ANN RICE

De son vrai nom Howard Allen O'Brien (elle porte le prénom de son père), Ann Rice est née le 4 octobre 1941. Elle écrit des romans fantastiques mais aussi des nouvelles érotiques ou des textes ayant trait à la religion (le sexe, la religion et la musique imprègnent fortement son oeuvre). Elle a connu un triomphe avec ses "chroniques des vampires" et son héros Lestat. Actuellement, la vente de ses livres est proche de 100 millions d'exemplaires, ce qui fait d'elle un des auteurs les plus lus des temps modernes.

Ann Rice est étroitement liée à la Nouvelle Orléans où elle a longtemps vécue. Diplômée, cultivée, passionnée de vaudou, de mysticisme, de religieux et de musique, elle sombre dans une profonde dépression à la mort de sa fille des suites d'une leucémie. Pour s'en sortir, elle se lance dans l'écriture d'une "petite histoire de vampire sans prétention" et rédige "Entretien avec un vampire" : succès mondial. Devant l'accueil réservé à son livre, elle se lance et rédige toute une saga autour de "ses" vampires dont elle dynamite les codes et clichés avec jubilation. Lestat, Armand, Louis, Marius, Pandora... des vampires flamboyants, éclatants, esthètes et torturés, puissament romantiques, amateurs d'art, de culture et d'occultisme, ambigüs et dérangeants. Avec à leur tête le flamboyant Lestat, insolent, charmeur et cynique, arpentant orgueilleusement le monde pour s'y amuser et apprendre, assoiffé de plaisir comme de connaissance. Son succès permet à Ann Rice de s'acheter la maison de ses rêves à la Nouvelle Orléans, grande maison ancienne où elle s'installe avec son fils et son mari (elle achètera en fait trois maisons par la suite). Ardent défenseur des homosexuels (son fils est gay), elle rejette le christianisme tout en restant profondément croyante. "L'imagination est bisexuelle" écrit celle qui a osé mettre en scène des vampires collectionnant aussi bien les amants que les maîtresses. Suite à la mort de son mari, elle quitte la Nouvelle Orléans et s'installe en Californie dans la solitude du désert. De santé fragile, elle garde le contact avec ses nombreux admirateurs via Facebook. Un film avec Tom Cruise, Brad Pitt et Kirsten Dunst (alors toute jeune) a été tiré de son oeuvre. Elle a également écrit une saga de sorcières (le clan Mayfair) et "La voix des anges", une superbe histoire d'amour et de vengeance dans le monde de l'opéra et des castrats de l'Italie du XVIIIème siècle.

Du côté musique, l'oeuvre d'Ann Rice en a inspiré plus d'un. Jugez plutôt !

Cradle of Filth inclut brièvement Lestat dans la chanson "Libertina Grimm" comme étant "Count Lestat".

Le guitariste Steve Vai expose dans son album "The Elusive Light and Sound Vol. 1", que la chanson "Loveblood" était inspirée du film et le fait qu'il souhaitait être un acteur pour jouer le rôle.

Le groupe de rock alternatif "Concrete Blonde" a composé une chanson "Bloodletting", le titre du CD "The Bloodletting", est basé sur le roman Lestat le Vampire d'Anne Rice.

Le groupe de pop australien Savage Garden a trouvé son nom dans Lestat le Vampire, dans lequel Lestat décrit la beauté comme "un jardin sauvage".

Le groupe de metalcore Atreyu déclare dans la chanson "The Crimson" "I'm an Anne Rice novel come to life" (Je suis un roman d'Anne rice vivant).

Le groupe punk/gothique "The Damned" a enregistré une chanson appelé "The Dog" sur un enfant vampire Claudia tiré du roman Entretien avec un Vampire sur l'album Strawberries (1982).

Le groupe italien "Théâtre des Vampires" a trouvé son nom dans l'endroit présenté dans plusieurs livres des Chroniques de Vampire. L'album qu'ils ont sortis en 1999 est appelé "The Vampire Chronicles".

Le groupe Post-hardcore Aiden a écrit et enregistré une chanson intitulée "The Last Sunrise"- les paroles des chansons relatent directement du premier livre des Chroniques des Vampires, Entretien avec un Vampire.

Malice Mizer, un groupe de rock japonais très attaché à la culture française, utilise la phrase "Drink from me and live forever" dans leur chanson "Transylvania". C'est une phrase tirée de la première chronique Entretien avec un Vampire.

Santa Sabina, groupe mexicain, a dédié une chanson pour le personnage Louis : "Una canción para Louis".

Psytrance Project Talamasca a été ainsi nommé d'après la société secrète dans les Chroniques de Vampire et la Saga des Sorcières Mayfair. C'est un projet solo mis en place par le musicien français Cédric Dassulle, qui s'est aussi rebaptisé lui-même DJ Lestat.

Versailles~The Philharmonic Quintet, groupe de visual kei japonais, dans son premier album "Noble", y est sous-titré "Vampire Chronicle". De plus, la sixième chanson est intitulée "After Claudia", insinuant ainsi une relation avec Claudia des Chroniques des Vampires. Le chanteur/leader, Kamijo a déclaré qu'il prenait lui-même modèle sur le personnage Lestat de Liancourt.

L'album du groupe italien de gothique rock Last Minute, Burning Theater, a conçu une bande originale non-officielle pour Entretien avec un Vampire, incluant le titre et deux autres, tous centrés sur la mort de Claudia.

Le chanteur britannique Sting s'est inspiré du roman Entretien avec un Vampire pour composer la chanson "Moon Over Bourbon Street" de l'album The Dream of the Blue Turtles (1985). Il y dépeint le point de vue du personnage Louis de Pointe du Lac.

Celle qui a décidé un jour d'écrire "une petite histoire de vampires sans prétention" vient de nous quitter, à 80 ans. C'est son fils qui a annoncé sa disparition, des suites d'un accident vasculaire cérébral. L'auteure sera inhumée à la Nouvelle-Orléans, dans le mausolée familial.

Lestat et son clan sont orphelins... Il serait dommage de la réduire à ses chroniques de vampires, elle a écrit bien d'autres choses. Mais ça reste un monument. Assez littéraire et philosophique, pas toujours facile à appréhender et long parfois, mais un monument quand-même. Et un tourbillon de personnages incroyables : Lestat, Louis, Marius, David Talbot, Armand, Pandora...

RIP.

Le seul reproche que je ferais à ses chroniques, c'est qu'à la fin, ça devient trop long et même en étant fan, j'ai lâché. Certes, elle a été au bout de son univers, avec l'histoire de toute cette famille vampirique, de tout ce clan, depuis les temps les plus anciens jusqu'au monde actuel. Mais c'est quand-même très fourni et il faut suivre...
D'autant plus que l'ensemble est quand-même assez littéraire, avec progressivement des questionnements existentiels, religieux, voire mystiques. On s'éloigne progressivement de l'épouvante pour s'aventurer vers autre chose, de nettement plus philosophique et ça peut rebuter.

Il n'en reste pas moins qu'elle a proposé une version radicalement différente du vampire : des vampires  flamboyants, païens et sensuels, qui au lieu de vivre à l'écart, terrés dans leurs châteaux, arpent fièrement le monde et les époques, au grand jour si l'on peut dire, se mêlant ouvertement aux hommes. Ce qui les conduit au conflit avec leurs congénères, eux restés fidèles au dogme de la race : "Pour vivre heureux, vivons cachés".
Lestat n'est pas mon favori, loin de là, je lui préfère largement Marius et Pandora, ou encore David Talbot. Mais il reste celui qui ose, celui qui, insolent et égoïste, est le premier à se montrer, à revendiquer son existence et son droit de la vivre comme il l'entend.