LE CAMÉE

J'ai toujours aimé les camées.
Rappelons qu'il ne s'agit pas d'une pierre comme on le croit souvent mais d'une technique de gravure, de ciselure, de certaines pierres fines comme la sardoine, l'onyx, la nacre, l'ivoire ou même le corail... Le but est de faire ressortir fortement différentes formes et strates de couleurs.

Les camées ont aujourd'hui un côté ancien, souvent considérés comme des "bijoux de nos grand-mères" car très à la mode autrefois (sous l'empire romain aussi) sous forme de bague ou de médaillon. De nos jours, les femmes adeptes des costumes gothiques ou vintage, voire Steampunk, les apprécient beaucoup en général.



Contrairement à l'idée répandue, ils ne sont pas toujours blancs à fond rose, on en trouve à fond bleu ou noir. Leur inconvénient : la fragilité. Avec le temps, il peuvent se fendre ou se fissurer.

Pour celui d'Alexandre, c'est la monture qui me déplaît, avec ces motifs floraux colorés et ces arabesques qui jurent avec le camée lui-même.
Comme ici avec ce camée en agate du XVIème siècle représentant un roi africain :

Je les trouve beaux également, et pour moi ils sont indémodables.

Je ne sais pas trop pourquoi, mais moi, par contre, je n'aime pas les camées. Je trouve cela, je ne sais pas, ennuyeux, plein de poussière.

C'est justement ce côté rétro, "vintage", qui me plaît entre autres.
Et puis, j'aime le rose, les couleurs chaudes, les pierres comme le jaspe, la calcédoine, l'onyx surtout, donc... Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, les camées ont cette image de bijoux démodés pour jeunes filles sages en robe de dentelle...

J'apprécie le côté sculpture de petit objet, comme les netsuke. Mais là où les netsuke représentent très souvent le règne animal ou végétal, le camée se focalise surtout sur les visages. C'est curieux, mais ces visages n'évoquent rien pour moi, ou pire, un petit côté orgueilleux de voir son effigie. Ce qui me gène aussi, ce sont les montures. Quel contraste parfois... En soit, je suir sûr que des camées plus dépouillés ou sans monture pourraient me plaire bien davantage.

Ha, magnifique !
Déjà, j'adore les pierres comme l'onyx ou la sardoine avec leurs diaprures et moirures aux couleurs chaudes. Le contraste entre le blanc nacré des personnages et le fond couleur miel est superbe. Le revers me plaît un peu moins mais la finesse des cheveux de Méduse est incroyable.

Je viens de visualiser ses dimensions avec ma règle : pas énorme.
La finesse d'exécution sur une surface aussi réduite, avec les moyens de l'époque, laisse admiratif.

Toute une scène, avec quantité de symboles, représentée sur une surface assez réduite...
Etait-ce une broche, un médaillon ?

J'aime beaucoup le premier avec ce dégradé de teintes.

J'en avais entendu parler mais ne l'avais pas encore vu.

Bien que volontiers noirci par les historiens, Héliogabale fût sans doute un des empereurs romains les plus tarés. D'origine orientale, très jeune (il monte sur le trône à 14 ans), il était complètement soumis à son entourage féminin, sa mère, sa grand-mère et ses tantes.
Il organisa des cérémonies fastueuses en l'honneur d'un culte solaire unique, cérémonies où il paraissait fardé, parfumé, et qui se terminaient souvent en partouzes effrénées. Bisexuel, il voulait épouser la grande vestale pour en avoir des enfants divins, ce qui ne l'empêchait pas de racoler les gardes prétoriens, la nuit, dans les couloirs du palais, tout froufroutant de soie et de participer à des orgies homosexuelles. Son règne flamboyant et délirant s'acheva très vite par son massacre (à 19 ans), celui de sa mère et la liquidation de tout son entourage.

Si beaucoup d'historiens pensent qu'il fût délibérément noirci par ceux qui suivirent et qui exagérèrent ses folies, Héliogabale est resté depuis le symbole de l'empereur fou, décadent et pervers. Il devînt même une référence pour le mouvement du "décadentisme" de la fin du XIXème siècle et même pour les Surréalistes. On se souviendra du célèbre tableau de Lawrence Alma Tadema, représentant l'empereur étouffant ses invités en faisant tomber sur eux des tonnes de pétales de roses.