref résumé sur Wiki...

"L'action commence à Salò, l'équivalent du Vichy italien, par la réunion de quatre notables riches et d'âge mûr qui décident de leur projet macabre. Elle se poursuit par la capture de 9 jeunes garçons et 9 jeunes filles dans la campagne et quelques villages alentours.
Les quatre notables, le Duc, l’Évêque, le Juge et le Président, entourés de divers servants armés et de quatre prostituées, ainsi que de leurs femmes respectives (chacun ayant épousé la fille d'un autre au début du film), s'isolent dans un palais des environs de Marzabotto, dans la « République de Salò » (ou République sociale italienne). Le séjour débute par le mariage de certains notables avec les filles des autres.
Le film se divise en quatre tableaux, comme dans l'œuvre du marquis de Sade :
le premier tableau est intitulé Antinferno (« le vestibule de l'enfer »), dans lequel le réalisateur plante le décor ;
le deuxième se nomme Girone delle manie (« cercle des passions »). Il est l'occasion de diverses scènes de viol sur les adolescents ;
le troisième est celui du Girone della merda (« cercle de la merde »), où les victimes doivent notamment se baigner dans des excréments ou manger les fèces du Duc ;
le dernier tableau est celui du Girone del sangue (« cercle du sang »), et l'occasion de diverses tortures et mutilations (langue coupée, yeux énucléés, scalpations, marquages au fer de tétons et de sexes…), et finalement meurtre des adolescents.
Le tout crûment montré dans un scénario proche de la réalité (vision au travers de jumelles). Toujours interdit de diffusion à la télévision publique, Salò fait l'objet d'un véritable culte et est toujours projeté dans une salle de cinéma « Art et Essai » du Quartier latin de Paris. Réservé à un public très averti, il a toutefois été diffusé en France sur CinéCinéma Classic à l'occasion d’une intégrale Pasolini et sur Paris Première."

J'aimerais bien le voir ce film,depuis le temps que j'en entends parler.

Ah ouais, quand même... Ben dis donc, ça a l'air bien taré comme film...

Voyageur Solitaire a écrit:

Ah ouais, quand même... Ben dis donc, ça a l'air bien taré comme film...

Si ça t'intéresse,tu peux le visionner dans son intégralité sur Youtube.Par contre c'est en VO.

C'est pas un problème, je parle italien couramment.
Mais bon, vraiment pas le genre de film qui m'interesse...

Voyageur Solitaire a écrit:

C'est pas un problème, je parle italien couramment.
Mais bon, vraiment pas le genre de film qui m'interesse...

Les gouts et les couleurs...
Crois moi qui je pouvais comprendre l'Italien aussi bien que toi,je me serais pas privé de le regarder.

Il y a plusieurs versions de Sodome et Gomorrhe, mais la vous ne parler pas du même film

La version de 62 est plus hollywoodienne.

Les Hébreux ont traversé le désert sous la conduite de Loth. Ils s’installent sur les rives du Jourdain, aux pieds de Sodome. Les habitants des deux villes de Sodome et Gomorrhe sont gouvernés par la reine Berath. Pour épier Loth, la reine vient rendre visite aux Hébreux et remet à leur chef son esclave favorite, Ildith...

Avec en plus d'Anouk Aimée on retrouve comme personnage principal Stewart Granger en Loth guide hébreux et Stanley Baker en méchant dans le rôle d'Astaroth.

Un peplum réussi du début des 60's, un bon film du genre.

Oui, c'est un péplum agréable, fidèle aux règles du genre, avec une danse d'Anouk Aimée à un moment...

Pour en revenir à la réalité historique, certains avancent une hypothèse géologique précise à la disparition des deux villes : ces chercheurs partent du principe que les deux cités étaient situées dans la vallée du Jourdain. Cette dernière fait partie intégrante d'une gigantesque crevasse de la croûte terrestre où l'on peut déceler des traces d'activités volcaniques. Dans la région alentours, on trouverait même du basalte et des traînées de lave.
Sodome et Gomorrhe auraient subi un fantastique glissement de terrain ou un puissant seisme qui les aurait litteralement englouti. Les matières volcaniques du sol, libérées, auraient provoqué explosions, éclairs et incendies, avec des gerbes de feu projetées trés haut dans le ciel.
Il y a également la légende de la femme de Loth qui, fuyant la catastrophe, se retourna et fût changée en statue de sel. Or, des montagnes salines sont situées non loin. Ébranlés par les eaux de pluie, des rochers se sont détachés et sont tombés au pied de la montagne. Certains ont des formes très curieuses : ils sont dressés comme des statues et leurs contours évoquent à peu près celui d'un corps humain...

Voyageur Solitaire a écrit:

Dans les textes bibliques, Sodome est, avec Gomorrhe, détruite par le soufre et le feu, victime de la colère divine, parce qu'on y maltraite les étrangers (non-respect des lois de l'hospitalité) et les pauvres (non-respect des lois de la charité). Mais depuis l'empereur Justinien en 543, cet épisode a été utilisé pour justifier la répression de l'homosexualité et le nom Sodome a depuis donné "sodomie". Les habitants des deux villes auraient donc été en fait foudroyés pour leur débauche. Une telle interprétation est présente chez plusieurs penseurs chrétiens comme Augustin d'Hippone, l'un des quatre Pères de l'Église, mais elle n'est pas fidèle au texte originel. Pour les spécialistes, il s'agirait d'un problème de traduction et d'interprétation : les textes bibliques accusent uniquement les habitants de ces deux villes de refuser l'hospitalité aux voyageurs (crime grave à cette époque où les lois de l'hospitalité sont sacrées). Certains auraient alors interprété les textes en voyant dans la réponse des habitants aux voyageurs une invitation à des rapports homosexuels, interprétation motivée par le sens ambigu de mots comme "coucher" ou "recevoir".

L'interprétation du péché de Sodome et Gomorrhe comme étant celui de la prostitution et de l'homosexualité est antérieure aux Pères de l'Église, vu qu'elle est présente au moins par allusion dans le Nouveau Testament.

Citation :

Ainsi Sodome, Gomorrhe et les villes voisines qui se sont prostituées de la même manière et ont couru après une chair différente, sont-elles proposées en exemple, subissant la peine d'un feu éternel.
Épître de Jude, verset 7, Bible de Jérusalem