Cosmos 1999

Cosmos 1999

On débute dans la nostalgie avec "Space 99" (Cosmos 1999 en français), série télévisée britannique de 48 épisodes divisés en deux saisons et diffusés de septembre 1975 à mai 1978.
En 1999, la Terre entrepose ses déchets nucléaires sur la Lune où elle a installé une base lunaire nommée " base Alpha". Le 13 septembre, une explosion de ces stocks provoque une telle réaction en chaîne que la Lune quitte l’orbite terrestre puis le système solaire. Dans l’incapacité de regagner la Terre, les 311 survivants commandés par le charismatique commandant Koenig (Martin Landau), errent sur l’astre dans le cosmos et affrontent toutes sortes de dangers, en quête d'une nouvelle planète d'accueil.
Notre brave commandant est entouré du séduisant docteur Russel (Barbara Bain, épouse à la ville de Martin Landau) avec qui il noue une relation amoureuse contenue, et de plusieurs personnages récurrents, chef de la sécurité, pilote, scientifiques... A noter le personnage de Maya (Catherine Schell), extraterrestre pouvant se métamorphoser en n'importe quelle créature vivante pendant une heure maximum et qui donnera un sérieux coup de fouet à la série. Les producteurs avaient vu grand : la base Alpha fût intégralement reconstituée en intérieur, les fameux appareils de communication portés à la ceinture par chaque personnage fonctionnaient réellement... L'ensemble est bien sûr trés années 1970 avec uniformes "pattes d'éph", brushing de fou et moustache californienne, mais il faut reconnaître que ça reste assez classe, épuré et crédible (même si certaines images sentent bon la maquette quand même...).
La première saison était trés fouillée psychologiquement, principalement centrée sur la psychologie des personnages, leur désarroi devant ce qui leur arrivait... Pour plaire au public américain, la seconde saison fût plus axée sur l'action, bourrée de péripéties pas toujours crédibles, à grands renforts de créatures plutôt kitsh et de costumes et maquillages loufoques (apparition à hurler de rire de Joan Collins dans un épisode, en jupette rose et diadème délirant à breloques et paillettes). La série y perdit son âme et les fans s'en détournèrent, furieux. D'autant plus qu'aux USA, George Lucas donnait naissance à sa fameuse trilogie...

J'aimais bien cette série, Kitch au possible mais avec ce petit soupçon de mystère qu'on peut retrouver dans sa première saison, elle a connu a beau succès dans les, 70's et 80's en France, et elle repassait régulièrement à la tv.
Cela étant je n'ai pas de mauvais souvenirs de la saison 2, mais bon ça fait depuis longtemps que je n'ai plus vu cette série, mais j'appréciais dans l'ensemble, surtout avec le charismatique Martin Landau, une "gueule" comme on dit.

Pour info, un épisode "final" a été réalisé. On y voit la jeune officier chargée des communications, seule dans la base déserte, enregistrer un message vidéo destiné à ceux qui découvriraient la base dans les années à venir (en vrai, on sent bien qu'elle s'adresse au spectateur) : elle raconte que la lune est arrivée à proximité d'une planète hospitalière et viable et qu'il a été décidé de s'y installer. L'évacuation est en cours, la base va ête abandonnée car la lune continue sa trajectoire et va s'éloigner rapidement de cette planète. A un moment, sa radio sonne, elle lit le message et annonce qu'on l'attend pour embarquer et qu'elle doit partir. La série se termine ainsi (l'épisode est visible sur You Tube, en anglais).

Je me suis offert la totale en DVD et je me fais régulièrement mon petit épisode...
Alors ?
C'est indéniable, il faut vraiment séparer les deux saisons.
La première est peu tournée vers l'action, ce n'est pas du Space Opera, c'est clair. On a une atmosphère tendue, nos braves Alphans viennent d'être projetés dans l'espace et s'interrogent, s'inquiètent... Ils sont en sursis, les réserves de nourriture et d'oxygène de la base ne sont pas inépuisables, il leur faut trouver une nouvelle planète où s'installer, provisoirement ou pas. A chaque fois qu'ils passent devant une planète pouvant les accueillir, il faut faire vite car la lune sur laquelle ils se trouvent poursuit sa course dans l'espace. Dilemme pour notre brave commandant : ordonner l'installation sur cette nouvelle terre possible ou pas ? Le temps presse... Les personnages sont à l'unisson, le docteur Russel est un médecin, d'esprit scientifique et logique, au caractère posé. Barry Morse incarne un scientifique déjà âgé, un peu philosophe et humaniste. L'intrigue est plus tournée sur la psychologie des personnages, leurs angoisses et questionnements, leurs doutes.

La deuxième saison vire au grand n'importe-quoi. Oubliée la rigueur toute britannique des débuts : pour plaire au public américain, la nouvelle production impose plus d'action, d'effets spéciaux, d'extraterrestres, de combats... Et là, ça vieillit mal... Costumes kitshissimes, monstres grotesques en carton-pâte, personnages parfois ridicules, décors pas terribles, scénario fortement en baisse... Certains personnages disparaissent sans explications, dont celui de Barry Morse, remplacé par un rital beau gosse et crâneur au sang chaud... Le personnage de Maya, extraterrestre pouvant se transformer en n'importe quelle créature vivante ne sauve pas la base Alpha du naufrage. On tombe dans la flamboyante série B...

La saison 01 est dans l'ensemble crédible, sérieuse et n'a pas trop mal vieilli, même si ça sent bon la maquette par moments. Et puis, les acteurs savent jouer surtout.
La saison 02 n'est que du divertissement, formatée pour plaire au plus grand nombre, sans se poser de questions existentielles.

Une série que j'ai retrouvé avec grand plaisir quand-même.

Je me souviens vaguement de cette série. Elle ne m'a ni marquée spécialement ni profondément déplu. Sans plus, en fait.

Durant les années 80, dans le même style, j'étais plutôt fan de Buck Rogers. Chacun son truc.

Jamais vu la série, mais je me laisserai bien tenté par la 1ère saison...

Me souviens d'un épisode (j’espère ne pas me gourer de série) ou la base est envahie par des aliens mais personne ne les voit sauf un des héros qui était à l'hôpital de la base et qui n'a pas subit le phénomène hallucinatoire. Sinon je ne sais plus quelle saison j'ai vu à la TV à l'époque mais ca devait être la 1ere...

En fait, la série est surtout crédible tant qu'elle se tient sur Alpha. La base a presque été créée de toutes pièces avec ses salles, ses couloirs, ses installations...
Par contre, dès qu'on est sur une autre planète, on sent le décor "studio", on sent qu'il vaut mieux que les héros ne s'appuient pas trop aux murs... Mais bon, pour l'époque, c'était pas mal.

Après, sur un autre plan, je reste souvent surpris par l'objectif des alphans de trouver une nouvelle planète pour "tout recommencer", "écrire un nouveau chapitre de l'humanité"... Les habitants de la base sont, en gros, au nombre de 300. Imaginons qu'ils trouvent une planète et s'y installent (ce qui finit par arriver), qu'il y ait des relations amoureuses parmi eux et des naissances, c'est quand-même à mon avis bien trop peu pour "repeupler" une nouvelle terre...
Au mieux, on se dit qu'ils s'installeront et réussiront à survivre, produisant leurs propres ressources.

J'ai beaucoup aimé l'épisode où, par un phénomène particulier, les alphans se retrouvent sur Terre, mais en 1339... Le docteur Russel y tombe gravement malade suite à un simple refroidissement car sur Alpha, les habitants vivent en permanence dans une atmosphère "idéale", à l'abri de tout germe, bactérie ou virus. Du coup, leur organisme s'est affaibli, n'étant plus en contact avec le monde extérieur et ayant perdu l'habitude de faire face à la maladie.

Hommage à Martin Landau, commandant Koenig de la base Alpha (entre tant d'autres rôles) qui vient de nous quitter à 89 ans. Il jouait dans la série aux côtés de sa femme de l'époque, Barbara Bain, le docteur Russel.
Doté d'un fort charisme, d'une "gueule" et d'un regard assez magnétique, il a également joué dans les premiers Mission impossible, dans Cléopâtre ou La mort aux trousses. Il obtient un Oscar en 1994 pour Ed Wood de Tim Burton.
Bon voyage Commandant...

Pour ceux que cela intéresse, la série est à nouveau diffusée en ce moment sur Paris Première.

Un acteur qu'on a pu voir dans des nombreux rôles de méchants et de fous. Il faut dire qu'il avait la personnalité, le charisme et le regard pour ça. Un acteur marquant qu'on reconnaissait rapidement (plus difficile avec les acteurs de maintenant qui se ressemblent tous...), une gueule comme on dit.

Mais son rôle dans Cosmos 1999 est celui qui m'a le plus marqué, un très bon acteur.

J'ai entendu la nouvelle ce matin à la radio et ma première pensée a été : Cosmos 1999. Je n'ai pas eu de peine ou de pincement particulier, sauf une sorte d'étrange nostalgie dans laquelle peu à peu tous ceux et toutes celles qui ont constitués mon imaginaire d'enfant s'effacent pour ne laisser qu'un grand rêve vaporeux glissant dans les méandres du souvenir et des émois d'antan.

Que les étoiles l'accompagnent.

C'est la question qu'on peut se poser avec cet exemple de Space 99.
La série des années 1970 a subi un coup de jeune bienvenu pour une nouvelle édition. On peut se réjouir de la meilleure qualité des images, du son et d'autres détails comme les explosions, lasers et effets pyrotechniques tandis que les vaisseaux font moins "maquette". Mais cette édition "remastered" va bien plus loin... Certains détails qui faisaient trop datés selon ses concepteurs ont été transformés comme certains éléments du décor.

Un exemple avec une scène d'époque où le docteur Russell tape son rapport et la scène modifiée :




Mais cela va plus loin : les concepteurs ont jugés que plusieurs dialogues étaient désormais anachroniques. Pour rappel : la série date des années 1970 et est censée se dérouler au début des années 2000. Les scénaristes de l'époque ont donc fait référence par moments à des détails inventés des années 1980 ou 1990. Par exemple, dans l'épisode Voyager, un des personnages parle du vaisseau à nouvelle propulsion à neutrons lancé en 1984. Seulement voilà, les années 1980 et 1990 se sont écoulées maintenant. Et la catastrophe nucléaire censée avoir éjecté la lune de son orbite en 1999 n'a jamais eu lieu et il n'y a toujours pas de base Alpha sur la lune.

Par conséquent, le titre de la série a été changé pour devenir Space 2099. Les dialogues ont été retouchés pour s'adapter à ce changement. Ainsi, si on reprend l'exemple cité plus haut, dans la nouvelle version, le personnage parle de Voyager, vaisseau à nouvelle propulsion à neutrons lancé en 2084... Dans un autre épisode, le commandant parle avec un personnage d'une guerre destructrice ayant eu lieu sur Terre dans les années 1980. Là aussi, dans la nouvelle version, les années 1980 deviennent les années 2080. La technique d'aujourd'hui a permis de retoucher les dialogues en gardant la voix des personnages de l'époque.

Alors, adaptation nécessaire ou trahison de l'œuvre originale ?
Le débat reste ouvert.

Moi j'appelle ça faire de l'économie en évitant de faire une nouvelle version de la série et en la remettant dans l'époque actuelle, bref là c'est plus qu'une trahison c'est un doigt tendu bien haut aux fans de la série d'origine.

Là je pense que ça dépasse tout, je pensais avoir tout vu en terme d'arnaque film/série tv, mais là c'est hallucinant...

Bientôt ils vont nous faire la même chose avec Star Wars et nous refaire les films originels qu'ils trouveront trop datés pour en faire une version woke et tendance.

Grand fan de cette série, je suis bien d'accord avec toi.

Après, je ne suis pas contre le rafraîchissement des images et du son au niveau qualité, c'est agréable.
C'est vrai aussi que par moments, certains dialogues évoquant tel ou tel évènement qui serait survenu en 1984 par exemple me font sourire. Je me dis que, ben non, il s'est rien passé de tel en 1984, pas plus qu'il n'y a eu de base Alpha sur la lune avant 1999.

Mais bon, ça fait partie du jeu ces "anachronismes". C'est la base de l'Anticipation d'imaginer une autre réalité. Retoucher ça, c'est tuer l'imagination et effectivement, faire un doigt d'honneur à celle des créateurs de la série. C'est vrai que l'esthétique des costumes, du maquillage, des coiffures, fait seventies, fait kitsch même. J'ai revu un épisode dernièrement et j'ai involontairement souri devant un pilote avec brushing de fou, petite moustache californienne et uniforme à pantalons "pattes d'éph" et bottines compensées. Mais ça fait partie du charme de la série.

On pourra dire que ces retouches restent accessoires, qu'elles ne modifient pas le scénario, les évènements, l'histoire de la saga ou les relations entre personnages, tout ça. Mais si on accepte ça, ce sera quoi la prochaine fois ? Comme tu le dis, on va gommer ou modifier des dialogues de la version d'époque parce qu'ils seraient jugés sexistes, déplacés, pas politiquement corrects aujourd'hui ? Il n'y a pas si longtemps, une radio canadienne refusait de diffuser le tube Money for nothing de Dire Straits (1985) parce qu'à un moment de la chanson, Mark Knopfler interpelle quelqu'un en lui disant "fagott" (pédale, PD)...

A ce compte-là, pourquoi ne pas retoucher The Neverending Story en remplaçant le livre lu par Bastien par un PC portable ? On parviendra sans doute à supprimer graphiquement les cigarettes dans les vieux films et à retoucher les dialogues pour que Lauren Bacall, invitée à boire un verre, dise à Humphrey Bogart : "Pour votre santé, attention à l'abus d'alcool"...

Je n'ai jamais vu cette série. Je suis contre ce genre de maquillage car ça sort l'œuvre de son contexte de l'époque. C'est justement ce qui est amusant, de voir les erreurs d'anticipation, les projections futuristes douteuses, les technologies futuristes obsolètes, les tenues de sf déjà kitch, etc..
Et ce d'autant plus que les auteurs ne donnent pas forcement leur aval.
Il y a un cas particulier, celui d'Hergé (ou son studio) qui redessinait régulièrement des planches des anciens Tintin. Principalement, cela concernait des mises à jour sur les modèles d'automobiles et d'avions. Si c'est l'idée de l'auteur et qu'il s'en occupe, pourquoi pas. Si cela concerne quelques cases, ça peut passer. Peut-être que l'auteur est perfectionniste, etc...
Sauf que ça ne s'est pas arrêté là et nous en avions parlé sur le forum. Il y a des vignettes modifiées plusieurs fois. Un personnage arabe est remplacé par un noir (ou l'inverse) dans le Crabe aux Pinces d'or, par exemple. L'auteur a aussi revu  des passages de Tintin au Congo pour le rendre moins colonialiste ou raciste.
Les versions alternatives se multiplient et plus personne ne lit exactement la même. Seul les tintinophiles arrivent à suivre. Dommage.
Il y a encore une différence, c'est lorsque Hergé a repris des anciens albums pour en livrer des versions coloriées.
L'exemple de Star Wars cité est très pertinent. Si c'est juste pour rajouter quelques bestioles dans le décor, est-ce que ça valait vraiment le coup de les modifier ? Pour moi non.
Si c'est pour altérer le sens de l'histoire en reniant le Ian shoot first, là on peut franchement parler de trahison, de réécriture. Remasteriser l'image, oui, mais je préfère qu'on ne touche pas au reste.

Dans le final cut de Blade Runner, il y avait encore une nuance : laisser l'auteur boucler le film comme il le souhaitait vraiment à l'époque, alors qu'il avait cédé face aux producteurs. Le montage est différent, la voit off supprimée, et il n'y a que 2 ou 3 mini scenes rajoutées, soit cosmétiques, soit pour donner une autre interprétation à l'histoire. Et bien, c'est cette version que je préfère, comme quoi il y a quelques remasterisations réussies ou légitimes.

Quelque soient les différentes versions, je trouve que l'on devrait proposer systématiquement la version originale dans les coffrets commerciaux. C'est le seul moyen pour moi de permettre à ceux qui voudraient voir l'œuvre originale telle que lors de sa sortie, avec une approche historique. Et de se rappeler que oui, c'est bien Ian Shoot first.
Pour l'épisode 6, chez Jabba, ils ont rajouté toute un groupe de musiciens pour faire un clip pendant le film (on serait cru dans un intermède musical de Disney... Comme quoi.). Franchement, là c'était encore dénaturé. Le Max Rebo band était un trio qui était largement suffisant.

Quant à l'épisode 4, dans la fameuse scène de la Cantina, et bien la version remasterisée change quelques aliens en en rajoutant d'autres. C'est énervant je trouve.
À une époque, la version originale de Star Wars était même devenue introuvable en DVD. Ben non, c'est un monument historique, il faut qu'on puisse avoir accès aux versions originales quoi.

Pour Tintin, mon exemplaire de L'île noire était la version "refaite" : alors que l'album original datait de 1937/1938, mon exemplaire était issu de l'édition de 1966.
Locomotive vapeur remplacée par une Diesel électrique, avion à hélices par un avion Caravelle, voitures, meubles et vêtements actualisées... Environ 131 modifications au total d'après Tatie Wikie.
Par contre, Hergé refusa farouchement de retoucher le scénario et les dialogues pour les adapter à l'époque.

131 modifications ! Je ne pensais pas qu'il y en avait autant. C'est impressionnant.