BALDUR'S GATE III

C'est la folie dans le monde du jeu-vidéo depuis la sortie toute récente de ce jeu qui cumule les avis positifs et les critiques dithyrambiques.
J'y ai donc jeté un œil...

Déjà, pas d'inquiétude : vous pouvez y jouer sans être passé par les deux précédents opus.
Développé par Larian Studios, le jeu vous plonge dans l'univers des Royaumes Oubliés, inspiré de Donjons et Dragons (on va y revenir). Le joueur est capturé par un flagelleur mental (assez réussi et flippant) qui lui incorpore un parasite mental dans le cerveau. Parasite dont le joueur devra tenter de se débarrasser au fil de ses aventures dans un monde ouvert où il rencontrera d'autres personnages qui deviendront ses compagnons.


Il y a des chances puisque le jeu est presque une transposition, en vidéo, d'une partie de jeu de rôle : on créé son personnage en choisissant physique et caractéristiques, on peut également lui choisir un passé ou le choisir parmi des personnages prédéfinis, on joue au tour à tour, on utilise des jets de dés, électroniques bien sûr... On le voit, le jeu utilise au maximum les règles et le système de jeu de l'univers rôliste.






C'est clairement l'un des points forts du jeu et qui, pour moi, est un de ses points faibles, j'y reviendrai.
Le jeu offre effectivement un éventail de possibilités qui donne le tournis et ce, dès la création de son personnage. En effet, on peut déjà choisir sa race, son sexe et son profil, humain, elfe, orque, guerrier, magicien... mais également modifier l'apparence et la morphologie du personnage dans les moindres détails. On peut ensuite lui choisir un passé, une ou des spécialités.
Par la suite, le nombre de possibilités au cours du jeu est hallucinant. Le principe est qu'un joueur puisse refaire le jeu des dizaines de fois sans jamais ravoir les mêmes choses. Là, le système de lancer de dés (un dé 20) entre en jeu. Je vous donne un exemple :
Vous rencontrez un personnage. Vous devez déjà choisir une attitude à adopter parmi plusieurs et vous devez ensuite lancer le dé pour connaître la réaction du personnage. Si vous faites tel score, il va réagir comme-ci à votre approche, si vous faites tel autre score, il va réagir comme-ça, tel score, il va réagir autrement... Et vous voyez sûrement où je veux en venir...


C'est pour moi l'énorme défaut du jeu.
Pour vous donner tout de suite une idée, les développeurs ont annoncé qu'il existait environ... 17 000 fins possibles !
Déjà, dès le départ, lors de la création de son personnage, c'est du délire : 11 races disponibles et on peut aller jusqu'à 30 ou 46 sous-classes différentes. Rien que pour l'elfe, vous avez le choix entre l'elfe des bois, l'elfe des hautes terres, le demi-elfe des bois, le demi-elfe des hautes terres, l'elfe noir... Le nain ? Nain des collines, nain des montagnes, nain de tel bled...  On est pas loin du voleur nyctalope équilibriste expert en poisons divers, gaucher et insomniaque ou du guerrier aux yeux vairons qui a peur du noir depuis un traumatisme dans son enfance et qui préfère porter du rouge plutôt que du noir... Rien que la création du personnage peut vous prendre la soirée. Vous voulez être magicien ? Vous aurez jusqu'à 600 sorts à votre disposition...
Et ça continue puisqu'après, la moindre de vos décisions, quelle qu'elle soit, est déterminée par le lancer de dés. Donc, vous aurez beau avoir telle ou telle caractéristique, c'est principalement le résultat du dé qui va déterminer la suite. A un point en moins ou en trop, la suite va donc changer. On hallucine devant le travail de titans fourni par les développeurs pour prévoir et écrire chaque variation possible ! Ce qui implique d'ailleurs un flot de dialogues et donc de cinématiques plus ou moins longues qui viennent rompre le rythme du jeu. Pour ces dialogues, même abondance : à la moindre conversation, on a quatre ou cinq choix minimum et chacun change la suite bien sûr.
Quant au système de combats au tour par tour, si comme moi vous n'avez pas l'habitude, bonne chance...
Bref, soyez prêt à sauvegarder votre partie toutes les cinq minutes.


Au final, je reste surpris par l'engouement de folie autour de ce jeu même pas un mois après sa sortie.
Certes, il offre une liberté totale, hallucinante. Vous passez devant un groupe de champignons et, selon que vous passez, que vous les regardez, que vous en cueillez un ou plusieurs, que vous les écrasez, la suite du jeu change. Le moindre de vos choix, si anodin soit-il, change toute l'aventure. Vous pouvez refaire cette dernière cent fois, vous aurez cent parties différentes.
Mais pour moi, c'est trop. Rien que pour la création du personnage, c'est du délire. Pour l'anecdote, on peut aller jusqu'à choisir la taille de son pénis, choisir s'il est poilu ou pas, circoncis ou pas... Le genre de détails inutiles à la mode semble-t-il depuis Cyberpunk 2077... Le lancer de dé qui conditionne la moindre action, je n'accroche pas du tout, ça donne l'impression qu'en fait, tout est au pif, t'as beau prendre telle décision, avoir tel objet ou telle caractéristique, c'est le lancer de dé qui détermine majoritairement la suite.
Après, l'univers Donjons et Dragons avec les elfes, les nains, les magiciens barbus, faudrait peut-être passer à autre chose depuis le temps. Le médiéval occidental à la Tolkien a encore de beaux jours devant lui dirait-on...
Je trouve aussi par moments l'écran trop surchargé, un vrai bordel :



Je réponds d'avance aux petits coquins qui se posent la question : oui, on peut s'envoyer en l'air dans le jeu, avec qui on veut, homme, femme ou autre mais on voit rien ! On n'est pas dans Mass Effect III ou Dragon Age Inquisition où on voyait les personnages nus et/ou enlacés, le politiquement correct a lui aussi de beaux jours devant lui. Ghost of Tsushima sauve l'honneur en ces temps de pruderie en nous montrant les fesses de Jin Sakai. Malgré tout, sachez que Baldur's Gate propose une option qui montre alors votre personnage entièrement nu. Vous pouvez donc déambuler dans la forêt et buter du monstre entièrement à poil, pour les amateurs...

Bon, je dois être honnête, j'ai peu joué à Baldur's Gate III, c'est un pote qui me l'a fait découvrir et essayer. J'y ai quand-même passé quelques heures et j'ai pas accroché du tout. Je devrais m'y attarder mais rien dans le jeu ne m'en donne envie pour l'instant. Par contre, je pense que jouer en groupe doit être bien plus sympa. On est bien dans la transposition d'un jeu de rôle en jeu-vidéo. Mais c'est pas mon truc perso.

J'ai regardé les premières demos il y a un an pour me faire une idée. Il faut dire que Baldur's Gate 2 est dans le top 3 des jeux qui m'ont le plus marqué. Je l'ai refait en modant je ne sais combien de fois, même si la dernière partie remonte à pas loin de 10 ans. D'après ce que j'ai vu, c'est encore trop moderne pour moi et mon ordinateur n'est absolument pas configuré pour du jeu. J'aimerais bien l'essayer ceci dit, même si je suis fan absolu de BG2 (quels PNJ, quelle longue histoire, quelle liberté d'action, etc...). Mais tous ces jeux qui buguent, en virtuel, ce n'est pas pour moi. Je suis coincé dans le confort nostalgique des vieux rpg de Black île, qui avait fait Fallout aussi. Dragon age ça passait encore mais bof. Drakensang et sa suite River if Time par contre j'avais adoré et l'avais refait plein de fois. C'est le rpg le + moderne que j'ai essayé, et il date de 2010. Je suis game over.

Je ne connais pas les deux premiers opus de la saga. Je me suis intéressé à celui-là à force d'en entendre parler ici et là, j'ai un collègue de boulot qui y joue et qui m'a donc proposé de le découvrir. En général, les avis dithyrambiques et les gros buzz, que ce soit sur les films, les séries ou les jeux-vidéos, ça me rend réticent mais je suis curieux...

Avoir une grande liberté, je n'ai rien contre, au contraire, mais là c'est du délire. Rien que la création de ton personnage, tu peux passer des heures à simplement lire toutes les caractéristiques de chaque classe et sous-classe.
Un système de création de personnage comme Skyrim me paraît nettement suffisant, quitte à l'améliorer ultérieurement par quelques mods. Et l'écran surchargé avec plein d'effets visuels, quand tu vois la sobriété de l'écran d'un Ghost of Tsushima... Et encore une fois, la Fantasy à la Tolkien avec les magiciens qui ressemblent à Gandalf, les elfes et les nains au milieu des forêts et des montagnes, j'en peux plus.

J'ai jamais été attiré par ce genre de jeux, pourtant j'aime bien les RPG...

En gros, c'est une partie de jeu de rôle mais en jeu-vidéo.
Pour te donner une idée du nombre de choix incroyables, toi qui comme moi a écrit des Aventures dont Vous êtes le Héros, c'est comme si tu écrivais une AVH où, à chaque fin de paragraphe, t'avais au minimum une dizaine de choix possibles avec chacun leurs conséquences.

Je préfère des jeux plutôt tactical RPG au tour par tour comme Final Fantasy Tactics. J'aime pas trop être à la merci du hasard. Si je perds, c'est que mes choix sont mauvais.

Idem pour les jeux de société, ceux qui vont vite me gonfler sont ceux ou ton destin est joué sur un jet de dé.
voilà pourquoi je joue au Go sans m'énerver (je suis hyper mauvais joueur). Aucun hasard, chaque pierre posée doit l'être de façon réfléchie et optimale.

Je suis pareil : j'aime faire progresser mon personnage par lui-même, enrichir son expérience, son équipement, lui faire acquérir de nouvelles compétences... Et que mes choix influent sur la suite.
Là, d'après ma brève expérience, tout est géré par le lancer de dés ou presque.

Et puis, encore une fois, au niveau visuel, l'écran est trop chargé par moments. C'est quelque chose que je n'aime pas non plus, ces personnages ou objets en surbrillance, ces effets visuels, ces trucs qui s'allument, qui clignotent, les explosions lumineuses de tous les côtés...

Le seul truc utile que je vois sur l'exemple c'est la mini carte, le reste je virerai ça de l'écran.

Voyageur Solitaire a écrit:

En gros, c'est une partie de jeu de rôle mais en jeu-vidéo...

En même temps, c'est tiré de D&D donc d'un jdr. Donc oui, forcément. Dans le jdr papier, un aspect super important est la création de personnage. Certains joueurs optimisateurs peuvent être très forts pour créer des combos de classes / pouvoir/ races qui déchirent. Avec ce que ça peut avoir de gonflant ou d'intimidant.
Là ils peuvent nous mettre autant de possibilités de créations qu'ils veulent, j'ai l'impression que le résultat sera surtout cosmétique, histoire que les joueurs se sentent bien avec leur avatar.

Sur cette histoire de lancers de dés automatiques omniprésents, il est peut-être possible de cacher les résultats de ces lancers, sans que ça creve l'écran. Dans Drakensang il y en avait beaucoup mais c'était plutôt pas mal fait. La plupart du temps c'était un seuil de caractéristiques minimales dans des compétences pour réussir celles-ci.
Même Bg2 le faisait d'ailleurs, enfin pour les combats seulement. D'où les sauvegardes avant de combattre.

Maintenant que l'IA a la puissance de calcul, c'est lui qui lance les dés d'ailleurs, on a rien à faire. Il peut faire des centaines de jets en une seconde, c'est son problème. Si c'est bien conçu ça ne devrait pas freiner les éléments de l'histoire, avec des moyens de se rattraper si on rate un jet important. Donc tout dépend de sa conception et de sa réalisation.

Ensuite sur le fait que 2 parties ne doivent jamais identiques, c'est un changement de paradigme. Cela peut faire un peu peur au début, comme la perspective de l'infini. Mais c'est aussi un peu ça dans la vraie vie, on ne maîtrise pas tout.