LES RIPOUX -- C. ZIDI (1984)

Mon avis : C'est un film que je trouve très "habité". Les personnages, les décors, les objets, "habitent" littéralement l'écran. A tel point que l'on se sent en immersion totale dans les rues du 18e arrondissement de Paris ; à cela il faut ajouter un duo d'acteurs qui se complètent très bien tant leurs caractères opposés en font un duo sympathique et attachant. Entre le "jeune" qui monte à Paris, encore candide qui ne croit qu'aux règles et aux procédures, et le "vieux" brisecard" qui a tout appris sur le terrain et connait toutes les combines, il y a une alchimie qui s'opère et une amitié qui s'établit entre les deux, chacun des personnages évoluant au contact de l'autre.

De plus, tout le film est conçu comme une profonde immersion au cœur des rues de la capitale. Mais pas comme le ferait un touriste qui se serait paumé là par hasard, non, au contraire, à la manière d'un sociologue qui dresserait un tableau de la population parisienne. On est ici au cœur du Paris "invisible", du Paris "populaire" dans ces quartiers souvent boudés des guides touristiques, on y croise - on y fréquente même - les prostituées, les dealers, les indics, tout ce petit milieu interlope à mille lieues des quartiers guindés et de la bonne société. On y suit le quotidien d'un commissariat de quartier et le travail de policiers qui, jour après jour, tentent de faire de leur mieux pour sécuriser et tranquilliser la vie des habitants. Ce genre de commissariats où l'on traite moins de "grandes affaires" médiatiques que de procès verbaux ou de mains courantes où il est plus question de petits commerçants véreux que de gros parrains en collusion avec le pouvoir.

Les Ripoux, c'est un film vrai, solide et réaliste. Un film qui montre le Paris, tel qu'il était au cœur des années 80, loin des artifices médiatiques et des apparences. C'est une comédie à la fois sociale, drôle par moments et pleine d'émotion quand il le faut. Le tout porté par l'excellente B.O de Francis Lai, interprétée à l'accordéon - instrument emblématique de Paris - et tellement représentative de la vie parisienne depuis l'avant-guerre et à laquelle viennent harmonieusement s'ajouter des notes très jazzy pour composer au final une mélodie à la fois très française et en même temps digne des films de la série noire.

Dans la filmographie du réalisateur, "Les Ripoux" est certainement son métrage le plus abouti, le plus vrai et le plus intime ; une authentique comédie policière à la fois drôle et touchante aux accents mélancoliques et où l'on apprend beaucoup plus sur la société de ce temps que dans n'importe quelle étude journalistique.

Ma Note : 9/10 sur Sens Critique.

Je me le suis pris en DVD il y a quelques mois. Je tâcherai donc de le voir prochainement histoire de rebondir sur ta critique. Je ne l'ai pas vu depuis les 80's mais j'en garde un bon souvenir. Le film avait eu une suite plutôt ratée je crois.

Les Ripoux c'est même une trilogie, avec un troisième au début des années 2000, on garde les mêmes deux compères et...Lorànt Deutsch...

Le premier est clairement le meilleur, vision sociale et légère du Paris populaire des années 80, comme d'autres films de la même époque et qui parlait de ce Paris populaire loin des beaux quartiers.

Film typique des 80's, son style, le look, la BO, la photographie, le casting et ses gueules du cinéma français de l'époque. Le film connu un gros succès à sa sortie, devenant une référence de ce film de genre, la comédie populaire policière 80's à la française.

Un film vraiment sympa à voir et qui vieillit bien je trouve. Un film avec une ambiance bien particulière, qui sent bon les années 80 en effet.

Le 2e est un peu moins bien mais reste selon moi plaisant à voir quand même avec l'arrivée de ce nouveau duo qui va s'avérer être pire que nos compères.

Je viens de le revoir, des décennies après mon premier visionnage de l'époque. C'est vraiment très bon. Noiret est génial, les personnages sont contrastés, c'est ça qui est bon. Peu de temps morts pour l'époque. Je réalise que c'est grâce à ce film que j'ai appris ce qu'était un sous-marin, le bonnetot, ou d'autres trucs. Il y a un effet nostalgie entre les rues de Paris et les comédiens de l'époque. Clairement, il y a une alchimie qui fonctionne avec ce film, difficile à expliquer, et bien servie par la musique. Belle re-découverte, encore meilleur que dans mes souvenirs.

En regardant un peu sur la toile, j'ai découvert que les Ripoux avait donné lieu à un jeu sur Amstrad puis Atari St... Et même, un jeu de plateau. Gros succès en salle grace au bouche à oreilles, il a gagné le césar du meilleur film en 1985, ce qui était rare pour une comédie.
C'est un ancien policier qui avait proposé le script à Claude Zidi, ce qui lui donne ce parfum d'authenticité, en plus d'un tournage en extérieur de nombreuses scènes dans le 18e.
J'ai été assez bluffé par Noiret, car son personnage est quand même une belle ordure par moment, mais il parvient malgré tout à être sympathique de part ses côtés un peu cabot et cabossés. C'est rare de voir cela à ce point.
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Déjà, un film qui commence par ce thème :



Francis Lai a su capter toute l'atmosphère de la capitale sans être ringard.
On sent le Paris populaire des années 80, celui des cafés PMU (pour rester dans le ton du film) et de la rue.

Il y a même quelque chose qui rappelle aussi les comédies policières des années 50-60. L'esprit Michel Audiard planait encore.

Warlock a écrit:

Les Ripoux c'est même une trilogie, avec un troisième au début des années 2000, on garde les mêmes deux compères et...Lorànt Deutsch..

Oui mais il faut les voir comme des films indépendants les uns des autres.

Par exemple, "Ripoux contre Ripoux" est une vraie-fausse suite aux Ripoux. On sent qu'ils n'avaient pas l'idée de faire une suite. En fait, ils ont surfé sur le succès du premier et ils ont écrit une histoire en tentant de s'accrocher au premier mais, le problème, c'est que le premier il se clôt et n'appelait pas à une suite. Et donc dans "Ripoux contre Ripoux" ça se voit qu'ils ont réinventé l'histoire.

Ceci dit il est bien. Mais il faut vraiment faire comme si la fin du premier n'avait jamais existé...

VIC a écrit:

En regardant un peu sur la toile, j'ai découvert que les Ripoux avait donné lieu à un jeu sur Amstrad puis Atari St...

... et sur TO7 et TO8 ... mais il fallait faire preuve de beaucoup d'imagination (comme pas mal de jeux de cette époque) et énormément de patience tant il était long.