Henri Julien Félix Rousseau dit le Rousseau (né le 21 mai 1844 à Laval, mort le 2 septembre 1910 à Paris) est un peintre français, généralement considéré comme représentatif des peintres naïfs.
Né de milieu modeste, il fut commis d'avocat à Nantes puis s'engagea dans l'armée peu après pour éviter les poursuites consécutives à un vol chez son employeur, puis rejoindra Paris en 1868.Après la guerre de 1870, il entre à l’Octroi de Paris, organisme qui perçoit les taxes des marchandises entrant dans Paris. C'est Alfred Jarry qui donna à Henri Rousseau ce surnom de « douanier » lorsqu'il apprit que son ami occupait ce poste.
Il débute là sa carrière de peintre en autodidacte d'une formidable candeur et, en adepte du spiritisme, il est persuadé que les esprits guident son pinceau. Il obtient une carte de copiste au musée du Louvre, ce qui lui permet de se familiariser avec les chefs-d’œuvre. Il tente d'exposer, mais sans succès, sauf au Salon des Indépendants où il expose chaque année grâce à l'absence de jury d'entrée, en même temps que croît sa notoriété.
Sa femme meurt en 1888 et sa situation financière devient difficile, puis il prend sa retraite de l'octroi en 1893 pour se consacrer à la peinture, ce qui ne lui apporte pas suffisamment de revenus pour vivre. Il donne alors des cours de violon et écrit plusieurs pièces de théâtre. Petit à petit, il se fait reconnaître et estimer par les peintres avant-gardistes tels qu'André Derain ou Henri Matisse. Il se lie d'amitié avec Robert Delaunay, avec Guillaume Apollinaire, puis avec Pablo Picasso qui conservera toujours un portrait peint par Rousseau.
La jungle est l'une des thématiques les plus fécondes du peintre qu'il poursuit jusqu'à sa mort.
il met en scène des combats féroces dans une flore exubérante et totalement inventée où se mêlent sans souci de vraisemblance le houx, le cactus, le paulownia, le marronnier, l'acacia, le lotus ou le cocotier, des feuillages disproportionnés ou des nombreux régimes de bananes pendant à chaque branche. Son exotisme est imaginaire et stylisé, issu du Jardin des Plantes, du jardin d'Acclimatation, des revues illustrées et des revues de botanique de l’époque.
Grand solitaire, il est l'objet de moqueries incessantes (on lui reprochait sa naïveté et sa maladresse) mais les milieux artistiques d’avant-garde et « Les nostalgiques de l'enfance, les traqueurs de merveilleux » sont ravis par ses jungles. Elles seront plus tard reconnues comme des modèles par tous, d'où cette phrase de Guillaume Apollinaire : « Cette année, personne ne rit, tous sont unanimes : ils admirent. »