DRACULA (films)

"En 1492, le prince Vlad Dracul, revenant de combattre les armées turques, trouve sa fiancée suicidée. Fou de douleur, il défie Dieu, et devient le comte Dracula, vampire de son état. Quatre cents ans plus tard, désireux de quitter la Transylvanie pour s'établir en Angleterre, il fait appel à Jonathan Harker, clerc de notaire et fiancé de la jolie Mina Murray. La jeune fille est le sosie d'Elisabeta, l'amour ancestral du comte..."
Attention, chef- d'oeuvre... Restant fidèle au texte original de Bram Stoker, F. Coppola dynamite les clichés sur le vampire, fait exploser les normes et nous livre une fresque épique, flamboyante et démesurée, païenne et surtout... passionnée.
Terminé le vampire en gants blancs et tenue de soirée au brusching impeccable qui s'emmerde dans son vieux château perdu. Place à un Dracula âpre et baroque, vêtu de pourpre et d'or avec une splendeur toute byzantine, arpentant le monde et le temps à la recherche de la femme qu'il aime. L'amour, la réincarnation, l'aventure et le fantastique se côtoient tout au long d'un film où on ne s'ennuie pas une seconde, du château perdu dans les Carpates aux brumes de Londres, de la fin du Moyen Age à l'Angleterre victorienne. Décors et costumes superbes, musique prenante, scénario solide, le tout servi par des comédiens au sommet.
Comme Ann Rice avec sa saga de Lestat, Coppola (tout en restant fidèle à la véritable histoire de Dracula) fait exploser le cadre trop étroit dans lequel le vampire était cloisonné depuis des siècles pour en faire un héros flamboyant et passionné digne d'une tragédie grecque. Indispensable.

Le Dracula de Coppola est loin d'être mon film de vampire préféré je le trouve un peu trop "stylé" trop élégant aussi, pour moi Dracula c'est Christopher Lee et personne d'autre.
Il y a trop de lenteur dans le film de Coppola et un scénario pas franchement élaboré, l'esthétique est efficace, mais je ne suis pas convaincu non plus par les acteurs.
Bon certes le film se laisse voir et on peut passer une agréablement moment en le regardant, mais sauf si on m'y invite ce n'est pas le film de vampire que je regarderais seul, il y a mieux dans le genre.
Pour moi un vampire c'est le mal incarné, la noirceur absolue, sans pitié, le risque est de trop l'humanisé, et c'est ce qu'a fait Coppola avec ce film. Il est précurseur de ce qu'on verra par la suite dans les séries ou autres films d'un vampire plus dandy que mal absolu, une sorte de déclin.

Je comprends ton point de vue, mais ce film a le mérite de rester fidèle à l'oeuvre de Bram Stoker et d'oser bousculer et rénover un mythe considéré comme intouchable.

De toute façon à la base je ne suis pas fan de Coppola et de sa mise en scène, ce n'est pas trop ma tasse de thé, je reconnais son talent, mais il y a souvent trop de lenteur dans ses films.

Je reste aussi assez conservateur concernant les créatures et leur univers, c'est le cas du vampire, après je ne suis pas contre de bousculer certains mythes mais tout dépend comment. Pour le Dracula de Coppola je reconnais certaines qualités, mais j'ai du mal avec, sans doute trop démesuré.
Dans le même genre d'adaptation originale je préfère le Dracula de 79, avec Laurence Olivier, plus dans l'esprit 70's, stylé aussi mais moins grandiloquent que la version de Coppola, plus hypnotique et baroque aussi.

Warlock a écrit:

Le Dracula de Coppola est loin d'être mon film de vampire préféré je le trouve un peu trop "stylé" trop élégant aussi, pour moi Dracula c'est Christopher Lee et personne d'autre.

Le Dracula avec Christopher Lee est disponible sur le site Web de la BBC jusqu'à dimanche.

http://www.bbc.co.uk/iplayer/episode/b00vffvv/dracula

Merci pour l'info, Sphigx.
Je viens justement de finir la lecture du roman de Bram Stocker, et je vais écrire quelques lignes dessus.
Pour le film, je l'avais vu lors de sa sortie au cinéma, sans avoir lu le roman. J'ai quelques bons souvenirs sur l'esthétisme, mais ça remonte à trop loin.

Moi j'ai particulièrement aimé l'esthétisme et l'ambiance délétère qui se dégage du film de Copolla et qui de mon point de vue est un bon compromis entre le livre de 1897 et les exigences modernes, sans dénaturer le roman, bien au contraire. D'autant que l’Éros a toujours fait partie de cette fascination attachée au vampire. Pour avoir revu le premier film Le cauchemar de Dracula et sans rentrer dans sa critique, il est dur de frémir ou de s'angoisser, malgré les décors, le jeux des acteurs. On suit l'histoire, plutôt bien agencée d'ailleurs. La performance de Lee est effectivement excellente, car il agit, tout en domination, sans avoir besoin de rien dire. C'est très fort. Pourtant, cela le cantonne dans un seul registre et j'ai le sentiment que c'est ce qui empêche le tragique, l'éros, et la perception du mal pur de se mêler en ce tout qui cristallise la force du mythe.

Il est certain que Christopher Lee en Dracula, est loin du tragique, de l'émotion et d'un personnage torturé. C'est la perception du mal dans toute sa noirceur, le vampire tel qu'on se l'imagine en personnage maléfique. Cela étant la présence et le charisme de Lee, donne une aura, un magnétisme au personnage. Et donc par essence un certain charme envoutant grâce à son charisme naturel.

Chose que Gary Oldman n'a pas dans le Dracula de Coppola, de mon avis. Je n'ai rien contre Oldman et c'est un très bon acteur, mais pour moi il n'arrive pas à la cheville de Lee en terme de présence et de charisme. Et pour un personnage mythique comme Dracula ça change beaucoup de chose.